Bienheureux Bernard de Sithiu († 1182)
pénitent
Bernard le Pénitent, dit aussi Bernard de Sithiu, est un moine bénédictin et grand voyageur du XIIe siècle, né dans le diocèse de Maguelone, mort le 19 avril 1182 à l'abbaye Saint-Bertin (Saint-Omer).
C'est un saint catholique, qui est célébré le 19 avril.
Biographie
Sa Vie a été écrite peu après sa mort, par un moine de l'abbaye Saint-Bertin nommé Jean, sur l'ordre de l'abbé Simon († 1186).
Ce Jean n'est sans doute autre que le successeur immédiat de Simon, l'abbé Jean d'Ypres († 1230).
L'ouvrage est en deux livres, dont le premier est la biographie
elle-même, et le second le récit de cent vingt-cinq miracles que la
sainteté du personnage occasionna.
Né dans le diocèse de Maguelone,
il commit des « crimes horribles » dont son biographe ignorait la
nature exacte, sinon qu'il aurait pris part à une révolte qui aboutit à
la mort d'un seigneur.
L'évêque lui imposa en 1170 une rude pénitence :
« Jean,
par la grâce de Dieu, évêque de Maguelone, à tous les pasteurs et
fidèles de l'Église catholique, salut éternel dans le Seigneur. Que vous
tous sachiez qu'en expiation des crimes horribles dont il s'est rendu
coupable, nous avons imposé à Bernard, le porteur de la présente lettre,
la pénitence suivante : qu'il voyage nu-pieds pendant sept ans ; qu'il
ne revête plus de chemise pour le reste de sa vie ; que les quarante
jours précédant la naissance du Sauveur soient pour lui comme le jeûne
du Carême ; qu'il s'abstienne de viande et de gras le mercredi, et de
tout aliment sauf de pain et d'un peu de vin le vendredi ; que les
vendredis du Carême et des Quatre-Temps il ne boive que de l'eau, et que
tous les samedis qui ne sont pas fériés il ne prenne ni viande ni gras,
sauf maladie. Nous vous demandons, au nom de la charité en
Jésus-Christ, pour la rédemption de vos âmes et dans un esprit de
compassion, de donner à ce pauvre pénitent la nourriture et le vêtement
nécessaires, et d'alléger sa pénitence autant que la raison le prescrit.
Donné à Maguelone l'an 1170 de l'Incarnation de Notre-Seigneur, au mois
d'octobre. Valide pour sept ans seulement. »
Ensuite, en habit de pénitent, nu-pieds, chargé de chaînes, Bernard parcourut plusieurs pèlerinages de la Chrétienté (Saint-Jacques-de-Compostelle, Rome, Jérusalem où il alla paraît-il trois fois).
Un point qui retient l'attention des historiens modernes est que son biographe prétend qu'il serait allé jusqu'en Inde sur le tombeau de saint Thomas (« Indiam quoque et quæ ibi sanctus Thomas apostolus fecit miracula vidit ») ; on ignore quel crédit il faut y apporter.
Un jour qu'il arrivait à Saint-Omer, il eut la révélation que son long pèlerinage devait prendre fin.
Un
pieux habitant de cette ville lui laissa la disposition d'une
maisonnette attenante à l'abbaye Saint-Bertin, et les moines lui
accordèrent un accès permanent à leur église.
Il était toujours le premier aux offices nocturnes, et restait debout,
les jambes et les pieds nus sur les dalles de pierre, quelle que fût la
saison.
Il aimait se rendre utile en s'occupant des pauvres et en faisant le ménage dans les églises.
Il
devint un personnage familier et populaire de Saint-Omer, et à toutes
les salutations répondait par la formule « Que Dieu nous accorde à tous
une bonne fin ».
Il
en vint finalement à demander à revêtir l'habit de bénédictin, et les
moines de Saint-Bertin l'accueillirent volontiers, le considérant comme
un saint homme.
À la fin de sa vie il reçut le don de prophétie, et des miracles
commencèrent à lui être attribués : entre autres, il aurait éteint un
incendie d'un signe de croix.
À
sa mort, il y eut une telle foule à ses funérailles que les moines
eurent le plus grand mal à procéder à la célébration : chacun voulait un
morceau de son vêtement ou un objet dont il s'était servi.
Le biographe affirme avoir assisté à des guérisons miraculeuses sur sa tombe, et ne pouvoir tout raconter tant il y en avait.
Sa mémoire est célébrée dans l'Église catholique le 19 avril.
Source :
Au monastère de Saint-Bertin à Thérouanne, l’an 1182, le trépas du bienheureux Bernard le Pénitent, qui, cherchant à expier par une pénitence très dure des péchés de jeunesse, choisit un exil volontaire : pieds nus, vêtu de tissus de laine, se contentant d’un peu de nourriture, il fit sans arrêt des pèlerinages aux lieux sacrés et finit ses jours sous l’habit monastique.
Bernard Maguellone suite à un assassinat aurait été condamné à faire un pèlerinage d'expiation.
Il finit par se fixer à côté de l'abbaye de Sithiu où il vécut dans la misère et le dénuement.
Quelques informations sur sa vie nous sont parvenues par les écrits de l'abbé de l'époque Jean de Sithiu.
Fête le 19 avril.
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