Sainte Françoise Romaine

Sainte Françoise Romaine
  
Bienheureuse Julienne de Bologne


Françoise Bussa de Leoni ou sainte Françoise dite Françoise Romaine ou Françoise de Rome (°1384 - †1440), veuve, fut la fondatrice des Oblates de Saint Benoît.

C'est une sainte catholique fêtée le 9 mars.

 

Sa vie 

Image illustrative de l'article Françoise Romaine
Histoires de Ste. Françoise Romaine par Antoniazzo Romano (1468)


Fille de Paolo Bussa de Leoni et de Giacobella de Roffredeschi, de nobles romains, Françoise est née à Rome en 1384.

Pendant son enfance, elle commença à étudier la vie des saintes, et à fréquenter les églises.

Sa mère lui donna comme directeur spirituel Dom Antonio di Monte Savello, bénédictin, de Santa Maria Nuova, et Françoise lui obéit totalement.

La petite fille souhaitait depuis toujours se retirer dans un cloître, mais à 12 ans, elle dut, sur l'ordre de son père, épouser Lorenzo Ponziani.

Une fois mariée, tout en assumant ses charges domestiques et familiales, elle continua une vie de piété et de pénitence, se confessant toutes les semaines, mettant en pratique les vérités de la foi enseignées par un prieur dominicain qu'elle rencontrait régulièrement.

Elle était parfaitement soutenue par sa belle famille, surtout par Vanozza, épouse du frère aîné de son mari.

Son premier enfant, Jean-Baptiste naquit en 1400.

Elle avait 20 ans lorsque naquit son deuxième fils, Jean-Evangelista. Il fut frappé de la peste, lorsqu'elle dévasta la ville de Rome.

Prévoyant sa mort, il en avertit sa mère et la supplia de lui donner un confesseur, parce qu'il voyait saint Antoine et saint Onuphre, à qui il portait une particulière dévotion, s'avancer vers lui pour le conduire au ciel. Il mourut ce jour-là.

Trois ans plus tard lui naissait une fille, Agnès.

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Lors d'une épidémie de peste, Françoise et Vanozza manifestèrent un grand dévouement aux malades et aux victimes de la famine qui s'ensuivit.
Françoise vendit ses robes, ses bijoux, distribua l'argent aux pauvres.

Parallèlement, elle incitait les dames de la haute noblesse romaine à renoncer à leur vie mondaine pour se rapprocher de Dieu. 

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C'est ainsi qu'elle fonda, le 15 août 1425 l'association des Oblates de Marie, rattachée aux bénédictins du mont Olivet, dont Eugène IV confirmera la règle en 1444.

Lors de l'invasion de Rome par Ladislas d'Anjou-Durazzo, la famille Ponziani dut s'enfuir.

Leur maison fut pillée, leurs biens confisqués, et Lorenzo fut contraint à l'exil.

Françoise, restée à Rome, continua ses œuvres de charité, en disant, paraphrasant Job : « Le Seigneur me les a donnés, le Seigneur me les a ôtés ; que Son saint Nom soit béni ! »

À la mort du roi de Naples, la famille réintégra Rome et reprit possession de ses biens.

Françoise, suite à une grave maladie, dut garder la chambre et resta de longs mois dans un état de santé précaire.

C'est pendant cette période que Saint Alexis lui apparut par deux fois : l'une pour lui demander si elle souhaitait la guérison, l'autre pour lui dire que Dieu voulait qu'elle ne meure pas et reste dans le monde.

Elle guérit et partit rendre grâce à Santa Maria Nuova et à l'église Saint-Alexis. « Maintenant que le jour est venu, hâtons-nous de nous rendre toutes deux à Santa Maria Nuova et à l'église de Saint-Alexis, en action de grâce. »

À la mort de son mari, en 1436, après une longue vie conjugale très harmonieuse, Françoise rejoignit immédiatement la Maison des Oblates qu'elle avait fondée où elle vécut dans un profond dénuement, vivant de légumes et d'eau pure, portant cilice et discipline, accomplissant en toute humilité les plus basses tâches, tout en portant secours aux pauvres, par ses dons et ses pieuses exhortations.


