Saint Lucain (5ème s.)
Martyr
L'auteur des "Antiquités de Paris" dit que saint Lucain vint des parties de l'Orient, en Poitou, et qu'il fut baptisé par saint Hilaire, évêque de Poitiers; mais cela ne peut s'accorder avec le temps de ses martyre, que l'on met sous Antonin ; de plus, il paraît, par le Bréviaire de Paris imprimé en 1640 et que nous suivons ici, qu'il était originaire d'Aquitaine.
Son
zèle pour la gloire du Dieu lui fit quitter son pays afin de porter la
lumière de la Foi dans diverses provinces des Gaules.
Comme
il déclamait hautement contre le culte des faux dieux et qu'il excitait
partout les peuples à embrasser la Foi Chrétienne, il fut poursuivi à
Orléans et enfin arrêté à Paris, où il s'était rendu pour continuer le
ministère de la prédication de l'Évangile.
Le
juge le fit aussitôt amener devant son tribunal et lui commanda de
renoncer à la Foi et de sacrifier aux divinités du pays ; mais le
généreux missionnaire, bien loin de consentir à cette impiété, entra
dans un saint emportement contre la superstition païenne et exhorta le
tyran à y renoncer lui-même et à adorer Jésus-Christ, Sauveur du monde
entier, dont il lui annonçait le grand mystère.
Ces
paroles irritèrent tellement cet idolâtre que, pour récompense du Salut
éternel qu'il voulait lui procurer, il le fît tourmenter en sa présence
d'une horrible manière, n'y épargnant aucun instrument de supplice.
Lucain
endurait tous ces tourments avec une constance invincible et même avec
tant de tranquillité que, dans une de ses plus grandes douleurs, il
exhortait sans cesse les spectateurs de ses tortures à reconnaître la
vérité du Christ.
Enfin, le juge, voyant que plusieurs, touchés de son courage qui ne
pouvait venir que du Ciel, détestaient les idoles et protestaient qu'ils
voulaient être Chrétiens, donna contre lui une dernière sentence de
mort et le condamna à avoir la tête tranchée.
Elle
ne fut pas plus tôt abattue que Lucain se leva sur ses pieds, la reprit
entre ses mains et la porta comme en triomphe à une demi-lieue de
l'endroit où il avait été exécuté ; il la mit sur une pierre qui, en
mémoire d'un si grand prodige, a été depuis appelée la "Pierre de saint
Lucain".
Là, son corps cessa de donner des marques de vie et se reposa sur terre.
Ses précieuses dépouilles furent enlevée par les fidèles et enterrées avec grand soin, dans le temps de la persécution.
Depuis
(1666), elles furent mises avec beaucoup d'honneur dans une châsse
couverte de lames d'argent, et placées sur le maître-autel de la
cathédrale de Paris.
On
descendait cette châsse et on la portait en procession, dans les
nécessités publiques, avec celles de saint Marcel et de sainte
Geneviève.
Aujourd'hui, Notre-Dame de Paris ne possède plus ce trésor.
Nous avons conservé, en l'actualisant, le récit du père Giry.
Fête le 30 octobre.
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