Saints Ferréol et Ferjeux († 211)
Martyrs
Saint Ferréol Saint Ferjeux
Saint
Ferréol et saint Ferjeux de Besançon (Ferréol, ou Fargeau, ou
Ferreolus, homme de fer, en latin) (morts en martyrs chrétiens le 10
juin 212) sont les deux saints patrons de Besançon, fêtés le 16 juin.
Ils sont, selon l'Histoire des Francs de l’évêque historien Grégoire de Tours du VIe siècle,
deux frères prêtre et diacre, considérés comme les deux fondateurs de
la première Église de Besançon, et premiers évangélisateurs de la région
séquane (Franche-Comté) dans la gaule romaine du IIIe siècle.
La prédication de Saint Ferréol et Saint Ferjeux, par Charles-Joseph Natoire, Cathédrale Saint-Jean de Besançon
La Basilique Saint-Ferjeux de Besançon construite au XIXe siècle sur l'emplacement de leur grotte, en architecture éclectique romano-byzantin-franc-comtois, leur est dédiée.
Biographie
Autel de la Cathédrale Saint-Jean de Besançon
Vers la fin du IIIe siècle,
selon l'Histoire de l'Église catholique, l'évêque saint Irénée de Lyon,
disciple de saint Polycarpe de Smyrne, lui-même disciple de l'apôtre
Jean, envoie deux évangélisateurs, le prêtre Ferréol et son frère le
diacre Ferjeux (originaires d'Athènes en Grèce) fonder une communauté
chrétienne à Vesontio (Besançon en latin), et évangéliser la Séquanie
Gallo Romaine (Franche-Comté actuelle) (Christianisme dans le monde
romain, expansion du christianisme).
Ils
s'installent en 180 dans une grotte des alentours de Vesontio (baptisée
depuis quartier Saint-Ferjeux de Besançon) d'où ils commencent leur
prédication.
Ils
sont tous les deux martyrisés le 10 juin 2121, et décapités sur ordre
du gouverneur romain Claude, pour trouble de l'ordre public.
Culte dans le diocèse de Besançon
Saint Ferjeux et saint Ferréol sont les saints patrons de Besançon, fêtés liturgiquement le 16 juin.
Ils sont représentés dans de nombreuses églises de Besançon et de Franche-Comté.
Art chrétien / Iconographie
Les deux frères sont habituellement représentés ensemble, l'un faisant pendant à l'autre.
Ils sont le plus souvent céphalophores et tiennent à la main la palme des martyrs.
Ferjeux porte la dalmatique, vêtement propre des diacres, et Ferréol la chasuble, ce qui permet de les distinguer.
Avec le Christ, au Grand séminaire de Besançon
Enluminure du XVe siècle
Statues du jubé de la cathédrale Saint-Jean de Besançon par Claude Lullier (1560)
Église Saint-Sulpice de Laval-le-Prieuré
Église Sainte-Madeleine de Besançon
Grotte-chapelle de Remonot, Gorges de Remonot
Église de Saint-Remy de Saint-Remy, en Haute-Saône
Dans certaines représentations Ferréol porte des attributs épiscopaux, comme la dalmaticelle, voire la mitre.
Cela
tend à rapprocher l'histoire de Ferréol et Ferjeux des missions de
l'Église ancienne au cours desquelles on envoyait ensemble un évêque et
son diacre.
Basilique Saint-Ferjeux
La
Basilique Saint-Ferjeux de Besançon est construite entre 1884 et 18983
sur l'emplacement de la grotte des deux martyrs, de style éclectique
romano-byzantin-franc-comtois (Clocher comtois), rapport à leur origine
en Grèce de l'Empire romain byzantin.
Basilique Saint-Ferjeux (XIXe siècle)
Saint Ferjeux et Saint Ferréol
Vitrail
Reliquaire de Saint Ferjeux, de la crypte
La grotte est toujours visible dans la crypte de l'édifice actuel.
