Saint Jean-Paul II
Karol Józef Wojtyła [ˈkaɾɔl ˈjuzεf vɔi̯ˈtɨwa] (Wadowice, près de Cracovie, en Pologne, 18 mai 1920 - Vatican, 2 avril 2005) est un prêtre polonais, évêque puis archevêque de Cracovie, cardinal, élu pape de l’Église catholique romaine le 16 octobre 1978 sous le nom de Jean-Paul II (en latin Ioannes Paulus II, en italien Giovanni Paolo II).
Son pontificat de 26 ans en fait le troisième plus long de l’histoire de l’Église après celui de saint Pierre, et celui de Pie IX (31 ans).
C’est le premier pape non italien depuis le pape hollandais Adrien VI en 1520, et le premier pape polonais de l’histoire de l’Église.
Sa volonté de rapprocher les religions a conduit à sensiblement améliorer les relations de l'Église catholique avec les Juifs, les Églises orthodoxes, et les Anglicans. Il est à l’origine de la première réunion internationale inter-religieuse d’Assise en 1984, réunissant plus de 194 chefs de religions.
Il parcourut plus de 129 pays pendant son pontificat, plus de cinq cents millions de personnes ayant pu le voir durant cette période, et institua de grands rassemblements comme les Journées mondiales de la jeunesse.
Il béatifia 1 340 personnes et canonisa 483 saints, soit plus que pendant les cinq siècles précédents.
Il a défendu les réformes du Concile Vatican II, auquel il participa en tant qu’évêque.
Sa volonté de défense de la dignité humaine l’a conduit à promouvoir les Droits de l’homme.
Il s'est opposé à l'idéologie communiste et par son action, notamment en Pologne, a favorisé la chute du bloc de l'Est. Il a également dénoncé les excès du capitalisme.
Il a été critiqué pour s'être opposé pour des raisons morales et religieuses à l’avortement et à la contraception et pour certaines de ses prises de position en matière de bioéthique.
Jean-Paul II est considéré comme l’un des leaders politiques les plus influents du XXe siècle. Plus encore, il est présenté de plus en plus comme le modèle de la nouvelle évangélisation, portée par l'ensemble de sa vision pastorale et incarnée jusque dans sa sainteté de vie.
Béatifié le 1er mai 2011 par son successeur le pape Benoît XVI, puis canonisé par le pape François le 27 avril 2014, il est considéré comme saint par l'Église catholique et fêté le 22 octobre, date de son intronisation pontificale.
ENFANCE
Karol
Józef Wojtyła naît à Wadowice, petite ville de Galicie, deuxième fils
d’Emilia, née Kaczorowska (1884 - 1929), et de Karol Wojtyła (1879 -
1941), officier en retraite. Le couple a eu également un autre garçon,
Edmund en 1906 et une fille, Olga, morte en 1914 dès la naissance.
Très tôt, le petit Karol perd sa mère (1929) puis son frère aîné, Edmund (1906-1932), qui était médecin.
Adolescent,
Karol Wojtyła est passionné de littérature et de théâtre. Il participe à
des représentations théâtrales données par son lycée.
Il se lie d'amitié avec deux actrices de sa troupe, Halina Krolikiewicz et Guika Beer.
Une communauté juive importante réside à Wadowice, que Karol Wojtyla côtoie quotidiennement.
Il
joue dans de nombreuses pièces et obtient souvent les rôles principaux,
remplaçant même au pied levé un acteur qui ne pouvait être présent.
Il rencontre Mieczysław Kotlarczyk, professeur d'histoire au lycée des filles de Wadowice et passionné de théâtre.
À
partir de 1936, Kotlarczyk forme Karol Wojtyla à sa propre technique
théâtrale, essentiellement fondée sur la force de la parole et du texte.
Il discute aussi avec lui de la place de la langue dans la culture et
l'identité polonaise.
Karol
Wojtyla a alors la volonté de devenir acteur, et souhaite se consacrer
au théâtre. Il continuera à écrire à Mieczysław Kotlarczyk quand il
quittera Wadowice.
