Madeleine-Sophie Barat
Sainte Madeleine-Sophie Barat
(12 décembre 1779, Joigny (Yonne) - 25 mai 1865, Paris) est une
religieuse française, fondatrice en 1800 de la Société du Sacré-Cœur de
Jésus (Congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur).
Elle fut béatifiée par Pie X, le 24 mai 1908, puis canonisée par Pie XI, le 24 mai 1925.
Portrait de Madeleine-Sophie Barat, par Savinien Petit (portrait posthume)
Issue
d'une famille modeste de vignerons, Madeleine-Sophie a reçu une solide
éducation chrétienne de la part de son frère Louis.
À
l'initiative du père Varin, jésuite, auprès de qui œuvrait son frère
Louis, elle fonda le 21 novembre 1800 la Société du Sacré-Cœur de Jésus
dont l'objet était de développer l'enseignement pour les jeunes filles.
Très
attirée à la fois par une vie de prière mais aussi par le désir d’aider
la société de son temps, elle fut une femme étonnamment ouverte aux
besoins de son époque, très attentive à y répondre de son mieux.
Elle a cherché à donner aux femmes un rôle de premier plan pour la reconstitution du tissu social.
Elle
a aussi révélé de remarquables qualités relationnelles, manifestant de
l'aisance aussi bien avec les grands de ce monde qu'avec les enfants et
leur familles.
L'ouverture
des lycées napoléoniens puis républicains aux filles, œuvre du ministre
de l'Instruction publique Victor Duruy est, en un certain sens, un
hommage rendu à l'intuition de Madeleine-Sophie.
Élue
supérieure de la congrégation dès le 18 janvier 1806 alors qu'elle
n'avait que 26 ans, elle le restera jusqu'à sa mort le 25 mai 1865.
Comptant
alors 3 539 religieuses réparties en 99 communautés, la congrégation
s'était déjà considérablement développée à travers le monde, notamment
en Amérique dès le 19 mars 1818, grâce à Philippine Duchesne, religieuse
de la congrégation qui sera béatifiée par le pape Pie XII le
12 mai 1940 et canonisée le 3 juillet 1988 par le pape Jean-Paul II.
SON ENFANCE
La maison natale de Madeleine-Sophie Barat à Joigny
Madeleine-Sophie Barat naît dans une famille modeste.
Son père Jacques Barat est un simple tonnelier, cultivateur et vigneron à Joigny dans l'Yonne.
Sa
mère Madeleine Fouffé, est d'une naissance un peu moins modeste.
Instruite pour son temps, elle donna à ses trois enfants une éducation
qui fera pour deux d'entre eux des personnalités marquantes dans le
monde catholique.
Acte de naissance de Madeleine-Sophie Barat : L'an
mil sept cent soixante et dix neuf le douze décembre est née et a été
baptisée par moi vicaire soussigné magdelaine sophie fille légitime de
jacques barat tonellier et de magdelaine foufé, le parrain louis barat
et la marraine louise sophie cédor
C'est le 12 décembre 1779 que Madeleine-Sophie vient au monde.
Une
circonstance tragique préside à sa naissance. Dans la nuit du 12 au 13,
un incendie éclate dans la maison voisine de celle de Jacques Barat.
Le
danger est si menaçant que sa femme qui attendait son troisième enfant,
donne le jour prématurément de deux mois, à la petite Madeleine-Sophie.
Elle
est si chétive qu'on la fait immédiatement baptiser, craignant qu'elle
ne vive pas, et l'on choisit son frère aîné, Louis Barat, comme parrain.
Il est âgé d'une quinzaine d'années et se destine à la prêtrise.
Grâce
à des soins assidus, Madeleine-Sophie se fortifie et montre très vite
une intelligence peu commune : « Je n'avais que dix-sept mois quand je
m'aperçus que j'existais, écrit-elle dans ses mémoires ».
Louis
lui fait suivre le soir à la maison, les cours qu'il donne aux jeunes
gens du collège de Joigny, tant dans le domaine des sciences exactes,
que dans les domaines de la littérature ou de la religion.
Montée à Paris, rencontre avec le père Varin
Broderie brodée par sainte Madeleine-Sophie à Paris et envoyée à sa mère à Joigny
Louis, diacre du diocèse de Sens, régent au collège de Joigny, prête le serment à la Constitution Civile du Clergé.
Il se rétracte en 1792. Il fait alors partie des prêtres réfractaires.