La basilique remplace une chapelle ancienne dont on trouve les traces au début du Moyen-Âge.
Étude de la véracité de leur existence
Histoire des Francs de Grégoire de Tours (VIe siècle)
Leur culte est avéré dès le IVe siècle
durant la période de l'effondrement de l'Empire romain d'Occident sous
les coups des invasions alamanes et vandales des Invasions "barbares".
Il
existe au moins avant l'an 500, un récit de la passion de Férréol et
Ferjeux (bien que les plus anciens écrits connus de Ferréol et Ferjeux
comportent une erreur historique de datation : leur martyre aurait eu
lieu en 212 sous le règne d'Aurélien, Empereur romain de 270 à 275...).
Il
existe très peu de traces écrites avérées connues de l'histoire des
premiers évangélistes de l'Histoire du christianisme, et évangélistes et
évêques de Besançon (liste des évêques et archevêques de Besançon).
Les
plus anciens reconnus seraient Pancharius en 346, Chélidonius en 444,
Amantius (487 à 515), Claudius vers 517, Urbicus en 549, et Tetradius
dans les années 550, Silvester dans les années 580 (dont l'épitaphe est
encore visible dans la crypte de la Basilique Saint-Ferjeux).
À
cette date, comme en témoigne Grégoire de Tours la tradition des
martyrs de Ferréol / Ferreolus, et Ferjeux / Ferrucius est bien vivante
et fixée, et leur tombeau est alors reconnu par la Mythologie chrétienne
comme source de miracles.
Le récit de la passion de Ferréol et de Ferjeux, de l'histoire des Francs de l’évêque historien Grégoire de Tours du VIe siècle,
similaire à celle de saint Bénigne de Dijon (mort en martyr chrétien à
Dijon vers 179, dont l'Abbaye Saint-Bénigne de Dijon est fondée sur son
tombeau présumé, tout comme la Basilique Saint-Pierre de Rome du Vatican
est bâtie sur le tombeau présumé de l'apôtre Pierre, mort en martyr
vers 70, reconnu comme premier évêque / pape de la chrétienté), et de
celle de très nombreux premiers chrétiens évangélistes martyrs de
l'histoire du christianisme (expansion du christianisme) date donc des
environs de l'an 500.
Elle
a été rédigée de façon similaire à la passion des martyrs de Valence,
Félix, Fortunat et Achillée qui passaient, comme Ferréol et Ferjeux,
pour être des disciples d'Irénée de Lyon.
La passion de Ferréol et Ferjeux contient toutefois des indications locales : la mention de clous — alênes — enfoncés dans les articulations du corps et de la décapitation.
Ces mentions qui apparaissent dans le récit de la passion et dans celui un peu plus tardif de l'invention des reliques.
Selon
ce dernier texte c'est vers 370 que l'évêque Anianus aurait retrouvé
les corps des deux saints martyrs et reconnu leur statut de martyrs en
raison des clous qui étaient enfoncés dans les crânes des deux corps.
Diverses
indications montrent que les individus inhumés appartenaient à un
cimetière public, la présence des clous renvoie à des pratiques
funéraires qui ne concernent pas la persécution chrétienne et sont
connues par ailleurs, notamment au cimetière de la Viotte à Besançon.
Yves
Jeannin critique l'historicité de ces récits de la passion des deux
martyrs (c'est à l’évêque Amans de Rodez et de son entourage vers 500
qu'il faudrait attribuer, vers 500, l'invention des reliques). Selon lui
« la Passion de Ferréol et Ferjeux serait purement imaginaire ».
Le récit de l'invention des reliques renvoie sans doute à des réalités du début du VIe siècle à un moment où les communautés chrétiennes s'affirmaient et se donnaient une identité locale.
Il
est donc possible et difficile de prouver historiquement concrètement,
que la christianisation de Besançon et de la Franche-Comté se soit faite
plus tardivement que ne le dit la mythologie chrétienne / histoire du christianisme / histoire de l'Église catholique.
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