Saint Jacques le Mineur - Georges de La Tour
Jacques, fils d'Alphée, du grec Ἰάκωβος ὁ τοῦ Ἁλφαίου, fait partie des apôtres de Jésus.
Il est aussi appelé Jacques le mineur, par opposition à l'autre apôtre Jacques de Zébédée dit Jacques le Majeur, frère ainé de l'Apôtre Jean.
Fête le 3 mai en Occident, et le 9 octobre en Orient.
Saint Jacques le Mineur,
basilique Saint-Jean-de-Latran, Rome, Italie
L'un des « Jacques » du Nouveau Testament
Plusieurs personnages se prénomment Jacques dans le Nouveau Testament : Jacques de Zébédée, également nommé Jacques le Majeur, l'un des Douze, frère de l'apôtre Jean de Zébédée ; Jacques d'Alphée, qui appartient également aux Douze, frère de l'apôtre Jude (mais les traditions ultérieures ne l'évoquent presque pas) ; enfin, Jacques le Juste, « frère de Jésus » qui joue un rôle important dans l'Église de Jérusalem.
À ces trois homonymes s'ajoute l'auteur de l'Épître de Jacques, attribuée par l'ensemble de la tradition chrétienne à l'apôtre Jacques le Mineur, attribution qui n'a plus cours aujourd'hui parmi les chercheurs. L'auteur de l'épître ne correspond à aucun de ces trois « Jacques » et peut être défini comme un chrétien « de la deuxième ou de la troisième génération », l'épître ayant été rédigée vers la fin du Ier siècle ou pendant le premier tiers du IIe siècle.
Exégèse critique
Jacques d'Alphée, distinct de Jacques, fils de Zébédée, et de Jacques, frère de Jésus (Jacques le Juste), n’apparaît que quatre fois dans le Nouveau Testament, chaque fois dans une liste des douze Apôtres.
L'exégèse critique privilégie en effet la distinction entre Jacques d'Alphée et Jacques, frère de Jésus, dit « le Mineur », dans la mesure ou les deux personnages ont bien des pères différents, que les Douze suivent déjà Jésus alors que les membres de sa famille, et donc ses frères, doutent encore de lui et, enfin, que le groupe formé par ces derniers est toujours distingué par les rédacteurs des évangiles dans leur description des apôtres.
Interrogations
L'Apôtre Jacques d'Alphée, mosaïque de Ialyssos (Rhodes)
Par Максим Улитин, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=55053326
Autant Jacques de Zébédée et Jacques d'Alphée, le frère de Jude, apparaissent bien distincts, autant la question s'est posée d'une éventuelle synonymie entre ce dernier et Jacques le Juste, « frère du Seigneur ». Toutefois, si cet apôtre est le fils d'Alphée, il ne saurait être celui de Joseph, sauf à supposer qu'Alphée et Joseph ne feraient qu'un, ce qui ne figure pas dans l'Écriture.
Face à ces interrogations, le christianisme oriental distingue d'une part le fils d'Alphée (fêté le 9 octobre) et d'autre part le Mineur [ou le Juste] (fêté le 25 octobre). Le qualificatif de « Mineur » a d'ailleurs pu traduire une volonté du courant majoritaire de minimiser le courant judéo-chrétien dont Jacques le Juste était le chef.
À l'inverse, « la tradition occidentale a assimilé Jacques fils d'Alphée et Jacques « frère du Seigneur » en tenant le raisonnement suivant : si en Galates 1,19, Jacques le frère du Seigneur est un apôtre, il faut l'intégrer dans la liste des Douze et, comme il ne peut s'agir du fils de Zébédée, il ne reste plus que le fils d'Alphée. De surcroît, si l'on admet que « frère » signifie « cousin », Jacques d'Alphée peut être un cousin de Jésus : ainsi s'est développée à la suite de Clément d'Alexandrie la tradition de l'Église romaine, pour laquelle il n'existe que deux Jacques, le Majeur (le fils de Zébédée) et le Mineur (le fils d'Alphée, le Juste, le « frère du Seigneur »).
