Saint Boris de Bulgarie († 907)
Khan des Bulgares
Boris Ier aussi appelé Boris-Mihail (Michel), en bulgare: Борис I (Михаил), ou Bogoris (mort le 2 mai, 907) fut le souverain de la Bulgarie de 852 à 889 et son premier monarque chrétien.
Lors de son baptême en 864, Boris fut baptisé Michel en l'honneur de son parrain, l'empereur byzantin Michel III.
Début de règne
Boris I était le fils et successeur de Pressian Ier de Bulgarie.
Au
moment de son accession au trône, Boris est en campagne en Macédoine, et
la Bulgarie fait l'objet d'une invasion par les Francs orientaux,
victorieux contre Boris et ses alliés Slaves en 853.
La paix avec les Francs est restaurée en 855, et Boris retourne son
attention vers les tensions sur la frontière Bulgaro-Byzantine, posant
un ultimatum au gouvernement impérial de Constantinople.
La
crise est évitée et Boris s'allie avec le roi Louis le Germanique des
Francs orientaux contre le Prince Rastislav du royaume slave de Grande
Moravie et le souverain de la Croatie.
Les
alliés obtiennent quelques succès en 863, mais Boris est battu lors de
son invasion de la Serbie de Mutimir, ce qui amène le monarque à signer
la paix à la fois avec la Croatie et la Serbie.
Malgré ces revers, Boris parvient à maintenir l'intégrité territoriale de son royaume.
Baptême
Désirant
pour des raisons diverses se convertir au Christianisme, Boris
s'enquiert dans ce but auprès de Louis le Germanique en 863.
Toutefois,
la Bulgarie est envahie la même année par l'Empire byzantin pendant une
période de famine et de catastrophes naturelles.
Pris
par surprise, Boris est forcé de parlementer et accepte de se convertir
au Christianisme selon le rite oriental, obtenant en contrepartie la
paix et des concessions territoriales en Thrace.
Au
début de l'année 864 Boris est baptisé en secret à Pliska par une
ambassade de prêtres byzantins, avec sa famille et certains membres de
la notabilité bulgare.
L'empereur Michel IIIétant son parrain, Boris prend Michel comme nom de baptême.
Sa conversion provoque un soulèvement de ses sujets, dont certains notables.
La révolte est réprimée dans le sang en 865, avec l'exécution de 52 boyards et leurs familles.
Conversion de la Bulgarie au christianisme
Boris s'enquiert également auprès du Patriarche Byzantin Photios Ier pour
des enseignements sur la manière de suivre une vie de chrétien, et
également la possibilité d'établir une église bulgare autocéphale.
Déçu par la réponse de Photios, il se tourne vers Rome et le pape Nicolas Ier, auquel il envoie des émissaires avec une longue liste de questions en août 866.
Le
pape lui fait parvenir 106 réponses detaillées concernant la religion,
les lois, la politique et la foi, mais évite le sujet du statut
autocéphale désiré par Boris.
Des missionnaires romains sont également envoyés pour poursuivre la conversion de la Bulgarie suivant le rite occidental.
Furieux
du rattachement de la Bulgarie à la papauté, le patriarche publie
en 867 une encyclique dénonçant les pratiques du rite occidental et
l'intervention ecclésiastique de Rome en Bulgarie.
Ceci provoque le Schisme de Photios qui constitue un pas majeur vers la séparation des églises d'orient et d'occident.
Toutefois
la nomination par Boris du légat du pape, l'évêque Formose (qui
deviendra le pape Formose en 891) au titre d'archevêque de Bulgarie est
rejetée par le pape.
Le pape Adrien IIqui succède à Nicolas Ier rejette également la nomination par Boris soit de Formose, soit du diacre Marin (qui deviendra le pape Marin Ier en 881) au même poste.
Suite à ces refus, la Bulgarie se retourne vers Contantinople.
Au quatrième
concile de Constantinople de 870, l'Église orthodoxe bulgare est
rattachée au patriarchat de Constantinople et obtient le titre d'église
autocéphale.
Au
cours des années 870 elle est rendue à la papauté, mais ce transfert
purement nominal n'affecte pas le statut de l'église bulgare
autocéphale.
En 886,
les disciples de Saint Cyrille et Saint Méthode sont accueillis par le
gouverneur de Boris à Belgrade après que ceux-ci eurent été exilés
de Grande-Moravie, et sont envoyés auprès de Boris à Pliska.
Deux
de ces disciples, Clément d'Okhrid et Naum de Preslav, fondent des
écoles à Pliska et Ohride destinées à développer la littérature et la
liturgie slavonique, utilisant l'alphabet glagolitique développé par
Cyrille et Méthode.
Parallèlement
à ce développement de la liturgie, Boris poursuit également à la
construction d'églises et de monastères dans son royaume.
Abdication et mort
En 889, Boris abdique et se fait moine.
Son fils et successeur, Vladimir, tente une restauration du culte païen, amenant Boris à revenir au pouvoir en 893.
Après avoir vaincu et fait aveugler Vladimir, Boris place son troisième fils, Siméon Ier sur le trône, le menaçant du même sort en cas d'apostasie.
Boris
retourne à son monastère, mais reprend les armes en 895pour aider
Siméon à vaincre les Magyars qui avaient envahi la Bulgarie alliés aux
Byzantins.
Il reprend ensuite sa vie monastique et meurt en 907.
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