Saint Clodoald ou 'Cloud' († 560)

Saint Clodoald ou 'Cloud' († 560)

moine près de Paris

 

Saint Clodoald ou 'Cloud', moine près de Paris († 560)

Image illustrative de l’article Clodoald

Icône orthodoxe de saint Clodoald

Par Μιχάλης Σπυρίδων — https://agioi-oi-kaliteroi-mas-filoi.blogspot.com/2019/03/, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=88970965


 

Clodoald ou Clodoaldus (vieux-francique : *Hlod(o)wald), plus connu sous le nom de saint Cloud (né vers 522 - mort le 7 septembre 560), est un prince mérovingien du VIe siècle, petit-fils de Clovis Ier et fils de Clodomir.

Il renonce à la royauté après l'assassinat de ses deux frères et devient ermite.

À sa mort, il est canonisé par l'Église comme saint et devient alors le premier prince franc honoré d'un culte public dans la Chrétienté.

Biographie

Clodoald était l'un des trois fils de Clodomir, roi d'Orléans, et de Gondioque.

Mort de son père

En 511, à la mort de leur père, Clovis, Clodomir, Childebert Ier, Clotaire Ier et Thierry, s'étaient partagé le royaume des Francs.

En 523-524, sous l'impulsion de la reine-mère Clotilde,Clodomir et Clotaire se joignirent dans une expédition contre les Burgondes du roi Sigismond.

Sigismond et sa famille furent fait prisonniers et menés par Clodomir à Orléans.

Cependant, le frère et succeseur de Sigismond, Godomar III, revint triomphant en Burgondie à la tête de troupes envoyées par son allié et parent, le roi ostrogoth Théodoric le Grand.

Il fit massacrer la garnison que les Francs avaient laissée.

En représailles, Clodomir fit assassiner Sigismond et ses fils Gisald et Gondebaud, le 1er mai 524, puis se lança dans une seconde expédition contre les Burgondes.

Il est tué lors de la bataille de Vézeronce le 25 juin de la même année.

Assassinat de ses frères

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Assassinat de Thibault et Gonthaire. Chroniques de France, manuscrit du XVe siècle, Bibliothèque nationale de France, Paris


Après la mort de Clodomir, ses trois fils Thibault, Gonthaire et Clodoald furent recueillis par sainte Clotilde, leur grand-mère, qui les éleva chrétiennement, en attendant qu'ils puissent se partager les États de leur père, gouvernés pendant ce temps par des lieutenants.

Mais Childebert Ier, roi de Paris, et son frère Clotaire Ier, roi de Soissons, qui convoitaient le royaume d'Orléans, leur héritage, cherchèrent le moyen de parvenir à leurs fins.

Clotaire épousa Gondioque, la veuve de Clodomir.

Mais cela ne suffit pas pour ce dernier obtienne le territoire de son défunt frère : la loi salique impose le partage du royaume entre les fils de Clodomir.

Pour contourner le problème, Clotaire s'allie à son frère Childebert, qui partageait le même infâme dessein que lui, pour organiser l'assassinat des jeunes héritiers (525).

Childebert et Clotaire, firent demander à leur mère Clotilde, de leur envoyer les enfants de Clodomir pour les proclamer successeurs de leur père.

La sainte femme revêtit Cloud, qui n’avait que deux ans, et ses deux frères de leurs plus beaux habits et les envoya avec confiance, ne se doutant pas de ce qui attendait ses petits-enfants.

Les deux oncles font alors massacrer les enfants de Clodomir.

Certains disent même que ces oncles barbares auraient égorgé de leurs propres mains les deux aînés, Thibault et Gonthaire, âgés de dix et sept ans, au grand désespoir de sainte Clotilde, qui voyait ses petits enfants tués par ses propres fils assassins.

Seul le plus jeune, Clodoald ou Cloud, qui était âgé de deux ans, fut miraculeusement sauvé du massacre, par le dévouement de quelques fidèles.

On le cacha dans un monastère, et il put ainsi échapper à toutes les recherches de ses oncles.

Renonciation à la royauté

Quelques années plus tard, il se coupa lui-même les cheveux au cours d'une cérémonie par laquelle il déclarait qu'il renonçait à laroyauté, ayant préféré sacrifier sa chevelure, symbole de la royauté franque.

Et même s'il eut plusieurs occasions de recouvrer les États de son père, il ne voulut point en profiter.

Il préféra une vie humble et tranquille dans les rigueurs de la solitude, à une vie éclatante, mais périlleuse dans un palais royal, au milieu d'une foule de courtisans. Il se consacra entièrement au service de Dieu.

