Saint Cadwallader (7ème s.)

Saint Cadwallader (7ème s.)

Saint Cadwallader (7ème s.)


Saint Cadwallador, roi du Pays de Galles 

Ce saint roi succéda à son père, Cadwallon ab Cadvan, vers 634, et il fut le dernier roi Gallois à avoir souveraineté sur toute la Brittonie. Les "Chroniques Des Princes", chroniques médiévales Galloises, débutent avec la fin du règne de ce roi.

Dans les Triades Galloises, on dit qu'il était un des "3 ceints d'or de l'Ile de Brittanie", c'est-à-dire un des 3 rois qui portaient les bandes dorées qui étaient les insignes du pouvoir temporel suprême, et que l'on portait autour du cou, les bras et les jambes.
Dans une autre Triade, on l'appelle un des 3 "Bienheureux", ou rois canonisés de Brittonie, pour la protection qu'il offrait aux Chrétiens fugitifs dépossédés par les païens.
Au contraire de son guerrier de père, il était un homme de paix et de piété; tout empreimpt de l'idéal Biblique et Orthodoxe de la royauté, selon laquellle le roi est le serviteur de Dieu et du peuple de Dieu.
Ce fut en effet providentiel que ce saint règna en cette époque critique de l'Histoire.
En 664, une peste éclata et désola la Brittonie et l'Irlande, et le saint lui-même en mourrut probablement - mais pas avant d'avoir distribué tous ses biens aux victimes de cette peste et des incursions païennes.
Dans la poésie médiévale Galloise, on le considère comme l'incarnation du dédain des choses mondaines, empreint de compassion et d'humilité, toutes vertus si difficiles à atteindre quand on remplit une si haute charge que celle que saint Cadwaladr avait.
Partout où l'Evangile du Christ a été prêché et s'est enraciné, et partout où des gens y ont répondu en se vouant au Sauveur, certaines âmes ont atteint cette si grande proximité avec le Christ qu'on appelle la sainteté.
Une telle foi et obéissance, coopérant avec la grâce de Dieu, peut produire un saint même en des temps de paganisme et d'absence de Foi.
Dans les premiers temps du Christianisme, par exemple, quand la Foi était persécutée par les cruels tyrans, des milliers de Chrétiens allèrent à la mort plutôt que de compromettre leur Foi et d'adorer les empereurs Romains.
Bien entendu, il n'y a pas qu'en de telles époques que les saints ont fleurit; cependant c'est en une telle époque qu'ici au Pays de Galles, le saint roi Cadwaladr le Bienheureux vécut et brilla comme une balise de la vertu Chrétienne.
Nous n'avons plus beaucoup de détails sur sa vie, mais ce que nous en savons suffit pour montrer qu'il est une des personnes les plus remarquables de l'histoire Chrétienne. A un point tel que dans le document médiéval Gallois appelé "Triades", il est une des 3 seules personnes considérées comme dignes de porter le titre de "Bienheureux".
Saint Cadwaladr fut roi de Brittonie au 7ième siècle, à l'époque où les anciens Britons, les ancêtres de la nation galloise, étaient occupés à perdre leur suprématie sur la Brittonie.
En fait, l'histoire de la nation Galloise, comme rapportée par les médiévales "Chroniques des Princes", commence avec le décès de saint Cadwaladr.
"680 était l'année du Christ où il y eut une grande mortalité à travers toute l'île de Brittonie.. Et en cette année, Cadwaladr le Bienheureux, fils de Cadwallon ap Cadvan, roi des Britons, mourrut à Rome. (Ce détail est incertain et n'est pas confirmé par les autres sources historiques) le 12ième jour ("des Calendes de" - selon le manuscrit Peniarth) de Mai, comme Myrddin avait auparavant prophétisé à Gwrtheyrn Gwrthenau. Et dès ce moment, les Britons perdirent la couronne du royaume, et les Saxons la gagnèrent". 
Nous savons donc que saint Cadwaladr était de la lignée de l'antique et noble famille de Maelgwn Gwynedd, ancêtre de nombre de saints, et que ce fier guerrier, Cadwallon, était son père, et que son grand-père était le célèbre et sage Cadvan.
C'était une période d'instabilité et de confusion. Un homme appelé Edwin avait été élevé à la court de Cadvan comme frère adoptif pour Cadwallon.
Quand il devint plus âgé, Edwin tira avantage de la situation politique de la région de Deifr et Brynaich, où il y avait des divisions parmi les Saxons.
Edwin battit son ennemi, Ethelfrith, et devint roi de ces régions qui correspondent à la Northumbrie.
Mais Edwin avait d'autres ambitions, et méprisant l'affection qu'il avait reçue des parents de Cadwallon, il attaqua le Pays de Galles; il combattit furieusement contre Cadwallon et le battit.
