Sainte Claire d'Assise

Sainte Claire, née Chiara Offreduccio di Favarone à Assise le 16 juillet 1194 dans une famille de la noblesse, morte au même endroit le 11 août 1253, fondatrice de l'Ordre des Pauvres Dames (Clarisses), déclarée sainte par l'Église catholique.
Assise

Assise, basilique Sainte-Claire –
détail de la fresque de la vie de la sainte
détail de la fresque de la vie de la sainte
Claire d'Assise est née le 20 février 1193 selon un codex germanique du XIVe siècle, le 18 juillet selon le frère mineur Mariano da Firenze.
Selon la tradition, l'Église fixe sa date de naissance le 16 juillet 1194.
Selon les actes de son procès de canonisation, Claire Offreduccio di Favarone est la fille de Favarone, probablement de la lignée noble des comtes de Coccorano et, selon une tradition qui remonte au XVe siècle, d'Ortolana d'Assise, issue d'une famille noble de Fiume.
Vers 1210, Claire assiste dans l’église Saint-Georges à Assise aux prêches de Carême de François Bernardone, le fils d'un bourgeois qui a tout quitté pour réaliser son idéal de vie évangélique.
Enthousiasmée
par cette prédication, conquise par l'idéal de pauvreté à l'image des
évangiles, elle décide de renoncer au monde, après avoir rêvé de
sillonner la Méditerranée comme sa mère qui avait fait de nombreux
pèlerinages à Rome, à Saint-Jacques-de-Compostelle et en Terre sainte.
Elle quitte sa famille en cachette le soir du dimanche des Rameaux, le 20 mars 1212, en compagnie de l'une de ses tantes, pour rejoindre François et ses compagnons à la Portioncule.
Ceux-ci lui remettent une tunique de toile grossière, la bure, et lui coupent les cheveux, en signe de renoncement.
Selon
les mœurs du temps, ne pouvant vivre au milieu d'hommes, la jeune fille
se réfugie ensuite au couvent des nonnes bénédictines de San Paolo
(Saint-Paul, près de Bastia).
Elle
doit y faire face aux tentatives violentes de son père et de ses
oncles, furieux, de la ramener chez elle car ils voulaient lui arranger
un mariage de convenance.
Puis François la confie aux bénédictines de Saint-Ange de Panzo sur les contreforts du mont Subasio au sud-est d'Assise.
Seize
jours plus tard, elle est rejointe par sa sœur cadette, Catherine, qui
deviendra Agnès d'Assise malgré l'opposition violente de leur famille.
San Damiano
Fin avril 1212,
François installe la communauté naissante près de la chapelle de San
Damiano sous la direction de Claire qui devra accepter en 1214 le titre
d’« abbesse » malgré elle, communauté qui est bientôt rejointe par des
femmes de la noblesse d'Assise et par sa mère à la mort de son époux,
Claire et Ortolane y opérant des miracles de guérison.
François confiera aussi une Formula vitæ, règle de vie inspirée de celle des Frères mineurs.
Ainsi naît l'ordre des Pauvres Dames, ou Clarisses.
En
1216, elle aurait obtenu du pape Innocent III « le privilège de
pauvreté », celui d'observer une pauvreté absolue, mais l'authenticité
de ce privilège est remise en cause par l'historien Werner Maleczek (de).
Envoyant
ses sœurs fonder dans toute l'Europe de nombreux monastères qui se
réclamant de l'esprit de Saint-Damien, la règle de saint François ne
peut suffire à maintenir dans l'unité d'une même discipline tous ces
monastères dispersés.
Aussi le cardinal Hugolin, protecteur de ce second ordre des Franciscains, leur donne en 1219 une règle plus stricte d'obédience bénédictine.
On s'est complu à tort à voir entre Claire et François un couple d'amants mystiques, les « Roméo et Juliette de la sainteté ».
Après
la mort de François (1226), de fortes pressions, tant de la part des
cardinaux que de la société civile, visent à faire accepter par la
communauté des damianites des possessions foncières. Claire se défendra
jusqu’au bout contre ces pressions.
Toute sa vie est tendue par son désir de vie pauvre.
Finalement,
le 16 septembre 1252, le cardinal Raynald approuve la Règle rédigée
vers 1247 par Claire sur la base de celle de François. Le pape Innocent
IV visite Claire alors mourante fin juillet 1253.
Le 9 août, le souverain pontife approuve la Règle de l’ordre des Pauvres Dames.
Deux jours après, le 11 août 1253, Claire meurt à l'âge de 59 ans, tenant entre ses mains le privilège de pauvreté.
Épilogue