À quinze ans, il devient président d'une association de jeunes qui se consacre à la Vierge Marie.
Le 6 mai 1938, Karol Wojtyla reçoit le sacrement de confirmation.
En août 1938, il quitte Wadowice, accompagné par son père, pour Cracovie où il suit des études de lettres à l’université Jagellonne
de Cracovie. Il approfondit sa connaissance de l'étymologie, de la
phonétique polonaise, du théâtre et de la poésie lyrique. Il se
spécialise en philologie polonaise.
La défaite polonaise de 1939 entraîne le démembrement et l'occupation du pays par l'Allemagne nazie et l'URSS.
Parmi
d'autres mesures, l'occupant allemand impose la fermeture de
l'université, et l'interdiction de fêter les saints polonais.
Karol Wojtyla rencontre alors celui qui deviendra un proche, Jan Tyranowski, tailleur féru de spiritualité, homme de prière engagé dans sa paroisse.
Une fois pape, Jean Paul II dira de lui qu'il était « l'un
de ces saints inconnus, cachés comme une lumière merveilleuse au bas de
la vie, à une profondeur où règne habituellement les ténèbres »
Celui-ci
lui propose de participer au Rosaire vivant, organisation catholique
clandestine. Jan Tyranowski pousse les membres du Rosaire vivants à
prier, à se former, à vivre en présence de Dieu et à faire que « chaque instant serve à quelque chose ». Tyranoswski conseille à Karol Wojtyla la lecture des écrits de saints de l'Ordre du Carmel, comme Jean de La Croix, Thérèse d'Avila et Thérèse de Lisieux.
Karol Wojtyla continue à être acteur dans des pièces de théâtre.
Il
écrit aussi trois pièces, David, Job et Jérémie. Dans ces pièces on
peut voir des parallèles entre le destin de la Pologne et d'Israël. Le
théâtre est conçu par Karol Wojtyla comme un moyen de résistance et de
défense de la patrie polonaise contre l'occupant nazi. Karol Wojtyla
donne des représentations clandestines avec des amis, surnommé Studio
39.
Karol Wojtyla travaille pendant l'automne 1940 dans la carrière de Zabrziwek, où il découvre la réalité du travail manuel.
En
octobre 1940, Karol Wojtyla se fait embaucher en tant qu'ouvrier dans
l'usine chimique Solvay, ce qui lui permet d'échapper au service
obligatoire allemand.
Cette expérience marquera durablement sa vie : « Cette
expérience de la vie ouvrière avec tous ses aspects positifs et ses
misères, aussi bien qu'à un autre niveau, les horreurs de la déportation
de mes compatriotes polonais dans les camps de la mort, ont
profondément marqué mon existence. ».
Le 16 février 1941 survient le décès de son père, dernier membre vivant de sa famille.
En juin 1941, l'Allemagne nazie déclare la guerre à son alliée l'URSS et toute la Pologne passe sous le joug nazi.
En
juillet 1941, Mieczysław Kotlarczyk rejoint Cracovie avec son épouse.
Ils sont hébergés dans l'appartement de Karol Wojtyla. Un mois plus
tard, avec un groupe d'acteurs incluant Karol Wojtyla, Kotlarczyk fonde
le « théâtre rhapsodique ».
Ce style théâtral, d'une grande sobriété de moyen, met en exergue le texte à travers un art déclamatoire très travaillé.
Pour
Kotlarczyk, la tension dramaturgique provient de la « parole » exprimée
et reçue, plus que d'une mise en scène spectaculaire.
Ce
travail sur la puissance, en soi, de la parole, influencera
profondément Karol Wojtyla dans son apostolat de prêtre, puis d'évêque
et de pape.
L'éradication
de la culture polonaise est un des moyens utilisés par les nazis pour
supprimer toute résistance à long terme dans le pays.
Le théâtre rhapsodique fait dès lors partie d'un vaste mouvement de résistance culturelle clandestine, baptisé Unia.
L'Unia
a aussi une branche militaire. Mais Karol Wojtyla refuse d'entrer dans
la résistance armée, préférant des moyens plus pacifiques, comme le
combat culturel et la prière.
