Saint Hubert († 727)
Évêque de Tongres-Maastricht-Liège
Hubert de Liège,
né à Toulouse entre 656 et 658 et décédé à Tervuren ou à
Fouron-le-Comte le 30 mai 727, est un saint chrétien, évêque de Tongres
et de Maastricht.
Il est fêté le 3 novembre en Belgique, au Grand-Duché de Luxembourg et par l'Église orthodoxe, et le 30 mai pour le reste des pays de l'Église catholique.
Avec Lambert de Maastricht, il est l'un des deux saints patrons de la ville de Liège.
La légende de Saint-Hubert
Depuis le XVe siècle on dit que le seigneur Hubert était si passionné de chasse qu'il en oubliait ses devoirs.
La légende rapporte qu'il n'avait pu résister à sa passion un Vendredi saint, et n'ayant trouvé personne pour l'accompagner, était parti chasser sans aucune compagnie. À cette occasion, il se trouva face à un cerf extraordinaire. En effet, celui-ci était blanc et portait une croix lumineuse au milieu de ses bois.
Hubert se mit à pourchasser le cervidé mais celui-ci parvenait toujours à le distancer sans pour autant se fatiguer. Ce n’est qu’au bout d’un long moment que l'animal s’arrêta et qu’une voix tonna dans le ciel en s’adressant à Hubert en ces termes :
Hubert ! Hubert ! Jusqu'à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts ? Jusqu'à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme ?
Hubert, saisi d'effroi, se jeta à terre et humblement, il interrogea la vision : Seigneur ! Que faut-il que je fasse ?
La voix reprit :
Va donc auprès de Lambert, mon évêque, à Maastricht. Convertis-toi. Fais pénitence de tes péchés, ainsi qu'il te sera enseigné. Voilà ce à quoi tu dois te résoudre pour n'être point damné dans l'éternité. Je te fais confiance, afin que mon Église, en ces régions sauvages, soit par toi grandement fortifiée.
Et Hubert de répondre, avec force et enthousiasme :
Merci, ô Seigneur. Vous avez ma promesse.
Je ferai pénitence, puisque vous le voulez.
Je saurai en toutes choses me montrer digne de vous !
Selon une tradition locale c’est à l'emplacement de la chapelle Saint-Hubert à Tenneville que saint Hubert aurait eu cette vision du cerf portant une croix entre ses bois ; une croix, appelée « Rouge-Croix » marque l'emplacement.
La légende du cerf se retrouve déjà dans une vie de saint Eustache (mort en 118), saint mégalomartyr ainsi que dans la Vie de saint Meinulphe, diacre aux alentours de Paderborn (mort vers 847).
Le couteau de saint Hubert
Selon la légende, à force d'utiliser son couteau, saint Hubert dut en changer la lame, puis le manche, si bien qu'à la fin il ne restait aucun élément du couteau d'origine. Poser la question « est-ce encore le couteau de Saint Hubert ? » revient à aborder le paradoxe autour de la notion d'identité en philosophie, aussi couramment illustré par la légende du bateau de Thésée. Ce paradoxe est aussi appelé le « couteau de Jeannot ».
Biographie
Basilique Saint-Hubert
Par EmDee — Travail personnel, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=74371786
Hubert est issu de la haute aristocratie franque ; il est même probablement apparenté aux Pépinides et fut contemporain de Pépin de Herstal et de Charles Martel dont il fut proche. Son nom en fait un probable membre non situé de la famille des Hugobertides, à laquelle appartient Plectrude, l'épouse de Pépin de Herstal.
À la mort de saint Lambert il fut désigné pour lui succéder à la tête du diocèse de Tongres-Maastricht.
Il établit sur les lieux de l'assassinat de son prédécesseur (Liège) une institution religieuse (base de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège), et y transféra ses reliques. Ce fait contribua probablement sur ces lieux à la création d'une ville qui devint dans le courant du VIII e siècle, le nouveau siège du diocèse de Tongres-Maastricht.
Mais il est exagéré d'attribuer le transfert du siège de l'évêché à Hubert. L'hagiographe de saint Lambert (vers le milieu du VIIIe siècle) n'aurait pas manqué de mentionner ce fait, or pour lui Liège est "Villa Leodio" (village de Liège).
