Saint Léon III
Pape (96ème) de 795 à 816 († 816)
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Léon III, né en 750 et mort le 6 juin 816 à Rome, est un homme d'Église de l'époque carolingienne, pape de 795 à 816, canonisé au XVIIe siècle sous le nom de "Saint Léon III" (fête le 12 juin).
Biographie
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Mosaïque figurant Léon III, palais du Latran, v. 799
Origines et débuts dans la carrière ecclésiastique
Fils
d'Asuppius, Léon est né en 750 à Rome et élevé dès son enfance dans les
dépendances de l'Église patriarcale de Latran et formé à toutes les
sciences divines et ecclésiastiques.
Il fut d'abord moine de saint Benoît.
Il devient prêtre et s'élève dans la hiérarchie ecclésiastique.
En 795, il est créé cardinal-prêtre au titre cardinalice de Sainte-Suzanne de Rome, et est nommé trésorier pontifical par Adrien Ier.
Son élection (795)
Il est élu pape le 26 décembre 795, le jour même de l’enterrement de son prédécesseur, Adrien Ier.
Aussitôt
après son couronnement, il envoie à Charlemagne une lettre l’informant
de son élection, les clefs de la confession de saint Pierre et le
drapeau de Rome.
En
réponse, Charlemagne rappelle qu’il est le défenseur de l’Église, et
joint à son message une partie du trésor pris récemment aux Avars.
Malgré
la facilité avec laquelle il a été élu, il se heurte à une certaine
hostilité de la part de l'aristocratie romaine, dont nombre de membres
sont présents à la tête de l'Église.
Il est l'objet de rumeurs sur sa moralité.
L'attentat de 799 et ses conséquences
Le 25
avril 799, au cours de la procession des Litanies majeures, Léon III
subit une attaque dirigée par le primicier Pascal et le patricien
Campulus, neveux d'Adrien Ier. A cheval et ouvrant la marche, il est « assailli, roué de coups, jeté à bas de sa monture, dépouillé de ses vêtements pontificaux ».
Les conjurés l’accusent de toutes sortes de vices et de crimes, de
parjure, de fornication et d'adultère et ont l'intention de lui crever
les yeux et lui couper la langue.
Enfermé
dans un couvent en attendant d'être jugé, il est délivré grâce à une
intervention du duc de Spolète avec qui se trouve des missi de Charlemagne.
Léon
III se rend ensuite avec une suite de 200 personnes à Paderborn,
en Saxe, où se trouve alors Charlemagne. Il y passe environ un mois.
Il est l'objet d'une procédure visant à le disculper des accusations
portées contre lui à Rome : il fait devant le roi et les dignitaires du
royaume et de l'Église le serment solennel de son innocence.
Par ailleurs, des discussions entre Léon et Charlemagne ont lieu à plusieurs reprises, mais leur teneur n'est pas connue.
Il est très probable que l'accession de Charlemagne au rang d'empereur ait été envisagée dès cette époque.
Le couronnement impérial de Charlemagne
À Noël, en 800, Léon III couronne Charlemagne empereur à Rome.
Cependant, durant la cérémonie, le pontife ne s'agenouillera pas devant le nouvel empereur.
Cet acte symbolique marquera le début des luttes entre le pouvoir royal temporel et le pouvoir spirituel de l'Église.
D'après
Eginhard, « Charlemagne aurait renoncé à entrer dans l'Église ce
jour-là, s'il avait pu connaître d'avance le dessein du pontife ».
Cet
acte de Léon III représenterait une vengeance à l'égard de Charlemagne
qui aurait exigé son couronnement en tant qu'empereur en l'échange de sa
protection envers le pape.
(Voir Charlemagne, La cérémonie du 25 décembre)
En 801, il tente de réunir les deux empires par l’union de Charlemagne et de l’impératrice Irène l'Athénienne.
La déposition de celle-ci l’année suivante ruine ses plans.
Léon III théologien
Sur
le plan théologique, Léon III apparaît comme subordonné à Charlemagne,
qui a dès les années 780 un projet d'unification religieuse de ses
royaumes et qui, avec les grands lettrés et hommes d'Église de son
entourage (Alcuin en particulier) a joué un rôle important sur quelques
points : la lutte contre l'adoptianisme, alors défendu par certains
évêques en Espagne ; pour l'insertion du Filioque dans le symbole de Nicée (le Credo) ; contre l'iconoclasme de certains évêques byzantins.
En ce qui concerne le second point, Léon accepte le Filioque comme une vérité de foi, mais refuse de l’insérer dans la liturgie romaine.
Charlemagne
l'ayant fait ajouter dans la liturgie de la cour, le pape proteste en
faisant apposer, sur les portes de sa cathédrale, les textes latin et
grec du credo original, gravés sur des plaques métalliques.
Léon III meurt en 816.
Il est enterré le 12 juin à Saint-Pierre, aux côtés de Léon Ier et Léon II.
Canonisation
Léon III n'a pas été officiellement canonisé, mais son nom a été inclus dans le Martyrologe romain en 1673 par Clément X.
En raison du manque de preuves sur sa sainteté, son nom a été éliminé lors de la réforme liturgique en 1953.
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