Sainte Flore de Maurs ou Fleur
Fleur d'Issendolus ou Flore, traduit de Flor, nom attesté en langue originale gasconne, était religieuse hospitalière dans l'hôpital d'Issendolus dans le Quercy, hôpital fondé en 1246 par les Hospitaliers de Jérusalem.
Elle est morte en 1347.
Elle est considérée comme sainte par l'église catholique et est fétée le 5 octobre .
Biographie
Sainte Fleur est née à Maurs en 1300 ou 1309, en Auvergne, dans la famille noble de Corbie, comptant neuf enfants .
Son père s'appelait Pons de Corbie et sa mère Melhors de Merle.
Fleur fit profession à l’âge de 14 ans.
Elle subit les tentations mais y résista par le travail et la prière.
Elle
entra dans l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem à l’Hôpital Beaulieu
(commune d'Issendolus), au diocèse de Cahors, dans la Langue de
Provence.
Ses vertus et son humilité profonde la rendirent le modèle de ses compagnes.
Elle fut favorisée de faveurs extraordinaires, et surtout de ravissements, lorsqu’elle recevait la sainte communion.
Elle opéra aussi des miracles pendant sa vie et après sa mort, survenue vraisemblablement le 13 juin 1347.
13 ans après sa mort, son corps fut levé de terre et exposé à la vénération des fidèles, par ordre de l’évêque de Cahors.
Sa Vie
Son existence n'est connue que par le récit de son confesseur qui écrivit sa vie.
Le texte latin original a disparu, mais une traduction gasconne dans le troisième quart du XVe siècle est restée sous le nom de : « Vida e miracles de S. Flor ». Le texte a été publié par Clovis Brunel en 1946.
Avant
1246, un seigneur du Quercy, Guibert de Thémines, et sa femme Aigline,
fondèrent un hospice pour les pèlerins, sur la route de Figeac à
Rocamadour, dans la paroisse de Saint-Julien d’Issendolus.
En
1259, ils le donnèrent aux Hospitaliers de Saint-Jean qui le firent
dépendre de leur grand prieuré de Saint-Gilles et en confièrent la
direction à des religieuses qui reçurent leur règle en 1298.
Ce fut une des rares maisons de femmes que compta l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean ; elle prit le nom d’Hôpital de Madona Ayglina, en souvenir de la fondatrice, et d’Hôpital d’Issendolus, du nom de la paroisse ; pour faire vite, les gens du Quercy l’appelèrent parfois Saint-Dolus.
Au début du XIV° siècle, une religieuse, Flore, s’y fit remarquer par ses vertus et, après sa mort, par ses miracles.
Son
confesseur écrivit sa vie ; le texte latin original a disparu, mais une
traduction gasconne dans le troisième quart du XV° siècle nous reste :
« Vida e miracles de S. Flor. »
A
Maurs (Cantal), vivait le seigneur Pons qui, de sa femme, Melhor, eut
dix enfants, trois fils et sept filles dont quatre devinrent religieuses
à l’Hôpital d’Issendolus.
Dès
son enfance, Fleur, élevée dans sa famille parmi un groupe de dix-neuf
enfants, frère, sœurs ou cousins, se fit remarquer par sa maturité
précoce et par sa piété, soutenue par celle de sa famille.
A quatorze ans, elle demanda à entrer au couvent et ses parents acquiescèrent : « Dieu l'attire à lui, nous ne la lui refuserons pas. »
Elle entra donc à l’Hôpital d’Issendolus et se laissa docilement former aux observances de la règle. Bientôt, prise de scrupules, elle commença à se lamenter : « Malheureuse !
Tu as désiré quitter 1e monde pour faire pénitence et tu es venue dans
un lieu de délices. Que feras-tu si ici tu ne peux plaire au Seigneur ? »
Elle
profita du passage d'un religieux en grand renom de sainteté pour lui
avouer qu'elle avait peur de se damner si elle restait dans une maison
si bien pourvue : le saint homme la rassura en lui disant que cette
abondance, nécessaire aux malades qui n'étaient pas encore bien fermes
dans l'amour de Dieu, serait pour elle l'occasion de grands mérites, si
elle savait refuser de satisfaire à tous ses désirs par amour de Dieu.
Le démon entreprit alors de la tenter directement. Il lui rappela la parole de Dieu : « Croissez et multipliez-vous. » Elle lui répondit : « Méchant
démon. Ce que tu dis est permis aux séculiers, mais aux religieux qui
ont promis à Dieu chasteté, non seulernent il leur est défendu de le
faire, mais c'est une abomination de seulement y songer. Et Dieu sans la
permission duquel tu ne peux rien faire te commande de cesser de me
tenter. »
Le démon constant vite que ses flatteries ne pouvaient rien contre la fermeté de cette fille, essaya de l'intimider : « Sois
certaine que si tu ne consens pas à la délectation de la chair et à
perdre la chasteté, je te troublerai tellement et te mettrai si mal avec
les autres que la grande douleur que tu en auras te fera désespérer et
que tu te damneras pour toujours. I1 te serait plus avantageux de
commettre le péché de la chair et de t'en purifier ensuite par un digne
repentir, car le désespoir est le plus grand péché ; c'est le péché
contre le Saint-Esprit, qui n'est pardonné ni en ce monde ni dans
l’autre. »
Terrorisée,
Flore fit le signe de la croix et s'enfuit en courant dans tout le
monastère, les yeux et les mains levés au ciel, priant le Seigneur, la
Vierge et les saints de lui obtenir miséricorde ; plus elle était
troublée, plus elle s'abandonnait à sa prière, courant dans le cloître
en poussant des soupirs et pleurant sans manifester aux autres la cause
de ses souffrances.
