Jean XXIII

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Jean XXIII



Angelo Giuseppe Roncalli (Sotto il Monte, près de Bergame, Italie, 25 novembre 1881 – Rome, 3 juin 1963) fut élu pape le 28 octobre 1958 sous le nom de Jean XXIII (en latin Ioannes XXIII, en italien Giovanni XXIII).

Il convoqua le IIe concile œcuménique du Vatican (1962-1965, appelé aussi concile Vatican II), dont il ne vit pas la fin car il mourut le 3 juin 1963, deux mois après avoir achevé l’encyclique Pacem in Terris.

Béatifié par Jean-Paul II à l’occasion du Jubilé de l’an 2000, puis canonisé par le pape François le 27 avril 2014, il est considéré comme saint par l’Église catholique romaine.

Sa fête a lieu le 11 octobre, jour de l’ouverture de Vatican II.

En Italie on lui donne le surnom affectueux d’Il Papa Buono (« Le Bon Pape »).

 

Ses débuts

Né quatrième (et premier fils) dans une famille de quatorze enfants de milieu campagnard modeste, Angelo Giuseppe Roncalli entre au petit séminaire à l’âge de douze ans. Il y suit le cursus ecclésiastique classique.

En 1904, il est ordonné prêtre.

Peu après, il est nommé secrétaire de Mgr Giacomo Radini-Tedeschi, nouvel évêque de Bergame, et reste à son service jusqu’à la mort de ce dernier en 1914.

Pendant cette période, il enseigne également au séminaire de Bergame.

En 1915, il est incorporé dans le service des santés des armées, avant de devenir aumônier militaire.

Après la guerre, il revient au séminaire de Bergame comme directeur spirituel.

Lorsqu’il est pressenti pour travailler à Rome aux œuvres pontificales missionnaires sa réponse est caractéristique : « Je suis un homme capable de peu. J’écris très lentement. Paresseux de nature, je me laisse facilement distraire dans mon travail ».

Il est néanmoins nommé et, en 1921, se trouve à la curie romaine, dans la Propaganda Fide (future Congrégation pour l’évangélisation des peuples).

En 1925, Pie XI le promeut évêque et l’envoie en Bulgarie, terre orthodoxe, en tant que visiteur, puis délégué apostolique.

Il occupe ensuite le même poste à Istanbul comme délégué apostolique en Turquie et en Grèce entre 1935 et 1944, ce qui lui permet de sauver, pendant l’Occupation, des victimes du nazisme.

Il a d’ailleurs envoyé une lettre au roi Boris III de Bulgarie pour qu’il désapprouve la déportation de 25 000 juifs de Sofia.

En 1945, il succède comme nonce apostolique en France à Mgr Valerio Valeri que le Général De Gaulle souhaite voir remplacé. Sa nomination est peut-être un signe d’agacement de Pie XII qui n’envoie pas à Paris un diplomate de premier rang.

Roncalli négocie avec succès le problème des évêques compromis avec le régime de Vichy, dont le gouvernement français demandait la substitution.

Pie XII devra accepter seulement les démissions de trois prélats : les évêques de Mende, Aix-en-Provence et Arras.

Le nonce vient porter à Toulouse la barrette de cardinal pour Mgr Jules Saliège qui avait protesté contre l’enfermement des juifs et que le gouvernement français issu de la résistance souhaitait voir promu.

Il entretient de bonnes relations avec le cardinal Suhard dans une église française marquée par la question des prêtres ouvriers et d’une certaine contestation théologique moderniste qui provoque une réaction de Pie XII en 1950 qui sanctionne les théologiens modernistes.

Roncalli agace le pape et la diplomatie française par ses visites non protocolaires et chaleureuses en province, déroutant ses interlocuteurs par sa conversation volubile peu protocolaire.

En 1953, il revient à sa première vocation pastorale : il est nommé patriarche de Venise, puis cardinal dont il reçoit la barrette du président Vincent Auriol.

 

Un pape que l’on disait « de transition »

Le règne de Pie XII avait été très long (19 ans), et marqué par une centralisation progressive et un exercice solitaire du pouvoir.

Les cardinaux souhaitaient donc à la fois un changement de style gouvernemental et marquer un temps de réflexion face à un monde moderne en rapide évolution.

Le pontificat monarchique de Pie XII avait éclipsé la présence de personnalités fortes au sein du Sacré Collège et, après trois jours de conclave et dix tours de scrutin infructueux, le cardinal Roncalli apparait comme un « pape de transition » idéal au terme d’un conclave cherchant à assurer un changement sans rupture.

De tempérament bonhomme mais habile diplomate, francophile, le patriarche de Venise était d’origine modeste et, marqué par le catholicisme social, il était à l’aise dans le travail pastoral exercé dans une Italie du Nord en plein essor industriel.

