Sainte Eudoxie ou Eudocie († 114)
Martyre à la "vie" romancée
D'origine
samaritaine, la Sainte Martyre du Christ Eudocie vivait à Héliopolis,
en Phénicie du Liban, sous le règne de Trajan (96-116).
Comme
elle était dépourvue de toute connaissance de Dieu, elle s'était
laissée entraîner à la débauche et avait livré à la prostitution son
corps que le Créateur avait orné d'une rare beauté.
Nombreux étaient ceux qui venaient de loin et offraient de fortes
sommes d'argent pour jouir de ses charmes, si bien qu'elle avait acquis
par ce honteux commerce une immense fortune et elle vécut dans
l'insouciance jusqu'au jour où un moine, nommé Germain, qui était arrivé
en ville pour affaire, vint loger dans la maison voisine.
Le soir, après avoir chanté l'Office dans sa chambre à l'heure
prescrite, comme s'il se trouvait dans son monastère, Germain se mit à
lire à haute voix un livre qui décrivait le Jugement dernier, les
châtiments des pécheurs et les récompenses des justes.
En
entendant ces terribles paroles, Eudocie fut tout ébranlée, sa
conscience s'éveilla de la torpeur dans laquelle l'avaient plongée de si
longues années passées dans le péché et elle versa pendant toute la
nuit des torrents de larmes.
Au matin, elle se précipita vers Germain et, tombant à ses pieds. elle l'implora avec larmes de lui indiquer la voie du salut.
Après
l'avoir dûment catéchisée, en père spirituel prudent, celui-ci la
renvoya chez elle, pour qu'elle éprouve sa résolution pendant une
semaine de retraite et de prière.
Comme elle priait de nuit en versant quantité de larmes sur sa vie
passée, Eudocie vit soudain une grande lumière et l'Archange Michel
descendit pour la conduire au ciel où l'assemblée des élus l'accueillit
avec joie, alors qu'à l'extérieur le diable, sous la forme d'un être
gigantesque, noir et répugnant, accusait Dieu d'injustice pour avoir
accepté si rapidement le repentir de cette femme débauchée.
Une
voix très douce se fit alors entendre du haut du ciel, qui disait : «
Tel est le bon plaisir (eudokia) de Dieu : recevoir avec compassion les
hommes qui se repentent. »
Et,
sur l'ordre de Dieu, l'Archange ramena Eudocie dans sa demeure, en lui
promettant l'assistance de la Grâce pour les combats qu'elle aurait dès
lors à mener contre le péché.
Pleine
de joie et de confiance en la miséricorde du Seigneur, Eudocie fut
baptisée par l'Evêque de la cité, Théodote, et, suivant scrupuleusement
les instructions de son père spirituel, elle remit avec empressement sa
fortune acquise dans l'iniquité à un Prêtre, afin qu'il la distribue aux
nécessiteux, puis, ainsi délivrée de l'attachement au monde et de tout
souci, elle alla rejoindre Germain qui la fit admettre dans un monastère
féminin situé non loin du sien.
Dès
son entrée dans le stade de la vertu, la Bienheureuse montra un zèle
ardent pour effacer par l'ascèse et par les larmes du repentir toutes
traces de ses anciennes passions.
Elle
portait constamment, sans jamais la changer, la tunique dont elle avait
été revêtue à son baptême; elle apprit le Psautier par cœur et faisait
de la prière et de la méditation de la Parole de Dieu sa nourriture, de
préférence à tout autre aliment terrestre.
Par cette conduite admirable et cette belle transformation, elle reçut
du Seigneur le pouvoir d'accomplir des miracles et, à la mort de la
supérieure, elle fut élue par la fraternité pour lui succéder.
En ce temps-là, ayant appris que la belle Eudocie avait rejeté les plaisirs de cette vie et le culte des idoles pour tourmenter son corps par amour du Christ, certains de ses anciens amants la dénoncèrent auprès de l'empereur, l'accusant d'utiliser sa fortune pour construire, dans le désert, des refuges pour les Chrétiens rebelles à son autorité et à la religion de l'Empire.
En ce temps-là, ayant appris que la belle Eudocie avait rejeté les plaisirs de cette vie et le culte des idoles pour tourmenter son corps par amour du Christ, certains de ses anciens amants la dénoncèrent auprès de l'empereur, l'accusant d'utiliser sa fortune pour construire, dans le désert, des refuges pour les Chrétiens rebelles à son autorité et à la religion de l'Empire.
Lorsque
le dignitaire envoyé par l'empereur et les trois cents soldats de son
escorte voulurent pénétrer dans le monastère de la Sainte, ils en furent
empêchés par une force divine et, après avoir tourné autour de
l'enceinte pendant trois jours, en cherchant vainement l'entrée, ils
furent frappés de mort, à l'exception du magistrat et de trois soldats.
Quand l'empereur apprit ce lamentable échec, il envoya son propre fils pour arrêter la Sainte. Mais celui-ci fut frappé par Dieu et mourut après avoir été jeté à bas de son cheval. Sur le conseil d'un ancien amant d'Eudocie, le souverain éploré écrivit alors à la Sainte pour lui demander d'intercéder afin que son fils revienne à la vie.
