Bienheureux Édouard-Joseph Rosaz († 1903)

Bienheureux Édouard-Joseph Rosaz († 1903)
 fondateur de la Congrégation
des Sœurs du Tiers-Ordre de Saint-François 


 
Image illustrative de l’article Edoardo Giuseppe Rosaz

Par Marco Siano — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=59998605
 
 

Edoardo Giuseppe Rosaz (Suse, 15 février 1830 - Suse, 3 mai 1903) est un évêque italien du diocèse de Suse fondateur des franciscaines missionnaires de Suse et reconnu bienheureux par l'Église catholique.

 

Biographie

Il naît à Suse d'une famille immigrée de la maurienne (à l'époque dans le Royaume de Sardaigne), sa jeunesse est marquée par le suicide de son père, noyé dans le Pô, de la mort dans un hôpital psychiatrique de son frère Carlo Vittorio et de crise d'épilepsie de sa sœur Clotilde.

Souhaitant embrasser la prêtrise, il rejoint le Tiers-Ordre franciscain et entre au séminaire, il termine ses études à Nice pour raisons de santé où il est ordonné en 1854.

Mgr Antonio Odone le nomme chanoine de la cathédrale ; malgré l'opposition du clergé diocésain, Rosaz ouvre en 1862 un abri pour les filles abandonnées et, en 1874, fonde la congrégation des Franciscaines Missionnaires pour leur éducation.

Il reçoit la consécration épiscopale le 24 février 1878 par l'archevêque de Turin, Lorenzo Gastaldi, assisté de l'évêque d'Acqui , Giuseppe Sciandra, et l'évêque d'Alba, Eugenio Galletti.

Il favorise l'introduction dans son diocèse des salésiens, des franciscains conventuels et des frères des écoles chrétiennes.

En 1897, il crée le journal diocésain Il Rocciamelone (aujourd'hui La Valsusa) et érige une statue dédiée à la Vierge Marie à 3538 mètres sur le Rochemelon.

Sa cause de canonisation est introduite le 26 juillet 1953.

Le 22 mars 1986, Jean Paul II le déclare vénérable.

Il le béatifie le 14 juillet 1991, lors de sa visite pastorale à Suse.

Source :




Édouard Joseph Rosaz naquit le 15 février 1830 à Suse, ville de montagne aux origines très anciennes, capitale de la vallée, qui relie l'Italie à la France.

Il était issu d’une riche famille de Savoie, qui avait émigré,comme tant d'autres, à cause de la Révolution française.

Avant-dernier de sept enfants, il fut baptisé le lendemain du jour de sa naissance dans l'ancienne cathédrale de San Giusto.

L'environnement dans lequel il grandit ne pouvait pas être mieux : il reçut une excellente éducation, profondément chrétienne.

Seule ombre à ce tableau : sa mauvaise santé, voila pourquoi il fit ses études chez lui.

Plus tard, avec sa famille, il déménagea à Turin et suivit les cours à l'école de Saluzzo. Il ne retournait à Suse, que pour des vacances.

Il avait une prometteuse carrière devant lui : l’un de ses frères était médecin et un autre avocat.

La vocation du futur prêtre se dessina bientôt : il se consacra à l’éducation des enfants pauvres de Suse et de villages de montagne, en leur apprenant le catéchisme.

À quinze ans Édouard entra au séminaire, alors qu’il avait perdu en peu de temps, son père et sa mère.

Sa mauvaise santé l'obligea à plusieurs reprises à abandonner ses études. Il faisait alors de longues promenades en montagne afin de reprendre des forces, tout en contemplant la beauté du Créateur.

Ses points de repère quotidiens étaient les nombreuses chapelles, disséminées dans les vallées, que la piété populaire avait érigé au fil des siècles.

Toujours à cause de sa mauvaise santé il fit trois ans d'études à Nice, pour pouvoir rester au bord de la mer.

À l’âge de vingt-trois ans, attiré par l'idéal du saint d'Assise, il rejoignit le Tiers Ordre franciscain.

En 1854, il fut ordonné prêtre et nommé chanoine du chapitre de la cathédrale de Suse.

D'après les lettres qu’il écrivit, nous apprenons que, dans ces années-là, jeune prêtre, pensait déjà à la fondation d'un institution tertiaire franciscain destiné à aider les plus pauvres des classes sociales. Ce projet fut réalisé vingt-huit ans plus tard.

