Saint Sébastien († v. 284)
Martyr à Rome
Sébastien est un saint martyr romain ayant vécu, selon la tradition, au IIIe siècle.
Il est fêté le 20 janvier en Occident et le 18 décembre en Orient.
Né
à Narbonne, en Gaule, saint Sébastien est citoyen de Milan, en Italie.
Militaire de carrière, il est pris d'affection par les empereurs
Dioclétien et Maximien Hercule, qui le nomment centurion.
Dans
un contexte de persécutions contre les chrétiens, il est pourtant
exécuté sur ordre des souverains pour avoir soutenu ses coreligionnaires
dans leur foi et accompli plusieurs miracles.
D'abord
attaché à un poteau et transpercé de flèches, il est finalement tué à
coups de verges après avoir miraculeusement guéri la première fois.
Patron
des archers, des fantassins et des policiers mais aussi troisième
patron de Rome (avec Pierre et Paul), saint Sébastien est surtout
invoqué pour lutter contre la peste et les épidémies en général.
Souvent
représenté dans les arts, il est devenu un symbole homoérotique à la
Renaissance avant d'être considéré comme une icône homosexuelle à partir
du XIXe siècle.
Saint Sébastien dans les sources chrétiennes
Le Sodoma, Saint Sébastien (1525),
huile sur toile, 206 × 154 cm, Florence, Galerie des Offices
huile sur toile, 206 × 154 cm, Florence, Galerie des Offices
Il
existe très peu de détails historiques concernant la vie de saint
Sébastien. Celui-ci est évoqué pour la première fois au IVe siècle par
saint Ambroise, évêque de Milan, dans un sermon (no XX
- Ps. 118). L'homme d'Église y explique que Sébastien est originaire de
Milan, mais montre surtout qu'il était déjà vénéré à l'époque.
Dans
les Actes de saint Sébastien (Ve siècle), également attribués à
Ambroise de Milan, et La Légende dorée de Jacques de Voragine (rédigée
vers 1265), saint Sébastien est présenté comme un Gaulois. À Narbonne,
une église, construite sur le lieu présumé de sa maison natale, lui est
dédiée.
Hagiographie selon La Légende dorée
Vie de saint Sébastien
Georges de La Tour, Saint Sébastien soigné par sainte Irène (vers 1645), Paris, musée du Louvre
D'après Jacques de Voragine, saint Sébastien est originaire de Narbonne, en Gaule, mais citoyen de Milan.
Bien
que fervent croyant, il est nommé centurion par les empereurs païens
Dioclétien et Maximien Hercule, qui lui vouent une grande affection.
Sébastien n'embrasse toutefois la carrière militaire que dans le but
d'aider ceux qui partagent avec lui la foi chrétienne.
Accompagnant,
un jour, deux prisonniers chrétiens, les jumeaux Marc et Marcellin,
Sébastien les conforte dans leur foi, malgré l'insistance de leur
famille, qui les presse d'abjurer le christianisme pour échapper au
martyre.
Impressionnée par les paroles de Sébastien, une femme muette nommée Zoé s'approche du militaire, qui lui rend alors la parole.
Ce
miracle impressionne grandement les témoins de la scène, qui se
convertissent ensuite en nombre, ce qui donne lieu à de nouvelles
guérisons.
La nouvelle de ces événements ne tarde pas à se répandre et arrive bientôt jusqu'à Chromace, préfet de la ville de Rome.
Atteint
d'une maladie grave, ce dernier sollicite l'aide de Sébastien et du
prêtre Polycarpe, qui promettent de le guérir s'il permet la destruction
d'un grand nombre d'idoles. Ce n'est cependant qu'après que Chromace a
renoncé à s'adonner à la divination qu'il retrouve la santé, non sans
qu'un ange soit apparu dans son palais. Ce nouveau miracle amène la
conversion de 4 000 personnes, issues de la maison du préfet.
Pendant
ce temps, la persécution contre les chrétiens s'intensifie et Sébastien
est dénoncé par le préfet Fabien à l'empereur Dioclétien.
Se
sentant trahi, le souverain condamne Sébastien à être attaché à un
poteau au milieu du Champ de Mars avant d'être percé de flèches par ses
archers. « Couvert de pointes comme un hérisson », Sébastien est ensuite
laissé pour mort et abandonné.
Guéri de ses blessures, Sébastien retourne au palais impérial quelques jours plus tard.
Il
reproche alors à Dioclétien et à Maximien Hercule leur attitude
vis-à-vis des chrétiens. Mais, loin de se repentir, les deux souverains
le font battre à coup de verges, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Son
corps est ensuite jeté aux égouts pour empêcher les chrétiens de le
vénérer.
