Saint Knud ou Canut († 1086)
Roi du Danemark, martyr
Knut IV de Danemark le Saint, né vers 1040 et mort le 10 juillet 1086, fut roi de Danemark de 1080 à 1086.
Biographie
La mort de Saint Knut
par Christian Albrecht von Benzon (XIXe siècle)
Knut est le fils de Sven II.
Sous le règne de son frère Harald Hen, il envisage d'attaquer l'Angleterre et noue une alliance avec Robert le Frison comte de Flandre, lui aussi brouillé avec les rois anglais.
Il succède, en 1080, à son frère Harald III de Danemark, fait régner l'ordre dans ses États, repousse les Prussiens, extermine les pirates, pousse jusqu'en Courlande mais il favorise l'Église qu'il comble de dons, celle de Lund (Suède) en particulier et impose la dîme à ses sujets réticents.
En 1085, en accord avec le roi Olaf Kyrre de Norvège et son beau-père Robert le Frison, il prépare un débarquement sur les côtes d'Angleterre.
Pour ce faire il exige pour la flotte qu'il constitue dans le Limfjord le service armé du leding ce qui entraine une révolte en 1086, dans le nord du Jutland.
Knut est tué avec son frère Benedikt et dix-sept hommes de sa Hird le 10 juillet dans l'église Saint-Alban d'Odense (da), où il s'était réfugié.
Sa veuve retourne en Flandre avec son fils Charles auprès de son père qui libère le demi-frère ennemi de Knut, Olaf, qu'il retenait en prison.
Knut est inhumé à Odense et l'on parla bientôt de miracles.
Ses restes furent mis dans une châsse le Vendredi saint 1101 pour la vénération des fidèles.
Pour l'Église catholique romaine et selon le Martyrologe romain, il est fêté le 10 juillet, date anniversaire de sa mort.
Union et postérité
De son union en 1080 avec Adèle de Flandre, fille du comte Robert Ier de Flandre dit le Frison, il eut :
- Charles Ier de Flandre dit le Bon, né en 1084, assassiné en 1127 ;
- Cécilia, épouse d'Erik Jarl de Falster, grands-parents des princes Knud et Karl Karlsen ;
- Ingegerd, épouse du Suédois Folke le Gros, ancêtre de la lignée des Folkungar.
Saint Canut, roi de Danemark, alliait toutes les qualités de l'âme à celles du corps.
Élevé dans la religion chrétienne, encore peu répandue en ce pays, il l'embrassa de cœur et y conforma généreusement sa conduite, chose rare, parmi les jeunes seigneurs de son entourage.
Aux vertus du citoyen et du chrétien, il joignit les qualités qui font les grands rois.
Comprenant qu'il est du devoir d'un prince de défendre ses sujets, il aimait à s'exercer au métier des armes et devint bientôt maître dans l'art militaire.
A la bataille, il était le premier et ne reculait jamais ; placé, jeune encore, à la tête des armées danoises, chacun de ses combats fut une victoire.
Mais ce fut sur le trône qu'éclatèrent complètement ses qualités et ses vertus.
Canut comprenait que l'obéissance au Roi éternel est la seule et véritable grandeur ; il estimait peu sa couronne passagère, en comparaison de celle que la pratique de l'Évangile lui mériterait dans le Ciel.
La frugalité de sa table, la simplicité de ses vêtements, faisaient un contraste frappant avec le luxe de sa cour.
Cependant il savait, à l'occasion, faire respecter sa dignité et imposer à tous par sa majesté et par la crainte de sa juste autorité. En voici un exemple :
Un chef danois, pour faire face à ses folles dépenses, ne rougit pas d'exercer le criminel métier de pirate et de brigand ; un jour le roi de Danemark apprend que son vassal avait pillé un vaisseau norvégien et massacré l'équipage.
Il fait saisir le coupable, le convainc du crime par son propre aveu et le condamne à mort sans craindre la vengeance de sa puissante famille.
Ce roi juste était le plus loyal des hommes, et sa bonté d'âme égalait sa fermeté.
Austère et pieux, comme un moine, il jeûnait souvent, passait les nuits en oraison et n'avait qu'un soin, celui d'étendre la foi dans son royaume, comprenant bien qu'elle est la vraie source de tout progrès et de toute civilisation.
L'enfer suscitait dans l'ombre des ennemis à ce saint roi ; pendant qu'il priait dans une église, il fut entouré par des assassins, et, plutôt que de fuir, il continua sa prière et se laissa poignarder à genoux sur les marches de l'autel.
Dieu vengea sa mort en affligeant le Danemark de plusieurs calamités, et des guérisons miraculeuses s'opérèrent à son tombeau.
Abbé L. Jaud,
Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire