Saint Christodule († 1093)
Saint Christodoulos de Patmos (+ 1093), moine et higoumène.
Fêtes le 21 octobre et le 16 mars.
Né à Nicée, en Bithynie vers 1021, il devient moine et fonde un monastère et une bibliothèque au mont Latmo de Carie.
Le monastère à Patmos
Plus tard, avec l’aide de l’empereur Alexis Comnène, il fonde à Patmos en 1079 un monastère initialement nommé « de Saint-Jean l’Évangéliste » qui s’appelle aujourd’hui du nom de son fondateur Christodoulos.
Lors de l’invasion arabe de Patmos, il trouve refuge en Eubée, où il est mort en 1093.
Certaines sources placent sa vie plus tard et sa mort en 1101.
Cet admirable disciple du Seigneur naquit dans un petit village de Bithynie, vers l'an 1020.
Éclairé
par la Grâce, il fit de brillantes études, au cours desquelles il
apprit à mépriser les choses temporelles pour préférer ce qui demeure
éternellement.
Comme
ses parents avaient arrangé. contre sa volonté, ses fiançailles avec
une jeune fille de bonne famille, il s'enfuit secrètement pour le Mont
Olympe, où il devint disciple d'un ancien réputé pour sa sagesse et sa
science dans les choses de Dieu.
Revêtu
par lui du saint habit angélique sous le nom de Christodule, le jeune
moine s'efforçait d'imiter en tout la conduite de son père spirituel,
qu'il regardait comme une icône vivante du Christ.
Il matait sa chair par le jeûne et passait des nuits entières en prière.
Son
ancien étant parti vers les demeures éternelles au bout de trois ans.
Christodule, craignant que ses parents ne tentent de le ramener à la vie
mondaine, entreprit un pèlerinage à Rome, où il vénéra avec dévotion
les Reliques des Saints Apôtres Pierre et Paul qui lui révélèrent en
songe sa carrière à venir.
De
là il se rendit en Terre Sainte et alla vivre avec les ascètes dans les
âpres déserts de Palestine, puis il entra dans un monastère où il mena
une vie exemplaire.
Mais
il dut bientôt prendre la fuite devant la menace de l'invasion turque.
Il s'embarqua alors avec quelques autres moines pour l'Asie Mineure et
alla se réfugier au célèbre centre monastique du Mont Latros, où il
reprit avec ardeur ses labeurs ascétiques, faisant l'admiration de ses
compagnons.
Il ne se nourrissait que de pain d'orge et d'eau, mais aux grandes
fêtes il mangeait de tout, afin de ne pas être considéré comme un de ces
hérétiques (manichéens) qui condamnent les aliments comme mauvais.
Constatant son discernement, les moines du Monastère du Stylos voulurent l'élire supérieur.
Le
Saint s'y refusa tout d'abord, de peur de perdre son bien le plus
précieux, l'hésychia, mais il dut finalement se résoudre sur les
instances du Patriarche Cosmas (1075-1081).
Il se heurta bientôt à des anomalies dans le fonctionnement du
monastère et pressé par l'avancée menaçante des Turcs Seldjoucides, qui
mettaient à sac toute l'Asie Mineure à la suite de la sinistre bataille
de Mantzikert (1071), il dut donc démissionner au bout de trois ans et
se retira de nouveau en quête de la sainte quiétude.
Il s'installa alors dans un monastère à Strobilos, et sur la
proposition de l'higoumène Arsène Skinouris il accepta de prendre en
charge la dépendance de ce monastère, située dans l'île de Kôs, où il
fonda un monastère dédié à la Mère de Dieu.
Mais
les troubles occasionnés par la fréquentation des séculiers
l'obligèrent à chercher un nouvel asile plus favorable à la vie
contemplative.
Après
de nombreuses recherches il trouva l'objet de son désir l'île de Patmos
déserte et dépourvue de toute consolation humaine, où Saint Jean le
Théologien avait été exilé et avait reçu ses divines révélations. Il se
rendit alors en hâte à Constantinople pour demander à l'empereur Alexis
1er Comnène (1081-1118) de lui concéder ce territoire, en vue d'y fonder
un monastère dédié au Disciple Bien-Aimé.
Admirant
la sainteté et les mœurs raffinées de cet homme de Dieu, le souverain
lui proposa plutôt de prendre la direction des moines du Mont Zagora, en
Thessalie, qui étaient dépourvus de guide spirituel.
Le
saint lui répondît qu'il ne désirait qu'une chose : un lieu calme et
retiré des affaires du monde pour y vaquer à la prière; mais que, par
obéissance, il rédigerait pour ces moines une règle de vie et s'ils
s'engageaient à la suivre il accepterait de prendre leur direction.
Il rédigea alors un Typikon dans lequel il prescrivait aux moines de
renoncer à toute propriété privée et à leur volonté propre pour vivre
dans le dépouillement et l'obéissance, avec patience et espérance en la
seule grâce divine.
La
vocation propre des moines étant de demeurer sans distractions en
présence de Dieu et de ses Saints, il leur ordonnait d'éviter les
relations avec les séculiers, et leur recommandait en outre de confesser
scrupuleusement toute mauvaise pensée à leur père spirituel et de faire
trois mille métanies le jour et autant la nuit, en priant avec
attention et componction, comme s'ils se trouvaient devant le tribunal
de Dieu.