Aussi
les sœurs la traitaient de folle et d'insensée et la faisaient
réprimander par les religieux de passage : elle ne se récriait pas et
répondait à peine, se contentant de toujours pleurer devant Dieu comme
la Madeleine.
Le
Seigneur, qui seul le pouvait, commença à la consoler. Jésus lui
apparut sous la figure de l'ange qui était peint dans le cloître devant
le parloir, continuellement pendant trois mois environ, et quand elle le
vit tout meurtri, elle comprit ce qu'il avait souffert pour les
pécheurs. I1 lui sembla qu'elle portait en elle le Seigneur, avec sa
croix qui lui déchirait les entrailles, tandis que son côté souffrait
comme s'il eut été transpercé. Elle crachait le sang.
Souvent quand elle s'agenouillait pour réciter le Veni Sancte Spiritus, elle restait comme sourde et muette et se perdait en Dieu.
Par
humilité elle voulait garder ses extases secrètes ; elle prétextait
quelque maladie pour rester au lit et goûter dans le calme les douceurs
spirituelles, accompagnées de phénomènes extraordinaires : un ange lui
remit un glaive, symbole de sa puissance contre le diable qu'elle
pouvait chasser de son cœur et de celui des autres, et en effet nul ne
s'approchait d'elle sans se sentir soulagé.
Le
jour de la Toussaint elle vit le bonheur des élus, et le jour de la
fête de sainte Cécile assista au triomphe de la sainte dans le ciel.
Fréquemment elle eut la vision du ciel : elle le vit un jour comme un
grand arbre couvert de fleurs, au haut duquel se tenait un aigle ; elle
assista à la fête donnée dans le ciel pendant qu'un certain Guillaume,
pécheur trop fameux, se confessait à son cousin Aymeric Fayzela, moine
de Figeac.
Son biographe ne craint pas de la comparer à Moïse, car comme à lui il lui fut donné de voir Dieu.
Elle
vit même la place qu'elle occuperait dans le ciel : loin d'en tirer
vanité, elle demanda à un maître en théologie s'il fallait ajouter foi à
de telles visions, sans préciser qu'elle les avait eues elle-même ; il
le devina et lui répondit qu'elles pouvaient être véritables, surtout si
elles étaient confirmées par d'autres ; trois jours plus tard, Fleur
vit sa place plus élevée encore à cause de son humilité.
Un jongleur vint lui rendre visite et lui dit : « Je crois que si Notre Seigneur Jésus-Christ avait eu deux mères, vous auriez été l'une d'elles. » Elle ne répondit pas et, quand son confesseur le lui reprocha, elle déclara : « Je
savais bien qu'il était venu à moi par dévotion. Si je lui avais
répondu durement, cela l'aurait fâché ; si je lui avais répondu
doucement, il aurait pu croire que ses louanges me plaisaient, ce qui
aurait été nuisible à moi et à lui. J'ai préféré me taire. »
Elle
avait une grande influence sur ceux qui l'approchaient et manifesta sa
sainteté par des miracles, surtout au moment de la peste.
Elle
était remarquable en tout et son confesseur pensait qu'elle n'avait
jamais péché mortellement. I1 donne sur ses dévotions préférées quelques
indications précieuses pour connaître la piété de cette époque.
Elle
avait un grand amour pour le sacrement de pénitence ; se confessant
chaque jour, elle étonnait ses confesseurs par la précision de ses
accusations ; elle les honorait tous, les aimait et priait le Seigneur
de leur accorder une part de la grâce qu'il lui donnait par leur
ministère.
Chaque
jour elle assistait à la messe, mais suivant la coutume ne communiait
qu’aux dimanches et aux fêtes, ce qui ne l'empêchait pas d'entrer chaque
jour, au moment de la communion du prêtre, dans une extase qui durait
souvent jusqu'à vêpres, et elle se serait fort bien dispensée de manger
si elle n'avait eu à céder au désir des sœurs ; un jour, un ange lui
apporta le tiers de l'hostie qui servait au sacrifice de la messe dans
une église éloignée de trois lieues, au grand étonnement du prêtre qui
ne retrouva la paix que lorsqu’elle lui eut raconté le prodige.
Nous avons déjà parlé de sa dévotion à la Passion du Christ, qu'elle méditait souvent en récitant l'ordre de la Croix de saint Bonaventure, sans doute l'officium de Passione Domini, et dont elle souffrait dans son propre corps.
Son
amour de l'office divin et de la prière lui permit de passer deux ou
trois ans sans dormir. Elle contemplait avec prédilection le mystère de
l'annonciation.
Elle
avait une dévotion spéciale à la Vierge Marie, à saint Jean-Baptiste,
patron de son ordre, à saint Pierre, premier vicaire du Christ, et à
saint François le stigmatisé.
Enfin, et c'est ainsi que se termine sa Vie, son grand désir du ciel lui faisait aimer et souhaiter la mort.
Fleur
mourut en 1347, probablement le cinq octobre. Son corps fut levé de
terre par l’abbé de Figeac le 11 juin 1360 et déjà les miracles étaient
nombreux. Ses reliques furent brûlées pendant la Révolution.
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