Il s'installa définitivement à Suse a commença son ministère sacerdotal avec un zèle et un engagement exceptionnels.

Au centre de toutes les activités il y avait la messe et la confession qu’il considérait le ministère des ministères : des personnes de tous rangs venaient vers lui, même aux heures les plus improbables de la nuit.

Parmi eux ont peut citer l'écrivain Norberto Rosa.

Mais son souhait le plus cher était celui d’aider les pauvres, car ceux-ci n’avaient pas eu la possibilité de s’instruire.

Tout jeune prêtre, il rencontra le déjà célèbre Don Bosco.

Le motif fut celui de l'acquisition, par le chanoine Rosaz, de livres pour l’enseignement du catéchisme que Don Bosco préparait pour ses jeunes.

De là naquit une grande amitié et toute sa vie durant, Édouard recommanda des garçons abandonnés de Suse aux Salésiens.

Malgré la différence d'âge, quand Mamma Margherita est morte en 1856 Édouard fut parmi les premiers auxquels S Jean Bosco demanda du réconfort.

Au cours d’autres périodes, et à cause de certains événements, se trouvant dans l’incapacité de payer quelques dettes Don Bosco les transformait en dons pour la célébration de messes.

Une profonde amitié et une collaboration étroite s’établissent également avec le chanoine Anglesio, successeur de saint Joseph Cottolengo dans la direction de la petite maison de la Divine Providence de Turin, à qui il envoyait les jeunes filles dans le besoin.

La charité de Don Rosaz était connue de tout Suze, la ville de transit des voyageurs et des immigrants.

Ceux qui cherchaient un meilleur sort et quelqu’un qui leur vienne en aide lui était également adressés : ils ne partaient jamais les mains vides.

Il avait pour les jeunes un cœur de père.

Un jour, un jeune d’une quinzaine d’années fut surpris à voler dans la boîte de pauvres, à l'église.

Sa dénonciation fut immédiate.

Avant le procès, le père Rosaz avait réussi à le faire accepter à Valdocco et quand, malgré sa demande, il a été condamné, il obtînt sa grâce en écrivant au roi.

Les filles qui lui demandaient de l'aide, étaient de plus en plus nombreuses.

Il loua donc un local pour les abriter, mais les premières oppositions vinrent des autres chanoines, préoccupés par le manque de fonds, mais Don Anglesio lui conseilla de continuer à faire confiance en la divine Providence.

Ainsi naquit la maison de retraite de Suse et bientôt quarante personnes bénéficiaient de cette assistance.

Au milieu des nombreuses difficultés l’aide et la collaboration de Madeleine Pesando fut précieuse.

Pendant les mois d'été, lorsque de grands espaces étaient nécessaires, il prit le parti de se déplacer hors de la ville, par exemple en abandonnant l'abbaye de Novalaise.

En mars 1862 Madeleine Pesando est morte : cela fut pour don Rosaz un coup très dur.

Le 13 mars en la fête de Saint-Eldrado, il fit un pèlerinage à l’abbaye de Novalesa pour y implorer l’aide du saint abbé qui avait vécu là au IXe siècle : la grâce lui fut accordée.

La maison de Retraite ayant été mise en vente, Don Rosaz décida de l’acheter, alors qu’il n’avait le moindre sou en poche, alors que le prix avait été fixé à 12 000 lires.

Le montant exact est venu de Turin, dans une simple enveloppe, la veille, il put ainsi prendre possession de la maison de l'Assomption.

D’autres difficultés arrivèrent lors de la rénovation des bâtiments : pour sa part, renonçait à s’acheter de nouveaux habits et se privait même d’une partie de nourriture.

Pour faire face à ces difficultés ils organisèrent des ateliers de broderie et de couture et, dans la mesure du possible, on prévoyait à l'éducation.

Après deux défections douloureuses en 1872 des Sœurs de la Miséricorde sont venues en prendre la direction.

Le bienheureux Édouard était allé à pied à Savone pour prendre des arrangements directement avec la fondatrice S. Maria Giuseppina Rossello.

Il s’arrêta d'abord au sanctuaire de Mondovi pour demander l’aide de la Vierge pour son institution naissante.

Les premières vocations fleurirent deux ans plus tard, sous la direction des Sœurs de la Miséricorde.