Ainsi la tradition catholique identifie Jacques fils d'Alphée et Jacques le Mineur à un seul personnage lui-même distinct de Jacques de Zébédée, dit Jacques le Majeur, tandis que pour la plupart des exégètes protestants, Jacques d'Alphée et Jacques le Mineur sont deux personnages distincts.
Occurrences néotestamentaires
- Matthieu X,3 « Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée » ;
- Marc III,18 : « André ; Philippe ; Barthélemy ; Matthieu ; Thomas ; Jacques, fils d'Alphée ; Thaddée ; Simon le Cananite » ;
- Luc VI,15 : « Matthieu ; Thomas ; Jacques, fils d'Alphée ; Simon, appelé le zélote » ;
- Actes des apôtres I,13 : « Quand ils furent arrivés, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient d'ordinaire ; c'étaient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe, Thomas, Barthélemy, Matthieu, Jacques, fils d'Alphée, Simon le Zélote, et Jude, fils de Jacques ».
Edme Jeaurat, Saint Jacques le Mineur,
d'après François Boucher
Célébration
Le Greco, Saint Jacques le Mineur (1609), cathédrale de Tolède
Jacques d'Alphée est fêté le 3 mai dans l'Église catholique, et le 9 octobre dans l'Église orthodoxe.
Ses reliques sont vénérées depuis le VIe siècle, avec celles de l'apôtre Philippe, dans la crypte de la basilique des Saints-Apôtres de Rome, consacrées par le pape Pélage Ier, consécration plus tard étendue à l'ensemble des douze apôtres. Cependant, selon une analyse chimique publiée en janvier 2021, les ossements qui lui sont attribués proviennent d’un Européen, ce qui affaiblit l'hypothèse de l'authenticité.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_d%27Alph%C3%A9e
Saint Jacques, dit le Mineur, fils d'Alphée et frère de Jude, originaire de Nazareth, était un parent du Seigneur et fut le premier évêque de Jérusalem, à la demande expresse de Jésus si l'on en croit saint Jérôme et saint Epiphane.
Il fut favorisé d'une apparition spéciale du Sauveur ressuscité dont saint Paul se fait l'écho, et dans laquelle, selon saint Clément d'Alexandrie, lui fut communiqué de manière particulière le don de science.
Evêque de Jérusalem, il jouit d'un prestige particulier et d'une autorité considérable : c'est à lui que saint Pierre veut que l'on annonce d'abord sa délivrance ; c'est lui qui contrôle la doctrine et la mission de Paul ; c'est lui qui au concile de Jérusalem, résume le discours de Pierre et règle ce qui doit être observé lors de la conversion des païens ; c'est encore chez lui que Paul, lors de son dernier voyage à Jérusalem, rend compte de sa mission. Il est enfin l'auteur de l'épître de saint Jacques.
Martyr de saint Jaques le mineur
L'historien juif Flavius Josèphe et Eusèbe de Césarée mentionnent son martyre par lapidation.
Recopiant Hégésippe, Eusèbe de Césarée et saint Jérôme écrivent : « Il a toujours conservé sa virginité et sa pureté entière. Nazaréen, c'est-à-dire consacré à Dieu dès sa naissance, il ne coupa jamais ses cheveux ni sa barbe, n'usa ni de vin, ni bains, ni d'huile pour oindre ses membres, ne porta point de sandales, n'usa pour ses vêtements que du lin. Ses prostrations à terre dans la prière étaient si fréquentes que la peau de ses genoux s'était endurcie comme celle du chameau. Son éminente sainteté lui valut le surnom de Juste par excellence. »
Hégésippe dit que Jacques fut enterré près du Temple, sur le lieu même de son martyre (précipité du Temple, puis lapidé et achevé par un foulon qui lui fracasse le crâne). Il est souvent figuré en évêque de Jérusalem ; son attribut est le bâton de foulon, instrument de son supplice.
Si l’on ne sait pas grand chose du culte que l’on rendit primitivement à saint Philippe, en revanche, on sait que l’on montrait à Jérusalem, au IV° siècle, la chaire épiscopale de saint Jacques que l’on vénéra plus tard à l’église de la Sainte-Sion.
Au VI° siècle, une église de Jérusalem passait pour avoir été construite sur l’emplacement de la maison de saint Jacques.