La
troupe du « Théâtre rhapsodique » se produit dans la clandestinité, les
acteurs risquant le peloton d'exécution s'ils se font prendre.
Au
cours de l'automne 1942, après un long temps de réflexion, il décide de
devenir prêtre, et entre au séminaire clandestin de Cracovie.
Séminariste sous l'occupation
Karol
Wojtyła est accepté au séminaire clandestin qu'Adam Stefan Sapieha,
archevêque de Cracovie, a organisé malgré l’interdiction allemande de
former de nouveaux prêtres, en octobre 1942.
Chaque étudiant est suivi par un professeur ; les cours ont lieu dans des églises ou chez des particuliers.
Karol travaille comme ouvrier la journée et étudie le soir.
Il lit alors le Traité de la dévotion à la Très Sainte Vierge Marie, de saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
La
lecture de Louis Marie Grignon de Montfort aura un grand impact dans sa
vie, et il prendra en tant qu'évêque puis pape sa devise « Totus Tuus »,
issue de la lecture du Traité de la dévotion à la très Sainte Vierge
Marie. Il s'initie aussi à la philosophie, et notamment à la
métaphysique. Celle-ci, dans un premier temps, le déroute. Mais au bout
de deux mois de travail intensif, il y trouve les raisons profondes de
son existence et la confirmation de ses intuitions sensibles. Il restera
toute sa vie passionné de philosophie.
Le
29 février 1944 il frôle la mort. Il est renversé par une voiture et se
retrouve pendant quinze jours à l'hôpital, victime d'un traumatisme
crânien.
Le
6 août 1944, Hitler décide de réprimer l'Insurrection de Varsovie.
Karol Wojtyla échappe à une rafle qui a lieu dans son immeuble, restant
silencieusement en prière dans son appartement situé en sous-sol.
Menacé
par la répression, il trouve refuge au Palais épiscopal où l'archevêque
Adam Stefan Sapieha décide de cacher les séminaristes. Il ne sort que
très rarement du Palais épiscopal et avec de faux papiers.
Il
ne retrouve sa liberté de mouvement que le 17 janvier 1945, suite à la
libération de Cracovie par l'armée rouge. L'armée Soviétique salue
l'attitude du cardinal face aux nazis.
Karol Wojtyla étudie particulièrement la théologie de Jean de La Croix, de Thérèse d'Ávila et de Thérèse de Lisieux.
Il pense d'ailleurs un temps à devenir Carme, mais y renonce.
En
1946, l'archevêque Sapieha, qui vient d'être nommé cardinal, décide de
l'envoyer compléter sa théologie à Rome. Il avance la date de son
ordination pour faciliter son départ.
Karol Wojtyla est ordonné prêtre lors de la Toussaint, le 1er novembre 1946. Il a 26 ans.
Ministère de prêtre
Il
poursuit ensuite sa formation à l’Angelicum de Rome, université alors
dirigée par les dominicains. Les cours y sont dispensés en latin.
Il y reste deux ans, pour préparer sa thèse de doctorat en théologie sur « La foi dans la pensée de saint Jean de la Croix ».
Il loge dans le collège belge, où il apprend le français.
Pour les besoins de sa thèse sur Jean de La Croix, il apprend aussi l'espagnol.
Le cardinal Sapieha lui demande pendant ses vacances de visiter l'Europe afin d'y étudier les méthodes pastorales.
Il
voyage alors en France et en Belgique. Pendant ce séjour il découvre la
réalité du début de la déchristianisation de la France mais aussi les
nouvelles méthodes pastorales.
Il rencontre le théologien Henri de Lubac et observe l’expérience des prêtres-ouvriers.
En Belgique, il rencontre l’abbé Joseph Cardjin, fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne.
Lorsqu'il
rentre en Pologne, il publie dans la revue catholique de Cracovie son
impression positive sur les nouvelles formes d'évangélisation en France.
