Sainte Geneviève († 500)
Geneviève (née à Nanterre en 423, morte à Paris en 502 ou 512 selon les sources) est une sainte française, patronne de la ville de Paris et des gendarmes.
La forme issue du latin Genovefa est également employée et a donné le nom Génovéfain (religieux). Il s'agit de la latinisation du francique*kenowīfa ou *Kenuwefa, sur ken- « genre, race » (comme kin en anglais) et wīf « femme » (comme wife en anglais et Weib en allemand).
Histoire
Fille
unique de Severus, probablement un Franc romanisé, et de Géroncia
d’origine grecque, elle aurait hérité en tant que fille unique de la
charge de membre du conseil municipal (curia) détenue par son
père, qu’elle aurait exercée tout d’abord à Nanterre, puis à Paris après
son installation dans cette ville chez une « marraine » influente.
Sainte Geneviève rencontre saint Germain d'Auxerre
Elle se voue très jeune à Dieu et est très vite remarquée par saint Germain d'Auxerre et saint Loup de Troyes, qui passent par Nanterre en 429 (voir histoire de Église Saint-Germain-de-Charonne), à l'occasion de leur voyage vers la province romaine de Bretagne (Grande-Bretagne actuelle).
Elle mène une vie consacrée et ascétique, probablement dès ses seize ans.
Sainte Geneviève ravitaille les parisiens
Selon la tradition, lors du siège de Paris en 451, grâce à sa force de caractère, Geneviève, qui n’a que 28 ans, convainc les habitants de Paris de ne pas abandonner leur cité aux Huns.
Elle encourage les Parisiens à résister à l’invasion par les paroles célèbres :
« Que
les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se
battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra
nos supplications. »
De fait, Attila épargnera Paris.
Une autre hypothèse controversée prétend qu'elle aurait averti l'envahisseur d'une épidémie de choléra sévissant dans la région.
Enfin, par ses liens avec les Francs, intégrés au dispositif romain, elle aurait pu savoir qu'Attila voulait s'attaquer d'abord aux Wisigoths en Aquitaine, et ne voulait sans doute pas perdre du temps devant Paris.
Dans tous les cas, le plus important était d'empêcher les Parisiens de risquer leur vie en fuyant.
En 465, elle s'oppose à Childéric Ier qui met le siège de Paris en parvenant à ravitailler plusieurs fois la ville, en forçant le blocus.
Elle fait bâtir une église sur l'emplacement du tombeau de saint Denis, premier évêque de Lutèce.
Elle convainc également Clovis, dont elle a toujours été une partisane, de faire ériger une église dédiée aux saints Pierre et Paul sur le mons Lucotitius (qui porte aujourd'hui le nom de montagne Sainte-Geneviève), dans le Ve arrondissement de Paris, au cœur du Quartier latin.
Elle meurt en 512, à l'âge de 89 ans, dans l'ermitage de Paris, et est enterrée dans cette même église aux côtés de Clovis et rejointe plus tard par la reine Clotilde, ses plus célèbres disciples.
L'église est d'abord confiée à des bénédictins, puis à des chanoines séculiers : c'est l'Abbaye Sainte-Geneviève de Paris, dont le clocher est encore visible dans l'enceinte dulycée Henri-IV (ce clocher est connu sous le nom de "Tour Clovis").
Châsse de Sainte Geneviève
La châsse est honorée dans l'église Saint-Étienne-du-Mont, près du Panthéon. Il s'agit d'une nouvelle châsse, l'ancienne ayant été fondue en 1793. Elle ne contient plus de restes de Geneviève, ceux-ci ayant été brûlés place de Grève à la même époque.
Geneviève est considérée par les catholiques comme la sainte patronne de Paris, du diocèse de Nanterre, elle est fêtée par eux le 3 janvier.
La Gendarmerie
nationale, dont elle est également la sainte patronne, la fête, quant à
elle, le 26 novembre, date du « Miracle des ardents ».
Les miracles de Sainte Geneviève
Sainte Geneviève rend la vue à sa mère
Un jour de fête solennelle, Sainte Geneviève désire suivre sa mère à l’église ; cette dernière voulant l’en empêcher, la bat, emportée par sa colère.