Ce n'est qu'en 911 que l'on voit apparaître pour la première fois "civitas leodio" attestant du fait que Liège est considéré comme un siège d'évêché.
L'époque la plus probable pour ce transfert est celle des 15 premières années du règne de Charlemagne, période où le futur empereur séjournait régulièrement à Herstal, une localité proche de quelques kilomètres du lieu de l'assassinat de saint Lambert.
Famille
Descendant de Clovis par son père Bertrand, coduc d'Aquitaine avec son oncle Boggis ou Baudegisèle, et sa mère Hugbern Afre (des Francs), il épousa jeune Floribane, dite de Louvain d'Austrasie, dont il eut un fils, Floribert qui lui succéda à l'évêché.
Il vécut, assez librement et de façon mondaine, à la cour, au temps de la fin de la dynastie des rois mérovingiens. Il aimait passionnément la chasse.
Les chroniqueurs nous disent qu'il était connu par « les folles joies de sa vie mondaine » peu édifiante, jusqu'au jour où la grâce de Dieu et les conseils de saint Lambert l'entraînèrent vers la sainteté.
Hubert désira devenir le disciple de saint Lambert. Il renonça aux honneurs militaires ainsi qu’à la succession de son père.
Sa mort
Cénotaphe de saint Hubert par Guillaume Geefs (1847), basilique Saint-Hubert
Par EmDee — Travail personnel, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=74371787
Exhumation de saint Hubert par Rogier van der Weyden à la collégiale Saint-Pierre de Liège
Hubert mourut de gangrène le 30 mai 727 dans sa propriété, à Fouron-le-Comte ou à Tervueren.
Dans ces deux localités, il y a une rivière nommée en latin Fura, en néerlandais Voer qui y coule.
Il fut enseveli dans l’abbatiale Saint-Pierre de Liège, qu'il avait fondée et qui deviendra la première collégiale liégeoise après le départ des moines bénédictins pour Ambra et l'arrivée des chanoines de Saint-Pierre en Ardenne (Ambra, Andain).
Le 3 novembre 743, Floribert, qui lui succède comme évêque de Liège, porta ses reliques « sur les autels », manifestant ainsi sa canonisation par l’Église.
C’est à l’anniversaire de cette cérémonie que fut fixée sa fête.
Selon une légende, ce serait à l'emplacement de la villa où il mourut que fut construit le château de Tervuren qui servit de résidence d'été et parfois d'hiver aux Ducs de Brabant.
Culte
Détail du trophée d'un cerf dix cors chassé à la Saint-Hubert 1829 (château de Tanlay, Yonne)
Par Photo: Myrabella / Wikimedia Commons, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34071614
Girouette en Ardenne proche de la ville de Saint-Hubert (Belgique)
Par Olnnu — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=90096741
Un siècle après la mort du saint, l’évêque Walcaud, avec l'accord des moines de Saint-Pierre, du métropolite (archevêque) de Cologne, de l'empereur Louis le Pieux et, surtout, de celui du 5e concile d'Aix-la-Chapelle, décida en 825, de permettre aux bénédictins qui ont repris le monastère d'Andain, en Ardenne, d’emporter avec eux le corps entier et intact d’Hubert vers Ambra et ses ruines romaines, village qui prit définitivement le nom de Saint-Hubert et l'abbaye fit de même en devenant l’abbaye de Saint-Hubert.
C’est dans ce haut lieu de chasse qu’est la forêt des Ardennes que se développa la légende du saint, qui d’évêque fut transformé en jeune seigneur chasseur.
Dans ce monastère, on élevait une race de chiens qui prit son nom, et comme il avait guéri des enragés de son vivant, on invoqua le saint contre la rage.
Il devint, dès son arrivée en Ardenne, le patron incontesté du pays entier et des métiers propres à cette région « ardue », bûcherons et forestiers, tanneurs et chasseurs…
Dès le milieu du IXe siècle, on offrit à monsieur saint Hubert les prémices de la chasse.
Depuis le XVe siècle, la vita V, offerte à Philippe le Bon par Hubert le Prévôt, nous dit qu'Hubert a été converti à la chasse par un cerf magnifique avec un crucifix entre ses bois.
Il est donc toujours considéré comme le saint patron de la chasse, des forestiers et de l'environnement, mais aussi des confréries des fourreurs, bouchers, ouvriers de la métallurgie, armuriers, opticiens, mathématiciens et fabricant d'instruments mathématiques.