Dès
la nuit suivante, cependant, saint Sébastien apparaît à sainte Lucine,
pour révéler où se trouve son corps. Sa dépouille est alors enterrée à
Rome, auprès des apôtres Pierre et Paul.
Jacques
de Voragine situe la date du martyre de saint Sébastien « vers l’an du
Seigneur 187 », c'est-à-dire près d'un siècle avant la Persécution de
Dioclétien.
Josse Lieferinxe, Saint Sébastien intercédant pour les pestiférés (1497-1499), Baltimore, Walters Art Museum
Miracle postérieur à la mort de saint Sébastien
D'après
La Légende dorée, une terrible peste frappe la péninsule italienne « au
temps du roi Humbert » et la ville de Pavie en est la principale
victime. Alors que les morts s'accumulent, un ange se manifeste aux
habitants de la cité pour leur apprendre que l'épidémie prendra fin une
fois qu'un autel dédié à saint Sébastien y aura été élevé. Une fois
l'autel édifié dans l’église de Saint-Pierre-aux-Liens, la peste
disparaît et des reliques de saint Sébastien sont transportées de Rome à
Pavie, pour honorer le martyr.
Cultes et patronages
Reliques
Reliquaire de saint Sébastien, Ebersberg, Allemagne
Selon certaines sources, le corps de saint Sébastien aurait été transporté de Rome à Soissons, en l’abbaye Saint-Médard.
Ses
ossements ont ensuite été disséminés à la cathédrale
Saint-Protais-et-Gervais, à Hartennes, Serches, Cœuvres (1793), Saponay,
Montigny-Lengrain (1857), Margival (1792).
Pour
d'autres, le corps de saint Sébastien est toujours au Vatican. Il
aurait été transféré, en 826, des catacombes pour être transféré près de
la basilique qui lui est dédiée à Rome, sur la via Appia. La basilique
Saint-Sébastien-hors-les-Murs est visitée depuis 1552 par les pèlerins
du Tour des sept églises.
Le
crâne a été confié à Ebersberg en Allemagne. Les bénédictines y ont
fondé un monastère, le plus important lieu de pèlerinage de saint
Sébastien en Allemagne.
Des reliques de saint Sébastien sont dispersées dans des églises catholiques de tous les continents.
Patronages
Guido Reni, Saint Sébastien (vers 1615), Rome, musées du Capitole
Saint Sébastien, comme saint Georges, est l'un des saints militaires martyrs des premières églises chrétiennes.
Leur culte a débuté au IVe siècle pour culminer à la fin du Moyen Âge, aux XIVe et XVe siècles.
Les
détails de leur martyre sont révélateurs de l'attitude des chrétiens de
l'époque : de tels saints étaient Athleta Christi (champion du Christ)
et « gardiens du Paradis ».
Protecteur contre la peste, saint Sébastien est parfois compté comme l'un des quatorze saints auxiliaires (intercesseurs).
La
connexion du martyre par « sagittation » (frappé de flèches) avec la
peste n'est pas due au hasard : dans la mythologie gréco-romaine,
Apollon, le dieu-archer, est lui aussi protecteur de la peste.
Par
extension, saint Sébastien a pu être considéré, à partir des années
1980, comme un intercesseur contre l'épidémie du sida, particulièrement
au sein de la communauté homosexuelle
Saint
Sébastien est le patron de plusieurs villes dans le monde, dont
Bratislava (capitale de la Slovaquie), Qormi (à Malte), et Caserta,
Avella, Mistretta et Assolo (en Italie). Il est même le troisième saint
patron de Rome après saint Pierre et saint Paul. Il patronne également
les villes de Palma de Majorque et de Saint-Sébastien (en Espagne). Dans
cette dernière, le 20 janvier est ainsi l'occasion de festivités et de
célébrations appelées Tamborrada. Saint Sébastien est aussi le patron de
Rio de Janeiro (au Brésil), qui a été fondée le 20 janvier 1502, et qui
s'appelait à l'origine « São Sebastião de Rio de Janeiro ».
Selon
les pays, saint Sébastien est considéré comme le saint patron des
soldats en général et des fantassins (armée de terre) en particulier,
des gardes suisses, des conquistadores, mais aussi des athlètes et des
archers en particulier, ainsi que des officiers de police.
Saint
Sébastien est le patron de nombreuses confréries médiévales dont encore
quelques-unes subsistent encore aujourd'hui, notamment la Confrérie
Saint-Sébastien de Bligny-sur-Ouche en Côte d'Or.
