Saints Donatien et Rogatien († v. 304)
Martyrs à Nantes
Donatien de Nantes ou saint Donatien et son frère saint Rogatien sont deux jeunes martyrs.
Ils furent suppliciés sous l'empereur Maximien à Nantes, vers 288-290, pour n'avoir pas voulu renier leur foi, ils sont appelés les enfants nantais.
Ce sont des saints chrétiens fêtés le 24 mai.
Ils sont les fils, semble-t-il, du premier magistrat de la cité, qui réside à l'extérieur de la ville.
Donatien,
le cadet, est baptisé (probablement par saint Similien,
troisième évêque de Nantes, qui leur survécut), alors que son frère
ainé, Rogatien est catéchumène.
La propriété familiale, une villa gallo-romaine, abrite d'ailleurs le
premier sanctuaire chrétien édifié à Nantes, à l'endroit où s'élève
aujourd'hui la basilique Saint-Donatien et Saint-Rogatien, construite à
l'emplacement de leur tombeau.
Arrêtés
comme chrétiens, ils sont soumis aux tortures du chevalet, passent leur
dernière nuit à prier ensemble et sont décapités au matin (un 24 mai, selon les sources), en un endroit que la tradition situe au no 63
de la rue Dufour, dont le parcours correspond à l'ancien tracé de la
route venant de Paris, à proximité du lycée Eugène-Livet, non loin de la
basilique qui leur est dédiée (deux croix de pierre marquent d'ailleurs
le lieu de leur martyre).
Leur
culte se répand dans toute la vallée de la Loire, jusqu'à Orléans, où
leurs reliques sont déplacées au moment des invasions normandes.
Les
deux martyrs ont chacun leur statue de part et d'autre du portail
principal à l'intérieur de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de
Nantes, dont un des portails latéraux leur est également dédié.
Au
temps de la persécution de Dioclétien, il y avait à Nantes un jeune
homme nommé Donatien, d'une haute naissance, mais recommandable surtout
par ses vertus.
Plus
heureux que son frère Rogatien, il avait embrassé la foi chrétienne et
travaillait à faire connaître Jésus-Christ autour de lui.
Il
eut le bonheur d'éclairer son frère et de lui donner le courage de
professer une religion dont les disciples étaient voués à la souffrance
et à la mort.
Le zèle de Donatien l'avait mis en vue : il fut le premier de tous, conduit devant le gouverneur :
"J'apprends, Donatien, lui dit celui-ci, que non content de refuser à Jupiter et à Apollon les honneurs qui leur sont dûs, vous cherchez à répandre la religion d'un crucifié.
-- On ne vous a dit que la vérité, répond Donatien ; j'adore Celui qui seul doit être adoré.
-- Cessez de propager cette doctrine; sinon, la mort vous attend.
-- La mort, je ne la crains pas pour moi, mais pour vous."
"J'apprends, Donatien, lui dit celui-ci, que non content de refuser à Jupiter et à Apollon les honneurs qui leur sont dûs, vous cherchez à répandre la religion d'un crucifié.
-- On ne vous a dit que la vérité, répond Donatien ; j'adore Celui qui seul doit être adoré.
-- Cessez de propager cette doctrine; sinon, la mort vous attend.
-- La mort, je ne la crains pas pour moi, mais pour vous."
Pendant que Donatien était livré aux tortures et jeté dans un cachot, Rogatien parut à son tour :
"J'ai été informé, lui dit le gouverneur, de votre résolution de professer la religion des chrétiens. Prenez bien garde d'encourir la colère de l'empereur !"
La réponse du jeune homme ne fut pas moins ferme que celle de son
frère, et le juge décida que le lendemain les deux prisonniers auraient
la tête tranchée, pour avoir outragé les dieux et les empereurs.
Une
seule chose chagrinait Rogatien : il n'était encore que catéchumène et
n'avait pas reçu le baptême; mais Donatien et lui prièrent ensemble
toute la nuit, afin que Dieu voulût bien accepter que l'effusion du sang
produisît dans le martyr l'effet du saint Baptême.
Le
lendemain, le juge, assis à son tribunal, se fit amener les deux
confesseurs de la foi et chercha encore à les épouvanter par la menace
des supplices.
"Nous sommes prêts, répondirent-ils, à souffrir pour Jésus-Christ tout ce que pourra inventer la cruauté des bourreaux."
Les
généreux enfants, à la suite de cette belle réponse, sont placés sur le
chevalet et tourmentés cruellement ; mais leur courage surpasse la
fureur des bourreaux, et ils soutiennent sans faiblir ce douloureux
supplice.
On leur donne ensuite le coup de la mort en leur tranchant la tête.
La
ville et le diocèse de Nantes ont conservé une dévotion traditionnelle à
ces deux illustres martyrs, populaires en ce pays sous le nom immortel
des deux Enfants Nantais.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
En savoir plus :
http://www.infobretagne.com/donatien-rogatien.htm
Saint Donatien, statue du portail principal de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes
Donatien
de Nantes (ou saint Donatien) associé à son frère Rogatien (noms à
étymologie latine, donatio, don et rogatio, demande, mais cette
consonance ne permet pas d'établir s'il s'agit de « romains immigrés »
ou de « gaulois romanisés ») sont deux jeunes chrétiens martyrs.
Selon
la tradition chrétienne, ils sont suppliciés à Nantes, durant le règne
de l'empereur Maximien, sans doute en 304 (date du quatrième édit de
Dioclétien), pour n'avoir pas voulu renier leur foi. Ils sont couramment
appelés les enfants nantais.
Ce sont des saints chrétiens, fêtés le 24 mai.