Il est élu pape le 28 octobre 1958. Il créa une première surprise en choisissant de s’appeler « Jean XXIII » (Ioannes XXIII), reprenant un nom quasi abandonné depuis le XIVe siècle (Jean XXII fut pape de 1316 à 1334), lui aussi à l’issue d’une élection mouvementée et chez qui on avait également vu un « pape de transition » en raison de son âge (72 ans), mais qui régna 18 ans.

Le choix d’un nom qui n’avait plus été utilisé depuis plus de cinq cents ans devait également marquer le changement de style de gouvernement. Jean XXIII est couronné le 4 novembre.

Dès le début de son pontificat, il met l’accent sur l’aspect pastoral de sa charge ; c’est ainsi qu’il est le premier, depuis Pie IX, à sortir de l’enceinte du Vatican après son élection, ce qui lui permit d’assumer pleinement son rôle d’évêque de Rome, souvent négligé par ses prédécesseurs.

Il prend solennellement possession de la basilique Saint-Jean du Latran et visita les paroisses romaines. Symboliquement, il rompt avec la tradition des repas solitaires et recommande à la direction de l’Osservatore Romano de cesser l’usage des superlatifs d’usage pour qualifier le souverain pontife. Il désigne Domenico Tardini, un prélat d’expérience, à la secrétairie d’État et rétablit le travail en coordination avec les dicastères.

 

Un pape réformateur

Le 25 janvier 1959, Jean XXIII convoque le deuxième concile du Vatican, vecteur d’une importante modernisation de l’Église catholique.

Il engage également la réforme du Code de droit canonique, datant de 1917, qui s’achèvera en 1983.

La préparation du concile est confiée à la secrétairerie d’État.

Un Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens est créé, et a pour résultat la présence de plusieurs dizaines d’observateurs d’Églises chrétiennes non catholiques.

Il œuvra également à mettre fin aux troubles qui agitaient l’Église melkite suite à des changements liturgiques effectués au sein de cette branche du catholicisme.

Acceptant la requête du patriarche Maxime IV Sayegh, il déclara autorisée l’utilisation de la langue vernaculaire lors de chaque célébration de la liturgie byzantine. Jean XXIII consacra aussi évêque un prêtre melkite, le Père Gabriele Acacio Coussa.

Pour cela, Jean XXIII usa du rite byzantin, fait rare pour un pape, et utilisa sa tiare en guise de couronne.

Le 11 octobre 1962, le concile, couramment désigné depuis lors sous le nom de « Vatican II », est ouvert.

Jean XXIII y prononce un important discours, rédigé personnellement pour sa plus grande partie :

« L’humble successeur du Prince des apôtres qui vous parle, le dernier en date, a voulu en convoquant ces importantes assises donner une nouvelle affirmation du magistère ecclésiastique toujours vivant et qui continuera jusqu’à la fin des temps. Par le Concile, en tenant compte des erreurs, des besoins et des possibilités de notre époque, ce magistère sera présenté aujourd’hui d’une façon extraordinaire à tous les hommes qui vivent sur la Terre. (…) Ce qui est très important pour le Concile œcuménique, c’est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit conservé et présenté d’une façon plus efficace. »

Jean XXIII demande que la question des relations de l’Église catholique avec les Juifs soit abordée au concile.

Plus généralement, les conclusions très substantielles de ce concile aboutissent à inviter les catholiques, tout en rappelant leur devoir de fidélité à leur foi, à faire preuve de tolérance envers les fidèles des autres religions.

Elles affirment, dans la déclaration Nostra Ætate, et ce d’ailleurs dans la lignée du concile de Trente, que ni les Juifs du temps du Christ, ni les Juifs d’aujourd’hui ne peuvent être considérés comme plus responsables de la mort de Jésus que les chrétiens eux-mêmes.

En septembre 1962, un cancer de l’estomac est diagnostiqué. Jean XXIII s’efforce cependant de permettre au concile de continuer son travail.

Le 11 avril 1963, il promulgue une encyclique qui est perçue comme étant son testament spirituel : Pacem in terris.

Au-delà du monde catholique elle est adressée « à tous les hommes de bonne volonté », fait l’apologie de la démocratie, affirme que la guerre ne peut être un instrument de justice et préconise que ce soit désormais la « loi morale » qui régisse la relation entre les états, prônant la solidarité, la justice et la liberté.

Le 11 mai, il reçoit le prix Balzan pour son engagement en faveur de la paix. 
C’est là sa dernière apparition publique ; il meurt en effet le 3 juin 1963, jour de la fête de la Pentecôte.