Syncrétismes
Les
cultes afro-brésiliens, syncrétisme de religions chrétiennes et
païennes, associent saint Sébastien à Ogoun, en particulier dans l’État
de Bahia, ou à Oxossi.
De la même manière, saint Sébastien est associé à Grand Bois dans le vaudou haïtien.
Évolution de l'image de saint Sébastien dans les arts
Élément
de la mosaïque des saints martyrs de la basilique
Saint-Apollinaire-le-Neuf à Ravenne. Saint Sébastien est le quatrième
personnage en partant de la gauche
Au Moyen Âge : un saint martyr et intercesseur
Au
Moyen Âge, saint Sébastien est généralement représenté par les artistes
comme un vieillard barbu. Son plus ancien portrait connu est une
mosaïque réalisée entre 527 et 565 : elle se trouve dans la basilique
byzantine Sant'Appolinare Nuovo de Ravenne et montre le martyr au milieu
de vingt-cinq autres saints. Dans cette œuvre, Sébastien est doté d'une
auréole et tient dans la main une couronne de laurier, qui symbolise sa
victoire sur le martyr. Il n'a en revanche ni flèche, ni archer qui
pourraient rappeler les souffrances auxquelles il a survécu. Les
références au martyre par sagittation ne commencent en réalité à
apparaître que vers l’an 1000, mais elles s’imposent progressivement
jusqu’à faire oublier que saint Sébastien est mort sous des coups de
bâton.
À
une époque où les hommes croient que la peste et les autres maladies se
répandent par l'air, à la vitesse des flèches mortelles, cette
représentation de saint Sébastien n'a rien de surprenant. De fait, comme
le montre l'inscription présente sur la fresque de Benozzo Gozzoli
Saint Sébastien protégeant le peuple de San Gimignano (« Sancte
Sebastiane Intercede Pro Devoto Populo Tuo » c'est-à-dire « Saint
Sébastien intercède pour ton peuple dévot »), le martyr apparaît d'abord
comme un intercesseur entre Dieu et les hommes en période d'épidémie.
Il n'est donc pas surprenant de le compter parmi les saints les plus
souvent représentés durant la période suivant la Peste noire.
Le Pérugin, Saint Sébastien (vers 1500), Paris, musée du Louvre
À la Renaissance : une figure de plus en plus homoérotique
Au
XVe siècle, les représentations artistiques de saint Sébastien évoluent
considérablement, le faisant passer d'homme d'âge mur barbu et
constellé de flèches à adolescent musclé au corps presque intact. Des
peintres comme Le Sodoma, Le Pérugin ou Amico Aspertini font ainsi le
choix de montrer le jeune martyr sous des traits presque féminins,
quasiment nu et avec un corps tendrement sculpté. Pour de nombreux
critiques d'art, qui font une lecture homoérotique du saint Sébastien du
Cinquecento, les flèches qui hérissent son corps apparaissent alors
comme des symboles phalliques ou des instruments sadomasochistes plutôt
que comme de simples armes. Quant au drap qui recouvre ses parties
génitales, il sert moins à les cacher qu'à suggérer au spectateur la
présence du pénis (Le Pérugin, Saint Sébastien (vers 1500), Paris, musée
du Louvre).
Or,
d'après l'historienne d'art Janet Cox-Rearick (en), cette lecture
homoérotique de la figure de saint Sébastien est déjà commune à la
Renaissance. Pour elle, il existe d'ailleurs, à l'époque, une tradition
littéraire qui lie le prénom du martyr à l'homosexualité, comme le
suggère l'usage qu'en fait William Shakespeare dans La Nuit des rois et
Les Deux Gentilshommes de Vérone. Pas étonnant, donc, que l'historien
d'art Louis Réau conclut qu'à partir du XVe siècle, « il ne reste plus
[à saint Sébastien] que le patronage compromettant et inavouable des
sodomites ou homosexuels, séduits par sa nudité d'éphèbe apollinien,
glorifié par Le Sodoma » (1958).
À l'époque moderne : retour à une image plus sage
Au
XVIIe siècle principalement, réapparaît une autre image du martyr, déjà
présente dans quelques prédelles du XVe siècle. Dans celle-ci, saint
Sébastien est soigné par sainte Irène, juste après son supplice. Selon
certains historiens de l'Art, il pourrait s'agir d'une tentative
délibérée de l’Église catholique de sortir de l’unique représentation du
nu, qui suscite parfois des pensées inappropriées aux fidèles. Les
artistes du baroque traitent alors leur sujet comme une scène nocturne
de clair-obscur, illuminée par une seule bougie, une torche ou une
lanterne, dans le style en vogue dans la première moitié du
XVIIe siècle.