Pays d'une « magnifique culture intellectuelle catholique », mais pays
de mission ayant de nombreux incroyants. Il voit alors la nécessité de
s'adapter aux situations nouvelles du fait de la disparition d'une foi
plus traditionnelle et observe avec intérêt les nouvelles formes
d'évangélisation, qui « montre de nouvelles voies, de nouvelles méthodes
pour le travail apostolique ».
Il revient ensuite en Pologne et, en juin 1948, est envoyé à Niegowić, un petit village de la campagne galicienne à cinquante kilomètres de Cracovie.
Il
y découvre le développement du stalinisme en Pologne. Il lit Lénine et
Karl Marx, afin de mieux comprendre la logique communiste.
Il défend cette conception : « Le
socialisme n'est pas contraire aux enseignements de l'Église, mais les
méthodes des communistes sont contre l'Église. Le communisme prétend
imposer aux gens des conceptions matérialistes, il torture la nation ».
Face aux pressions faites par le régime communiste, Karol Wojtyła conseillait de ne jamais résister, affirmant que « les
choses mauvaises, disait-il, doivent être vaincues par la bonté. Nous
devons montrer le bon exemple, faire preuve d'humilité ».
Le
cardinal Sapieha le nomme en mars 1949 à la paroisse universitaire de
Saint-Florian de Cracovie. Pendant cette période il découvre « l'importance fondamentale de la jeunesse ».
Il encadre alors un groupe de jeunes, à qui il donne des conférences.
Il
apprend avec eux, fait du ski avec eux et organise une nouvelle forme
d'évangélisation. Il organise des excursions, composées de temps de
réflexion, de prière et de sport, ceci deux fois par an pendant quinze
jours. Il célèbre la messe sur un canoë, chose assez rare avant le
Concile Vatican II, s'habille en civil, afin de ne pas se faire repérer
par le régime communiste.
Au
cours de ces excursions, il écoute et discute beaucoup avec des jeunes,
souvent fiancés, avec qui il parle des différents aspects de la vie
conjugale.
Il innove en discutant ouvertement de la sexualité. Il invitait les hommes et les femmes « à
apprendre à être ensemble avant de s'engager dans une relation plus
intime. Ils devraient apprendre à se comporter l'un vis-à-vis de
l'autre, à être patients, à s'entendre, à se comprendre mutuellement ».
Il développe une réflexion profonde sur la vocation du mariage, qui
restera toute sa vie l'une des grandes thématique de son enseignement.
Il est nommé à l'université par le cardinal Sapieha, contre sa volonté.
Il
étudie alors pour faire une thèse de philosophie. Il se spécialise en
éthique et précisément la question de l'amour en général et de l'amour
conjugal.
Il
étudie la philosophie de Saint Thomas d'Aquin et les phénoménologues,
dont Edith Stein, et sa thèse porte sur le phénoménologue Max Scheler.
Il apprend alors l'allemand afin de pouvoir mieux comprendre Max Scheler.
Il obtient alors un doctorat de philosophie, en 1953. Il continue cependant ses excursions avec les jeunes pendant l'été.
En
1953, il assume la chaire de théologie morale et d’éthique sociale de
la Faculté de théologie de Cracovie. Il écrit des poèmes sous le
pseudonyme d'Andrzej Jawien.
Le
régime soviétique accentue alors la répression, développant le culte de
la personnalité autour de Staline. Des personnalités catholiques comme
le cardinal Stefan Wyszyński sont emprisonnées en septembre 1953. Le
prêtre responsable du Rosaire Vivant fut condamné à mort.
L'enseignement
catholique est interdit dans les écoles, et la faculté de théologie de
l'Université Jagellonne où il enseigne, est fermée en octobre 1954.
À
partir de la mort de Staline, les relations sont plus libres. Des
manifestations en faveur de la liberté religieuse apparaissent et le
cardinal Stefan Wyszyński est libéré en 1956.
En
1954, il est nommé professeur d’éthique à l’Université catholique de
Lublin. Il fonde dans cette ville un Institut de morale dont il conserve
la direction jusqu’en 1978.
Karol
Wojtyła participe alors secrètement autour du doyen des professeurs de
philosophie à des réunions afin de discuter de la situation de l'Église
et de la nation. Ils développent alors des moyens subtils afin de saper
le communisme de l'intérieur, spirituellement et philosophiquement.