Initiation religieuse

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Saint Cloud rencontrant Saint Séverin


Après avoir distribué aux églises et aux pauvres les biens que ses oncles n'avaient pu lui ravir, il se retira auprès d'un saint religieux, nommé Séverin, qui menait une vie solitaire et contemplative dans un ermitage aux portes de Paris (à l'emplacement de l'actuelle Église Saint-Séverin dans le Ve arrondissement).

Le jeune prince devint son disciple et reçut de ses mains l'habit religieux.

Il demeura quelque temps en sa compagnie, pour s'y former à toutes les vertus monastiques.

Childebert et Clotaire n'ignoraient pas son identité, mais, comme ils le virent sans prétention, ils le laissèrent en liberté et lui donnèrent même quelques héritages pour vivre plus commodément dans le lieu de sa retraite.

Départ en Provence

Cependant, ne se croyant pas assez solitaire, ou pour quelques raisons qui nous sont inconnues, il quitta les environs de Paris et se retira secrètement en Provence, loin de toutes les personnes de sa connaissance.

Alors qu'il était en train de construire, de ses propres mains, une petite cellule, un pauvre se présenta devant lui et lui demanda l'aumône.

Il était lui-même si pauvre, qu'il n'avait ni or, ni argent, ni provisions qu'il pût lui donner ; mais il se dépouilla généreusement de sa propre cuculle et lui en fit présent.

Cet acte de charité fut si agréable à Dieu, que, pour en découvrir le mérite, il rendit la nuit suivante cette cuculle toute lumineuse entre les mains du pauvre qui l'avait reçue.

Les habitants des environs furent témoins de ce miracle, et reconnurent par là que Clodoald était un excellent serviteur du Christ.

Ils vinrent donc le trouver pour honorer sa sainteté et pour recevoir ses instructions ; mais leurs trop grandes déférences leur firent perdre un si précieux trésor : car saint Cloud, voyant qu'il n'était pas plus caché en Provence qu'à Paris, s'en retourna dans son premier ermitage en périphérie de Paris.

Retour à Paris

À peine fut-il revenu qu'Eusèbe, alors évêque de Paris, l'ordonna prêtre vers l'an 551, malgré les protestations de son humilité, à la sollicitation du peuple, qui ne put souffrir de voir un si saint homme dans un Ordre inférieur.

Clodoald fut le premier des princes de France à consacrer sa vie à la religion.

Il accomplit pendant quelque temps les fonctions de son ministère dans l'église de Paris.

Les vertus qu'il y fit paraître le firent encore plus respecter qu'auparavant.

On admirait en lui le pouvoir de la grâce, qui, d'un prince, ou pour mieux dire d'un roi légitime, avait fait un humble serviteur de la maison de Dieu.

On louait son humilité, sa modestie, son détachement des choses du monde, son amour pour la pénitence et sa charité incomparable.

Ce grand homme ne put souffrir longtemps ces honneurs, et, pour les éviter, il se retira sur une colline, le long de la Seine, à deux lieues au-dessous de Paris, en un lieu que l'on appelait Novigentum (l'actuelle commune de Saint-Cloud).

Ayant trouvé refuge dans ces lieux retirés, il y mena une vie de solitude et de prière.

Fondation d'un monastère

Après y avoir vécu quelque temps solitaire, Clodoald, vit accourir de toutes parts des disciples, dès qu’on sut le lieu de la retraite du serviteur de Dieu, pour se mettre sous sa direction.

Quelques cellules furent d’abord bâties, bientôt un monastère devint nécessaire.

D'après la tradition, Clodoald aurait fait construire un monastère avec chapelle qu'il dota des biens que les rois, ses oncles, lui donnèrent.

Il le fit dépendant, avec son église et tous ses revenus, de l'église cathédrale de Paris, dont il était le prêtre.

Clodoald y vécut sept ans au milieu de ses frères, leur donnant l’exemple de toutes les vertus.

Il y mourut saintement le 7 septembre 560.

Sa mort, qu'il aurait prédite avant qu'elle arrivât, fut, selon la légende, suivie de plusieurs miracles, qui se seraient produits près de son tombeau.

Clodoald est alors canonisé et le modeste hameau se transforme rapidement en un lieu de pèlerinage, qui voit accourir des foules immenses. 

Novigentum change alors de nom pour devenir « Sanctus Clodoaldus » (Saint-Cloud).

L'Église Saint-Clodoald

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Vue du clocher de l'église Saint-Clodoald de Saint-Cloud

Par Moonik — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18683850


Cette chapelle, agrandie ou reconstruite, notamment par le roi Dagobert Ier, devint collégiale au VIIIe siècle.

En 1376, on transféra les reliques du saint de la crypte dans le chœur de l'église haute reconstruite une nouvelle fois.