Au XIXe siècle et au XXe siècle : la naissance d'une « icône gay »
Article connexe : Saint Sébastien, icône gay originelle ?.
Dans
la seconde moitié du XIXe siècle, c'est dans la littérature que la
figure de saint Sébastien s'impose. Des écrivains homosexuels comme
Walter Pater, Oscar Wilde, John Addington Symonds, Marcel Proust,
Frederick Rolfe ou John Gray adoptent alors le personnage du martyr, qui
se transforme, sous leur plume, en motif organisateur ou en simple
représentation du paria. La publication de Two Sonnets, for a Picture of
Saint Sebastian the Martyr by Guido Reni par Rolfe en 1891 est ainsi
tellement empreinte d'homoérotisme qu'elle déclenche un scandale dans la
société victorienne.
Frederick Holland Day, Saint Sébastien (vers 1906), photographie
Les
photographes homosexuels aussi s'emparent de la figure de saint
Sébastien. Frederick Holland Day réalise ainsi plusieurs clichés
représentant le martyre sous les traits de beaux adolescents musclés
entre 1905 et 1907. Il en va de même pour Oscar Gustave Rejlander, qui
réalise, vers 1867, un Martyr de saint Sébastien dont la critique ne
manque pas de remarquer la musculature, ou pour Elisar von Kupffer, qui
prend plusieurs auto-portraits en saint Sébastien avant de les traduire
en peintures.
Tout
au long du XXe siècle, de nouveaux écrivains homosexuels et bisexuels
reprennent la figure de saint Sébastien. Le martyr joue ainsi un rôle
important dans la vie du poète espagnol Federico García Lorca28. On le
retrouve ensuite chez Tennessee Williams, qui publie notamment un poème
intitulé San Sebastiano de Sodoma (1958), dans lequel le martyr est
présenté comme l'amant de Dioclétien. Par la suite, Williams choisit
également de prénommer Sébastien le héros homosexuel de Soudain l'été
dernier (1958). L'écrivain japonais Mishima est quant à lui fasciné par
le portrait de saint Sébastien, depuis sa découverte, à l'adolescence,
d'une reproduction du martyr par Guido Reni. Non seulement cette
découverte est un moment important de son autobiographie, Confession
d'un masque (1949), mais elle pousse par ailleurs l'écrivain à se faire
photographier sous les traits du saint en 1968.
Par
la suite, la figure de saint Sébastien est encore utilisée par une
multitude d'artistes homosexuels, parmi lesquels on peut nommer le
couple de photographes français Pierre et Gilles.
Représentations de saint Sébastien dans les arts
Beaux-arts
- mosaïque de la basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf (Ravenne, Italie), datée entre 527 et 565. Elle représente un cortège de 26 martyrs, dirigé par saint Martin et incluant saint Sébastien. Les martyrs sont représentés en style byzantin, dépourvus de toute individualité, et tous dotés d’une expression identique ;
- fresque du Ve siècle à la crypte Sainte-Cécile, catacombe de Calliste à Rome. Il y figure parmi plusieurs personnages en toge ;
- mosaïque de l’église Saint-Pierre-aux-Liens à Rome, 682. Sébastien y est barbu, vêtu d'une armure d’or sur une tunique brodée, et tient à la main une couronne gemmée ;
- peinture de Benozzo Gozzoli, Scènes de la vie de saint Augustin, 1465, église San Agostino à San Gimignano. Sébastien y abrite les habitants de la ville sous son manteau déployé, soutenu par des anges, contre les flèches de la peste lancées du haut du ciel par Jésus. Le rapprochement s'impose ici avec la Vierge de Miséricorde ;
- fresque attribuée à Pietro Cavallini, XIIIe siècle, abside de l’église San Giorgio in Velabre à Rome. Sébastien y apparaît en soldat romain d’âge mûr, il porte une cuirasse, un pilum, une épée et un bouclier ;
- peinture sur un pilier de l’église de Domrémy-la-Pucelle ;
- grande gravure du Maître des Cartes à jouer, vers 1430 ;
- peinture d'Hans Memling, musée royal, Bruxelles, 1470 ;
- retable de saint Sébastien Bottega de Luca della Robbia, en terre cuite émaillée, Paris, musée du Louvre ;
- peinture de Giovanni Bellini, église San Giovanni e Paolo, Venise, 1468 ;
- peinture de Sandro Botticelli, Saint Sébastien, 1473, Gemäldegalerie, Berlin ;