 

Mort, béatification, canonisation et postérité


 
Médaille en or à l'effigie de Jean XXIII, 1962

 
Tombeau de Jean XXIII, dans la basilique Saint-Pierre de Rome


Les premières rumeurs sur la mauvaise santé du pape circulent en novembre 1962. Dès lors, son état de santé retient l’attention des médias car il est régulièrement victime de « crises » qui l’affaiblissent jour après jour.

Atteint d’un cancer de l'estomac et de la prostate, il est victime d’une hémorragie le 28 mai 1963. À partir de ce jour, Radio Vatican transmet quotidiennement un bulletin de santé du pape, l'entourage indiquant que, entre lucidité et inconscience, il continue de tenir son rôle jusqu’aux derniers moments. À l’issue d’une longue agonie, il meurt le 3 juin 1963, le lundi de Pentecôte.

Le pape laisse une image d'humanité et de simplicité dans les comptes rendus des médias de l'époque. Son rôle pour l'ouverture du concile est en général tenu comme majeur. Une partie des courants intégristes lui reprochent toutefois, ainsi qu'à son successeur Paul VI, d'avoir été victime d'une influence moderniste, allant pour certains groupes sédévacantistes jusqu'à contester la validité de son élection (soit qu'un autre pape ait été élu pendant le conclave de 1958, soit qu'il ait été franc-maçon, rumeurs sans appuis documentés). Lors de la procédure de canonisation, selon son secrétaire Bruno Heym, la question de sa prétendue homosexualité aurait été posée pour le discréditer par un cardinal opposé au concile.

Il est béatifié le 3 septembre 2000 par Jean-Paul II. Le miracle qui a ouvert la voie à la béatification a eu lieu le 25 mai 1966, en faveur d'une religieuse italienne, sœur Caterina Capitani, de la congrégation des Filles de la charité, considérée comme mourante par les médecins à la suite d'une opération en vue de l'ablation d'une tumeur à l'estomac et qui a soudainement guéri après en avoir appelé à l'intercession du pape défunt.

À l'ouverture en janvier 2001 du triple cercueil en sapin, chêne rouvre et plomb où il reposait, son corps est découvert en excellent état de conservation, conséquence de l'intervention, quelques heures après la mort, d'un expert en traitement des cadavres, Gennaro Goglia, qui le révèlera dans le numéro de juin 2001 du magazine Famiglia Cristiana. Complété d'un masque de cire, il repose depuis lors dans un cercueil de cristal sous l'autel de la chapelle Saint-Jérome de la basilique Saint-Pierre.


 
Portrait installé lors de la canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II


En 2002, Giorgio Capitani réalise, pour la télévision, Jean XXIII, le pape du peuple, film d'une durée de trois heures narrant la vie d'Angelo Roncalli/Jean XXIII. Parmi les acteurs figurent Edward Asner (incarnant Angelo Roncalli) et Claude Rich qui interpréta le cardinal Alfredo Ottaviani.

Le 2 juillet 2013, les évêques et cardinaux membres de la Congrégation pour les causes des saints se réunissent en assemblée plénière pour évoquer différents cas de béatifications et de canonisations. Dès le 5 juillet suivant, le pape François autorise la congrégation à promulguer le décret permettant la canonisation des bienheureux Jean-Paul II et Jean XXIII. Lors du consistoire convoqué le 30 septembre 2013, le pape François fixe la date de la cérémonie de canonisation de ses deux prédécesseurs au 27 avril 2014, en la solennité de la miséricorde divine et correspondant à la date anniversaire des 75 ans du cardinal Stanislaw Dziwisz, actuel archevêque de Cracovie. Cette double canonisation résulte de la volonté du pape François d'équilibrer « politiquement » deux figures très différentes de la catholicité. Jean XXIII bénéficie d’une procédure simplifiée, approuvée par le pape François et qui le dispense du deuxième miracle habituellement nécessaire pour la canonisation.

Le 27 avril 2014, lors de la messe du dimanche de la divine Miséricorde, le pape François préside la cérémonie de canonisation conjointe des papes Jean-Paul II et Jean XXIII. C'est la première fois dans l'histoire de l'église qu'une double canonisation de papes a lieu en présence de deux papes vivants, François, qui préside la cérémonie, accompagné de son prédécesseur Benoît XVI.

Encycliques

  • Pacem in terris, 11 avril1963, sur la paix ;
  • Pænitentiam agere, 1er juillet1962, sur le futur concile ;
  • Aeterna Dei Sapientia, 11 novembre1961 ;
  • Mater et Magistra, 15 mai1961, commémoration de Rerum novarum ;
  • Princeps Pastorum, 28 novembre1959 sur les missions ;
  • Gratia Recordatio, 26 septembre1959, sur le Rosaire ;
  • Sacerdotii nostri primordia, 31 juillet1959, sur Jean-Marie Vianney, curé d’Ars ;
  • Ad Petri Cathedram, (29 juin1959), inauguration du pontificat.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_XXIII







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