En ces années-là Don Rosaz fut nommé aumônier des prisons, de l’éducation civique, des Sœurs de Saint-Joseph et directeur du Séminaire.

Le tournant de sa vie arriva en 1877 lorsque le siège de l'évêque resta vacant.

Bienheureux Pie IX, suivant la suggestion, entre autres, de Don Bosco le nomma Édouard Rosaz évêque 23 Décembre.

Il avait quarante-huit ans et vingt-quatre de prêtrise.

Cette annonce le surpris et l'intrigua même, et il se mit à pleurer.

Immédiatement écrit une lettre au cardinal secrétaire d'État dans laquelle il demandait au pape de le dispenser de cette charge, car il s’en considérait incapable, arguant son manque de diplômes de droit canon et de théologie.

La réponse est venue inflexible : il fallait qu’il accepte.

Ses poches toujours vides, il ne pût même pas payer la note à la chancellerie pontificale.

Nous savions que cela était dû à l'appui de nombreux organismes de bienfaisance et non seulement les bulles ont été pardonnés, mais des aides sont également venues de Rome.

L'ordination épiscopale eut lieu 24 Février 1878 en la Cathédrale de San Giusto, avec la présence et les applaudissements de toute la ville.

Il guidera le diocèse pendant vingt-cinq années au cours desquelles il visita toutes les paroisses à six reprises, souvent se déplaçant à pied sur les routes de montagne.

Les travaux en cours, cependant, étaient désormais assurés par ce groupe de jeunes femmes qui voulaient se consacrer au Seigneur.

Il commença par les affilier da Tiers Ordre franciscain et avec un héritage dont avait été le bénéficiaire, il acheta le local qui deviendra par la suite la Maison Mère.

Ainsi naquit la Congrégation des Sœurs tertiaires Franciscaines de Suse (Missionnaires franciscaines de Suse maintenant) avec la mission d'aider ceux qui sont dans le besoin. Pour les former il écrivit plusieurs livres.

Son engagement pastoral, malgré le poids des années, ont continua d’être intense dans le diocèse et au-delà.

Il fut souvent invité à prêcher des retraites et prononcer des panégyriques.

Fin janvier 1888 il fut appelé à Valdocco, où se trouvait la Maison Mère des salésiens pour la fête de saint François de Sales, le grand patron de ces derniers.

Il y fut accueilli par le bienheureux Michel Rua, alors que saint Jean Bosco mourant recevait pour la dernière fois Jésus Eucharistique, et il y célébra la messe dans la basilique de Marie Auxiliatrice.

En 1894, il participa au Congrès Eucharistique de Turin, puis l'année suivante à celui de Milan.

Il dirigea plusieurs pèlerinages diocésains à Rome et Turin à l'Exposition du Saint Suaire en 1898, à Ars il connu le curé Jean-Marie Vianney.

Il accueillit également plusieurs institutions religieuses dans son diocèse.

Il fut toujours très dévot de la Vierge et fit de fréquents pèlerinages dans ses sanctuaires : à Suse il lui dédia trois églises sous différents vocables.

Il fut parmi les principaux promoteurs de l'érection d'une statue de bronze de Marie sur la haute cime de Rochemelon (3537 m), où Elle était vénérée sous ce titre depuis 1358.

Les dépenses ont été supportées par 120 000 enfants de toute l'Italie et la statue fut bénite le 15 juin 1899, en présence d'une multitude de personnes et princesses de Savoie.

Parmi les dernières institutions, il a été un refuge pour les personnes âgées et depuis 1877 il avait fondé l'hebdomadaire diocésain “Le Rocciamelone” qui existe encore avec le nom de “la vallée de Suse”.

Épuisé par la fatigue le 12 janvier 1903, il fut frappé par une maladie qui le cloua au lit, presque sans interruption, jusqu'au 3 mai, le jour où son âme fut reçue par le Père céleste.

Aux obsèques solennelles ont assisté une multitude de personnes : tout le monde croyait à la mort d'un saint.

En 1919, les vénérables reliques furent placées dans l'église de la Maison Mère de l'Institut, alors que les sœurs travaillaient déjà depuis 1905 dans la mission.

Édouard Joseph Rosaz fut béatifié par le Pape Jean-Paul II, le 14 Juillet 1991, lors de sa visite pastorale à la ville de Suse.
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