Emprisonné, puis libéré à la chute de Robespierre, il est ordonné prêtre en 1795 et décide d'aller exercer à Paris.
Il
demande à ses parents d'emmener sa sœur « pour tenir son petit ménage »
et lui donner une éducation supérieure et théologique sous sa conduite
rigoureuse.
La
Terreur a joué un rôle important dans la vie spirituelle de
Madeleine-Sophie. C'est pour en réparer les excès et les erreurs qu'elle
souhaite voir se créer une nouvelle forme de vie religieuse.
Elle
voie dans la Révolution française un régime qui a « atteint les droits
de Dieu et outragé le Cœur du Christ » dans la mesure où il a entravé
les modalités habituelles du culte, contrarié les formes traditionnelles
de la transmission de la foi, brisé les cadres ecclésiastiques anciens
et empêché le clergé de tenir son rôle.
Le
17 juillet 1794, les jeunes pères Charles de Broglie, Joseph Varin
(1769-1850), Charles Leblanc et les frères Léonor et Xavier de Tournély
s'étaient regroupés pour constituer la « Société du Sacré-Cœur », dans
le but de restaurer la Compagnie de Jésus en France. « Saint Ignace sera
glorifié de compter pour enfants les enfants du Sacré-Cœur » écrit le
père Tournély.
Celui-ci
a également en projet de créer une Société de femmes dévouées à assurer
par le Sacré-Cœur l'éducation des jeunes filles, et en rédige les
bases : « Se dévouer au Cœur de Jésus, ressusciter l'amour de Jésus dans
les âmes et la lumière de sa doctrine dans les esprits ; pour cela
prendre les sentiments et les dispositions intérieures de ce Cœur divin
et les répandre par le moyen de l'éducation de la jeunesse ».
Il meurt le 9 juillet 1797 avant d'avoir pu réaliser son projet.
L'idée
est alors reprise par le père Varin. Louis Barat, qui avait rallié ces
prêtres et qui était devenu l'auxiliaire du père Varin, lui présente sa
sœur Madeleine-Sophie. « J'allai voir Mademoiselle Sophie Barat,
racontait le père Varin, et je trouvai une personne très délicate de
tempérament, extrêmement modeste et d'une grande timidité. Quelle pierre
fondamentale ! me dis-je en moi-même. En effet, c'était sur elle que
Dieu voulait édifier la Société de son Cœur. »
Le noviciat commença presque aussitôt.
De
Paris, Madeleine-Sophie, envoie à sa mère une broderie du Sacré-Cœur,
qui s’appuie sur l’Écriture, la théologie, la tradition et tout son élan
mystique.
Fondation de la Société du Sacré-Cœur de Jésus
Le pape Grégoire XVI approuve les constitutions en 1843
Le
21 novembre 1800, Madeleine-Sophie et ses compagnes prononcèrent leurs
premiers vœux, c'était la fondation de la Société du Sacré-Cœur de Jésus
(Congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur).
La
Société prit corps avec l'ouverture de la maison d'Amiens en octobre
1801. Madeleine-Sophie fit profession religieuse le jour de la
Pentecôte, le 7 juin 1802.
Très
vite, de toute la France arrivèrent de nouvelles jeunes filles à
former. Successivement, de petites communautés assemblées dans le même
but que le Sacré-Cœur demandèrent à s'y rattacher.
À
ces maisons multipliées, il fallait une autorité centrale. La
nomination d'une Supérieure générale s'imposa en très peu de temps. Le
18 janvier 1806, la « mère Barat » fut élue, elle n'avait pas encore
vingt-sept ans.
Avant de s'appeler Société du Sacré-Cœur de Jésus, la congrégation s'est appelée Dilette di Gesù, puis en 1804 Dames de l'association de l'Instruction chrétienne.
Le 10 mars 1807, l'empereur Napoléon approuve par décret la fondation
de l' « Association de l'Instruction chrétienne » peu avant de disperser
le 1er novembre 1807
les Pères de la foi, suspects de royalisme. En 1814, après que Pie VII a
rétabli la Compagnie de Jésus, l'association prend son nom définitif.
Après
quelques difficultés dans la rédaction des Constitutions, certaines
mères ayant fait prendre une orientation différente des vues d'origine,
Madeleine-Sophie réussit à revenir aux intentions primitives avec
d'autant plus de vigueur que, parallèlement, la Compagnie de Jésus ayant
été rétablie, les Pères de la foi, dont le père Varin, y étaient
entrés. C'est avec son aide qu'elle établit les premières Constitutions
en novembre 1815.
