Sainte Golindouch († 591)
Elle naquit en Perse d'une grande famille. Ses parents, Asmodoch et Mysouch, étaient probablement de lignée sacerdotale.
Elle épousa un haut fonctionnaire, peut-être un « instructeur des mages".
Elle se convertit au Christianisme, acte héroïque, puisque la persécution sévissait depuis plus de deux siècles en Perse.
Les fanatiques mazdéens ne l'épargnèrent pas.
Elle aurait été enfermée à Giligerda au fort de l'Oubli, prison d'État particulièrement dure.
A
la fin du règne d'Hormizd, nous la trouvons dans la région de Nisibe.
Comment y était-elle venue ? Avec un convoi de prisonniers envoyés en
relégation dans une province lointaine, ou bien de son plein gré peu
après sa conversion pour pouvoir dans cette province frontière pratiquer
sa religion ? Dans ce dernier cas, elle aurait été arrêtée et
emprisonnée sur place. Ce qui est certain c'est que Golindouch passa de
longues années, 15 peut-être, en captivité.
Le
carcan qu'elle porta pendant ce temps lui laissa une cicatrice sur le
cou, et le souvenir de cette cicatrice donnera naissance plus tard à une
curieuse légende.
On
raconta que pour la consoler de n'avoir pas eu la grâce du martyre, un
ange lui avait coupé la tête et l'avait ensuite miraculeusement
recollée.
Les souffrances que Golindouch avait souffertes lui valurent dans les dernières années de sa vie le surnom de "martyre vivante".
Le
roi Hormizd périt au cours de l'été 590 dans une révolte. Deux
prétendants se disputaient le trône : son fils Khosrau et un général,
Bahram Cobine.
Golindouch profita des troubles pour fuir la Perse et se réfugier dans l'empire byzantin.
Le
roi Khosrau, effrayé par la supériorité de son adversaire, demanda
secours à l'empereur Maurice; il lui proposa une alliance et s'engagea à
devenir Chrétien.
Puis il entreprit un pèlerinage en Terre sainte. Golindouch eut alors
un très grand prestige et fut invitée à se joindre au cortège royal, qui
s'arrêta à Hiérapolis.
Celle qu'on n'appelait plus que la martyre vivante devint célèbre dans tout l'empire.
Il
semblait que cette convertie du mazdéisme était providentiellement
envoyée pour ouvrir la voie dans laquelle son pays semblait s'engager et
qu'elle assurait le triomphe de la religion pour laquelle elle avait
tant souffert.
De grands seigneurs s'étaient entretenus avec elle, l'empereur voulut la voir.
Elle
déclina cette offre, probablement à cause de sa mauvaise santé, car
elle mourut peu après, le 13 juillet 591, à Hiérapolis d'Euphratésie.
L' évêque Stéphane l'enterra solennellement et prononça son éloge funèbre qui est malheureusement perdu.
Considérée
comme une sainte avant sa mort, sainte Golindouch fut oubliée peu
après, à cause des graves événements qui survinrent : l'empereur
Maurice périt assassiné, les Perses loin de se convertir envahirent les
provinces byzantines qui, reconquises, furent bientôt recouvertes par
l'expansion musulmane.
Bien qu'elle ne soit pas morte dans les tourments, Golindouch est considérée comme une martyre dans les ménées grecques.
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