Pont-Audemer
Église Saint Ouen
L'église Saint-Ouen
de Pont-Audemer est une église paroissiale située rue de la République,
principale artère du centre historique de la ville. Elle est sous le
vocable de Saint Ouen, ancien archevêque de Rouen.
Sa masse imposante domine la cité ; c'est un édifice inachevé dont le style composite mêle roman, gothique et Renaissance.
Remarques générales
C'est
la seule église subsistant aujourd'hui parmi les nombreux lieux de
culte que Pont-Audemer a possédés dans le passé jusqu'au milieu du XXe siècle.
La ville fut un centre religieux important, siège d'un archidiaconé, et partagé entre les diocèses de Lisieux et de Rouen.
Jusque dans les années 1970, le curé de l'église Saint-Ouen portait le titre d'archiprêtre.
Cette église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 22 novembre 1909.
Histoire
L'église romane primitive fut construite à partir du XIe siècle, les travaux se poursuivant jusqu'au XIIIe siècle.
En
1350, des États Généraux réunis à Pont-Audemer décidèrent de remplacer
ce premier édifice devenu trop exigu au fil des ans au regard de la
population. Cependant, la survenue de la Guerre de Cent Ans empêcha le
démarrage des travaux qui ne fut effectif qu'à la fin du XVe siècle.
On
commença par abattre la nef en conservant le transept et le chœur ; la
construction du portail, de la tour Nord et de la base de la tour Sud
semble avoir débuté vers 1485 sous la direction de Michel Gohier.
Une
nouvelle nef avec ses bas-côtés et les chapelles latérales fut élevée
de 1505 à 1515 par Roulland le Roux, architecte Rouennais auteur du
portail principal de la cathédrale de Rouen et du bureau des finances de
la même ville.
Des
difficultés financières firent suspendre les travaux de façon
provisoire en 1524 : la nef qui n'avait pas encore atteint la hauteur
projetée fut couverte d'une voûte en bois et raccordée à l'ancien
chœur ; de fait, les travaux ne furent ensuite jamais repris.
Description
L'édifice
comprend une nef de sept travées, flanquée de bas-côtés avec chapelles
latérales (style gothique), un chœur de style roman en fort contraste
avec la nef, et une chapelle absidiale.
Un
transept avait été ébauché mais jamais poursuivi, dont on devine
l'emplacement de l'extérieur, d'où se voit aussi la tour-lanterne de
l'édifice originel.
Vue de la nef depuis la tribune
La
nef, jamais terminée, comporte un étage de grandes arcades aux piliers
sans chapiteau, un triforium extrêmement ouvragé, surmonté d'une rangée
de petites fenêtres conçues pour être provisoires, et « dont la pauvreté
est rendue plus sensible par la richesse des étages inférieurs ». La
couverture est une voûte en bois, dans l'attente d'un étage de grandes
fenêtres et d'une voûte définitive en pierre, qui ne furent jamais
réalisées. Les parties intérieures du vaisseau et notamment le triforium
constituent néanmoins un exemple saisissant de gothique flamboyant.
Les bas-côtés, contrairement à la nef, sont terminés et voûtés d'ogive avec clefs à pendentifs.
Vitrail du XVIe siècle
Les
chapelles latérales sont particulièrement remarquées par leur parure de
vitraux, « l'une des plus riches du Nord de la France ». Nombre d'entre
eux datent du XVIe siècle et les plus récents, vers le chevet, sont du maître verrier Max Ingrand.
L'orgue
La tribune, appuyée sur des piliers de bois, est située au-dessus du portail principal. L'instrument remonte au XVIe siècle pour ses éléments les plus anciens ; le buffet, richement sculpté, comporte trois tourelles.
En
1991, un rapport fut réalisé par le Service de Conservation Régionale
des Monuments Historiques ; on constata la mutilation de certaines
parties du buffet, la défaillance des transmissions électriques, la
détérioration des sommiers et de certains jeux : le rapport conclut à la
nécessité d'une restauration profonde qui fut pilotée par la Direction
Régionale des Affaires Culturelles. Cette réfection fut menée à partir
de 1995 par le facteur d'orgues grenoblois Michel Giroud. Le choix fut
de redonner au buffet ses proportions d'origine en conservant les
dispositions sonores des XVIe, XVIIe et XVIIIe.
L'orgue restauré comprend 18 jeux ainsi disposés :
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Les
claviers sont couplables à tiroir. Le pédalier est à la française avec
tirasse. La transmission est redevenue entièrement mécanique ; la
soufflerie comprend une option manuelle par soufflet. L'inauguration a
donné lieu à une série de concerts du 28 avril au 2 mai 2000, notamment
le concert d'ouverture par Gustav Leonhardt le 29 avril.
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