À
partir de 1815, la Société du Sacré-Cœur entre dans une phase de
consolidation et d'affirmation qui apaise progressivement les conflits.
Le
passage à un nouveau régime politique, le rétablissement de la royauté
surtout, permettent d'user de l'appellation de « Sacré-Cœur » à laquelle
on ne faisait auparavant référence qu'entre soi.
La Société pouvait désormais porter un nom qui exprimait son charisme et sa raison d'être.
Les Constitutions sont approuvées en 1816 par Pie VII et la Société du Sacré-Cœur de Jésus est reconnue par un bref de Léon XII le 22 décembre 1826.
La révolution de 1830 amène le transfert du noviciat hors de France.
L'extension internationale crée de nouvelles exigences.
L'adaptation des Constitutions, trop alignées sur celles de la Compagnie de Jésus, suscite de nouveau une menace de crise.
L'obéissance
de Madeleine-Sophie, la dignité de son attitude, la qualité de ses
relations avec les papes successifs, notamment avec Grégoire XVI,
permettent de franchir une nouvelle fois les obstacles.
Le
pape Grégoire XVI approuve les nouvelles constitutions en 1843 et à
partir de cette date, les fondations se multiplient en France, en
Irlande, en Angleterre, en Belgique, en Autriche, en Suisse et en
Espagne.
En
1850, Madeleine-Sophie Barat rencontre Pie IX à Rome, qui approuve les
réformes qu'elle lui propose, concernant notamment la nomination de
supérieures provinciales.
Les constitutions de 1852
Développement de la congrégation à travers le monde
Ancien emblème des Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus
La
congrégation est dédiée à l'éducation des jeunes filles. Le premier
pensionnat dont Madeleine-Sophie Barat prend la direction est installé à
Amiens en octobre 1801 , puis vient Grenoble en 1805. Madeleine-Sophie
reçoit la bénédiction de Pie VII à Lyon.
L'extension
se poursuit à Poitiers et Niort en 1808, Beauvais, Chambéry, Lyon,
Bordeaux, Le Mans, Autun, Besançon, Turin, Metz, Lille, Perpignan,
Avignon, Rome, Bruxelles en 1836, Marseille, Nantes, Tours, Algérie en
1844, Laval, Montpellier, Nancy, Galicie. Madeleine-Sophie a une vie
très itinérante et mouvementée.
À
partir de 1806 et pendant tout le reste de sa vie, au moins jusqu'en
1852, elle va de maison en maison pour fonder, agréger des communautés
qui demandent la fusion, communiquer l'« esprit » de la congrégation,
dynamiser et renforcer l'unité.
Philippine Duchesne seconde Madeleine-Sophie.
Elle avait prononcé ses vœux dès 1805, peu après la création de la congrégation.
La rencontre avec Mgr
Guillaume-Valentin Dubourg, venu recevoir la consécration épiscopale en
1816 comme premier évêque de Louisiane va être déterminante.
Il demande des religieuses pour l’éducation féminine dans son diocèse d’Amérique nouvellement créé.
Le 19 mars 1818, pour Philippine, c'est le grand départ pour la Louisiane.
De
là, elle va développer considérablement la congrégation. Philippine
Duchesne sera béatifiée par Pie XII le 12 mai 1940 et canonisée le
3 juillet 1988 par le pape Jean-Paul II.
Mort
En mai 1865, la congrégation comprenait 3 539 religieuses réparties en 99 communautés à travers le monde.
Le
21 mai 1865, Madeleine-Sophie Barat annonce sa mort prochaine : « Je me
suis empressée de venir aujourd'hui car Jeudi nous allons au Ciel... »
Madeleine-Sophie Barat meurt à Paris, dans la maison mère du Boulevard
des Invalides (aujourd'hui musée Rodin), le jour de l'Ascension, le
25 mai 1865. Sa dernière pensée, consignée dans son testament, résume
bien toute sa vie « L'amour du Cœur de Jésus, pour le salut des âmes, selon le but de notre vocation ».
Béatification et canonisation
Statue de Madeleine-Sophie Barat dans la nef de Saint-Pierre de Rome
Madeleine
Sophie Barat a laissé une Correspondance qui témoigne de son inlassable
activité, plus de quatorze mille lettres ont ainsi été versées au
dossier du procès de béatification.
Elle fut béatifiée par Pie X, le 24 mai 1908, puis canonisée par Pie XI, le 24 mai 1925.