À cette occasion, Aimery de Magnac, alors évêque de Paris, fit don à sa famille d'un bras entier du saint.

Conservé au domaine familial du Châtelard (près de Saint-Junien en Haute-Vienne), le bras fut porté le 5 juillet 1405 par dame Perennelle de Maignac, nièce de l'évêque de Paris et veuve de Clément de Reilhac, seigneur de Brigueil, pieds nus, du Châtelard jusqu'à l'église de Saint-Junien, qui eut l'obligation d'organiser chaque année, « à perpétuité », une procession en l'honneur de cette relique. (Plus tard cependant, cette relique de saint Cloud ne semble pas concernée par les "ostentions" de Saint-Junien, et au moment de la Révolution, elle était de retour en l'église St Clodoald)

La collégiale de Saint-Cloud connaît son heure de gloire en 1589, lorsque les funérailles du roi Henri III, assassiné par le moine Jacques Clément, y sont célébrées.

À partir de1635, la collégiale sert d'église paroissiale. Vers 1750, l'église fortement délabrée est rasée en 1778.

N'en subsistent alors que les soubassements du chœur et du transept, l'abside de la crypte et la dernière travée à chevet plat du bas-côté nord.

On peut encore voir ces vestiges, de nos jours, rue de la Faïencerie, à Saint-Cloud.

La première pierre d'une nouvelle église - l'actuelle église Saint-Clodoald de Saint-Cloud - est posée le 22 mai de la même année par la reine Marie-Antoinette.

Mais à peine les murs commencent-ils à s'élever que la Révolution éclate. Il faut interrompre les travaux qui ne reprendront qu'en 1819.

Le 25 août 1820, l'église est enfin consacrée.

Les reliques du saint ont été détruites par les révolutionnaires, à l'exception du fameux bras, conservé dans un reliquaire d'argent, qui fut sauvé par une institutrice, Mme Pottée.

Le 12 juin 1848, cette vénérable relique est solennellement restituée à l'église paroissiale ainsi qu'une vertèbre dorsale, sauvée par un porte-châsse, efit son retour dans l'église en 1863.

Devenue vite trop petite, ladite église est une nouvelle fois reconstruite sous Napoléon III. En août 1861, le prince impérial, âgé de 5 ans, pose la première pierre de la nouvelle église qui est consacrée en 1878, et construite dans un style néo-gothique. Une vertèbre dorsale, sauvée par un porte-châsse, est restituée à l'église en 1863. En 1929, le peintre et maître-verrier Maurice Tastemain réalise deux vitraux sur la vie du saint dans cette église.

Postérité

Hommages

En plus de l'église Saint-Clodoald à Saint-Cloud, on retrouve d'autres lieux qui lui sont consacrés en France, parmi lesquels l'ancienne commune du Calvados Saint-Cloud-en-Auge réunie en 1832 avec Saint-Etienne-la-Thillaye, les communes en Dordogne de Badefols-d'Ans, Biras, Pissot, Léguillac-de-l'Auche, Grand-Castang ainsi que Montpeyroux, issue d'une fusion avec la commune de Saint-Cloud en 1794, Saint-Cloud-en-Dunois en Eure-et-Loir, Rhodon dans le Loir-et-Cher, Flins, Osmoy et Courgent dans les Yvelines.

L'église du XIIe siècle de Sainte-Colombe-de-Duras en Lot-et-Garonne, est sous le vocable de Saint-Cloud. Les lieux-dits Saint-Cloud à Biron, au Château Saint-Cloud ancien lieu-dit de Douzillac et Saint-Cloud à Blessac peuvent aussi être mentionnés.

Aux États-Unis, les villes de Saint Cloud dans le Minnesota et de St. Cloud en Floride portent le nom du prince canonisé.

Clodoald dans les arts

Clodoald par Grégoire de Tours

Dans son Histoire des Francs, Grégoire de Tours raconte les luttes pour le pouvoir entre les enfants de Clovis, et après avoir évoqué l'assassinat de ses deux frères, consacre quelques lignes à Clodoald :

« Ils ne purent prendre le troisième, Clodoald, qui fut sauvé par le secours de braves guerriers ; dédaignant un royaume terrestre, il se consacra à Dieu, et, s’étant coupé les cheveux de sa propre main, il fut fait clerc. Il persista dans les bonnes œuvres, et mourut prêtre. »

Au Palais de l'Élysée

Un tableau de Sébastien-Melchior Cornu (1804-1870) représentant Saint-Clodoald décore la chapelle du Palais de l'Élysée.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Clodoald


Il est le patron des cloutiers.

Source

En savoir plus :

http://www.magnificat.ca/cal/fran/09-07.htm#cloud

http://missel.free.fr/Sanctoral/09/07.php






 

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