Ces
saints préceptes, qui étaient une fidèle expression des traditions des
Pères, parurent amères comme l'absinthe aux moines relâchés de Zagora,
et c'est avec joie et soulagement que Saint Christodule apprit leur
refus de le voir prendre leur direction.
Il
renouvela alors sa requête et l'empereur lui accorda l'île de Patmos en
toute propriété et indépendance à l'égard des autorités civiles, avec
exemption de taxes et de toute autre charge.
Il ordonna en plus que le blé nécessaire à leur subsistance soit fourni
aux moines chaque année par le trésor, afin qu'ils puissent se
consacrer sans autres soucis à la prière pour son salut et celui de
l'Empire.
Dès que le Saint débarqua à Patmos, muni du précieux chrysobulle attestant ses droits sur l'île désormais entièrement consacrée à la vie angélique, il commença par renverser une ancienne statue d'Artémis et entreprit la construction d'une église dédiée à Saint Jean le Théologien, aidant de ses propres mains les ouvriers pendant toute la journée et ne prenant sa maigre pitance qu'après le coucher du soleil.
Dès que le Saint débarqua à Patmos, muni du précieux chrysobulle attestant ses droits sur l'île désormais entièrement consacrée à la vie angélique, il commença par renverser une ancienne statue d'Artémis et entreprit la construction d'une église dédiée à Saint Jean le Théologien, aidant de ses propres mains les ouvriers pendant toute la journée et ne prenant sa maigre pitance qu'après le coucher du soleil.
Le soir venu, lorsque les ouvriers allaient prendre leur repos, il élevait les mains vers Dieu et priait jusqu'à l'aube.
La renommée de Saint Christodule attira vers Patmos un grand nombre de
visiteurs et aussi de nombreux habitants des îles voisines, qui
souffraient de la famine en ces temps difficiles.
Un jour qu'ils étaient venus particulièrement nombreux, le Saint ordonna à son cellérier de leur donner à manger.
Celui-ci
objecta que les réserves du monastère étaient presque épuisées, mais
sur l'insistance du Saint il fit dresser la table et, par la grâce de
Dieu, cette foule fut non seulement rassasiée mais les restes
dépassèrent de beaucoup ce qu'on avait disposé au début sur la table.
Saint Christodule demeura cinq années à Patmos, surveillant les constructions du monastère et organisant la vie de la communauté dans. la plus pure tradition de Saint Basile et de Saint Sabas.
Saint Christodule demeura cinq années à Patmos, surveillant les constructions du monastère et organisant la vie de la communauté dans. la plus pure tradition de Saint Basile et de Saint Sabas.
Il
insistait en particulier sur leur séparation du monde et sur le
détachement de toute autre préoccupation que celle du salut de l'âme.
Mais
l'Ennemi de tout bien, profitant de ce que l'attention de l'empereur
Alexis était tournée vers l'Occident pour s'opposer aux Normands,
suscita de nouvelles incursions turques sur les côtes de l'Asie Mineure
et sur les îles.
Le
monastère était presque achevé, mais ses fortifications étaient
insuffisantes pour soutenir un siège, aussi le Saint se résolut-il à se
retirer en quête d'une résidence plus sûre.
Rassemblant
ses moines, il les exhorta à ne placer leur espérance qu'en Dieu et à
distribuer toutes les réserves du monastère aux ouvriers laïcs installés
sur l'île avec leurs familles, avant de s'embarquer pour Euripos.
Le puissant gouverneur de cette région, Eumithios, était fils spirituel
du Saint, aussi c'est avec une grande joie qu'il accueillit les moines
réfugiés et leur fournit tout ce qui était nécessaire à leur
subsistance.
Saint
Christodule fonda là un monastère provisoire, puis, sentant sa fin
prochaine, il convoqua son plus proche disciple, Sabas, le désigna comme
successeur, lui transmit ses instructions pour le gouvernement des
frères et lui ordonna de se rendre à Patmos, afin d'y préparer la
réinstallation de la communauté.
Lorsque
vint la première semaine du Grand Carême, il s'enferma dans sa cellule
afin de rester seul avec Dieu et, au début de la seconde semaine, il
convoqua tous ses moines, les bénit et dicta son Testament, dans lequel
il exhortait ses disciples à ne rien accumuler de périssable en cette
vie passagère et à préférer la quiétude désertique de Patmos aux riches
monastères urbains, où la prière des moines est troublée par le contact
des séculiers.
Puis,
après leur avoir demandé de prendre avec eux son corps lors de leur
retour à Patmos, il remit paisiblement son âme au Seigneur (le 16 mars
1093).
Comme
on avait refusé de rendre aux moines la précieuse Relique lors de leur
départ, ils revinrent un peu plus tard, en secret, à Euripos et s'en
emparèrent au moyen d'une pieuse piraterie.
Par
la suite, le Monastère de Patmos, protégé par les miracles de Saint
Christodule, est resté un des hauts lieux du monachisme orthodoxe, d'où
furent issus maints Évêques et Patriarches, et dans lequel sont
conservés jusqu'à aujourd'hui de nombreux manuscrits, Icônes et objets
précieux.
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