Saint Euphrosynos le cuisinier (9ème s.)
ermite orthodoxe
Saint Euphrosynos était d'origine paysanne et simple d'esprit.
Il se retira dans un monastère, où il devint serviteur et aide à la cuisine dans les tâches les plus ingrates.
Il était la risée de tous, mais supportait les moqueries avec une constance et une douceur inébranlables.
Il y avait dans ce monastère un Prêtre, ami de Dieu, qui désirait ardemment que le Seigneur lui révélât quels biens Il réserve à ceux qui l'aiment.
Un nuit, alors qu'il dormait, il lui sembla qu'il était transporté en songe au Paradis, dans un jardin plein d'ineffables délices.
Au centre de ce jardin, se trouvait Euphrosynos, qui goûtait à ces biens et se réjouissait avec les Anges.
Le Prêtre s'approcha de lui, et lui demanda où ils se trouvaient.
Euphrosynos
répondit : «C'est ici la demeure des élus de Dieu que tu désires voir
depuis tant d'années. Moi je suis ici par la bonté de Dieu, qui a bien
voulu me pardonner mes péchés».
Voyant
que ces biens ineffables que «l'oeil n'a point vu, que l'oreille n'a
point entendu et qui ne sont pas montés au coeur de l'homme» (1 Cor.
2:9) pouvaient aussi être, dans une certaine mesure, accessibles aux
sens des habitants de cette demeure, le Prêtre demanda à Euphrosynos
s'il pouvait prendre avec lui quelques uns des fruits de ce jardin.
Euphrosynos prit alors trois pommes, et les plaça dans le manteau du Prêtre.
A ce moment, celui-ci fut réveillé par la sonnerie qui appelait à l'Office du matin.
Comme
il se secouait, pensant sortir d'un rêve, il fut stupéfait de découvrir
dans son manteau les trois pommes qui dégageaient une suave odeur,
inconnue ici-bas.
A
l'église, il vit Euphrosynos à sa place habituelle et se dirigea vers
lui, le suppliant de lui dire où il était la nuit précédente.
Celui-ci répondit : «Pardonne-moi, Père, mais j'étais là où tu me trouves maintenant».
Mais sur les instances du pieux Prêtre, qui le pressait de ne pas
laisser cacher les bienfaits de Dieu, l'humble Euphrosynos finit par
dire : «Oui, Père, j'étais dans ce jardin, où tu as vu les biens que
Dieu réserve à ses élus. C'est ainsi que le Seigneur a voulu te révéler
ce mystère par l'entremise de moi, l'indigne».
Le Prêtre s'empressa de révéler à tous ce dont il avait été témoin et de leur montrer les pommes en guise de preuve.
Grâce à ce signe, les moines furent encouragés à courir avec plus de
zèle sur la voie de la vertu, et ceux qui goûtèrent aux pommes furent
guéris de toutes sortes de maladies.
Quant au bienheureux Euphrosynos, craignant plus que tout la louange des hommes, il s'enfuit secrètement du monastère.
Fête le 11 septembre.
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