Dieu l’en punit aussitôt en la rendant aveugle.
Ce n’est que dix-huit mois plus tard, sur les prières de sa fille, qu’elle retrouvera la vue.
La source miraculeuse
Lors d'une épidémie, en 448, Sainte Geneviève fit jaillir dans la forêt de Séquigny (Essonne), une source miraculeuse qui permis de guérir bon nombres d'habitants des environs.
Suite à cet évènement, une chapelle fut construite à proximité de la grotte d'où l'eau jaillissait.
La forêt finit par être défrichée autour de cette chapelle. Un petit bourg vit alors le jour, Sainte Geneviève des bois.
La sauvegarde de Paris
Au printemps 451, les Huns franchissent le Rhin.
Auparavant, ils ont détruit Cologne en faisant un véritable carnage. Ils incendient Metz le 13 avril, Verdun, Laon, St-Quentin, Reims et franchissent la Marne.
Puis apprenant que Paris était défendu, ils optent pour attaquer Orléans directement, passer la Loire et prendre les terres Wisigothes d'Aquitaine.
C'est à Orléans, le 24 juin 451 qu'ils seront vaincus par Aetius, arrivé d'Italie.
Avertie du passage des Huns, Geneviève est intervenue pour empêcher, après le départ des armées romaines, la fuites des hommes en âge de défendre la ville.
Les miracles de Saint-Denis
Sur
la route de Senlis, au nord de Paris, se trouvait la tombe du martyr
Denis dans un cimetière public. Elle demanda que l'on bâtisse en ce lieu
une basilique en son honneur.
Aux réticences de tous devant les difficultés d'approvisionnement en matériaux de construction, elle répliqua qu'on l'informe de la disponibilité des pierres à chaux indispensables.
D'anciens fours à chaux et des carrières voisines furent retrouvés à cette occasion permettant le commencement de la construction.
Enfin, un jour que les charpentiers manquaient de boisson, Geneviève multiplia les coupes d'eau, permettant aux ouvriers de se déaltérer.
Le miracle des douze possédés
On amena un jour à Geneviève douze personnes, hommes et femmes, possédés par les démons.
En pleine prière pour les délivrer, Sainte Geneviève vit les douze personnages entrer en lévitation et ordonna qu'on les conduise à Saint-Denis. Là, elle les signa un par un et furent délivrés sans délais.
Les prisonniers de Childéric
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Childeric, roi des Francs et résidant à Paris fit arrêter des prisonniers et ordonna qu'on les tue en dehors des murs.
Pour s'assurer de la neutralité de la population, il fit fermer les portes de la ville.
Geneviève avertie, tenta de sortir et arrivant devant les fortification, vit la porte s'ouvrir toute seule. Elle partit rejoindre Childeric à qui elle arracha la libération des prisonniers.
La consécration de Céline à Meaux
Geneviève rendait visite à Céline qui résidait à Meaux pour recevoir sa consécration de Vierge.
Le fiancé de Céline apprenant cela, se répandit en protestations puis en menaces.
Elles se sauvèrent vers la baptistère de la Cathédrale, ouvert par hasard. Dès lors, Celine persévéra dans la chasteté et l'abstinence. Des domestiques de Céline furent par la suite guéris miraculeusement.
La résurrection du catéchumène
Un jeune catéchumène de quatre ans était tombé dans un puits.
Au grand désespoir de sa mère, on l'en avait ressorti mort.
Alors qu'on avait rapporté son corps à Geneviève, il fût ramené à la vie après que Geneviève fût entré en prière.
L'épisode de l'approvisionnement en blé de Paris
Les Francs, par leur présence permanente dans l'est et en Ile de France entre 470 et 480, avaient fini par couper les relations commerciales traditionnelles de Paris.
Les approvisionnements alimentaires venant à manquer, Geneviève se rendit à Arcis-sur-Aube pour négocier un ravitaillement.
Elle réquisitionna des bateaux et remonta la Seine.
Arrivée là-bas, elle fût reçue par le tribun Passivus. Sa femme étant malade, Geneviève se mit en prière et sur un signe de croix, lui ordonna de se lever, se trouvant guérie.
Elle négocia sur place le blé nécessaire, réalisant ici ou là de multiples miracles.
