Saint Austremoine
Statue en bois peint à l'église abbatiale de Mozac (XVIIe-XVIIIe siècle)
Par User Matthieu Perona — Own work (travail personnel), CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1223404
Austremoine est le premier évêque supposé de Clermont et l'évangélisateur de l'Auvergne dans la seconde moitié du IIIe ou au début du IVe siècle.
Il serait mort en 286, voire plus tard au IVe siècle.
Il est reconnu comme saint par l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe qui le fêtent le 1er novembre comme inscrit au Martyrologe romain, et le 8 novembre dans le diocèse de Saint-Flour.
Grégoire de Tours, dans son Histoire des Francs,
amalgame des récits d'origines, de dates et de valeurs différentes,
pour raconter l'histoire légendaire des sept missionnaires qui, au temps
de la persécution de Dèce autour de 250, auraient été envoyés en Gaule par « les évêques de Rome » : Austremoine, Gatien de Tours, Trophime d'Arles, Paul de Narbonne, Saturnin de Toulouse, Denis de Paris et Martial de Limoges.
En réalité, la fondation de l'évêché de Clermont n'est connue le plus souvent que par des traditions locales tardives et légendaires qui visent à prouver l'antériorité d'un siège par rapport à un autre.
Étymologie
Statue à l'église Saint-Austremoine d'Issoire
Austremoine est son nom traditionnel, mais inexact : Grégoire ne lui donne jamais d'autre nom que Stremonius.
Au VIIe siècle, le nom Stremonius disparaît, tombé dans l'attraction du nom germanique Austremoni, latinisé sous la forme Austremonius.
On peut également trouver les variantes Austromoine, Strémon et leurs dérivés en latin.
Parcours
Statue en bois peint de saint Austremoine (XVIIe siècle),
église de Saint-Austremoine d'Issoire
Il serait juif de naissance, né à Emmaüs, fils d'un nommé Judas et d'une juive appelée Anne d'après les récits de vie (tardifs et douteux) de Cézard Dagonneau et Jacques Branche, mais d'après Pierre-François Fournier le nom Stremonius plaide en faveur d'une origine gallo-romaine, le radical Strem- étant attesté dans la moitié méridionale de la Gaule.
Il partirait de Rome en 250 ou 253, voire au début du ive siècle, accompagné des diacres Marius, Anthemius, Mametus (Mamet), Nectarius (Nectaire en français, qui a donné le nom de la commune de Saint-Nectaire dans le Puy-de-Dôme) et Seronatus pour évangéliser l'Auvergne, c'est-à-dire apporter la religion chrétienne dans ce territoire.
Saint Austremoine, évangélisateur de l'Auvergne, vitrail de l'église Saint-Austremoine d'Issoire
Saint Privat, évangélisateur du Gévaudan aurait également été au nombre de ses disciples.
Il convertit notamment le prêtre païen Victorin.
Austremoine devient le premier évêque de Clermont, évêché qui, sous le nom d'Arverne, est l'un des plus anciens de la Gaule.
Sources
Grégoire de Tours évoque saint Austremoine en quelques phrases dans deux de ses ouvrages :
- l'Histoire des Francs (livre
I, XXX) : « Sous l'empereur Dèce il s'éleva contre le nom chrétien un
grand nombre de persécutions, et on fit un si grand carnage des fidèles
qu'on ne pourrait les compter. [...] Valentinien et Novatien, alors les
principaux chefs des hérétiques, à l'insinuation de l'ennemi de Dieu,
attaquèrent notre foi. Dans ce temps sept hommes, nommés évêques, furent
envoyés pour prêcher dans les Gaules, comme le rapporte l'histoire de
la passion du saint martyr Saturnin. Sous le consulat de Décius et de
Gratus, comme le rappelle un souvenir fidèle, la ville de Toulouse eut
pour premier et plus grand évêque, saint Saturnin. Voici ceux qui furent
envoyés : Gatien, évêque à Tours ; Trophime à Arles ; Paul à Narbonne ; Saturnin à Toulouse ; Denis à Paris, Strémon [Austremoine] en Auvergne et Martial à Limoges ».
- À la Gloire des Confesseurs (chapitre 30) : « Saint Stremonius [Austremoine], compagnon de saint Gatianus et apôtre de Clermont. Son tombeau est au bourg d'Iciodorus [Issoire] où Cautinus alors diacre (et depuis évêque), chargé de gouverner l'église du lieu, s'aperçut que ce tombeau était sanctifié par des miracles »
Pierre-François Fournier distingue dix traditions ou Vies de saint Austremoine, la première et la plus ancienne étant conservée par deux manuscrits conservés à la bibliothèque du patrimoine de Clermont Auvergne Métropole : les manuscrits 147 (Xe siècle) et 148 (XIIe siècle) publiés par Guillaume van Hooff en 1887 dans les Acta sanctorum.
La translation de ses reliques
Saint Austremoine sur la châsse de saint Calmin (XIIe siècle) conservée en l'abbaye de Mozac
Par Photo de l'association Club historique mozacois — Uploaded by User Matth97 on fr.wikipedia, Attribution, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1223395
À sa mort, le corps de saint Austremoine a été transféré dans un premier temps à Volvic avant que le roi Pépin le Bref en 764 ou Pépin II d'Aquitaine en 848 fasse transporter ses reliques en l'abbaye de Mozac, bien que l'abbaye d'Issoire et l'évêché de Clermont les réclamaient.
Au milieu du IXe siècle, la tête du saint a été déposée à Saint-Yvoine avant qu'elle ne retourne à Issoire vers l'année 900, lieu d'origine de son inhumation.
En 1904, le musée des Tissus de Lyon fait l'acquisition auprès de la Fabrique de l'église Saint-Pierre de Mozac du suaire de saint Austremoine (classé monument historique le 20 janvier 1909) provenant probablement de Constantinople et datant de la première moitié du IXe siècle, qui avait servi à envelopper les reliques.
Austremoine et les bêtes sauvages, vitrail à l'église Saint-Austremoine d'Issoire
Saint Austremoine, évangélisateur de l'Auvergne, vitrail de l'église Saint-Austremoine d'Issoire
Le martyre de saint Austremoine, vitrail à l'église Saint-Austremoine d'Issoire
Vitrail de l'église Saint-Loup de Sermentizon
Par Romary — Romary : Sermentizon saint austremoine.jpg, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51740309
Le martyre de saint Austremoine, vitrail de Félix Gaudin, abbatiale de Mozac
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Austremoine_de_Clermont
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