Saints patrons de Nantes, ils sont vénérés également à Orléans,
Plougastel-Daoulas, Ambleville, Laval, Angers, Tours, Chartres, ainsi
qu'au Canada et en Océanie, grâce aux nombreux missionnaires nantais.
Présentation
Leur histoire est connue par un document composé, semble-t-il, au VIe siècle, la Passion des Enfants Nantais.
Ce
récit, du genre littéraire hagiographique et liturgique, doit être pris
avec précaution, d'autant plus que son ancienneté et son authenticité
ont été l'objet de débats, le moine bénédictin Dom Leclercq allant même
jusqu'à écrire que ce document fondateur a été forgé de toute pièce par
Albert de Morlaix, au XVIIe siècle.
Ce
texte est connu principalement à travers deux éditions concordantes,
les Acta Sanctorum des Bollandistes et les Acta martyrum sincera du
bénédictin Dom Thierry ; il sert de base à tous les ouvrages postérieurs
(à destination liturgique ou non) qui ont ajouté quelques suppléments
pour compléter la légende, par exemple la tradition qui rapporte qu'ils
sont issus d'une « illustre » famille armoricaine.
Ils
seraient les fils d'Aurélien, premier magistrat de la cité, qui réside à
l'extérieur de la ville. Donatien, le cadet, est baptisé (probablement
par saint Similien, troisième évêque de Nantes, qui leur survécut),
alors que son frère aîné, Rogatien, est catéchumène.
La
propriété familiale, une villa gallo-romaine, abrite d'ailleurs le
premier sanctuaire chrétien édifié à Nantes, à l'endroit où s'élève
aujourd'hui la basilique Saint-Donatien-et-Saint-Rogatien, construite,
selon la tradition, à l'emplacement du tombeau creusé, suivant la
coutume, au sein de leur demeure.
Les
minutes du procès et le récit du passionnaire racontent que, dénoncés
comme chrétiens, ils sont arrêtés et comparaissent devant le préfet
impérial, gouverneur de la province, qui leur demande de sacrifier aux
idoles.
Devant leur refus, ils sont soumis à la torture du chevalet et passent leur dernière nuit à prier ensemble.
Rogatien
regrette de mourir sans être baptisé mais son frère le rassure, lui
disant que le sang de son martyre tiendrait lieu de baptême.
Ils
sont fouettés, transpercés par la lance d'un licteur et décapités, au
matin de l'an 289 ou 304, selon les historiens (un 24 mai, selon la
tradition), en un endroit hors de l'enceinte de la ville.
Une tradition situe ce lieu au no 63
de la rue Dufour, dont le parcours correspond à l'ancien tracé de la
route venant de Paris, à proximité du lycée Eugène-Livet, non loin de la
basilique qui leur est dédiée.
Deux
croix à écots en granit, dans un enclos, remplacent, en 1896, les deux
croix de bois érigées en 1816 qui marquent le lieu traditionnel du
supplice des deux frères et qui remplacent elles-mêmes deux croix
(antérieures à 1325) détruites et brûlées en 1793.
Sur le mur, derrière les deux croix, un médaillon de bronze et une plaque en granit rappellent cette tradition.
Leur
culte se répand dans toute la vallée de la Loire, en Bretagne et
jusqu'à Orléans, où leurs reliques sont déplacées, au moment des
invasions normandes, puis déposées au IXe ou au Xe siècle dans la basilique Saint-Donatien, déplacées en 1092 dans la cathédrale de Nantes dans une châsse en or et argent.
Ces reliques sont dispersées au moment de la Révolution, une châsse en bois remplaçant, dès lors, le précédent reliquaire.
Iconographie
Donatien
(associé à la couleur blanche) et Rogatien (associé à la couleur
rouge), vitrail de l'église Saint-Guénolé de Batz-sur-Mer
Donatien et Rogatien sont souvent représentés ensemble.
Bien que Donatien soit l'aîné, les artistes en font des frères jumeaux
sur le plan symbolique, à l'instar des héritiers des Dioscures celtes,
les duos gémellaires d'évangélisateurs ou de martyrs celtes ou gaulois
(Lugle et Luglien, Gervais et Protais, Néventer et Derrien, Mauxe et
Vénérand, Médard et Godard) sanctifiés par l'Église ou par le suffrage
populaire.
Ils
sont traditionnellement représentés en jeunes adolescents,
éventuellement enlacés ou unis par le baiser fraternel que Donatien,
déjà baptisé, donne à son frère catéchumène, en prison, transmettant
ainsi symboliquement ce sacrement à Rogatien avant leur martyre.
Ils
ont traditionnellement comme attributs les robes (blanche pour Donatien
associé également au lys, rouge pour Rogatien, baptisé dans le sang du
martyr, associé à la rose) et les palmes du martyre, ainsi qu'une lance
qui leur transperce la tête ou la gorge, évoquant la cruauté du
bourreau.
Par la suite, les sculpteurs et peintres du XIXe siècle
ont souvent costumé les deux martyrs nantais qui vivaient à l'époque
gallo-romaine en tenues de soldat ou de patricien romain, ce costume se
prêtant mieux à la noblesse et au charme de la stature.
Les
deux martyrs ont chacun leur statue de part et d'autre du portail
principal, dans le narthex de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul
de Nantes, dont un des portails latéraux leur est dédié ; un tableau de
Théophile Vauchelet y évoque également leur martyre.
Galerie
Monument de la rue Dufour, Nantes
Médaillon en bronze (par Vallet, 1895), du monument de la rue Dufour
Plaque de granit du monument de la rue Dufour
Bas-relief, angle des rues de la Barillerie et de la Paix à Nantes
Saint Rogatien, cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes
Saints Donatien et Rogatien (P. Potet, 1850), crypte du Sacré-Cœur de Montmartre à Paris
Source :
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