Repartant d'Arcis, les barques trop chargées, l'équipage se mit à prendre l'eau, menaçant de couler.
Tendant les mains vers le ciel, Geneviève implora le secours du Christ et la flotille repris sur le champ une navigation normale.
Le miracle des inondations de 822
Aux temps de l'évêque INCHADE, de 814 à 829, eurent lieu en 822 d'exceptionnelles inondations.
Alors que ses clercs parcouraient la ville à la recherche d'une église pour célébrer la messe, l'un d'eux, Richard, qui prévint son évèque, visitant l'ancienne maison de Geneviève occupée par un couvent vers la pointe est de l'Ile de la Cité inondée, fut stupéfait de constater que l'eau formait une voûte au dessus de son lit.
Tandis qu'on rendait grâce à Dieu pour ce prodige, l'eau se mis à refluer et les inondations cessèrent.
Le miracle des Normands de 886
Les
Danois commandés par Sigefroy remontant par la Seine ravageaient la
Neustrie et avaient obtenu du sire Aledrand la reddition de Pontoise,
décida de faire le siège de Paris.
La ville insérée dans les îles de la Seine était traversée par deux ponts chacun protégé par deux 'chatelets'.
Les troupes de Pontoise qui s'étaient rendues avaient eu la vie sauve et s'y étaient réfugiés avec une grande partie de la noblesse d'ILe de France.
Les Normands abordèrent l'Ile de la Cité en 885 à l'aide de quelques 700 barques qui occupaient sept lieues vinrent s'ajouter au siège de Sigefroy alors que celui-ci avait décidé de se retirer à la suite de lourdes pertes.
Paris se défendait sous l'autorité du compte Eude, frère de Robert le Fort, de l'Evêque GOSSELIN et de l'Abbé de Saint-Germain-des-Prés.
Après un an de siège, les Normands tentèrent un assaut général à l'été 886.
Les châsses de Sainte Geneviève fûrent amenées en hâte à la pointe est et celle de Saint Germain à l'ouest.
Un chevalier nommé Gerbold repousse les assaillants avec cinq hommes seulement à l'est, pendant que ceux qui avaient pris pied à l'ouest sont refoulés avec de lourdes pertes. Ces faits d'armes, qui sauvèrent Paris, sont attribués aux deux saints.
Le miracle des ardents : 1129 à Paris
Le miracle des ardents (Cliquez sur la photo pour en savoir plus)
Sous le règne de Louis VI le Gros une épidémie d’ergotisme fit 14000 victimes.
On fit appel à sainte Geneviève (422- 502), qui déjà sauva la ville à maintes reprises, d’Attila entre autre, et on organisa une procession solennelle.
Au cours de cette dernière tous les malades qui s’étaient approchés de la châsse contenant les reliques de la sainte patronne de Paris furent guéris, à l’exception de 3 seulement qui avaient probablement manqué de foi ou de confiance en Dieu.
L’évêque Etienne fit compter les malades, une centaine furent guéris.
En souvenir de ce “Miracle des Ardents”, l’église Sainte-Genevieve-la-Petite devint Sainte-Genevieve-des-Ardents. Elle fut détruite en 1748 (source: le Bréviaire de Paris).
La guérison d'Erasme en 1491
Innombrables
sont les miracles qui se produisirent devant les reliques de sainte
Geneviève. Parmi les miraculés, Erasme, grand humaniste et érudit des
XVe-XVIe siècles.
Alors étudiant au collège Montaigu (futur Louis le Grand), Erasme, ayant été atteint d'une fièvre "quarte", décida d'assister à une procession de la châsse de Sainte Geneviève entreprise pour parer aux inondations de Paris.
Il fût guéri sur le champ et pour remercier la sainte de sa guérison, écrivit en vers latins une Ode en son honneur qu'il ne publia que logtemps après.
Dans sa lettre à un certain Nicolas Werner, il parle de sa guérison miraculeuse et décrit la procession du 12 janvier 1491 au cours de laquelle cette dernière se produisit.
La guérison de Pierre DUPONT en 1496
Pierre DUPONT, l'aveugle de Bruges, atteint de la peste fut guéri par l'intercession de Sainte Genevève.
Il écrivit , en reconnaissance, un poème en neuf chants publié en 1512.
