Saint Goueznou († 675)

Saint Goueznou († 675)

ermite puis abbé

 

Saint Goueznou, ermite puis abbé († 675)

Plougastel-Daoulas : chapelle Saint-Guénolé, triptyque de saint Caradec, le panneau de saint Gouesnou

Par Moreau.henri — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20023150


 

Saint Goueznou ou Gouesnou ou Gouenou ou Guennou ou Gouéno est un saint chrétien parfois connu comme l’un des premiers compagnons de Pol Aurélien, sous le nom de Woednovius, d’autres textes le placent à une époque plus tardive, n’ayant donc pas débarqué avec le fondateur de l’évêché de Léon, même s’il en fut l’un des premiers successeurs.

C’est avec sa famille qu’il aurait quitté la Bretagne insulaire, avec son père Tudon, son frère Majan et sa sœur Tudona (ou Tugdone).

L’histoire de leur arrivée sur le continent a été écrite en 1019 par Guillermus, prêtre dans l’évêché de Léon.

Jusqu’à la période de la Révolution, ses reliques furent chaque année portées en procession autour du minihi, le jour de l’Ascension.

Des fragments de reliques étaient aussi vénérées à Saint-Gouéno, portées en cortège, la charge du brancard revenant aux plus hauts seigneurs.

Ce fut dit-on le cas de Charles de Blois, Pierre II et Arthur, ducs de Bretagne.

Hagiographie de la vie de saint Gouesnou

Image illustrative de l’article Saint Goueznou

Saint Goueznou. Procession des saints de Bretagne. Diocèse de Léon. Déambulatoire de la métropole Saint-Pierre de Rennes (35)

Par GO69 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=81039586


La vie de Saint Gouesnou a été probablement écrite en 1019.

Saint Gouesnou, arrivant de Grande-Bretagne, aurait débarqué sur la côte du Léon, peut-être à Landéda, en compagnie de son père Tudogilus (saint Tugdon, ou Thudon, ou Tudon), de son frère Majan et de sa sœur Tudona ; saint Tudon aurait implanté un ermitage non loin de là dans la paroisse de Ploudiner, Majan s'installant dans celle de Plouguintandis que Tudona aurait construit un premier oratoire dans celle de Plabennec avant de s'installer à Plebs Belvoci, probablement Saint-Thudon en Guipavas actuellement).

Gouesnou quant à lui, rencontrant Conomor, seigneur du lieu, ce dernier « lui offrit pour bâtir un monastère autant de terre qu'il pourrait clore de fossez en un jour ; le saint accepta le don et ayant mandé à son frère Majan » qu'il vînt à son aide, il prit une fourche et, la traînant par terre, il marcha environ deux lieues de Bretagne en quarré et à mesure qu'il traînait ce bâton fourché, la terre, chose étrange, se levait de part et d'autre et formait un gros fossé qui servait pour séparer les terres qui luy avaient esté données de celles du seigneur fondateur, lequel enclos est toujours tenu en telle révérence qu'autrefois il servait d'azile et de lieu de refuge aux malfaiteurs.

La terre de Land Gouesnou était donc unminihy et c'est sans doute en souvenir de cette délimitation merveilleuse du territoire de cette paroisse que s'accomplit tous les ans la procession solennelle du jour de l'Ascension ».

La procession du jour de l'Ascension réunissait d'ailleurs traditionnellement les paroissiens de Gouesnou et de Guipavas au lieu de Saint-Thudon.

Saint-Gouesnou interdisait l'entrée de son monastère, aux femmes, excepté l'église. Ses vertus le firent choisir comme évêque de Léon et il serait probablement mort le 25 octobre 675 à Quimperlé lors d'une visite à saint Corbasius qui y faisait construire un monastère (l'architecte se considérant comme offensé aurait laissé tomber une pierre depuis l'échaufaudage sur le crâne du saint).

