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Leufroy d'Évreux ou Saint Leufroy (Leutfred, Leutfredus) est un abbé, mort en 738, fondateur d'une abbaye bénédictine.
Biographie
Selon Le Propre de Surenne, rédigé en 1783 par un prêtre de la paroisse, Leufroy est issu d'une famille noble
Né
dans l'Évrecin, il entreprend un parcours d'études qui le mènent
d'Évreux à Chartres puis à nouveau à Évreux, au monastère Saint-Taurin.
Il
fonde en 694-695 le monastère, connu aujourd'hui sous le vocable de
l'abbaye de la Croix-Saint-Leufroy, dédié à la Sainte-Croix, aux Apôtres
et à saint Ouen, là où ce dernier aurait dressé une croix, sur la
localité qui lui rend désormais hommage sous le nom de La
Croix-Saint-Leufroy. Leufroy y prie et y instruit des enfants des
environs. Il est rejoint par des compagnons et leur fait adopter la
règle de saint Benoît. Un hôpital est aussi adjoint au monastère.
Il meurt en 738, à la fin d'un chemin de quarante-huit années d'abbatiat. Sa vie est décrite dans la Vita de Sancti Leutfredi.
Saint Leufroy est représenté dans La Légende dorée aux côtés de l'évêque d'Évreux Didier.
Partie gauche : Saint Leufroy tombé de cheval par la faute de Didier, évêque d'Évreux.
Partie droite : Saint Leufroy éteignant l'incendie de son abbaye par la prière
Famille
Saint Agofroy, second abbé, frère de Leufroy.
Hommage
La chapelle Saint-Leufroy de Suresnes (Hauts-de-Seine)
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Jusqu'à
sa destruction en 1906, l'église de Suresnes porte le nom de Saint
Leufroy, patron de la ville après avoir reçu ses reliques en 1222
(transférées par l'entremise de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés). En
1947, une chapelle est construite dans un autre quartier de la même
ville, portant également le nom du saint (cf. « Histoire de Suresnes »).
Quant à l'église qui succède à celle de Saint-Leufroy en 1908-1909,
l'église du Cœur-Immaculé-de-Marie, elle comporte plusieurs vitraux
dédiés au saint.
« Saint Leufroy dans la solitude »
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« Saint Leufroy instruisant les enfants »
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« Saint Leufroy en prière »
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« Moines apportant la châsse de Saint Leufroy à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés »
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Saint Leufroy sortait d'une famille noble, établie dans le territoire d'Evreux.
Il eut le bonheur de connaître dès sa jeunesse la vanité des choses terrestres, et de choisir Dieu pour son unique partage.
Il alla finir à Chartres ses études, qu'il avait commencées au monastère de Saint-Taurin à Evreux.
De retour dans le lieu de sa naissance, il fit bâtir un oratoire dont l'entrée fut interdite aux femmes.
Il se livra tout entier à la pratique des bonnes œuvres, et principalement à l'instruction des enfants.
Les pauvres trouvaient aussi en lui un consolateur et un père plein de tendresse.
Brûlant
du désir de mener une vie plus parfaite, il quitta sa patrie pour aller
se mettre sous la conduite d'un solitaire renommé pour son éminente
sainteté, qui s'appelait Bertrand, et demeurait à Cailly, dans le
diocèse de Rouen.
Leufroy ayant rencontré un pauvre sur sa route, lui donna son manteau pour le couvrir.
Quelque temps après, il prit l'habit dans le monastère que saint Saens venait de bâtir dans le pays de Caux.
Saint Ansbert, archevêque de Rouen, conçut pour lui une estime singulière.
Ce
fut par l'avis de ce saint prélat, que Leufroy retourna dans sa patrie,
afin d'y multiplier le nombre des vrais serviteurs de Dieu.
Il s'arrêta à deux lieues d'Evreux, sur le bord de la rivière d'Eure, à
l'endroit même où S. Ouen avait érigé une croix, en mémoire d'une croix
lumineuse qui lui était apparue.
Il y bâtit une chapelle puis un monastère avec une église en l'honneur de la croix, des apôtres et de S. Ouen[1].
Durant
les quarante années que saint Leufroy gouverna son monastère, il se
rendit recommandable par son amour pour la prière, les veilles et le
jeûne.
Il était plein de bonté pour les religieux ; ce qui toutefois ne l'empêchait pas de maintenir la régularité dans l'occasion.
Il priva de la sépulture ecclésiastique un frère qui avait violé le vœu de la pauvreté.
On
dit qu'il fut favorisé du don des miracles. Il mourut en 738, après
avoir reçu les sacrements de l'Eglise, et eut pour successeur S.
Agofroy, son frère[2].
On l'enterra dans l'église de Saint-Paul, qu'il avait fait bâtir ; mais on transféra depuis son corps dans celle de la Croix.
Au neuvième siècle, la fureur des Normands obligea les moines de la Croix à prendre la fuite.
Ils se retirèrent dans l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à Paris,
emportant avec eux les reliques de saint Ouen, de saint Turiaf, de saint
Leufroy et de saint Agofroy.
Lorsqu'ils
retournèrent à leur monastère, ils voulurent témoigner leur
reconnaissance aux religieux de Saint-Germain ; et ils crurent ne
pouvoir mieux le faire qu'en leur laissant les reliques de saint Leufroy
et de saint Turiaf.
En
1212, on rapporta à la Croix un os de l'un des bras de S. Leufroy. Ce
saint est honoré aujourd'hui dans le Martyrologe romain.
SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.
[1] Ce monastère s'appela d'abord la Croix-Saint-Ouen, puis a Croix-Saint Leufroy. On l'appelait anciennement en latin Madriacense, du nom du village où il était situé, à Pago Madriacense.[2] Saint
Agofroy est honoré le 24 d'août dans le diocèse d'Evreux. On ne sait
rien de sa vie, et il n'est connu que par la translation de ses
reliques, qui se fit durant les ravages des Normands.
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