Marie Henriette Dominici (Carmagnole, 10 octobre 1828 - Turin, 21 février 1894) est une religieuse italienne cofondatrice des sœurs de Sainte-Anne de Turin et reconnue bienheureuse par l'Église catholique.
Elle est commémorée le 21 février selon le Martyrologe romain.
Biographie
Née à Carmagnole dans une famille d'agriculteurs modestes, elle est âgée de quatre ans lorsque ses parents se séparent, elle n'entendra plus jamais parler de son père.
La famille part vivre chez un oncle, prêtre à Borgo San Bernardo (un hameau de Carmagnole) aux côtés de son grand-père et une tante.
Lorsqu'elle manifeste le désir d'embrasser la vie religieuse, son oncle s'y oppose fortement.
Elle doit attendre cinq ans pour voir son souhait se réaliser.
En 1848, la famille déménage avec son oncle Don Andrea, à Carmagnole.
Deux ans plus tard, en novembre 1850, il l'autorise à devenir religieuse, non pas cloîtrée comme elle le souhaite mais chez les sœurs de Sainte-Anne.
Elle est reçue au Palais Barolo (it) à Turin par la fondatrice, la marquise Juliette Colbert de Barolo, qui, sentant la grandeur de son âme lui suggère de prendre comme nom de religion celui de sa nièce préférée.
Elle revêt l'habit religieux le 27 juillet 1851 et prononce ses vœux le 26 juillet 1853 où elle prend le nom de sœur Marie Henriette.
En 1854, la jeune religieuse est envoyée à Castelfidardo où une maison avait été fondée quelques années plus tôt, non loin du sanctuaire de Lorette.
Un an après son arrivée éclate dans la ville une épidémie de choléra, les sœurs se portent rapidement volontaires pour traiter les malades.
Pendant trois mois, son dévouement est extraordinaire, son exemple fut vif dans la mémoire de la population.
Le 17 mai 1857, elle rencontre en audience le pape Pie IX en visite à Lorette ; ce jour sainte Madeleine Sophie Barat assiste à la même audience.
En 1858, elle retourne à Turin où elle est nommée maîtresse des novices puis en juillet 1861, à seulement trente-deux ans, elle est désignée comme supérieure de la congrégation qu'elle gouvernera pendant trente-trois ans jusqu'à sa mort.
En février 1871, la congrégation s'ouvrent à l'apostolat missionnaire aux côtés des pères de l'institut pour les missions étrangères de Milan où six religieuses partent pour l'Inde ; en octobre 1879, elle se rend en personne à Secunderabad (Inde) pour visiter la première maison missionnaire de l'institut.
Le 14 juillet 1884, elle est reçue en audience par le pape Léon XIII. Elle conseille Jean Bosco pour les constitutions des Filles de Marie-Auxiliatrice.
Elle souffre bientôt d'un cancer du sein qui est apparu après un fort coup à la poitrine lors d'une tempête sur un bateau entre Messine et Naples.
Fin novembre 1893, elle ne peut plus sortir du lit mais continue à diriger l'institut.
Elle meurt le 21 février 1894. En 1926, ses restes sont déplacés dans la chapelle de la maison-mère à Turin.
Le pape Paul VI la béatifie le 7 mai 1978.
Source :
Il iront vivre chez le frère de Mme Dominici qui était chanoine d'un bourg voisin.
La jeune fille gardera toujours cet oncle dans son cœur.
Elle s'enflamme à la lecture des livres religieux et fait le vœu secret un jour de devenir religieuse à tout prix.
Elle s'impose des pénitence et à quinze ans fait partie d'une confraternité chargée d'accompagner les enterrements.
Elle assiste bien sûr à la messe en semaine.
Son oncle s'inquiète de son austérité et de sa timidité.
Plus tard, lorsqu'elle lui fera part de son désir de devenir religieuse, il s'y opposera.
Il lui faudra attendre cinq ans pour convaincre sa mère, qui craignait de demeurer seule, et son oncle.
Elle entra donc dans une congrégation non cloîtrée, car telle était la volonté de siens contre son désir premier, la Congrégation de Sainte-Anne et de la Providence, fondée quelques années auparavant, en 1834, par le marquis et la marquise di Barolo.
Elle y fut donc reçue en 1850 et prit le nom de sœur Marie-Henriette au couvent de Turin, dans ce qui avait été le palais Barolo.
Elle deviendra professe en 1853.
Le couvent de Turin s'occupait en particulier des enfants de la rue que les sœurs soignaient, éduquaient et évangélisaient.
Marie-Henriette eut la joie de connaître alors Silvio Pellico qui était le secrétaire de la marquise et qui collabora donc à l'œuvre.
En 1854, elle fut nommée dans une nouvelle maison, près de Lorette à Castelfidardo.
Elle se fit particulièrement aimer de la population lors d'une grave épidémie de choléra, où elle se dépenda sans compter.
Elle était cependant atteinte de sécheresse spirituelle.
Elle en faisait part à son directeur spirituel, un Jésuite, qui lui conseillait de se priver de tout ce qui n'était pas nécessaire.
Elle avait la ferme volonté de se faire missionnaire et rêvait de partir pour les Indes.
Le 21 février 1857, le bienheureux Pie IX vint en visite à Lorette et la jeune religieuse eut la grâce de le voir lors d'une audience aux religieuses de la région, à laquelle assistait aussi sainte Madeleine-Sophie Barat.
Jusqu'à la fin de ses jours la bienheureuse restera à la tête de la congrégation, lui donnant un élan exceptionnel.
Elle fut atteinte d'un cancer du sein et elle souffrit d'atroces douleurs à la fin de sa vie, mais voulut toujours demeurer sereine.
Elle fut béatifiée par Paul VI, le 7 mai 1978.
La congrégation a plus de quatre vingt maisons en Inde aujourd'hui, plus qu'en Europe où elle est présente en Italie et en Suisse.
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