Les reliques de saint Gouesnou

Le saccage du tombeau

Selon le Chevalier de Fréminville le tombeau de saint Gouesnou, qui se trouvait dans l'église de Gouesnou, fut saccagé par les Révolutionnaires. Le squelette du Saint y fut trouvé tout entier. Ses ossements furent dispersés ; la tête seule fut conservée et déposée, comme objet d'anatomie, à l'amphithéâtre de l'hôpital de la marine à Brest. Depuis des années, écrit-il en 1844, elle a disparu.

Le chef

Le chef de saint Gouesnou, refermé dans une châsse en argent et son bras contenu dans un autre reliquaire, qui se trouvaient dans l'église paroissiale de Gouesnou, furent transportées à Brest pendant la Révolution française et disparurent, sauf un doigt, enfermé dans un étui d'argent, toujours conservé dans l'élise de Gouesnou.

Toutefois, Saint-Goueno, dans les Côtes-d'Armor, affirme aussi posséder les dites reliques.

Le lit et la pierre percée de saint Gouesnou

Édouard Vallin raconte ainsi en 1859 les histoires du lit et de la pierre percée de saint Gouesnou (cette dernière se trouvait initialement dans un champ près du village de Kerangolet, puis fut conservée dans la petite chapelle de Saint-Mémor, maintenant disparue, et se trouve désormais au pied d'un calvaire, rue du Calvaire à Gouesnou) :

« On voit encore dans ce bourg la pierre sur laquelle saint Gouesnou, auquel on refusait un asile, fut obligé de se coucher. Le lit du saint devint bientôt un objet de vénération pour ceux qui s'étaient montrés si durs et si inhospitaliers, et il n'est pas rare, même aujourd'hui, de voir, les jours de pardon, les habitants du pays s'y étendre et s'y frotter dans l'espoir d'obtenir la guérison de leurs douleurs. Derrière quelques maisons bâties sur la route de Brest se trouve une chapelle près de laquelle se voit une pierre à peu près ronde de 1 mètre 80 centimètres de diamètre et percée en son milieu d'un trou de 15 cm environ. L'origine de cette pierre a été l'objet de bien de discussions de la part les archéologues, qui veulent y voir une de ces pierres percées auxquelles les Celtes attribuaient des vertus miraculeuses. Avait-on un membre malade ? Il suffisait de le plonger dans le trou de ces pierres, et bientôt la guérison arrivait. Selon la tradition locale, cette pierre aurait été creusée par saint Gouesnou, qui avait fait vœu de laisser chaque jour son bras immobile dans le trou qui y avait été pratiqué. Quoi qu'il en soit, les habitants de ce pays attribuent encore à cette pierre une grande vertu, et il n'est pas rare de voir des estropiés venir lui demander la guérison de leurs membres malades. Il est cependant à remarquer que cette pratique superstitieuse ne s'accomplit guère qu'en cachette, comme cela a lieu, du reste, pour toutes ces antiques vénérations dont les esprits forts ne manquent point de se moquer. »

Selon le chevalier de Fréminville dans son livre Les Antiquités du Finistère, cette pratique superstitieuse se pratiquait encore à Gouesnou vers 1820.

Le culte de saint Gouesnou

 

 Gouesnou : fontaine Saint-Gouesnou, statue de saint Gouesnou
 
 Par Moreau.henri — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20034405

 
Gouesnou : la fontaine Saint-Gouesnou
Par Moreau.henri — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20034393
 

Dans l’Évêché de Léon

  • Gouesnou, commune éponyme, patron de l’église, fontaine, « pierre de saint Gouesnou »
  • Guiclan, chapelle (détruite)
  • Guipronvel, honoré dans l’église (sculptures de la chaire),
  • Irvillac, chapelle (détruite)
  • Lanarvily, patron de l’église
  • Landeda, reliques à la chapelle de Brouënnou
  • Locmelar, l’ossuaire lui a été dédié,
  • Plabennec, chapelle (détruite)
  • Plouenan, chapelle (détruite)
  • Plouneour-Trez, chapelle (détruite)
  • Plouzané,honoré dans la chapelle de Botdonnou

