Saint Athénogène (4ème s.)
Évêque de Sébaste en Arménie

Alors que la persécution de Dioclétien faisait rage dans tout l'Empire, invitant les enfants à livrer leurs parents et répandant partout le sang et la terreur, le gouverneur Philémaque fit son entrée dans la ville de Sébaste, en Petite Arménie, précédé d'un cortège de Prêtres païens et de joueurs de flûtes et de cymbales.
Aussitôt
 installé à son tribunal, un héraut proclama que toute la population 
devait se présenter pour sacrifier aux dieux de l'empereur. 
Mais la foule répondit d'une seule voix : « Nous sommes Chrétiens, et nous ne sacrifierons pas aux idoles ! »
 Un grand massacre s'en suivit, présentant à Dieu une cohorte de valeureux Martyrs.
Un
 certain Nicolas rapporta alors au gouverneur que le Chorévêque(1) 
Athénogène, qui demeurait dans un monastère à Pidachtoé(2) encourageait 
la population à résister aux édits de l'empereur.
 Un détachement de soldats fut envoyé au Monastère et n'y trouvant pas 
le Saint, ils arrêtèrent ses dix disciples(3) qu'ils emmenèrent à 
Sébaste chargés d'entraves. 
Le gouverneur les fit jeter en prison et ordonna de retrouver leur maître.
En
 revenant au Monastère, le lendemain, Saint Athénogène chercha partout 
ses disciples et, avec larmes, il éleva une prière vers Dieu. 
La
 biche qui avait été élevée depuis sa naissance au Monastère, s'approcha
 alors du Saint, lui baisa les pieds et prenant une voix humaine elle 
lui révéla qu'ils avaient été arrêtés par les soldats et emmenés à 
Sébaste pour y être martyrisés.
 Le Saint bénit l'animal et s'empressa de se rendre en ville. Parvenu 
devant le tribunal, il cria au tyran qu'il allait attirer sur lui-même 
la colère divine pour toutes les épreuves qu'il infligeait aux 
Chrétiens.
 Aussitôt mis en prison, Athénogène retrouva avec joie ses disciples et 
les encouragea à persévérer jusqu'au terme du combat, afin de prendre 
place au festin auquel le Christ les avait conviés.
Le
 lendemain, ils comparurent devant Philémaque qui leur promit de les 
livrer à d'horribles supplices, comme les autres Chrétiens qui les 
avaient précédés, s'ils refusaient de sacrifier. 
Le
 Saint Evêque répondit que ces bienheureux Martyrs dansaient maintenant 
avec les Anges, et qu'ils n'avaient qu'un désir: les rejoindre. Le 
gouverneur fit étendre les disciples du Saint sur le chevalet et ordonna
 à ses hommes de leur lacérer les flancs. 
Comme ils restaient inflexibles et invectivaient le tyran sous la torture, ils furent décapités et gagnèrent ainsi le Paradis.
On fit approcher Athénogène, et Philémaque lui dit : « Où est ton Christ? Pourquoi n'est-il pas venu délivrer tes compagnons ? »
 Le Saint fut à son tour exposé sur le chevalet et frappé sur les côtes.
 Sous les coups, il criait : « C'est en Toi, Seigneur, que j'ai mis mon 
espérance. Sauve-moi dans ta miséricorde.» 
Une voix se fit alors entendre des cieux : « Prends courage, mon élu, et ne crains pas, car Je suis avec toi pour te garder. » 
Comme
 les bourreaux restaient paralysés, Philippe, le conseiller du 
gouverneur, s'écria : « Je t'avais bien dit que c'est un mage. 
Débarrasse-nous rapidement de lui ! » 
Philémaque prononça la sentence de mort, mais à la requête du Saint, il consentit que l'exécution ait lieu dans son monastère.
Dès
 que le cortège parvint en vue du Monastère, la biche accourut pour se 
prosterner aux pieds du Saint. Athénogène lui dit : « Tu as été privée 
des frères et bientôt tu le seras de celui qui t'a élevée. Que Dieu 
accorde à ta progéniture de ne jamais tomber sous les traits des 
chasseurs, à la condition toutefois que tu offres chaque année un de tes
 faons, pour être offert en sacrifice le jour de notre mémoire. »
 Et il la renvoya en paix en la bénissant. Il adressa ensuite une prière
 à Dieu en faveur de ceux qui célébreront sa mémoire et, après avoir 
reçu d'en haut la réponse à sa requête, il inclina la nuque sous le 
glaive pour aller rejoindre ses disciples dans la joie du Banquet 
céleste.
Le
 vœu du saint fut exaucé et par la suite, chaque année quand on 
célébrait sa mémoire, au moment de la lecture de l'Evangile à la 
Liturgie, une biche entrait dans l'église portant un faon qu'elle 
déposait au pied de l'Autel. 
Les Chrétiens immolaient ensuite l'animal et le mangeaient à la gloire de Dieu, et en l'honneur de Saint Athénogène .
1). Evêque de la campagne, auxiliaire de l'Evêque du diocèse, et qui ne pouvait conférer que les ordres mineurs.
2). Nommée aussi Héracleiopolis (Bédochton).
3). Leurs noms sont transmis dans certains manuscrits et par l'Office Liturgique: Athénogène, Amoun, Antiochus, Hésychius, Théophraste, Cléonique, Maximin, Patrophile. Pierre et Réginos.
4). Cette coutume, attestée aussi en Macédoine, pourrait être un usage païen christianisé. Une vie arménienne de St Grégoire l'Illuminateur mentionne la déposition des reliques de St Athénogène, dont le culte et le nom sont très répandus dans l'Église arménienne.
2). Nommée aussi Héracleiopolis (Bédochton).
3). Leurs noms sont transmis dans certains manuscrits et par l'Office Liturgique: Athénogène, Amoun, Antiochus, Hésychius, Théophraste, Cléonique, Maximin, Patrophile. Pierre et Réginos.
4). Cette coutume, attestée aussi en Macédoine, pourrait être un usage païen christianisé. Une vie arménienne de St Grégoire l'Illuminateur mentionne la déposition des reliques de St Athénogène, dont le culte et le nom sont très répandus dans l'Église arménienne.
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