Châsse de sainte Claire d'Assise dans sa basilique
Le pape Innocent IV et la Curie romaine viennent assister à ses obsèques.
Innocent
IV, par la bulle Gloriosus Deus du 18 octobre 1253, commande à l'évêque
Barthélemy de Spolète la mission d'instruire son procès de
canonisation.
Deux années plus tard, le 26 septembre 1255, elle est canonisée par le pape Alexandre IV en la cathédrale Santa Maria d'Anagni.
Presque simultanément commencent les travaux d'une église à Assise, la basilique Sainte-Claire destinée à honorer la sainte.
Le 3 octobre 1260, ses restes sont transférés de la chapelle San-Giorgio, lieu de sa conversion, au maître-autel de la nouvelle église.
Le
23 août 1850, dans le contexte de « recharge sacrale » des pèlerinages
cherchant à restaurer les reliques des saints, l'évêque d'Assise décide
de faire exhumer son corps, ce qui eut lieu le 23 septembre.
Il déclare que ses ossements, reconnus juridiquement, sont conservés entiers malgré l'humidité du caveau.
Les Archives épiscopales d'Assise notent l'extrême humidité du squelette et la friabilité des petits os.
Puis en 1864, l'abbesse confia les ossements au romain Modesto Scevolo pour consolidation.
Il
remit ensuite les ossements en place avec moult coton et cire pour
reconstituer une forme de corps mis dans un revêtement de filet
métallique.
En
1986-1987, il y eut un traitement scientifique urgent pour la
conservation des restes de sainte Claire qui se détérioraient par la
présence du coton retenant l'humidité.
Le
visage en cire que nous voyons maintenant est la reconstitution
scientifique la plus exacte possible d'après le crâne. Les ossements
sont rassemblées dans un reliquaire déposé dessous.
La châsse de Sainte Claire est aujourd'hui visible au couvent sainte Claire de Perpignan.
Elle a été proclamée patronne de la télévision dans le monde par Pie XII le 14 février 1958.
Malade
depuis près de trente ans, une nuit de Noël, clouée au lit, elle aurait
selon la tradition rapportée par son hagiographe Thomas de Celano, vu
et entendu la messe chez les frères, donc bien loin de son lieu
d'alitement.
Elle
est depuis la patronne des télécommunications mais aussi des brodeuses
car selon la tradition, elle s'accordait occasionnellement un temps de
loisir pour broder des tissus liturgiques.
Parce
qu'elle assurait la propreté et la blancheur de ceux-ci, elle est
également la patronne des lavandières, des blanchisseurs et des
repasseuses.
À cause de son nom et parce qu'elle aurait eu, sur son lit de mort, la vision de ses obsèques, elle est la patronne des aveugles.
Représentation artistique
Claire d'Assise est représentée dans la robe de bure franciscaine et la cordelière à trois nœuds.
Au XVe siècle, elle porte parfois un manteau rayé de pénitente.
Elle
a comme attributs une croix surmontée d'un rameau d'olivier (rappel de
l'amour de la sainte pour le crucifix), un ostensoir, qui rappelle un
épisode relaté dans sa Légende.
Lorsque les armées sarrasines de Frédéric II veulent envahir le
monastère de San Damiano en 1240 ou 1241, elle se porte au devant d'eux
en leur présentant l'ostensoir contenant le corps du Christ, ce qui les
repousse.
Elle
a aussi parfois une lampe à huile en argile ou une lanterne, métaphore
lumineuse de l'ostensoir eucharistique porté par cette patronne des
aveugles.
Quelques dates
Dates | Âge de Claire | Événements |
---|---|---|
1182 | Naissance de François d'Assise | |
1195 | Naissance de Claire | |
1203-1205 | 10/12 ans | Exil à Pérouse |
1206 | 13 ans | Conversion de François |
1210 | 17 ans | Rencontre avec François |
1212 | 19 ans | Début de sa vie religieuse à Saint-Damien et naissance de la communauté |
1216 | 23 ans | Claire obtient du pape le « Privilège de la pauvreté » |
1220 | 27 ans | Départ de sœurs pour Reims 1re fondation en France |
1224 | 31 ans | Début de la maladie de Claire |
1226 | 33 ans | Mort de François |
1228 | 35 ans | Visite du pape1re communauté en Espagne, 24 en Italie |
1234 | 41 ans | Agnès, fille du roi de Bohême, fonde un monastère à Prague et y entre |
1238 | 45 ans | Un monastère est fondé en Slovaquie |
1240 | 47 ans | Les Sarrasins attaquent Saint-Damien |
1242 | 49 ans | Un monastère est fondé en Moravie |
1245 | 52 ans | Un monastère est fondé en Pologne |
1253 | 59 ans | 9 août : visite du papeApprobation de la règle de Claire par le pape 11 août : mort de Claire |
1255 | Canonisation de Claire |
Œuvre