Quand l'empereur apprit ce lamentable échec, il envoya son propre fils pour arrêter la Sainte. Mais celui-ci fut frappé par Dieu et mourut après avoir été jeté à bas de son cheval. Sur le conseil d'un ancien amant d'Eudocie, le souverain éploré écrivit alors à la Sainte pour lui demander d'intercéder afin que son fils revienne à la vie.
Eudocie
lui répondit avec humilité, protestant de son impuissance à accomplir
de tels miracles, et elle fit trois signes de croix sur la lettre en la
refermant.
Dès
que le messager apporta la missive au palais devant le cadavre du
prince, celui-ci reprit vie, et l'empereur et toute la cour s'écrièrent :
« Grand est le Dieu des Chrétiens, qui accomplit de telles merveilles !
» On raconte même que le souverain se fit baptiser avec un grand nombre
des siens, et que le prince ressuscité devint par la suite Archevêque
de la cité, alors que sa sœur, Gélasia, prenait le voile dans le
monastère de Sainte Eudocie.
L'empereur Adrien (l17-138), qui prit la succession, était un farouche adepte de l'idolâtrie.
L'empereur Adrien (l17-138), qui prit la succession, était un farouche adepte de l'idolâtrie.
Il envoya à Héliopolis un gouverneur, célèbre pour sa cruauté, nommé
Diogène, lequel avait été fiancé à Gélasia et que la fuite de sa promise
avait mis dans la plus grande haine à l'égard d'Eudocie.
Sitôt installé, il envoya cinquante hommes d'armes pour se saisir de la Sainte.
Alors
que ceux-ci étaient encore en route, le Christ apparut à Eudocie et lui
annonça que l'heure était venue pour elle de remporter la couronne du
Martyre.
Elle se rendit alors dans l'église, prit sur elle une parcelle de la
Sainte Eucharistie et, accueillant les soldats avec calme et dignité,
elle les suivit sans offrir de résistance.
Sur le chemin, un Ange la précédait, tenant un flambeau allumé, sans que les païens s'en rendent compte.
Après l'avoir laissée pendant quatre jours en prison, sans recevoir ni nourriture ni boisson, on l'amena au tribunal, le visage couvert, et dès qu'on lui retira ce voile une lueur éclatante en resplendit, provoquant un cri de stupeur dans l'assistance.
Après l'avoir laissée pendant quatre jours en prison, sans recevoir ni nourriture ni boisson, on l'amena au tribunal, le visage couvert, et dès qu'on lui retira ce voile une lueur éclatante en resplendit, provoquant un cri de stupeur dans l'assistance.
La
Sainte répondit avec audace aux questions du gouverneur et l'invita à
mettre son dessein à exécution, sans perdre de temps en de vains
interrogatoires.
On
la somma de choisir entre trois solutions pour avoir la vie sauve :
adorer les idoles, revenir à son ancien mode de vie ou remettre sa
fortune au trésor public.
Eudocie
déclara qu'il était absolument exclu pour elle de retourner à sa vie
passée, maintenant qu'elle avait connu la vérité, et qu'elle n'était
plus maîtresse de l'argent qu'elle avait distribué.
Sur
l'ordre de Diogène, quatre hommes se saisirent d'elle et l'accablèrent
de coups pendant deux heures entières ; puis, comme ils tentaient de la
dénuder afin de l'attacher au poteau de torture, ils trouvèrent sur elle
le coffret contenant la Sainte Communion.
Lorsque le gouverneur tenta de l'ouvrir, une flamme s'en dégagea, qui
consuma tous ceux qui se trouvaient aux alentours et qui laissa Diogène à
demi paralysé.
Comme
il tombait à genoux en priant le dieu Soleil de le délivrer de ce
sortilège, un éclair fendit le ciel et le laissa raide mort sur le sol :
Pendant ce temps, un Ange rayonnant descendait du ciel et s'entretenait
avec la Sainte, après l'avoir chastement recouverte d'un voile.
Un
soldat qui avait été témoin de cette scène, saisi de repentir, alla la
détacher et la pria d'intercéder pour ceux qui venaient d'être frappés
par la colère de Dieu, afin qu'ils recouvrent la vie et puissent se
repentir.
Prise de compassion, Eudocie se mît en prière et aussitôt les morts
ressuscitèrent, provoquant la conversion d'une grande partie de la
population.
La
Sainte resta en ville quelque temps pour enseigner le peuple, et elle
accomplit encore d'autres miracles, jusqu'au jour où, Diogène étant
décédé, un nouveau gouverneur, nommé Vincent, s'installa à Héliopolis,
avec la ferme décision d'en finir avec la célébrité importune d'Eudocie.
Il
envoya des soldats dans sa résidence et ceux-ci lui tranchèrent la
tête, sans autre forme de procès, lui offrant ainsi la satisfaction de
son désir le plus cher : l'union définitive avec son Epoux céleste.
Par
la suite, les Reliques de Sainte Eudocie accomplirent de nombreux
miracles qui témoignèrent pour des générations de Chrétiens de la
puissance du repentir.
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