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Elle mourut le 9 mars 1440 en soignant son fils Jean-Baptiste, ses dernières paroles furent : « Le ciel s'ouvre, les anges descendent, l'archange a fini sa tâche, il est debout devant moi et me fait signe de le suivre ».

 

Miracles 

  • En 1409, dans l'anarchie romaine, entraînée par le Grand Schisme pour avoir défendu la cause de l’Église, Lorenzo fut frappé d'un coup de poignard dont il ne mourut pas ; quelque temps plus tard, il fut enfermé et l'on demanda que Françoise livrât son fils aîné en otage ; ne pouvant refuser, elle porta Jean-Baptiste au Capitole et se retira dans une église ; là, prosternée devant l'image de la Vierge, elle entendit : « Ne crains rien, je suis ici pour te protéger ». Sur la place, le ravisseur avait chargé l'enfant sur son cheval mais, comme le cheval refusait obstinément d'avancer, on rapporta l'enfant à sa mère qui n'avait pas quitté l'église.
  • Un jour que le pain manquait à la Maison des Oblates, Françoise pria le Seigneur. Il multiplia les quelques morceaux de pain en sorte que les sœurs purent être rassasiées et qu'une corbeille ait pu être remplie avec ce qui restait.
  • Les sœurs travaillaient aux champs, au mois de janvier, occupées à couper du bois. Elles avaient soif et n'avaient rien à boire. Françoise s'approcha d'un cep de vigne, sec en cette saison, et en retira des grappes de raisin qu'elle distribua à ses sœurs.
  • On raconte qu'une femme, nommée Angèle, qui était percluse d'un bras par la goutte, ayant rencontré la Sainte en chemin, implora son secours, et qu'elle fut immédiatement guérie.
  • Tout de suite après sa mort, de nombreuses guérisons furent constatées devant sa dépouille mortelle qui embaumait un parfum de rose et de jasmin. De spectaculaires conversions aussi comme celle d'un turc, nommé Béli qui, la voyant, s'écria : « Françoise, servante de Dieu, souvenez-vous de moi» et se convertit instantanément.

 

Visions


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C'est en 1414, lors de sa longue maladie, que Françoise eut ses visions.

Au nombre de 93, elle les a dictées à son confesseur. Le Traité de l’Enfer, en neuf chapitres, fait partie de ces écrits.

Dans la vision treizième, elle voit la Sainte Vierge dont la tête est ornée de trois Couronnes : celle de sa virginité, celle de son humilité et celle de sa gloire.

Dans la vision quatorzième, elle raconte le ciel : celui-ci est divisé en ciel étoilé, ciel cristallin et ciel empyrée. Le ciel des astres est très lumineux ; le cristallin l'est encore davantage, mais ces lumières ne sont rien en comparaison de celles qui éclairent le ciel empyrée : ce sont les plaies de Jésus qui illuminent ce troisième ciel.

Dans la dix-septième vision, Dieu lui montre sa divinité : elle vit comme un grand cercle qui n'avait d'autre soutien que lui-même, et jetait un éclat si vif que la Sainte ne pouvait le regarder en face : elle lut au milieu les paroles suivantes : " Principe sans principe et fin sans fin ". Elle vit ensuite comment se fit la création des anges : ils furent tous créés à la fois, et la puissance de Dieu les laissa tomber comme des flocons de neige que les nuées versent sur les montagnes pendant la saison d'hiver. Ceux qui ont perdu la gloire du ciel à jamais, forment le tiers de l'immense multitude de ces esprits.

