Saint Christophe d'Antioche (3ème s.)
La
quatrième année du règne de Dèce (vers 25 1), des soldats arrivèrent
dans une ville d'Orient et soumirent à la torture tous les Chrétiens
qu'ils y trouvèrent.
Un
jeune mercenaire, issu d'une tribu barbare, nommé Réprobe, qui avait la
stature d'un géant mais était fort laid de visage (1), fut pris de
compassion devant ce spectacle. Incapable cependant de communiquer avec
les Chrétiens dans leur langue, il tomba à genoux et, mû par l'élan inné
de la nature, il adressa une prière à Dieu.
Un Ange lui apparut alors et, lui touchant les lèvres, il lui procura la connaissance de la langue des Romains.
Rempli
d'audace par cette apparition céleste, Réprobe rentra en ville et
couvrit les persécuteurs de reproches, en confessant sa foi au Christ.
Un
certain Bacchus se précipita sur lui pour le frapper au visage. Le
géant se laissa faire et lui dit avec douceur : « C'est par obéissance
au commandement du Christ que je supporte tes coups, car si je laissais
libre cours à ma colère, tout votre empire corrompu ne pourrait me
résister. »
L'empereur, ayant été averti, envoya une escouade de deux cents soldats pour arrêter le séditieux.
Après
bien des recherches, ils le trouvèrent au moment où, priant devant une
église et ayant planté son bâton en terre, celui-ci avait aussitôt
germé.
Le
Saint leur demanda de lui accorder encore un peu de temps, pour
recevoir le Saint Baptême ; et, afin de leur prouver la faveur qu'il
avait acquise auprès de Dieu, il multiplia les provisions des soldats,
qui aussitôt crurent tous au Christ.
Ils se rendirent alors ensemble à Antioche, où ils furent baptisés par
Saint Babylas (cf. 4 sept.), Réprobe recevant le nom de Christophe
(c'est-à-dire "Porteur du Christ") (2).
Lorsque le Saint comparut devant l'empereur, celui-ci, effrayé par son aspect terrible et repoussant, tomba à la renverse.
Puis, ayant retrouvé la maîtrise de lui-même, il tenta de le faire renoncer à sa foi.
Comme
il n'osait provoquer ce géant par des menaces, il fit envoyer auprès de
lui deux prostituées, Callinique et Aquiline, avec ordre d'user de tous
leurs charmes pour entraîner Christophe à la fornication et, de là, au
culte des idoles.
Mais
il advint juste le contraire. Christophe convertit les deux femmes, en
leur montrant que rien de terrestre ne peut être comparé à la vie
étemelle.
Elles confessèrent leurs péchés, et le Saint intercéda pour elles auprès de Dieu.
Le lendemain, elles se présentèrent devant l'empereur en confessant leur foi.
Furieux, Dèce les fit suspendre par les cheveux, avec une lourde pierre attachée aux pieds.
Aquiline
succomba sous la souffrance, le 1er avril. Le lendemain, Callinique fit
mine de se soumettre et demanda à être conduite au temple des idoles.
Après
s'être fait montrer la statue de Zeus, elle y attacha sa ceinture et,
usant de toute sa force, elle la renversa, puis elle fit de même pour
les statues d'Hercule et d'Apollon.
Saisie
aussitôt par les païens, elle fut embrochée, des pieds aux épaules, et
rendit l'âme en se confiant aux prières de Saint Christophe.
Cinq
jours plus tard, retournant sa colère contre les soldats convertis par
Christophe, le tyran les fit décapiter et ordonna de brûler leurs corps
en dehors de la ville.
Ils restèrent cependant intacts et les Chrétiens vinrent les ensevelir dignement.
Dèce fit ensuite enfermer le Saint dans un récipient d'airain percé de quatre trous et le déposa sur un brasier.
Mais
Christophe n'en ressentit aucune brûlure et, à ce spectacle, plus de
mille païens présents s'écrièrent : « Grand est le Dieu des Chrétiens! »
Puis
ils tombèrent aux pieds du Martyr, en disant : « C'est à juste titre
qu'on t'appelle "Christophe", car en vérité tu portes le Christ en ton
cœur, et tu comptes ainsi pour rien les tourments des tyrans. »
De
la fournaise, le Saint leur enseigna les principes de la foi chrétienne
et leur révéla qu'il contemplait en vision un personnage grand et
majestueux, resplendissant plus que le soleil, portant une couronne sur
la tête et entouré de myriades de soldats à l'aspect igné, qui
écrasaient les cohortes des noirs démons lancés contre eux.
Apprenant
ainsi la victoire du Christ et de ses disciples sur toutes les
entreprises du Malin, les nouveaux convertis délivrèrent le Saint.
Mais,
dès le lendemain, craignant une émeute, l'empereur profita d'une fête
païenne pour faire exécuter tous ceux qui s'étaient déclarés Chrétiens
et disciples de Christophe.
Il
ordonna ensuite d'attacher Saint Christophe par une chaîne à une lourde
pierre à moulin et il le fit jeter dans un puits, d'où il fut délivré
par un Ange.
On le revêtit ensuite d'une cuirasse de bronze rougie au feu, mais le valeureux Martyr resta impassible sous la douleur.
Finalement, ayant épuisé les ressources de son imagination perverse, le tyran le fit décapiter, le 9 mai.
Peu
après, l'Évêque d'Attalia acheta le corps du Saint Martyr et le
transporta avec solennité dans sa cité, dont Saint Christophe devint le
protecteur contre les intempéries et les calamités.
Son culte s'est très largement répandu au cours du Moyen Age, tant en Orient qu'en Occident.
1).
C'est par une interprétation trop littérale du nom donné à cette tribu :
Kynoprosopoi ("têtes de chien"), que certains iconographes tardifs ont
représenté, à tort, le Saint avec une tête de chien.
2). Développant cette étymologie, la Légende dorée (XIII s.) rapporte que le géant Christophe, au moment de passer un fleuve, rencontra un enfant qui lui demanda de le porter jusqu'à l'autre rive. Plus il avançait dans les flots plus l'enfant devenait lourd, jusqu'à sembler peser plus lourd que l'univers entier. Il eut alors la révélation que cet enfant était le Christ, le Créateur du monde. C'est cette version qui a été largement répandue en Occident et a fait de St. Christophe le protecteur des voyageurs et des pèlerins.
2). Développant cette étymologie, la Légende dorée (XIII s.) rapporte que le géant Christophe, au moment de passer un fleuve, rencontra un enfant qui lui demanda de le porter jusqu'à l'autre rive. Plus il avançait dans les flots plus l'enfant devenait lourd, jusqu'à sembler peser plus lourd que l'univers entier. Il eut alors la révélation que cet enfant était le Christ, le Créateur du monde. C'est cette version qui a été largement répandue en Occident et a fait de St. Christophe le protecteur des voyageurs et des pèlerins.
Christophe d'Antioche est un Saint de l'Église catholique.
Il est martyrisé à Antioche avec d'autres personnes en témoignant de leur foi en Jésus-Christ (IIIe siècle).
Sa fête est célébré le 9 mai.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_d%27Antioche
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