Dans l’Évêché de Tréguier

  • Plouguiel, chapelle Saint-Gueno à La Roche Jaune,
  • Ploumilliau, chapelle (détruite)

Dans l’Évêché de Cornouaille

  • Gouézec (le nom proviendrait de saint Gouesnou)
  • Esquibien, patron de l’église St-Onneau, fontaine Saint-Onneau ou Saint-Donou, ancienne fontaine ensablée au Gannaëk à Trez-Goarem
  • Merleac, chapelle
  • Plougastel-Daoulas, fontaine près de la chapelle Ste Christine,
  • Saint-Gilles-du-Vieux-Marché, « pré Saint-Gouesnou »,
  • Spézet : l'ancien pardon de Saint-Iguinou, décrit par Anatole Le Braz

Dans l’évêché de Saint-Brieuc

  • Plédran, lieu-dit Saint-Ouenoen, fontaine.
  • Pleguien, chapelle (détruite)
  • Plélo, chapelle (la chapelle de Saint Gouesnou à Plélo n'a pas été détruite, mais pour des raisons économiques, parce que le culte de Saint Blaise était au xixe siècle beaucoup plus porteur (et plus rentable!) en termes de pèlerins, la chapelle de Saint Gouesnou est devenue la chapelle de Saint Blaise: cependant la statue du Gouesnou à l'intérieur du bâtiment et celle près de la fontaine du village sont toujours en place, ainsi que de nombreux ex-votos; le nom du village en question a changé également en Saint-Blaise)
  • Saint-Brieuc, chapelle (détruite, seule une rue dans le centre-ville porte encore le nom: "Rue Saint-Goueno")
  • Saint-Goueno, patron éponyme de l’église, rocher dit « le pas de St-Goueno » (empreinte légendaire du saint)

 
S. Goueznou naquit de parents bretons, distingués par leur noblesse, et non pas de fortune médiocre, comme l'assure le P. Albert le Grand ".Goueznou, aprèsla mort de son père, bâtit un oratoire dans un bois, sur le bord d'un petit ruisseau, dans un lieu appelé Land, à quatre milles de la ville des Ossimiens, qu'il faut prendre ici pour Brest, et non pour Saint-Paul.
 
Le lieu s'appela depuis le Peniti-Saint-Goueznou, et se nomme aujourd'hui LanGoueznou, ou simplement Saint-Goueznou. 
 
Le comte Conomor, qui était alors seigneur de ce canton, chassant dans les landes et dans les bois où le saint homme avait fixé sa demeure, eut occasion de le connaître, et ne put lui refuser son estime.
 
Ayant appris de lui le dessein qu’il avait formé de bâtir un monastère pour y retirer ceux qui voulaient se mettre sous sa conduite, il lui accorda autant de terre qu’il en pouvait souhaiter.
 
S. Goueznou, usant de la libéralité du comte, renferma une assez grande quantité de terrain pour y pouvoir subsister avec ses disciples, du travail des mains, sans être à charge à personne.
 
Ses Actes lui font faire un enclos carré, qui avait quatre stades à chaque face.
 
Il peut y avoir de l'exagération dans leur récit ; et peut-être qu'ils rapportent un miracle peu certain, lorsqu'ils nous assurent qu'à mesure que le saint traçait en marchant son enclos avec un bâton, il s'élevait auprès de lui, de còté et d'autre de la ligne tracée, un haut talus de terre, pour marquer les bornes et défendre l'entrée de l'enclos.
 
Il s'appliqua ensuite à bâtir son monastère ; et n'ayant encore rien recueilli de son fonds qui pût lui donner les moyens d'entretenir ses ouvriers, il eut recours à la piété et à la charité des fidèles du voisinage, qui secondèrent ses desseins avec empressement.
 
Plein de zèle pour la sanctification de ses religieux, il veillait avec une attention soutenue à éloigner d'eux tous les obstacles qui pouvaient s'opposer à leur perfection.
 