Karol Wojtyła critique alors le communisme, en considérant que l'éthique
marxiste ne permettait pas d'appréhender la réalité de l'homme en tant
que tel. Ainsi il considère que les marxistes « considèrent
l'homme comme quelque chose qui peut être créé dans le communisme -
mais il n'y a pas de place pour l'individu, pour l'essence de l'homme.
Parce que l'essence de l'homme s'incarne en chaque individu ».
Karol
Wojtyła considère que l'approche chrétienne de la vie et de la société
était extrêmement réaliste, alors que l'approche marxiste finissait par « être purement idéaliste, faute d'être concrète ».
Face
à cette opposition, Karol Wojtyła ne cherche jamais à développer une
confrontation armée ou violente avec les communistes. Il cherche ainsi à
fuir les problèmes politiques et les conflits, afin de ne pas gaspiller
de temps, mais se concentrer à élargir la connaissance, afin de se
consacrer à un travail positif. Ainsi on ne trouve pas de réaction
officielle de Karol Wojtyła lors des évènements de Poznan.
Évêque à Cracovie
Le 28 septembre 1958, le pape Pie XII le nomme évêque auxiliaire de Cracovie.
À 38 ans, Karol Wojtyła est le plus jeune évêque de la République populaire de Pologne.
Cette
nomination est validée par le régime communiste, car Karol Wojtyła est
considéré comme une personne qui ne s'intéresse pas aux débats
politiques, contrairement au cardinal Stefan Wyszyński.
Le régime communiste voit dans le nouvel évêque un moyen de contrer et de diviser l'épiscopat polonais.
C’est à cette époque qu’il choisit sa devise « Totus tuus »
(« tout à toi »), inspirée de la spiritualité de Louis-Marie Grignion
de Montfort et illustration de sa dévotion à la Vierge Marie.
En
tant qu'évêque auxiliaire il est responsable de la pastorale des
étudiants. Il continue alors d'enseigner la morale à la faculté de
théologie.
Il enseigne principalement Saint Thomas d'Aquin, Scheler, Husserl, Heidegger, Ingarden.
Il
tente de concilier dans sa réflexion, mais aussi dans les articles
qu'il publie, la philosophie de saint Thomas avec la phénoménologie. Il
considère que la phénoménologie propose des outils mais qu'il lui manque
une vision générale du monde propre au thomisme.
Il continue ses activités littéraires, donnant même en 1960 une pièce de théâtre, La Boutique de l’orfèvre, dont le sous-titre est : « Méditation sur le sacrement de mariage qui, de temps en temps, se transforme en drame ».
Il collabore aux revues Znak et Tygodnik Powszechny, signant ses poèmes du pseudonyme « Andrzej Jawień ».
En
1962, l'administrateur apostolique de Cracovie, Mgr Eugniusz Baziak,
meurt. Karol Wojtyla est alors nommé pour le remplacer le 13 janvier
1964, devenant ainsi le plus jeune administrateur de diocèse en Pologne.
Pendant
plus de 20 ans, Karol Wojtyla défend les paroissiens de la nouvelle
ville Nowa Huta, une ville communiste modèle, privée de lieu de culte.
Il soutient la construction d'une église en célébrant des messes de Noël
en plein air afin de promouvoir la création d'un lieu de culte digne
pour les ouvriers. Paul VI lui offre même une pierre de l'ancienne
basilique de Saint Pierre.
Concile Vatican II
Peu de temps après sa nomination comme évêque, le nouveau pape Jean XXIII décide d'ouvrir le IIe concile œcuménique du Vatican.
L'évêque
Karol Wojtyla est alors invité à participer au concile. La phase
préparatoire se déroule du 2 janvier 1959 au 11 octobre 1962.
Dans la réponse au questionnaire pour le Concile Vatican II, Karol Wojtyla demande que le concile se prononce clairement sur « l'importance de la transcendance de la personne humaine face au matérialisme croissant de l'époque moderne ».
