Saint Cérase ou Cérats (5ème s.)
évêque d’Eauze
St Cérats ou Cérase est né dans le Pays des Allobroges (Dauphinée-Savoie) vers la fin du IVème siècle au sein d’une famille patricienne.
Il fait ses études à Milan auprès de St Ambroise (archevêque de Milan, 340-397).
Il succède par la suite à St Domin comme 7ème évêque de Grenoble.
En 441 et 442 il participe respectivement aux conciles provinciaux d’Orange et de Vaison.
En 451 les Burgondes devenus ariens et donc séparés de l’église romaine catholique le forcent à quitter Grenoble.
Il arrive en Astarac avec deux de ses diacres (Gervais et Protais), et consolide la foi dans la vallée de la Gimone.
Il fonde un oratoire à Simorre et devient selon certains écrits évêque d’Eauze.
Vers la fin de sa vie, il se retire avec ses deux diacres dans une
forêt au nord de Simorre et c’est alors que commence une série de
prodiges (guérisons miraculeuses, résurrection d’un mort, …). Ce lieu
fût appelé Saintes (Sancta Loca).
Le 8 des ides de juin (6 juin) de l’an 420 (année donnée par Dom Brugelles) St Cérats s’éteint.
Le
peuple et le clergé de Simorre mirent son corps dans un tombeau en
marbre recouvert d’un voile et le déposèrent dans l’église Saint André
hors les murs de la ville de Simorre.
La foule venait nombreuse pour vénérer les reliques de St Cérats.
Aux environs du XI° ou XII° siècle, un 24 avril de cette époque, les
reliques du saint furent translatées de l’église St André dans l’église
abbatiale de Simorre.
Le 24 avril devint le jour de la fête patronale et locale de Simorre.
Le tombeau, resta dans l’église St André. L’église Saint André fut
rasée au XVII° siècle et est matérialisée aujourd’hui par une croix à
l’intersection des routes de Sauveterre et Tournan (croix d’Enmarre).
Réf : textes tirés du livre de l’abbé Clermont, « St Cérats sa vie son culte » 1926
Réf : textes tirés du livre de l’abbé Clermont, « St Cérats sa vie son culte » 1926
Au
XV° ou XVI°siècle, l’église St André étant en ruine et le cimetière
l’entourant désaffecté, le tombeau fut transporté à Saintes, où on le
plaça « joignant une fontaine qui y jette ses eaux , sous un petit dôme
dans un oratoire bâtit à deux cents pas de l’église, vers le midi ».(Dom
Brugelles, 1746).
En 1680, le bénédictin Dom Estiennot dit avoir vu à Saintes le tombeau à l’intérieur d’une petite église prés d’une source.
En 1793, l’église de Saintes et la chapelle du tombeau furent détruites.
En
1796, l’emplacement de la chapelle du tombeau et celui de l’église de
Saintes furent vendus comme bien nationaux à Pierre Laïrle de Lasseube
(aujourd’hui rattachée à Villefranche d’Astarac).
Dès 1798, les pèlerinages reprirent et s’intensifièrent quand la liberté de culte fut rendue ; de même les processions venant de Simorre et des communes des alentours reprirent comme dans le passé les lundis de Pâques et de Pentecôte.
En 1807, Pierre Maziere, pour la fabrique, rachète l’emplacement du tombeau à Pierre Laïrle.
En
même temps, Simon Lacaze du Santet, prés de Saintes rachète à Pierre
Laïrle l’emplacement et les restes de l’église de Saintes et la restaure
pour que les pèlerins puissent assister aux offices en attendant le
relèvement de la chapelle du tombeau ; l’église de Saintes fut démolie
ainsi que le presbytère attenant vers 1900.
En
1815, avec l’affluence croissante des pèlerins venant de la vallée de
la Gimone, de St Bertrand du Comminges, etc… on décide de réédifier la
chapelle du tombeau.
En 1818, l’abbé Cardes tenta de relever la chapelle mais sans aucun succès.
Ce
ne sera qu’en 1841 que l’abbé Laporte nouvellement nommé à Simorre fut
chargé par l’archevêque d’Auch de mener à bien la reconstruction.
En
1842, l’abbé Laporte acheta le terrain entre l’emplacement de la
chapelle détruite du tombeau et la route départementale (construite en
1784) et rebâtît un autre oratoire sur le lieu de la chapelle du
tombeau.
En 1844, la chapelle fut terminée et bénie le 8 Avril par l’archevêque d’Auch.
En
1877, l’abbé Fourés, voulut agrandir la chapelle pour abriter les
pèlerins en construisant une avancée de 20 m de long et de la largeur de
la chapelle.
En fin de compte, les murs ont été élevés à un mètre du sol et les travaux ont été interrompus.
En
1888, l’église maintenant démolit, se trouvait au Nord du tombeau de
Cérats, elle était en grande partie en terre avec des chevets à pan
coupés.
A l’Ouest, le mur droit avec pignon.
On entre dans cette église par une modeste porte placée au midi.
Elle était composée principalement de sa nef abritée sous un vieux lambris qui tombe en lambeau.
Son
autel était maçonné à l’Est avec au dessus une toile peinte
représentant l’annonciation. Deux petites fenêtre à arc éclaire le
chevet. (Abbé Cazauran 1888).
En
1919, la cloche provenant de l’église de Saintes fut donnée à la
chapelle du tombeau par Mme St Martin, propriétaire du Santet.
Le pèlerinage à Saintes XIX° et début du XX siècle
La
procession qui partait de Simorre était rejointe par les paroisses des
villages voisins, le cortège bannières au vent chantait des hymnes et
cantiques. elle comprenait les autorités de Simorre (conseil municipal,
fabrique, gendarmes, garde champêtre, etc...).