Son soin particulier était d'écarter des approches du monastère les personnes du sexe, pensant avec raison qu’il fallait préserver des hommes consacrés à Dieu du soupçon le plus léger de familiarité avec elles.

C'est tout ce que les Actes les plus anciens nous apprennent de lui.

L'ancienne tradition de l’Eglise de Léon porte que S. Goueznou fut choisi pour remplir ce siége, et qu’il y fit briller toutes les vertus d'un véritable pasteur des âmes.

On dit qu'étant allé visiter S. Corbasius, qui faisait bâtir un monastère à Quimperlé, il y fut blessé à mort dans Yéglisc par un architecte, jaloux de lui avoir entendu parler avec éloge de son église de Lan-Goueznon ; cet homme lui laissa tomber d'en haut sur la tête méchamment son mapteau, -qui pénétra jusque dans le cerveau.

On ajoute que S. Goueznou étant mort dans ce monastère de Quimperlé, en 675, y fut enterré, mais que ses miracles fréquents obligèrent bientôt S. Corbasius à le lever de terre, et à mettre ses reliques parmi les autres dans la sacristie ; que S. Mayan, frère de S. Goueznou, vint les demander, et qu’on les lui accorda, à condition qu’il les distinguât et les reconnut ; que S. Mayan se mit en prières, que les ossements de son frère se séparèrent d'eux-mêmes de tous les autres, et qu'ils vinrent se placer dans le linge que S. Mayan avait étendu ; enfin queS. Mayan les ayant emportés avec lui, en mit une partie dans l'église de Léon, et le reste dans le monastère de Saint-Goueznou.

Le P. Albert le Grand, témoin plus sûr de ce qui se faisait de son temps que de ce qui l'avait précédé de plusieurs siècles, nous apprend qu'à Goueznou, le jour de l'Ascension, les reliques du saint étaient portées en procession autour de son enclos miraculeux, sur un brancard, par deux gentilshommes revêtus de surplis ; et à la marge, il cite Charles de Blois, qui donna cet exemple de piété en 1542 ; Jean V, qui l’imita en 1417, et le duc Pierre, qui fit la même cérémonie avec le connétable Artur son oncle, en 1455.

Le chef et le bras en argent qui renfermaient une partie de ces reliques ayant tenté la cupidité des révolutionnaires, ils s'en emparèrent ; et depuis cette funeste époque, les reliques ont été perdues ; il n'en reste plus qu'un doigt, qui est encore l'objet de la vénération des fidèles.

Le culte de S. Goueznou était établi dans les diocèses de Léon, de Dol et de Saint-Brieuc.

 Ce dernier a une paroisse qui porte le nom du saint et flionore comme son patron.

Il donne aussi son nom à une rue et à une fontaine de la ville épiscopale.

Nous croyons qu’il se trouvait autrefois dans cette rue une chapelle qui lui était dédiée.

Quoique Dieu soit plein de tendresse pour ses serviteurs fidèles, ils ne les met pas toujours ici-bas à l'abri des effets de la malice des hommes, sans doute pour leur faire sentir qu’ils sont dans un lieu d'exil.

C'est ainsi qu'il permet que S. Goueznou soit victime de la jalousie d'un architecte.

C'est dans le ciel seulement que le Seigneur veut donner une paix parfaite à ses amis, et nous devons faire tous nos efforts pour la mériter. 

C'est pour cet unique objet que nous devons travailler, dit S. Augustin ;  c'est pour cette paix que nous sommes consacrés par  les sacrements, que nous sommes instruits par les œuvres et par les doctrines de Jésus-Christ, que nous avons reçu le gage de son Saint-Esprit, que nous sommes enflammes de son divin amour.

La vue de cette paix nous console dans toutes nos disgrâces ; elle nous donne des forces pour supporter toutes les tribulations, parce que cette paix est la possession même du royaume où il n’y a ni tempête ni trouble à craindre.

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