À Villedieu-les-Poêles il est fêté comme le patron des dinandiers.
Le jour de la Saint-Hubert, le sel, le pain et l'eau sont bénis pour protéger contre les morsures, et les chiens, chevaux et oiseaux de proie des chasseurs se voient imposer les clefs de saint Hubert pour être protégés contre la rage.
Chaque année, principalement en Wallonie, au Luxembourg et en Alsace, ont lieu les traditionnelles festivités de la Saint-Hubert célébrant le patron de la chasse, le 3 novembre ou le premier dimanche du mois. Sinon, il est fêté par les catholiques le 30 mai et les orthodoxes également le 3 novembre.
La clef de Saint Hubert
La clef de Saint-Hubert exposée
au Trésor de la cathédrale de Liège
Par Okapi071 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=94217307
La clef de saint Hubert, que le pape Constantin aurait remis au futur saint Hubert en pèlerinage à Rome, qui était autrefois à la collégiale Saint-Pierre de Liège puis à la collégiale Sainte-Croix est désormais au trésor de la cathédrale de Liège.
Article détaillé : La clef de Saint-Hubert.
Offrandes de Louis XI
Le roi Louis XI de France était, lui aussi, si profondément passionné par la chasse que furent ordonnées, en septembre 1472, un certain montant des offrandes destinées à ce saint :
« ...Faictes bailler au prieur de Monseigneur Saint Hubert pour envoyer a Saint Hubert pour chascun chien des francs, ung marc d'argent et, pour chascune chienne des frians, deux marcs d'argent, et pour chascun d'autres chiens courans ung escu, et pour chascune chienne courante deux escuz, et pour chascun lyvrier, ung marc d'argent, et aussi ung veu de cire du poisant du derrenier serf que je prins. Je vous envoie le roolle des diz chiens. LOYS. PETIT.
A nostre ame et feal conseillier et chambellan le seigneur du Boschaige. »
Reliques
Corne reliquaire de Saint-Hubert au trésor de la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Maastricht
Par Kleon3 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54678207
L'église et le monastère furent pillés et incendiés les 15 et 16 octobre 1568. Depuis cette époque, on ne sait pas ce que ces restes du saint sont devenus.
La châsse de saint Hubert où a été déposé l'ensemble de son corps a été vendue vers 1575 par l'abbé Jean de Lamock pour réparer les désastres causés par les soldats huguenots du sire de Renty et de Jean de Hangest, seigneur de Genlis.
Toutefois, un reliquaire-monstrance de Saint-Hubert en argent du XVIe siècle est exposé au trésor de la cathédrale de Liège dans la salle du Grand Prévôt. Le trésor de la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Maastricht aux Pays-Bas conserve une corne-reliquaire, un buste-reliquaire et un ostensoir-reliquaire en argent. Il y a également une relique à la paroisse Saint-Hubert à Rzeszów en Pologne.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hubert_de_Li%C3%A8ge
On ne peut parler de la la vénerie sans évoquer ST HUBERT, patron des chasseurs.
Saint-Hubert est le patron des chasseurs, des forestiers, des bouchers, ainsi que des fondeurs de cloches et des fabricants d'instruments de mesure. On l'invoquer contre l'insomnie le mercredi, et le mardi contre la rage.
En savoir plus :
La clef de Saint-Hubert exposée
au Trésor de la cathédrale de Liège
Par Okapi071 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=94217307
La clef de Saint-Hubert est un reliquaire de laiton datant du XIe au XVIIe siècle. De grandes dimensions, ce chef-d'œuvre d'orfèvrerie, qui contient une relique de l'apôtre Pierre, se trouve exposée au Trésor de la cathédrale de Liège dans la salle du Grand Prévôt.
La légende
La clef de Saint-Hubert, conservée d'abord à la collégiale Saint-Pierre de Liège puis à la collégiale Sainte-Croix, est un des objets les plus précieux de la Cité mosane. Cette clef, de grande taille, est en général associée à saint Hubert, évêque de Liège de 706 à 727, qui l'aurait reçue des mains du pape Grégoire II lors de son voyage à Rome. La poignée de la clef contient une limaille des chaînes de saint Pierre. La légende fut amplifiée dans les forêts des Ardennes. Tandis que saint Hubert célébrait la messe à Rome, saint Pierre lui serait apparu et lui aurait remis une clef d'or « comme signe de son pouvoir de lier et de délier, ainsi que de guérir les fous et les furieux ».