Comme
pour tous les fondateurs d'ordre religieux qui ont été canonisés, une
statue - réalisée en 1934 par le sculpteur Enrico Quattrini - lui est
dédiée dans la basilique Saint-Pierre de Rome.
Déplacements successifs de son corps
La châsse à Bruxelles, rue de l'Abondance, où elle se trouvait jusqu'en juin 2009
À
sa mort, Madeleine-Sophie Barat fut inhumée le 29 mai 1865 au cimetière
de Conflans, un quartier de la ville de Charenton-le-Pont aux portes de
Paris où elle avait l'habitude de se rendre à la fin de sa vie.
Durant
l'instruction du dossier permettant l'introduction de sa cause de
canonisation, une première exhumation de son corps pour permettre
l'examen de ses restes eut lieu le 2 octobre 1893.
Grande
fut la surprise quand on constata la conservation inexpliquée de son
corps. Après avoir été installé dans la Chapelle des sept douleurs de
Conflans, le corps est de nouveau inhumé à Conflans dans un nouveau
cercueil le 26 octobre 1893.
Le
30 avril 1904, les congrégations religieuses quittent la France à la
suite du vote de la loi du 5 juillet leur interdisant l'enseignement.
Le
cercueil de Madeleine-Sophie est transporté dans l'établissement de la
congrégation près de Bruxelles, à Jette en Belgique. Madeleine-Sophie
est alors inhumée dans la crypte de la grande chapelle de cette
localité.
Entre
le 27 juillet 1908 et le 13 août 1908, le cercueil est ouvert à
plusieurs reprises en vue de la béatification. Cette fois encore, son
corps est trouvé intact. Un masque du visage est alors réalisé. Le
30 avril 1909, le corps est déposé dans la châsse en bronze doré où elle repose depuis.
Début
1934, une chapelle consacrée à Sainte Madeleine-Sophie Barat est
construite près de la Chapelle de Jette. La châsse y est transférée le
11 septembre 1934.
Le
2 octobre 1982, la congrégation quitte Jette, seules quelques sœurs
restent au « Petit château », bâtiment qui avait été acheté par
Madeleine-Sophie, et assurent l'entretien de la châsse.
Fin
1993, la grande chapelle néogothique de Jette est démolie, la petite
chapelle consacrée à Madeleine-Sophie n'est plus accessible. Le
17 février 1994, la châsse est alors déménagée provisoirement dans un
salon du Petit château.
Le 24 mai 1998, la châsse est transportée à Bruxelles, rue de l'Abondance, dans la maison provinciale de Belgique-Nederland.
Retour de Madeleine-Sophie à Paris, juin 2009
La châsse, installée le 19 juin 2009, dans la chapelle du Sacré-Cœur de l'église Saint-François-Xavier à Paris
De
façon à éviter de nouveaux déplacements de la châsse, la direction de
la congrégation décide d'installer la chasse dans un lieu définitif.
En
septembre 2007, la décision est prise de l'installer dans la chapelle
du Sacré-Cœur de l'église Saint-François-Xavier à Paris.
Cette
église se trouve à côté des bâtiments où Madeleine-Sophie a vécu : le
siège de la congrégation (aujourd'hui musée Rodin) et l'établissement
d'enseignement pour les jeunes filles (aujourd'hui lycée Victor-Duruy).
La date est fixée au vendredi 19 juin 2009, fête du Sacré-Cœur.
C'est
donc ce jour-là qu'eut lieu une très importante cérémonie, présidée par
le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, entouré de Mgr Georges Gilson, archevêque émérite de Sens-Auxerre, Mgr Yves Patenôtre, archevêque titulaire de Sens-Auxerre, Mgr Antoine Hérouard, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, Mgr
Patrick Chauvet, curé de Saint-François-Xavier, d'une quarantaine de
prêtres, de quelques centaines de religieuses de la Société du
Sacré-Cœur de Jésus, et de plus de 1 000 fidèles.
La chapelle du Sacré-Cœur de l'église Saint-François-Xavier à Paris, où a été installée la châsse le 19 juin 2009
L'affaire du masque
En
1993, le masque mortuaire et le moulage en argent des mains de la
sainte sont dérobés au couvent de Jette à l'occasion de la démolition de
la chapelle.
Deux ans plus tard, début 1995, ces objets sont retrouvés chez le baron Benoît de Bonvoisin.
Inculpé
de recel, celui-ci est condamné en février 1996, par le tribunal
correctionnel de Bruxelles, à 6 mois de prison et 1 000 FB d'amende ; Alfred Collins est reconnu coupable du vol et condammné à 2 ans de prison et 1 000 FB d'amende.
