Saint Félix de Cantalice († 1587)
Capucin à Rome
Félix Porri dit saint Félix de Cantalice, né en 1515 à Cantalice (Latium, Italie), mort à Rome le 18 mai 1587, est un frère mineur capucin, canonisé par l'Église catholique.
Biographie
Felice Porri est né, dans une famille de paysans, à Cantalice, dans la vallée de Rieti, aux environs de 1515.
Placé
à l'âge de douze ans comme berger chez un certain Tullio Piccarelli, le
garçonnet se distinguait par sa piété et son amour du silence.
Comme on lui reprochait d'être souvent à l'écart, il répondait : « Eh quoi, il faut nous faire saints ! ».
À la fin de l'année 1543 il rejoignit le couvent d'Anticoli di Campagna, actuellement Fiuggi.
Et le 18 mai 1545, il prit l'habit au couvent San Giovanni où il resta jusqu'en 1547.
Il
entre chez les Capucins, au couvent d'Anticoli di Campagna
(actuellement Fiuggi), à la suite d'un accident de labour dont, selon la
tradition, il est sauvé miraculeusement en 1543.
Quatre
ans plus tard, il est envoyé à Rome, au couvent San Niccolo de Portiis,
comme frère quêteur, charge qu'il exerce jusqu'à sa mort.
Il
y devient ami de plusieurs grands personnages de l'époque,
comme Charles Borromée et surtout Philippe Néri, dont il partage les
originalités édifiantes.
Il se rend célèbre par ses austérités, sa charité et sa verve plaisante.
En 1580, lorsque la peste frappe Rome, il est chargé par la municipalité de collecter des fonds en faveur des miséreux.
Il reste connu sous le nom de « frère Deo Gratias », car « Deo gratias » (« je rends grâce à Dieu ») est sa réponse permanente à tous, qu'ils lui donnent l'aumône ou bien le repoussent.
Lui-même se décrit comme « l'âne des capucins ».
Lorsqu'il meurt en 1587, le peuple romain réclame aussitôt sa canonisation.
Premier saint de l'Ordre des frères mineurs capucins, il est le patron des frères non prêtres de cet ordre.
Son corps repose sous l'autel d'une chapelle qui lui est dédiée, dans l'église de l'Immaculée-Conception, à Rome.
Béatification - canonisation - fête
Le pape Sixte V ordonna d'ouvrir son procès en béatification, qui se tint entre le 10 juin et le 10 novembre 1587.
Un nouveau procès fut ouvert en 1614 - 1616.
Il fut béatifié le 1er octobre 1625 par Urbain VIII.
Son corps fut transporté depuis l'église de San Niccolo au nouveau couvent de l'Immaculée-Conception.
Il fut canonisé le 22 mai 1712 par Clément XI.
L'Église catholique le célèbre le 18 mai.
Félix vit le jour à Cantalice, bourgade située au pied de l'Apennin.
Dès le bas âge, il manifesta de telles marques de prédestination que ses compagnons l'avaient surnommé "le petit Saint".
Ses parents, qui étaient de pauvres laboureurs, l'employèrent de bonne heure à garder les troupeaux.
Cette
vie allait bien à l'âme méditative de l'enfant : peu enclin aux
conversations oiseuses, il recherchait les lieux solitaires, et y
répétait souvent le Pater et l'Ave et les quelques formules pieuses
qu'on lui avait apprises.
Lorsque les autres bergers se livraient au sommeil, lui s'agenouillait
devant un arbre sur l'écorce duquel il avait gravé une Croix.
À
neuf ans, Félix passa au service d'un riche bourgeois qui lui confia
d'abord la garde de ses troupeaux, puis le chargea du labourage de ses
terres.
Le jeune homme aima son nouvel emploi qui lui permettait d'assister tous les jours à la Messe avant de se rendre aux champs.
Cet humble travailleur, sans instruction, qui n'avait fréquenté aucune école, avait beaucoup appris du Saint-Esprit.
Comme il l'avouait plus tard, il ne connaissait que six lettres: cinq rouges et une blanche.
Les cinq rouges étaient les cinq plaies du Sauveur, et la blanche était la Vierge Marie.
Dieu
lui inspira d'embrasser un genre de vie plus parfait. À un parent qui
lui objectait les austérités de la vie religieuse, il répondit : "Je
veux être religieux tout de bon ou ne pas m'en mêler".
Il alla frapper à la porte des Capucins.
À la vue de ce paysan du Danube, le Père Gardien, voulant l'éprouver,
lui dit : "Vous venez sans doute ici pour avoir un habit neuf et y vivre
sans rien faire. Ou bien vous croyez que vous allez commander aux
religieux comme vous commandiez à vos bœufs. Renoncez à ce projet et n'y
pensez plus".
Mais le postulant répondit à ce compliment si humblement et si sensément que le terrible Gardien l'admit sur-le-champ.
Devenu profès, le Frère Félix fut fixé au couvent de Rome avec les attributions de quêteur.
Il
resta quarante ans dans cet humble emploi, allant chaque jour, la
besace sur le dos, pieds nus, et récitant son chapelet, quêter la
subsistance de ses Frères.
Les
humiliations, comme les peines corporelles, étaient pour lui ses roses
du Paradis ; il ne craignait pas de s'appeler lui-même l'âne du couvent
des Capucins.
"Mais où est-il donc, votre âne ? Frère Félix", lui demanda-t-on un jour. -- "C'est moi !" répondit l'humble religieux.
Dans sa vieillesse, le Cardinal protecteur de l'Ordre lui offrit de le faire décharger de ses fatigantes fonctions.
"Monseigneur,
répondit Félix, laissez-moi mon office de quêteur : un soldat doit
mourir l'épée à la main, un âne sous sa charge, et Frère Félix sous sa
besace".
La
mortification allait de pair avec son esprit de pauvreté et d'humilité :
il se privait même des satisfactions les plus légitimes, telles que de
s'approcher du feu l'hiver.
"Allons, Frère âne, disait-il à son corps, il faut que tu te réchauffes
sans feu ; car c'est ainsi que doivent être traitées les bêtes de
somme... Loin du feu, Frère âne, loin du feu ! C'est devant le feu que
saint Pierre renia son Maître."
Après
avoir achevé de le purifier par de douloureuses infirmités, patiemment
supportées, Dieu rappela à Lui le Frère Félix, le 18 mai 1587.
J.M. Planchet, Nouvelle Vie des Saints, p. 199
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