Le 13 février 1432, c'est la vingt et unième vision, le chœur des vierges, conduit par sainte Madeleine et sainte Agnès, lui fit entendre le cantique suivant :
" Si quelqu'un désire entrer dans le cœur de Jésus, il doit se dépouiller de toutes choses tant intérieures qu’extérieures ; se mépriser et se juger digne du mépris éternel ; agir en toute simplicité, n'affecter rien qui ne soit conforme à ses sentiments, ne point chercher à paraître meilleur qu'on n'est aux yeux de Dieu ; ne jamais revenir sur ses sacrifices ; se renoncer à soi-même et connaître sa misère au point de ne plus oser lever les yeux pour regarder son Dieu ; se haïr soi-même au point de demander vengeance au Seigneur ; rendre au Très-Haut les dons qu'on en a reçus : mémoire, entendement, volonté ; regarder les louanges comme un supplice et un châtiment ; s'il arrive qu'on vous témoigne de l'aversion, regarder cette peine comme un bain d'eau de rose dans lequel il faut se plonger avec une vraie humilité ; les injures doivent résonner aux oreilles de l'âme qui tend à la perfection comme des sons agréables ; il faut recevoir les injures, les mauvais traitements comme des caresses : ce n'est pas assez, il faut en rendre grâces à Dieu, il faut en remercier ceux de qui on les reçoit ; l'homme parfait doit se faire si petit qu'on ne doit pas plus l'apercevoir qu'un grain de millet jeté au fond d'une rivière profonde."

Il lui fut dit ensuite qu'une seule âme s'était trouvée au monde ornée de toutes les vertus dans un degré suprême : celle de Marie.

Dans la quarante-troisième vision, elle tint Jésus sur ses genoux : Il avait la forme d'un petit agneau. Elle vit ensuite un autel magnifiquement orné sur lequel était un agneau portant les stigmates des cinq plaies. Au pied de l'autel étaient un grand nombre de riches chandeliers arrangés dans un bel ordre. Au premier rang, c'était le plus éloigné, il y en avait sept qui signifiaient les vertus principales ; au second rang, il y en avait douze qui signifiaient les douze articles du symbole ; au troisième, il y en avait sept qui signifiaient les sept dons du Saint-Esprit ; au quatrième, il y en avait sept autres qui représentaient les sept sacrements de l'Église. Cette vision, qui eut lieu un jour de la Toussaint, dura treize heures. Elle vit encore les principaux ordres de saints qui s'avançaient sous leurs étendards. Les patriarches étaient conduits par saint Jean-Baptiste ; les apôtres par saint Pierre et saint Paul ; les évangélistes par saint Jean et saint Marc ; les martyrs par saint Laurent et saint Étienne ; les docteurs par saint Grégoire et saint Jérôme ; les religieux par saint Benoît, saint Bernard, saint Dominique et saint François ; les ermites par saint Paul et saint Antoine ; les vierges par sainte Marie-Madeleine et sainte Agnès ; les veuves par sainte Anne et sainte Sabine ; et les femmes mariées par sainte Cécile.

Le traité de l'enfer est reproduit ici : http://www.vieetpartage.com/laviedessaints/stefcoiserom.htm

 

L'ange gardien


Bienheureuse Julienne de Bologne


L'ange gardien de Françoise la suivait constamment. Invisible aux autres, il lui indiquait par de subtils changements dans son comportement si ses actions étaient bénies de Dieu ou si elles s'écartaient de la voie qu'elle s'était tracée. C'est avec son aide qu'elle dut aussi lutter contre les attaques du démon.

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Béatification - Canonisation


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Eugène IV, Nicolas V et Clément VIII œuvrèrent à son procès en béatification.

Elle fut canonisée par Paul V le 29 mai 1608.

Innocent X a institué sa fête le 9 mars.

Son corps fut exhumé en 1638 pour être déposé dans une châsse.

Sainte patronne des automobilistes.

Attributs : On la représente soit avec un petit âne, soit un panier de légumes, soit en compagnie d’un ange ou portant l’Enfant Jésus.






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