Il
souhaite que soit renforcé le rôle des laïcs dans l'Église, mais aussi
le dialogue œcuménique et le célibat des prêtres qu'il défend.
Même
s'il n'a jamais joué un rôle fondamental au cours du Concile, sa
position semble s'être progressivement renforcée au fil du concile au
sein de la délégation des évêques polonais.
La première session du concile se déroule du 11 octobre 1962 au 8 décembre 1962.
Au
cours de ce concile, Karol Wojtyla, parlant le français, l'anglais,
l'allemand, le polonais, le russe, l'espagnol, l'italien et le latin,
devient progressivement le porte-parole de la délégation polonaise.
Cette
délégation étant la plus importante du monde communiste, elle jouit
d'une certaine autorité sur les questions concernant la vie de l'Église
au sein du bloc de l'Est.
Au
fil des débats, Karol Wojtyla se lie d'amitié avec des évêques
africains, qu'il sent animés d'une foi jeune, vivante, mais aussi avec
les évêques allemands. Il croise des théologiens tels que Hans Küng et
Joseph Ratzinger. La nomination de Karol Wojtyla comme archevêque en
1964, lui permet d'avoir une plus grande stature au sein de la
délégation.
Il
participe de manière active au Schéma XIII du Concile Vatican II,
contribuant principalement au développement de l'exhortation sur
l'Église dans le monde de ce temps.
Lors
du Concile Vatican II, deux tendances s'affrontent sur la conception de
l'athéisme, souvent liée à la représentation existante du marxisme.
Karol
Wojtyla ne prend jamais ouvertement position pour l'une d'entre elles,
mais défend sa conception face à l'athéisme, lors d'une tribune
le 21 octobre 1964 : « Nous poursuivons une quête en même temps que nos frères humains... Évitons de faire de la morale ».
Il invite l'Église à employer la méthode heuristique, exactement « comme on aide l'élève à découvrir la vérité par lui même ».
Karol
Wojtyla demande alors de considérer l'athéisme, non dans sa composante
sociologique ou politique, mais avant tout dans son état intérieur de la
personne humaine.
Ainsi lors de son intervention du 28 septembre 1965, il déclare : « L'athée
croit fermement à son « ultime solitude », parce qu'il croit que Dieu
n'existe pas. D'où son désir de se rendre d'une certaine manière
immortel, à travers la vie de la collectivité. Nous devons donc nous
demander pourquoi le collectivisme favorise l'athéisme et vice et
versa ».
Le 30 novembre 1964, Paul VI reçoit pour la première fois Karol Wojtyla lors d'une audience privée.
Le
pape avait suivi ses interventions lors du Concile, et il lui
apparaissait comme la figure la plus marquante parmi la délégation
polonaise.
Celle
d'un évêque attaché à la tradition mais recherchant résolument le
renouveau de l'Église, défendant l'autorité de l'Église sans pour autant
être étroit d'esprit, tout en étant doté d'une volonté de mettre la
personne humaine et son salut au cœur des préoccupations.
À
la fin du Concile, les évêques polonais envoient une lettre aux évêques
allemands, appelant à la réconciliation des deux nations. La dernière
phrase « Nous pardonnons et implorons le pardon », est vivement critiquée par le régime politique polonais, qui stigmatise l'attitude des évêques et leur manque de patriotisme.
L'objectif
était de favoriser la réconciliation entre les deux nations et d'éviter
les revendications de territoire entre celles-ci, tout en n'oubliant
pas la réalité des tensions historiques entre les deux pays, liées aux
guerres et aux camps de concentration.
Archevêque
Il
est nommé archevêque au côté du Cardinal Wyszyński, primat de Pologne,
et figure de proue de l’épiscopat polonais dans la résistance au
communisme. Paul VI le nomme archevêque de Cracovie le 30 décembre 1963.
Il entre en fonction le 13 janvier 1964.
Cette
nomination continue à être soutenue par le régime communiste, qui
considère toujours Karol Wojtyla, du fait de son absence d'implication
dans les débats politiques, comme un allié face au cardinal Wyszynski.