Les sources
Elle n'apparaît dans les documents historique que vers 1250. La clé dite de saint Hubert est une clé monumentale, longue de 37,3 cm, qui étonne avant tout par ses dimensions et par la conservation remarquable du fragment de fer, informe mais combien insigne, précieuse relique de saint Pierre contenue à l'intérieur de la poignée. L'œuvre en laiton fondu et travaillé à jour comporte trois parties de dates différentes mais peu visible par le fait d'avoir utilisé la même matière : la bélière, la poignée et la tige avec un panneton.
Description
Au sommet de la poignée, une bélière, anneau de suspension, s'appuie sur des espèces d'arcs-boutants. La poignée ovoïde, légèrement effilée, d'une largeur de 19 cm est divisée en huit compartiments de forme triangulaire par des bandes de 1,8 cm, l'une horizontale et médiane, et les deux autres verticales, comme deux hémisphères juxtaposés. Les reliefs de la poignée sont fort usés, ce qui envisage un usage fréquent; il est difficile de rétablir leur état original. Tout le décor est ajouré de manière à laisser voir, enfermé à l'intérieur de la poignée, le fragment de métal réputé provenir des liens de saint Pierre ; quand on déplace la clé, on l'entend bouger. Les bandes sont ornées d'animaux fantastiques, très vraisemblablement des félins, affrontés de part et d'autre d'un arbuste stylisé représentant l'arbre de vie. Dans les compartiments triangulaires, on devine les figures en pied de saint Pierre en haut (avec une clé comme attribut) et du Christ en majesté en bas (avec un livre en mains), tous deux bénissant, qui se répètent quatre fois; outre ces figures en relief, des triangles et des croix grecques constituent les ouvertures du réseau. Au bas de la poignée, quatre demi anneaux en saillie assurent la transition vers la tige.
Modification de l'original
Une étude interdisciplinaire a révélé que la clé de saint Hubert telle qu'elle est conservée aujourd'hui n'est pas l'objet originel que les textes historiques mentionnent. Un texte de la vie de Saint Hubert publié à la fin du 19ème affirme déjà qu'il s'agit d'un fac-simile. La clé a été modifiée au cours des siècles. Les trois parties sont nettement différenciées par la composition exacte des alliages. La partie qui comprend le panneton, la tige et le calvaire, est pour l'analyse la partie la plus ancienne à situer selon un corpus expérimental, entre le XIe et XIIe siècles. La poignée, qui contient la relique, est caractérisée par un alliage dont la fabrication se situerait entre le XVe siècle et la première moitié du XVIe siècle. Enfin, la bélière est identifiée par un alliage plus récent encore, pas avant le milieu du XVIIe siècle car vraisemblablement avec du zinc d'importation. Enfin, malgré la légende, la clé n'a jamais été dorée.
Le souvenir du voyage de Saint-Hubert à Rome
Exhumation de saint Hubert par Rogier van der Weyden à la collégiale Saint-Pierre de Liège
Le dossier a permis l'hypothèse suivante : apparue à Liège seulement vers le milieu du XIIe siècle, cette relique historique insigne de Liège pourrait faire partie de l'arsenal des pièces justificatives destinées à redorer le blason de l'Église de Liège, affaiblie par la Querelle des investitures. Ce n'est qu'au milieu du XIIIe siècle que les sources historiques commencent à en parler, quand l'objet subit quelques transformations au moment de la rénovation de l'édifice dans lequel il est conservé, la collégiale Saint-Pierre de Liège, premier lieu de sépulture sépulture de saint Hubert. La clé est placée dans le souvenir de saint Hubert et de son pèlerinage à Rome qui est une « nécessité anthropologique », la justification obligatoire a posteriori d'un déplacement de saint Hubert à Rome et son contact direct avec des reliques de saint Pierre. L'association de Saint-Pierre à Saint-Hubert, de Pierre au fondateur de Liège, est une obligation pour la fondation d'une grande Église : l'association du fondateur de l'Église universelle au fondateur de l'Église locale.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Clef_de_Saint-Hubert
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