Son œuvre
En
1806, Madeleine-Sophie Barat est élue supérieure parce que c'est elle
qui réunit les qualités pour cette place : son union intime avec Dieu,
sa douceur, sa prudence, son dévouement entier à la congrégation, la
sagesse de son gouvernement qu'on avait déjà éprouvée, tous les talents
réunis dans un âge où tant d'autres ne font que donner des promesses
font croire que Dieu l'avait suscitée dans son amour pour la fondation
de la congrégation.
Madeleine-Sophie
Barat a fait preuve ensuite d'une étonnante capacité d'adaptation face
aux difficultés des situations qu'elle a traversées.
Au
sein de sa congrégation, elle a été aux prises avec une contestation
qui s'est manifestée à deux reprises entre 1809 et 1815 et entre 1839 et
1843.
Dans
les deux cas, les dissensions portaient sur la spiritualité du
Sacré-Cœur et sur la forme de vie religieuse qu'elle avait voulu
instaurer.
Chaque
fois, Madeleine-Sophie a fait face, avec simplicité et humilité, tenant
dans les épreuves grâce à une prière profondément enracinée en
Jésus-Christ, sachant à la fois pardonner et maintenir son œuvre dans
l'esprit des origines.
Femme étonnamment ouverte aux besoins de son temps, elle fut attentive à y répondre de son mieux.
Elle a travaillé à donner aux femmes un rôle de premier plan pour la reconstitution du tissu social.
Elle
a aussi révélé de remarquables qualités relationnelles, manifestant de
l'aisance aussi bien avec les grands de ce monde qu'avec les enfants et
leur familles. Les plus pauvres savaient trouver auprès d'elle accueil
et soutien.
Elle,
qui dans son adolescence avait rêvé de la vie du Carmel, a su
concilier, au cours de sa longue vie, action et contemplation.
Elle a créé une vie apostolique nouvelle fondée sur l'intériorité et l'union au Cœur de Jésus.
Son
activité apostolique fut très intense : de très nombreux voyages à
travers l'Europe, tout en gouvernant au quotidien la congrégation, et
pas moins de 14 000 lettres autographes.
Ces lettres, réunies après sa mort, témoignent de son attention affectueuse à chacune, de sa prudence, de son zèle.
L'influence
de Madeleine-Sophie s'est exercée dans deux directions : elle-même et
sa société ont pris une part importante dans l'extension de la dévotion
au Sacré-Cœur qui devait prendre une place de choix à la fin du XIXe siècle.
L'importance
attachée à l'éducation solide des filles de la bourgeoisie s'est
révélée une intuition fructueuse puisqu'elle contribua à faire en grande
partie échapper les familles de ce milieu à la désagrégation religieuse
qui allait affecter les élites françaises gagnées par le positivisme et
l'anticléricalisme.
L'ouverture
des lycées napoléoniens puis républicains aux filles, œuvre du ministre
de l'Instruction publique Victor Duruy est, en un certain sens, un
hommage rendu à l'intuition de Madeleine-Sophie.
Maison natale, aujourd'hui centre spirituel
La
maison natale de Madeleine-Sophie Barat, à Joigny, a été réhabilitée
et, depuis 1998, transformée en centre spirituel ouvert aux pèlerins.
Citations
Église Saint-Thibault de Joigny : détail du vitrail de sainte Madeleine-Sophie Barat
Il faut que je ne sois rien et que Dieu soit tout.
Consacrer son cœur à Jésus, c'est le consacrer au bonheur.
Dieu est un bien qui aime à se répandre.
Tout vent conduit au port quand c'est Dieu qui le dirige.
Depuis si longtemps que Dieu frappe à la porte de notre cœur, ne Lui ouvrirons-nous pas ?
Les saints sont moins admirables par la sainteté de leur vie, que par leur fidélité à se relever après leurs fautes.
Quand on cherche Dieu, on a déjà ce que l'on cherche.
Vous êtes faibles, dites-vous ; mais avez-vous mesuré la force de Dieu ?
Les gouvernements s'effondrent, l'Église demeure.
Source
En savoir plus :
http://missel.free.fr/Sanctoral/05/24.php
http://www.rscj.com/CONNAITRE/Histoire/index.php
http://www.madeleinesophiebarat.com/french.htm
La vie de sainte Madeleine Sophie Barat (en... par ms_barat
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