- peinture d'Antonello de Messine, 1475, Gemäldegalerie, Dresde ;
- peintures d'Andrea Mantegna, musée du Louvre (RF 1766), Ca' d'Oro à Venise, Kunsthistorisches Museum à Vienne (voir article dédié à ces 3 représentations) ;
- plusieurs peintures du Pérugin, dont une œuvre au musée du Louvre (RF 957) et sa copie à Sao Paulo, une autre avec sainte Appoline (ou Sainte Irène) au musée de Grenoble, une peinture au musée de l'Ermitage, une autre au musée national de Stockholm, ou encore une autre à Panicale. La première version étant le Saint Sébastien entre les saints Roch et Pierre dans la province de Pérouse ;
- peinture de Cima, 1500-1502, musée des beaux-arts de Strasbourg ;
- peinture de Raphaël, 1501, Bergame (voir Saint Sébastien (Raphaël)) ;
- peinture d'Hans Holbein, 1516, Alte Pinakothek, Munich ;
- peinture de Guido Reni, palais des Conservateurs, musées capitolins, Rome. D'autres représentations de saint Sébastien par Guido Reni parmi les sept qu'il a peintes, sont exposées à Gênes (Palazzo Rosso, 1618) et Madrid (musée du Prado, 1618) ;
- peinture d'Antonio de Bellis, Saint Sébastien soigné par Irène, vers 1620-1630, musée des beaux-arts de Lyon ;
- statue par Claude Dejoux ;
- peinture de Georges de La Tour : Saint Sébastien soigné par Irène, Paris, musée du Louvre. Sujet également peint par Trophime Bigot (quatre fois), Jusepe de Ribera, Hendrick ter Brugghen entre autres ;
- et aussi : Titien, Le Sodoma, Pollaiuolo, Gerrit van Honthorst, Luca Signorelli, El Greco puis plus tard, Honoré Daumier, Eugène Delacroix, Gustave Moreau, Féron, John Singer Sargent, Keith Haring et Louise Bourgeois ont tous peint leur vision du martyre par flèches de saint Sébastien.
Marco Palmezzano, Saint Sébastien (vers 1515-1520), musée des beaux-arts de Budapest
Eugène Delacroix, Le Martyre de saint Sébastien (1836), Nantua, église Saint-Michel
Saint Sébastien, détail, église de Fresnay-en-Retz, France
Saint Sébastien est le saint patron des arbalétriers, des archers et des prisonniers.
Saint Sébastien, né à Narbonne, a reçu le glorieux titre de Défenseur de l'Église romaine.
On
pense que, renonçant à une brillante carrière dans sa patrie, il entra
dans l'armée afin de pouvoir plus facilement servir ses frères dans sa
foi.
Ses
grandes qualités le firent bientôt connaître à la cour ; il s'y
distingua et devint en peu de temps un des favoris de Dioclétien qui le
nomma capitaine de la première compagnie de ses gardes.
Cette position favorisa ses desseins.
Bon
nombre de chrétiens lui durent de ne pas faiblir devant les supplices :
il fut pour les païens l'occasion d'une foule de conversions : la grâce
de Dieu était en lui, et le Ciel confirmait son zèle par les miracles.
Un apostat le trahit enfin, et il fut traduit comme chrétien devant l'empereur.
Sébastien
parut sans frayeur en face du tyran, et se proclama disciple de
Jésus-Christ : "Quoi ! lui dit Dioclétien, je t'ai comblé de mes
faveurs, tu habites mon palais, et tu es l'ennemi de l'empereur et des
dieux ? -- J'ai toujours invoqué Jésus-Christ pour votre salut et la
conservation de l'empire, reprit Sébastien, et j'ai toujours adoré le
Dieu du Ciel."
L'empereur, écumant de rage, le livra à une troupe d'archers pour être percé de flèches.
Tout couvert de blessures, on le laissa pour mort, baigné dans son sang.
Mais, recueilli par une dame chrétienne, il fut bientôt providentiellement guéri.
Il alla lui-même se présenter devant Dioclétien, qui, stupéfait de le
voir, lui dit : "Quoi ! Tu es Sébastien, que j'avais ordonné de faire
mourir à coups de flèches ? -- Le Seigneur, dit Sébastien, m'a guéri,
afin de protester, en présence de tout le peuple, contre l'injuste
persécution dont vous accablez les chrétiens, qui sont les meilleurs et
les plus fidèles citoyens de l'empire."
L'empereur le fit traîner dans le cirque, pour y être assommé à coups de bâton.
Ce fut le 20 janvier 288 qu'il acheva son sacrifice. -- On l'invoque avec succès contre la peste et les maladies contagieuses.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
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