Les plus importantes reliques des corps de saint Philippe et de saint Jacques dont on célèbre aujourd'hui la translation, sont à Rome, dans la crypte de la basilique des Saints-Apôtres.
De nombreuses églises disent posséder des reliques de saint Jacques le Mineur, telle la cathédrale Saint-Sernin de Toulouse, Saint-Zoïle de Compostelle, l’église des Jésuites d’Anvers, Saint-Etienne de Forli, la cathédrale de Langres, Saint-Corneille de Compiègne ...
Avec des reliques de saint Jacques, Saint-Sernin de Toulouse afffirme posséder des reliques de saint Philippe dont la cathédrale d’Autun dit avoir hérité de Cluny une partie du chef dont le reste fut distribué entre Notre-Dame de Paris et la cathédrale de Troyes.
Florence assure avoir un bras de saint Philippe.
Les traces parisiennes du culte de saint Philippe et de saint Jacques, dont on célèbre aujourd'hui la translation des reliques à Rome, dans la basilique des Saints-Apôtres, semblent assez tardives.
L'abbaye Saint-Maur-des-Fossés possédait dans son trésor une partie du chef de saint Philippe rapportée de Constantinople vers 1245, comme l'attestait un acte conservé dans les archives.
D'autre part, le duc Jean de Berry, oncle du roi Charles VI, avait donné aux chanoines de Notre-Dame de Paris une relique du chef de saint Philippe.
Etant malade dans son hôtel de Nesle, il demanda que cette relique lui fût apportée en procession, le premier mai, par les chanoines revêtus de chapes de soie, tenant chacun un rameau de bois vert et l'église semée d'herbe verte.
Il y avait à Notre-Dame une chapelle Saint-Philippe et Saint-Jacques.
Sans que l'on s'explique comment, la chapelle de l'hôpital Saint-Jacques-du-Haut-Pas, devenue église succursale pour les habitants du faubourg (1566), d'abord mise sous le patronage de saint Jacques le Majeur, passa, lors de sa reconstruction, sous celui des saints apôtres Jacques, fils d'Alphée, et Philippe ; la première pierre fut posée le 2 septembre 1630 par Gaston d'Orléans, en présence de Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris.
C'est là que seront inhumés l'abbé de Saint-Cyran et la duchesse de Longueville.
Dans le quartier alors misérable du Roule, il y avait un hospice qui appartenait aux employés de la Monnaie, dont la chapelle, dédiée à saint Philippe et à saint Jacques le Mineur, restaurée en 1636 et 1642, fut érigée en église paroissiale le 1° mai 1699.
Erigé en faubourg en 1722, le Roule qui était alors « de tous les faubourgs de Paris (…) le plus négligé et le plus malpropre » fut peu à peu nettoyé puis, à partir de 1750, transformé par la construction de beaux hôtels dont celui de la marquise de Pompadour qui deviendra le palais de l’Elysée.
L'église paroissiale qui menaçait ruine fut détruite en 1739 pour faire place à une nouvelle église ; en attendant, le culte se faisait dans une grange.
Le 14 août 1741, Louis XV donna un terrain de l’ancienne pépinière du Roule, en face de l’ancienne église, pour y construire une église, un presbytère et un cimetière.
Ce premier projet fut abandonné au profit d’un nouvelle construction sur l’emplacement de l’ancienne église.
Si les plans furent dressés par Jean-François Chalgrin en 1765, la construction de Saint-Philippe-du-Roule ne commença qu’en 1774 et dura une dizaine d’années.
Le maître-autel fut consacré le 30 avril 1784. Maintenue comme paroisse après la Constitution civile du Clergé (1791), Saint-Philippe-du-Roule fut fermée en 1793, puis mise à la disposition des Théophilanthropes, et enfin rendue au culte catholique le 8 juin 1795.
Cette église qui avait été agrandie en 1845 et consacrée le 13 novembre 1852, fut vidée de la plupart de ses tableaux entre 1960 et 1970.
Il est patron des chapeliers car il été martyrisé avec un bâton de foulon qui servait à tourner les tissus dans la cuve de teinture.
En savoir plus :
http://alexandrina.balasar.free.fr/jacques_le_mineur.htm
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