François d'Assise recevant la profession de foi de Claire.
Enluminure, v. 1435

Sainte Claire vue par Giotto, fresque, chapelle Bardi, basilique Santa Croce, Florence
Claire d'Assise a écrit :
- Forme de vie que l'on nomme plus couramment la Règle, mot que Claire n'emploie pas ;
- un Testament ;
- quatre lettres à sainte Agnès ;
- une lettre à Ermentrude de Bruges, que l'on soupçonne fortement d'être une compilation par un copiste de deux lettres aujourd'hui perdues ;
- une bénédiction de Claire à ses sœurs.
Si
la liste peut paraître courte, il faut se rappeler que les femmes
écrivaient peu à l'époque. On peut également noter un parallèle
— limité — avec certains écrits de François d'Assise.
Trois autres textes hagiographiques importants nous font connaître Claire et la vie à Saint-Damien : la Légende (Legenda latina Sanctae Claræ Virginis) attribuée à Thomas de Celano ou à Bonaventure de Bagnoregio, la Vie de Claire (Vita di Santa Chiara) d'un franciscain toscan anonyme du début du XVIe siècle, publiée par le père Lazzeri, et surtout les actes du procès en canonisation de Claire,
qui contiennent les dépositions des sœurs de Claire, qui ont vécu avec
elle. Ces textes ont fait l'objet d'une analyse critique.
Les « sources clariennes » les plus fiables et les plus importantes sont éditées en 2013.
Les
témoignages et les lettres sont en quelque sorte l'application pratique
de la règle, avant que celle-ci ne fût écrite. La règle est le chemin
concret, le mode de vie dont la vie et les lettres dévoilent la source
évangélique.
Postérité
Annecy
a des lieux nommés d'après Claire d'Assise : la rue Sainte-Claire, la
porte Sainte-Claire, le faubourg Sainte-Claire et la place
Sainte-Claire.
Nice, dans le quartier du Vieux-Nice, a une adresse nommée rue Sainte-Claire.

Sainte patronne : Divination, Maladie ophtalmique, Joaillier, Linge de maison, Doreur, Or, beau temps, Village de Santa Clara (Mexique), Téléphones, Télégraphes, Télévision.
Patronne des brodeurs, des lavandières, de la télévision.
En savoir plus :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/claire/claire.htm
Le miracle eucharistique

Un miracle eucharistique sauva Sainte Claire et son couvent des Sarrasins.
Frédéric II avait engagé des Sarrasins pour mener la lutte contre la papauté.
Ceux-ci vinrent à Assise et s’attaquèrent au couvent de Saint Damien où se trouvaient Sainte Claire et ses sœurs.
Claire, malade, se leva. C’était un vendredi de septembre 1241 vers 15 heures.
Elle
se fit apporter le ciboire avec le Saint-Sacrement et pria Dieu de
protéger ses sœurs qu’elle ne pouvait protéger elle-même.
Elle entendit sortir du Ciboire une voix douce comme celle d’un enfant : « Je vous garderai toujours. »
Elle s’avança alors vers la brèche ouverte par les agresseurs et présenta le ciboire.
Les Sarrasins tombèrent, aveuglés par les rayons qui sortaient du ciboire et dans la panique quittèrent Assise.
En savoir plus :
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