Bienheureux Jean de Mayorga († 1570)
martyr
Il était né en Aragon.
Entré
dans la Compagnie de Jésus, il fut assassiné près des îles Canaries,
par des Calvinistes, avec de nombreux autres jésuites alors qu'ils se
rendaient aux Indes Occidentales, les Amériques.
Il est fêté avec eux le 15 juillet en la fête du bienheureux Ignace d'Azevedo, mais le diocèse de Bayonne, qui lui voue un culte particulier, l'a inscrit au 14 juillet dans son calendrier diocésain.
Bienheureux Jean de Mayorga, texte de soeur Pascale du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron,
extrait de son ouvrage 'Témoins du Christ en Béarn et au Pays Basque' (1.6Mo)
http://nominis.cef.fr/contenus/soeurpascale2009.pdf
Bienheureux Jean de Mayorga
Jean est né dans la famille noble des Mayorga en 1533, à Saint-Jean-Pied-de-Port « ancienne capitale de l'une des juridictions (merindades) de la Navarre.
Celle-ci, eu égard à sa position stratégique, fut prise d'assaut par le duc d'Albe au mois de septembre 1512.
Avant
quelle ne fût définitivement restituée aux Albret, rois sans royaume,
Charles-Quint ordonna de raser les remparts et le château.» Avec
l'arrivée des Albret commencèrent aussi les âpres querelles entra
catholiques et protestants et l'appauvrissement de cette région
montagneuse.
Jean
a sans doute connu la famille de Juan Huarte27, un des grands
humanistes chrétiens de la Renaissance qui naquit lui aussi à
Saint-Jean-Pied-de-Port.
Juan Huarte fut de quatre ans son aîné.
Comme lui, il part, assez jeune encore, en Espagne.
A Saragosse, qui est en ce temps-là le centre culturel et spiritual au
coeur du Pays Basque, il retrouve des membres de sa grande famille et
s'installe comme peintre.
Il ne tarde pas à se faire remarquer, et ses œuvres sont très appréciées.
Sans doute traduisaient-elles son tempérament à la fois fougueux et délicat et sa profonde piété.
Jean continue à vivre tranquillement ainsi jusqu'en 1568, année où il
entra comme frère coadjuteur dans la province espagnole de la Compagnie
de Jésus28.
Peut-être
comme beaucoup de jeunes gens de la Péninsule ibérique, stimulé par le
Jésuite Ignace de Azevedo y entra-t-il avec ce désir missionnaire de
porter l'évangile au Nouveau Monde.
En
effet, à cette même époque, Ignace de Azevedo, qui sera un des
compagnons « Martyrs du Brésil », préparait une importante mission
jésuite.
Comme
« visiteur » ecclésiastique des missions du Brésil de 1566 à 1568, lors
d'une rencontre avec le Général des Jésuites, François de Borgia, à
Rome en 1569, il fut nommé Provincial et chargé de recruter des
volontaires dans les Provinces portugaise et espagnole.
Le Père Haristoy, historien du diocèse de Bayonne, raconte Le P. de
Azevedo estimait que notre pieux artiste pourrait être utile par son
talent ; il l'atteste lui même au 19e siècle dans une lettre adressée à
François Borgia en date du 28 août 1569.
II agréa dons la supplique du jeune Bas-Navarrais, et l'envoya avec
quelques autres compagnons compléter son noviciat et se préparer à la
nouvelle mission, à Lisbonne, dans la vallée de Rosal.
Jean donna des preuves de sa grande vertu et de son zèle pour la vie de l'apostolat ; il y prononça ses vœux.
Durant presque un an le Père de Azevedo avait prêché et instruit
l'équipe qui grandit jusqu'à 70 membres, dont Jean de Mayorga et un
neveu de sainte Thérèse d'Avila, François Godoy Perez.
Enfin, le 5 juin 1570, ils embarquèrent à Lisbonne pour la traversée jusqu'au Brésil...
Les jeunes jésuites étaient attendu par le sinistre Jacques Sourire (ou de Soria).
Avec
un groupe de virulents hérétiques que celui-ci conduisait, il
poursuivit la jeune équipe pour la détruire avant son arrivée dans le
Nouveau Monde.
L'histoire
du martyre de Jean de Mayorga et de ses compagnons fut racontée par
l’unique rescapé de l'équipe, João Sanches, un jeune cuisinier que les
hérétiques ont pris à leur service : On approchait de l'île de Palma,
quand le navire fut attaqué par des pirates...
Après un combat acharné, on fut obligé de se rendre. Soria ordonne de les tuer tous, jusqu'au dernier.
Ignace tombe d'abord, en exhortant ses compagnons à persévérer. Tandis
que les bourreaux assouvissent leur fureur sur les uns et les autres,
Jean de Mayorga, une croix à la main, encourage ses frères en criant
hautement : « Vive Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Vive la foi catholique !
»
Les hérétiques se jettent sur lui, le frappe du glaive et le précipitent à la mer.
Ils furent honorés comme martyrs d'après un décret du pape Benoît XIV.
Mais
le processus de canonisation des trente-neuf « Martyrs du Brésil »
connut beaucoup de vicissitudes, notamment en raison de la suppression
de la Compagnie de Jésus en 1773.
Leur cause aboutit enfin sous le pontificat de Pie IX qui les canonisa le 11 mai 1854.
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