La guérison de Denis Paitou en 1730
Savant
et jésuite, Denis Paitou, en reconaissance de sa guérison obtenue
auprès des reliques de sainte Geneviève, recueillit des hymnes et les
publia en 1638 sous le titre "Genovefa, patronne de Paris glorifiée par
les offices latins et grecs"
La guérison de Louis XV en 1730
En novembre 1744, Louis XV a contracté une grave maladie à Metz et guérit miraculeusement après avoir invoqué Sainte Geneviève.
Il avait fait le vœu que s’il guérissait, il ferait édifier une nouvelle église pour abriter la châsse de Ste Geneviève.
L’architecte retenu pour réaliser cette œuvre fut l’Architecte Jacques Germain Soufflot.
L’emplacement choisi, est bien sûr, le sommet de la montagne Sainte Geneviève, devant l’ancienne église Ste Geneviève en ruine. Ce sera notre Panthéon.
Les péripéties pour la réalisation du bâtiment et les soubresauts de l’histoire ne laisseront pas à Ste Geneviève le loisir de goûter longtemps à la majesté de sa nouvelle demeure.
Les Jacobins détruiront la châsse en 1793, feront fondre l’or, vendront les pierres précieuses et bruleront les reliques de la Sainte sur la place publique.
Le miracle de Martyriot en 1914
Trois grandes batailles eurent lieu sur le site du village de Sainte-Geneviève en Meurthe-et-Moselle.
La première en 361 vit la victoire du général romain Jovin sur les Alamans.
Puis, après le passage d'Attila au 4ème siècle, le lieu-dit pris le nom de Sainte-Geneviève.
A la suite de quoi, les 6 et 7 septembre 1914, les troupes allemandes subirent un échec cuisant que les habitants de Sainte-Geneviève, détruite, qualifièrent de miraculeux.
Le 19 août 1914, la 59ème division de réserve se retranche sur la colline Sainte-Geneviève qui constitue un excellent point d'observation et de défense au Nord du Grand-Couronné.
La colline est bombardée à partir du 22 août. Le 24 au soir les troupes allemandes donnent l'assaut, mais elles sont repoussées.
Le 5 et le 6 septembre 1914, la crête de Sainte Geneviève subit de violentes attaques et des bombardements.
L'attaque est repoussée, mais le 6 la crête est prise à revers par les tirs d'artillerie depuis la rive gauche (le bois de la Cuite entre Blénod les Pont à Mousson et Dieulouard) occupée par les soldats allemands.
Le commandant Maurice de Montlebert qui commande le 314 R.I. refuse d'abandonner la position sans un ordre écrit. Blessé, il est contraint, sur ordre impératif, de quitter Sainte Geneviève et Loisy le 7 au matin. Cependant les troupes allemandes n'en profitent pas pour prendre cette position, qui est à nouveau occupée par les soldats français dès le soir même.
Iconographie
Jusqu'au XVIe siècle,
Geneviève est représentée vêtue d'une robe de jeune fille noble, tenant
à la main un cierge qu'un démon essaye d'éteindre (en souvenir de la
construction de la première basilique de St Denis, dont elle visitait le
chantier, de nuit, avec ses compagnons).
À la fin du XVe siècle, elle est alors représentée comme une jeune bergère entourée de moutons, peut-être par confusion avec Jeanne d'Arc et les représentations de vierges pastourelles.
Au XIXe siècle, Pierre Puvis de Chavannes consacre un cycle de peintures à l'enfance de Geneviève (1874) au Panthéon de Paris.
Le vendredi 13 janvier 1913, pour le 1400ème anniversaire de sa mort, Charles Péguy écrit un poème intitulé : La Tapisserie de sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc.
En 1928, Paul Landowski réalise une statue de Sainte Geneviève pour le Pont de la Tournelle, qui traverse la Seine à Paris.
On la voit quelquefois représentée au pied d'Attila qu'elle n'a jamais rencontré, ou encore gardant les moutons alors que rien de prouve qu'elle eut été bergère puisqu'elle était fille de notable. Elle est pourtant patronne des bergères.
Geneviève Sainte patronne de Paris, des tapissiers, des bergères, des chapeliers, des Gendarmes et des policiers.
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