On sonnait le cor de St Cérats de distance en distance principalement devant les croix de rogations.
C’était un honneur de porter sur les épaules le buste en bois doré du Saint qui contenait ses reliques.
On
écoutait la messe dans la chapelle du tombeau, on baisait les reliques
du Saint et le cor de St Cérase, des malentendants se faisaient souffler
du cor dans l’oreille, d’autres se lavaient les yeux et le visage avec
l’eau de la fontaine. En attendant l’heure des vêpres les gens se
promenaient et causaient d’affaires.
Sous
l’allée bordée d’ormeaux sont installés les marchands de sifflets
(chioulets) et joujoux d’argile (dournettos) fabriqués par les potiers
de Simorre ou Cachan.
Les
jeunes gens, un épi de seigle au béret et les jeunes filles, une
branche verte à la main négocient leur services comme domestiques aux
propriétaires des environs.
Les affaires terminées, des groupes se forment pour s’offrir le tourtet
traditionnel (gâteau de roi) et quelque industriel de Simorre y offre, à
des prix modérés, les meilleurs vins de sa cave.
Vie de Saint Cérats
St Cérats et les miracles : Deux miracles de St Cérase revue de Gascogne 1926
Le
chroniqueur rapporte qu’il rendait la vue aux aveugles, l’ouïe aux
sourds, qu’il guérissait les malades et chassait les démons.
Le
bruit de ses miracles se répandit à tel point qu’il parut plus puissant
en œuvres que les apôtres eux mêmes, et que le nombre des malheureux
qui venaient recourir à ses prières finit par devenir légion.
Résurrection du mari de Paupercule :
La
tradition nous a conservé le souvenir de la résurrection d’un mort.
Paupercule, femme bonne et pieuse, vint trouver un jour le Saint dans sa
demeure pour lui annoncer la mort de son mari.
Conformément
à l’usage de cette époque, le cadavre fut lavé et habillé. C’était le
soir et l’heure tardive ne permit pas de donner au défunt une sépulture
chrétienne ; mais la pauvre veuve pendant toute la nuit ne cessa de
pleurer avec ceux qui veillaient auprès du cadavre ; elle était
inconsolable de la perte de son mari.
Quand
le matin fut venu, Cérats qui avait passé la nuit dans cette maison,
dit à ses diacres : « je suis bien peiné de la douleur de cette femme ;
c’est pourquoi je vous demande d’unir vos prières aux miennes en sa
faveur ».
Ils
sortirent tous trois et allèrent dans la chapelle qui était à
proximité ; et là prosternés sur le sol, ils prièrent longtemps.
Ensuite
le Saint, s’étant levé, revint avec ses diacres dans la maison de la
veuve ; il s’agenouilla pour prier un instant devant le cadavre ; après
cela, il appliqua son visage sur celui du défunt comme pour lui
communiquer son souffle, et aussitôt le mort ressuscita.
Tandis
que cet homme était dans la stupeur de ce qui venait de se passer, sa
femme manifesta sa joie par des larmes et par des cris, remerciant le
ciel pour la grâce qu’elle venait d’obtenir.
« ne
pleurez plus, lui dit le Saint avec douceur, et si quelqu’un vous
demande comment s’est opéré ce miracle, contentez vous de dire que c’est
Jésus Christ qui l’a fait ».
Ce
miracle fut raconté avec admiration dans toute la contré et attira
auprès de lui des malades en plus grand nombre qu’auparavant pour
demandes leur guérison.
Miracles obtenus par l’intercession de St Cérats :
Le
sacristain de l’église abbatiale, du nom de Guitard, menait une vie peu
régulière et mérita d’être réprimandé à plusieurs reprises par les
religieux.
Un
jour qu’il s’était levé plus tôt que de coutume pour sonner les cloches
et renouveler l’huile de la lampe, St Cérats vêtu d’une robe blanche
lui apparu tenant une verge à la main et lui dit ces paroles :
« Guitard pourquoi ne tenez-vous pas compte des admonestations de vos
Pères ? ».
Le Saint disparut aussitôt , mais Guitard , saisit d’effroi à la suite de cette vision tomba dangereusement malade.
Le malheureux sacristain fit alors pénitence de ses fautes et après
avoir invoqué le bienheureux Cérats, il obtint sa guérison.
En reconnaissance de cette faveur, il fit don de la chasse d’argent dans laquelle le corps (les reliques) du Saint fut placé.
Un autre sacristain du nom de Géraud était d’une si grande sainteté que tout le monde avait une grande vénération pour lui.
La fidélité au service de Dieu et du Saint Evêque lui méritèrent de
servir d’instrument aux miracles que le bienheureux Cérats opérait.
Un paralytique en se traînant sur ses mains était arrivé jusqu’aux portes de l’église.
Là étendu par terre, il priait depuis longtemps, demandant au Saint confesseur la guérison de ses infirmités.
Saint Cérats daigna lui apparaître et lui adressa ces paroles : « Va
trouver le sacristain de mon église, Géraud, et dis-lui que je t’envoie,
afin qu’il te guérisse ».
De
grand matin Géraud se rendait à l’église ; l’infirme qui ne le
connaissait point lui dit : « je vous en prie, faites moi connaître le
sacristain Géraud. -C’est moi qui suis Géraud, répondit-il ».
Alors
le paralytique lui exposa sa demande : « Notre glorieux Père St Cérats a
daigné m’apparaître, malgré mon indignité, et il m’a commandé de venir à
vous, afin que vous me guérissiez ».
Et
Géraud de répondre : « si c’est lui qui t’a envoyé, sois guéri ».
Aussitôt le pieu sacristain fait tenir l’infirme debout et lui rend
l’usage de ses membres.
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