Les "Triades" rapportent que la rivière Severn avait son eau teintée rouge de tout ce sang qui avait été répandu dans cette terrible bataille. Cadwallon et sa famille s'enfuirent en Irlande, pour échapper à la rage d'Edwin, et ils y demeurèrent 7 ans.
En 632, Cadwallon rentra ; il forma une alliance avec le roi Penda de Mercie, à l'ouest de l'Angleterre, et ils attaquèrent et battirent Edwin à la bataille d'Hatfield dans le Yorkshire.
Ils remportèrent nombre d'autres batailles dans la région durant cette année. Il semblait qu'il y avait à nouveau espoir pour les Brittons de recommencer à diriger la Brittonie.
Les mois qui suivirent furent critiques.
Mais les espoirs furent anéantis ; Cadwallon fut battu par son ennemi Oswald à la bataille près de Denisburn, près du Mur Romain, en Northumbrie, et un grand nombre de soldats Brittons tombèrent en 634.
Les bardes Gallois louent Cadwallon et sa bravoure de manière fort belle.
Le poète Llywarch Hen, dans son oeuvre sur Cadwallon, rapporte les 40 batailles dans lesquelles il fut victorieux.
Sa défaite fut fatidique. C'était la fin des espoirs Gallois : et telle était la situation politique et l'atmosphère nationale quand Saint Cadwaladr monta sur le trône. La Divine Providence avait arrangé que ce soit cet humble homme de Foi qui règne en des temps de désespoir.
Saint Cadwaladr avait hérité du trône en des temps sombres. L'ennemi était tout puissant; mais pire que ça, païens, et particulièrement prêts pour attaquer la Foi du peuple du roi Cadwaladr.
Le roi eut à faire face aux persécutions religieuses autant qu'aux attaques politiques.
L'espoir politique était mince, mais Saint Cadwaladr était un homme à la Foi forte et vibrante. L'instinct de la nature humaine aurait dicté de sauver sa propre peau, et de protéger ses biens, mais la grâce de Dieu était manifeste en ce Saint, et il fut un disciple obéissant du Christ.
Il donna ses biens et ses terres à son peuple, qui était dans un état lamentable - un peuple qui cherchait le refuge face aux violences et à la cruauté de l'ennemi".
"Celui qui cherche à garder sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie par amour pour Moi la trouvera" (Mat 16,25)
Rempli de joie spirituelle, saint Cadwaladr fit ce que le Christ avait recommandé au jeune homme riche qui Lui demandait ce qu'il fallait faire pour hériter de la vie éternelle. Il distribua ses biens en acte d'amour et de miséricorde Chrétiens, et c'est la prime raison pour laquelle il est appelé "Bienheureux" dans les Triades Galloises. L'historien Geoffrey de Monmouth ajoute que le saint tomba alors malade. Les divisions se faisaient jour entre les Gallois. La peste et la famine s'ensuivirent, et il ne semblait pas qu'une autre calamité puisse encore frapper, et en 664, d'après l'historien Nennius, Cadwaladr mourrut de la peste.
Sur le plan humain, il n'y a rien de particulier dans la vie et la mort de ce saint. Mais tel n'est pas le verdict de l'Eglise. (De tels saints sont loin d'être rares dans l'histoire de l'Eglise Orthodoxe. Qu'on se souvienne de saint Lazare de Serbie qui mourrut à la bataille et des nombreux "Fols-en-Christ" dont la vie avait peu de sens aux regards de la sagesse du monde).
Saint Cadwaladr est considéré comme un des saints les plus remarquables.
Sa vie est un remarquable exemple de foi, d'espoir et d'amour.
Il aurait put se permettre d'être égoïste, de ne se soucier que de ses intérêts et d'en tirer le maximum, et laisser sa vie devenir amère, mais la joie qui rejaillit de la foi lui fit partir de cette vie en méprisant les honneurs terrestres et la puissance, et il hérita d'un Royaume où "il n'y a plus jamais de maladie ni de douleurs ni de larmes, mais la vie à jamais".
Saint Cadwaladr est un signe pour nos temps. Il est facile de devenir un sans-cœur quand on voit les puissances du mal fleurir, la vertu et la Foi s'estomper.
Mais les temps de saint Cadwaladr étaient bien pires qu'à présent, et il demeura fidèle à sa vision et à sa conviction que le Christ est le Chemin quelques soient les difficultés, les épreuves et les dangers que les Chrétiens ont à affronter. Sa voix résonne à travers les siècles pour nous inciter, dans l'urgence, à être obéissants aux Commandements du Christ, pour le Salut de nos âmes et la gloire du Dieu Un et Trine, Père, Fils et Saint-Esprit. Amen.

Voir aussi:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cadwaladr
http://web.archive.org/web/20040310024319/http://orthodox.co.uk/cadwalad.htm








 

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