Saint Ischyrion († v. 250)
martyr à Alexandrie
La persécution de Dèce fit beaucoup de ravages en Egypte au milieu du troisième siècle, et fournit à un grand nombre de chrétiens l'occasion de remporter la couronne du martyre.
De ce nombre fut Ischyrion.
Il demeurait chez un officier d'une ville d'Égypte, auquel il était attaché en qualité d'agent ou d'homme d'affaires.
Son maître, ayant appris qu'il professait le christianisme, lui ordonna de sacrifier aux idoles.
Ischyrion ayant refusé d'obéir, fut d'abord maltraité de paroles.
Sa constance inébranlable transporta de fureur l'officier qu'il servait.
Enfin
celui-ci ne se possédant plus, saisit un pieu aiguisé qu'il rencontra
sous sa main, le lui enfonça dans le ventre, et lui creva les
entrailles.
Saint Ischyrion est nommé en ce jour dans le martyrologe romain.
Ce
n'est que la vertu qui peut rendre un homme véritablement grand et
véritablement heureux. Fût-on serviteur ou esclave, on peut parvenir à
cette grandeur, à ce bonheur, qui font disparaître la différence que le
monde met entre les hommes.
On
trouve même dans l'état de servitude plus de facilité pour se
sanctifier, et bien moins d'obstacles à la pratique de la vertu.
Il faut d'abord y être fidèle à Dieu, et remplir avec zèle les devoirs que prescrit la piété chrétienne.
Qu'on ne dise pas qu'on manque de temps pour prier.
Ce n'est point le temps qui manque, c'est la ferveur.
On prie quand on fait pour Dieu ce qu'on est obligé de faire par état.
Servir
un maître avec fidélité, lui obéir, le respecter, l'aimer, ne sont-ce
pas des choses agréables à Dieu ? N'en dirons-nous pas autant de cet
amour de la justice, de la concorde, de la charité, et de cette
réciprocité de services à l'égard de ceux qui sont dans le même état, et
de ces autres vertus, de la pratique desquelles dépendent la paix, le
bon ordre, et la félicité des familles ? Combien d'occasions de faire
éclater la patience, la douceur, l'humilité, la résignation à la volonté
de Dieu, la confiance en sa sagesse et en sa bonté !
Que
ceux qui sont attachés au service des autres se pénètrent de ces
sentiments, qu'ils en fassent la règle de leur conduite, ils se feront
aimer de Dieu et des hommes , ils deviendront véritablement utiles à la
société, ils seront la bénédiction des familles dans le sein desquelles
ils auront à vivre.
SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godes-card.
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