Saint Grégoire de Parumala
Saint Grégoire de Parumala est fêté le 2 novembre
Grégoire
de Parumala naquit le 15 juin 1848 dans une des plus anciennes familles
orthodoxes du pays. Il portait le nom d'lpeora Kochu, cinquième et
dernier enfant d'une famille très pratiquante. Il fut baptisé sous le
nom de Geevarghese. Il perdit sa mère à l'âge de deux ans et resta
marqué d'une manière indélébile par cet événement, bien qu'admirablement
élevé par sa sœur aînée Mariam.
Il
devait posséder une voix très particulière parce qu'à l'âge adulte elle
était décrite ainsi : « Elle renfermait tout à la fois le grondement du
tonnerre, et les mélodies des cloches de l'église, tout cela mêlé à sa
grâce et à sa dévotion transportant les foules au sublime ». Cette voix
allait déjà le faire remarquer à l'âge de 10 ans par l'évêque qui fut
séduit et l'ordonna au service de l’autel.
Son
oncle mourut de la variole et huit jours plus tard le jeune garçon fut
atteint des mêmes symptômes et tomba dans un semi-coma. La Mère de Dieu
lui apparut et l'exhorta à dédier sa vie au Seigneur, ce Qu'il lui
promit. Le lendemain à son réveil, la fièvre était tombée et il fut
rapidement sur pied alors qu'il était condamné. Ce fait fut attesté par
un serviteur qui l'a vu parler « à quelqu'un » que lui ne voyait pas.
Il
fut pris comme secrétaire de son évêque à l'âge de 16 ans puis ordonné
prêtre à 18 ans en 1865. Face aux querelles intestines de son Église le
jeune prêtre décide de se retirer et d'entrer en solitude afin de mener
une vie identique à celle de saint Antoine d'Égypte. Il mena onze ans
dans un monastère une vie très ascétique, qu'il garda tout au long de sa
vie et le transforma en un être lumineux.
Le
Patriarche syrien vint en Inde en 1876 et consacra le 10 décembre à
l'âge de 28 ans le jeune évêque, ainsi que trois autres, qui prit le nom
de Grégoire, Métropolite de Niranam. Il déménagea de Vittekal à
Parumala, son nouveau lieu de résidence et il devint recteur du
séminaire local. Il vivait au milieu de trente diacres, se levant à
4 heures du matin et se couchant après minuit, partageant sa journée
entre la prière, l'enseignement théologique, et les affaires
administratives de son diocèse. À cela s'ajoutaient, au cours de
l'année, quatre carêmes et le jeûne jusqu'à la nuit le mercredi et le
vendredi. À Parumala, il vivait de la Providence avec ses séminaristes.
Nous
pouvons esquisser son portrait en quelques lignes : il était grand,
portait une longue barbe florissante qui se divisait en deux, avait des
yeux bleus et une voix extraordinaire. Ses pairs le reconnaissaient
comme un grand érudit. Il avait le sens de la mission et il est le
premier évêque orthodoxe de cette Église qui est allé vers ses frères
non-chrétiens du Kérala. C'était un ange de paix, il calmait les
esprits, réconciliait les gens. Il possédait le don de faire des
miracles, soignant et guérissant.
Lorsqu'il
tomba malade à 54 ans, il prédit sa mort annonçant : « C'est ma fin ».
Sa maladie empirait, il dit un jour : « Quelle date sommes-nous ? »,
« le 31 » lui répondit-on. « Il faut que je souffre encore deux jours ».
Et il s'éteignit le 2 novembre 1902. Il fut canonisé en 1947, événement
exceptionnel car il est le seul saint canonisé de son Église en 2000
ans.
C'est
ainsi que saint Grégoire de Parumala entre dans notre histoire. Mais,
récemment, comme une invitation à le prier et à le vénérer, nous avons
reçu une parcelle du levain qu’il utilisait pour faire son pain
liturgique, et qui est celui utilisé dans l'Église orthodoxe des indes.
C'est le même levain qui est transmis depuis des temps forts lointains.
Ce cadeau du Ciel, nous le conservons très précieusement et nous
l’utilisons chaque semaine pour fabriquer le pain de l’offrande
eucharistique. Ce levain est porteur de tout l'amour que saint Grégoire
avait pour le Seigneur. Tout cela est un appel à le prier et à le faire
entrer dans l'intimité de notre vie spirituelle.
Pour
comprendre le lien qu’a saint Grégoire de Parumala avec nous, il faut
se remettre en mémoire nos origines dans la deuxième moitié du 19e
siècle. Monseigneur Bedros est un évêque de l’Église Syrienne Orthodoxe
Ancienne, qui deviendra plus tard Patriarche sous le nom de Mar
Ignace-Pierre III. À cette époque, il s'occupait des affaires
extérieures de son Église et il allait consacrer des évêques dont deux
nous concernent directement. L'un est français, va être consacré pour
l'île d'Iona et ses dépendances (Angleterre), et envoyé en
Grande-Bretagne, l’autre appartient à l'Église Syro-Malankar (Inde), Mar
Paul Athanasius.
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