Saint Jean l'Exarque († 927)
Jean l'Exarque (en bulgare Ĭoan Ekzarkh) est un prélat bulgare du Xe siècle, écrivain et traducteur de textes religieux grecs en vieux slave.
C'est un saint chrétien, fêté le 31 juillet.
Son œuvre a été redécouverte par le philologue et archéologue russe Constantin Kaladjovič (Jean, exarque bulgare, Moscou, 1824), à partir de manuscrits de la Bibliothèque Synodale de Moscou.
On a quelques informations sur lui par les inscriptions et préfaces de ses textes, et il est cité par le prêtre Cosmas, auteur d'un Traité contre les Bogomiles daté des alentours de 972.
Éléments biographiques
Né vers 890, il fait des études sans doute pour une part dans l'Empire byzantin, puis entre dans les ordres vers 910.
C'est alors le règne de Siméon Ier de Bulgarie, qui a fait de sa capitale, Preslav, un centre culturel où l'on s'active notamment à traduire en vieux slave la littérature religieuse byzantine.
En
907, Constantin de Preslav, disciple de Méthode, a traduit, sur la
commande du prince, les Quatre discours contre les ariens de saint Athanase.
Jean
fréquente à Preslav le monastère Saint-Pantéleimon, où le prince Boris,
père de Siméon, est mort moine en 907 ; il y trouve encore le prince
Doks (ou Duks), frère de Boris (et père de Théodore Doksov,
collaborateur de Constantin de Preslav).
C'est
Doks qui lui rappelle que le devoir du jeune clerc qu'il est à l'époque
est de contribuer à cette entreprise de traduction des Pères grecs.
Il réalise alors, peu avant 9153, d'abord sa traduction de l'Exposition de la foi orthodoxe de Jean Damascène, et ensuite son Hexaéméron.
Il
a dû ensuite continuer à écrire, et quelques homélies conservées lui
sont attribuées, les plus vraisemblablement de lui étant des homélies
festales.
Il
est ordonné prêtre sans doute vers l'âge légal de trente ans, donc vers
920, et plus tard est nommé « exarque en pays bulgare », titre dont le
sens précis est incertain, apparemment celui d'un représentant du
patriarche de Constantinople, sans doute sous le tsar Pierre Ier, époque
à laquelle les relations avec l'Empire byzantin sont moins tendues.
Vers
972, si l'on en croit le prêtre Cosmas, Jean l'Exarque est toujours en
vie, mais retiré de ses charges, et sans doute devenu moine, peut-être
au monastère Saint-Pantéleimon.
Œuvre
Ses
traductions sont en fait mêlées de développements originaux. La
première, appelée Bogoslovie (Théologie) ou Nebesa (Les Cieux), contient
quarante-huit chapitres sur cent de l'Exposition de la foi orthodoxe de
Jean Damascène ; dans le prologue, il fait référence à l'exemple de
Cyrille et Méthode et réfléchit sur le travail de traduction, qui doit
s'émanciper du mot-à-mot.
La
seconde traduction, œuvre plus volumineuse, également avec des parties
originales, s'intitule Šestodnev, c'est-à-dire Hexaéméron : il s'agit,
selon la tradition du genre, d'un commentaire du premier chapitre de la
Genèse, c'est-à-dire de la création du monde en six jours, sous forme de
six discours successifs, qui constituent une cosmologie chrétienne ;
l'auteur a fait une compilation de Basile de Césarée, de Sévérien de
Gabala, de Jean Chrysostome, mais aussi d'Aristote.
Le prologue, panégyrique du prince Siméon, contient une description de sa capitale Preslav.
Source :
Prêtre et théologien bulgare, il fit ses études à Constantinople.
Devenu
évêque et exarque de l'Église bulgare, il eut le souci de traduire les
œuvres des Pères de l'Église et bien d'autres ouvrages théologiques dont
"l'exposé de la foi orthodoxe" de saint Jean Damascène et "le traité de
la Création du monde" de saint Basile.
En cela il contribua à la création de la littérature religieuse slave.
Fête locale le 31 juillet.
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