Saint Gouri de Kazan († 1563)

Saint Gouri de Kazan († 1563)
ou Gouria


Saint Gouri de Kazan († 1563)


Gouri de Kazan ou Goury ou Gourias (Гурий) est un abbé et un saint russe. 

C'est le premier évêque de Kazan.

 

Enfance et vocation

Né dans la famille de boyards désargentés des Rougotin de la ville de Radonège, au nord de Moscou vers 1500, il entre au service du prince Penkov mais, soupçonné d'adultère avec la femme de ce dernier, il est emprisonné pendant 2 ans.

Il finit par s'évader et entre alors au monastère Saint-Joseph de Volokolamsk et quitte son nom civil de Gregori pour celui de Gouri.

Il se conforme à la vie du fondateur (décédé à cette époque): primat de la prière sur les travaux manuels et rigueur de la vie religieuse.

Élu abbé, sans doute vers 1543, il doit cependant renoncer pour sa santé; il vit 2 ans en tant que moine ordinaire, mais Ivan IV de Russie le rappelle pour être abbé du monastère de la Trinité Selijarov.

Au bout d'un an enfin, il est désigné au tirage au sort pour être évêque de Kazan qui venait d'être conquise et devait représenter la victoire du christianisme sur l'ancien occupant musulman et le début d'une période de mission.

 

Évêque de Kazan

Le voyage et la cérémonie d'intronisation sont particulièrement cérémonieux, à l'image du retentissement de la chute de Kazan dans l'imaginaire russe: 10 évêques, 76 abbés et prêtres et un grand nombre de membre du clergé inférieur y assistent.

Le voyage dure 2 mois, du 26 mai 1555 au 28 juillet 1555, avec des arrêts et des messes dans toutes les villes d'importance, et des bénédictions à l'eau bénite dans les autres lieux.

Les compagnons de Gouri prennent part à l'édification du nouveau diocèse: Germain, ancien abbé du monastère de la Dormition de Staritsa et compagnon de Gouri à Volokolamsk est nommé abbé de Sviajsk, et Varsonofi nommé abbé du monastère de la Transfiguration du Sauveur de Kazan.

La mission de Gouri est particulièrement importante; aussi Ivan IV donne-t-il des instructions (nakaz), selon les catégories d'habitants de l'évêché :
  • le clergé : il ne doit s'occuper que des choses religieuses
  • les laïcs : ils sont sujets de l'évêque ; l'administration de Kazan dépend de l'évêque et du voivode, l'évêque pouvant s'adresser directement au tsar en cas de conflit.
  • les nouveaux baptisés : ils doivent être particulièrement choyés, et aidés en cas de besoin.
  • les musulmans et païens exprimant le désir d'être baptisés : il faut éviter la coercition et exiger d'exprimer clairement son vœu; enseigner à domicile pour les nobles et dans les monastères pour les rangs inférieurs ; ne pas oublier de suivre le nouveau converti après son baptême enfin.
  • les musulmans poursuivis par la justice : s'ils demandent le baptême auprès de l'évêque, ils ne pourront être poursuivis.
  • les autres musulmans et païens : l'évêque ne doit pas montrer de clémence envers eux, et renvoyer à l'administration.
Sur la demande de Gouri (lettres à Ivan IV), Ivan IV donne aussi la jouissance de la terre à tout nouveau monastère du diocèse de Kazan.
Mais ce cahier des charge précis ne pourra être mis en application par Gouri : en effet celui-ci tombe malade en 1560 et meurt en 1563.

 

Bibliographie

Une Vie de Gouri et de son collaborateur Varsanofi est racontée (avec très peu de détails) par le métropolite de Kazan Hermogène en 1589 (Moscou devenu patriarcat, Kazan est élevée au rang de métropole).
St Gouria naquit à Radonège, durant le règne du grand-prince Ivan III Vasilievitch (1462-1505).
Il entra dès sa jeunesse au service du prince Ivan Penkov, mais menait en secret une vie ascétique.
Jaloux de la préférence que le prince lui témoignait, les autres domestiques l'accusèrent calomnieusement d'avoir commis l'adultère avec l'épouse de celui-ci.
Gouria put échapper à la mort grâce à l'intervention du fils du prince, mais il fut néanmoins jeté dans un souterrain, où il recevait pour seule pitance de l'avoine et de l'eau, tous les trois jours.
Gardant en mémoire l'exemple des anciens martyrs, il rendait grâce à Dieu de l'avoir, par cette épreuve, retiré du monde et soustrait à ses soucis.
Au fils du prince qui lui avait proposé de lui amener secrètement de la nourriture, il répondit que la grâce de Dieu, grande et abondante, suffisait à le nourrir.
Il lui demanda toutefois de lui apporter de l'encre et du papier, sur lequel il recopiait l'alphabet, afin que les enfants puissent apprendre à lire.
Son ami vendait ces travaux et distribuait aux pauvres l'argent recueilli. Après deux années de captivité, Gouria vit un jour une lumière briller devant la porte de son cachot, et il se mit à prier.
La lumière augmenta et, finalement, la porte s'ouvrit d'elle-même.
Le saint put sortir sans que personne ne le remarquât, en emportant une icône de la Mère de Dieu, qui avait été son réconfort pendant sa réclusion.
Il gagna le monastère de St Joseph de Volokolamsk, où il fut tonsuré moine.
Il en devint ensuite higoumène (1542), pendant neuf ans, puis abandonna sa charge pour vivre en simple moine.
Mais, au bout de deux années seulement, il fut nommé higoumène du monastère de la Sainte-Trinité de Selijarovo, dans le diocèse de Tver.
En 1552, le tsar Ivan IV le Terrible (1533-1584) - qui avait repris Kazan aux Tatares - cherchait quelqu'un pour répandre la foi chrétienne dans cette contrée.
St Germain, qui était encore moine à Volokolamsk, lui recommanda l'archimandrite Gouria, qui fut donc consacré premier évêque de Kazan (1555).
On lui donna pour l'assister dans son œuvre missionnaire les archimandrites Germain et Barsanuphe. Faisant preuve d'un zèle inlassable pour convertir à l'orthodoxie les habitants de cette contrée, qui étaient musulmans ou animistes, le saint fonda à Kazan plusieurs monastères, dont les moines étaient chargés de prêcher la parole de Dieu et d'enseigner la foi aux enfants.
Lui-même passait sa journée à prêcher et à veiller sur de nombreuses œuvres de charité, tandis que toutes ses nuits s'écoulaient en prière. Bientôt épuisé par ses labeurs ascétiques et cloué au lit par la maladie, il disait :
« Tout le temps de la vie présente est le temps des labeurs. La récompense sera accordée dans la vie future. Les joies célestes ne seront accordées qu'à celui qui aura lutté spirituellement dans cette vie. Dans la vie spirituelle, il nous faut aller de l'avant, malgré toutes les adversités et les malheurs».
Après avoir reçu le Grand Habit angélique des mains de St Barsanuphe, St Gouria s'endormit en paix le 5 décembre 1563.
Fête locale le 4 octobre.
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