Cette nomination intervient alors même que le cardinal Wyszynski voulait promouvoir d'autres personnes à ce poste.
Ce
titre posa des problèmes à Karol Wojtyla qui craignait que le pouvoir
communiste utilise et développe une concurrence entre les deux
archevêques de Pologne.
Karol Wojtyla choisit alors de soutenir inconditionnellement le Cardinal Wyszyński.
Il est secrètement convoqué par le régime communiste.
Il
décide alors en juillet 1965, sans l'en avertir, de reprendre et de
défendre les conceptions du cardinal Wyszynski sans montrer la moindre
divergence avec lui.
Ainsi
Karol Wojtyla refuse de participer au premier Synode des évêques, qui a
lieu à Rome, car le cardinal Wyszynski n'est pas autorisé par le régime
à y participer.
Karol Wojtyla est alors mis sous écoute et espionné par le pouvoir en place ; il est parfois suivi lors de ses déplacements.
- Célébration du Millénaire
En 1966, l'archevêque organise la célébration du millénaire de la Pologne, lié à la commémoration du baptême de Mieszko Ier de Pologne, le 14 avril 966.
Il
préside plus de cinquante messes d'anniversaire, dont une messe
pontificale au nom du pape Paul VI, qui n'est pas autorisé à entrer en
Pologne, au sanctuaire Jasna Góra de Częstochowa, haut lieu du
catholicisme polonais.
L'objectif
de la célébration du millénaire de la Pologne est aussi de mettre en
avant l'héritage profondément chrétien du pays alors même que le
gouvernement communiste promeut l'athéisme.
- Amour et responsabilité
En 1962, il publie Amour et responsabilité dans lequel il développe une conception philosophique et chrétienne de l'amour et de la sexualité.
Cardinal
Paul VI le nomme cardinal de San Cesareo in Palatio le 28 juin 1967.
Âgé de quarante-sept ans, il est alors le plus jeune de tous les cardinaux vivants.
Suite à sa nomination comme cardinal, Karol Wojtyla passe deux mois par an au Vatican.
Il
devient membre de quatre congrégations du Vatican : celle pour le
clergé, pour l'éducation catholique, pour le culte divin, et pour les
Églises orientales. Paul VI le nomme aussi consulteur du Conseil des
laïcs.
Au printemps 1968, une révolte des étudiants polonais éclate face à la censure du régime communiste.
Celui-ci
accuse les Juifs d’être responsables de la révolte. Karol Wojtyla prend
alors publiquement la défense des étudiants et invite, à une conférence
organisée à l’archidiocèse de Cracovie, le philosophe juif Roman
Ingarden, montrant ainsi son soutien à la communauté juive.
L'année
suivante il visite officiellement une synagogue montrant par là même sa
volonté de montrer sa solidarité envers la communauté juive.
Au
cours de ces années, Karol Wojtyla organise l'aide secrète à l'Église
de Tchécoslovaquie, en grande partie détruite par le régime communiste.
Il ordonne alors secrètement des prêtres à Cracovie.
Lors
de la mort en prison de l'évêque Štěpán Trochta, en 1974, le pouvoir
interdit à Karol Wojtyla de venir célébrer les obsèques. Néanmoins, il
salue publiquement la figure héroïque de l'évêque tchèque.
Selon
un témoin contemporain, Wojtyla en 1970 a été contre la distribution et
la lecture dans le diocèse de Cracovie une lettre pastorale qui
épiscopat polonais preparait pour le 50e anniversaire de la guerre
russo-polonaise de 1920.
Les
ouvriers de Pologne se révoltent en 1970 face à l’augmentation des
prix. La répression du régime entraîne la mort d’ouvriers. Karol
Wojtyla, tout en se défendant de vouloir agir politiquement, prend la
défense des ouvriers. Il tente d'éviter le durcissement des conflits.
Une
nouvelle révolte éclate le 25 juin 1976. Des ouvriers manifestent dans
la rue. Karol Wojtyla prend la défense des droits de l’homme, affirmant,
lors de l’homélie de la veille du jour de l’an, qu’il défendait « le
droit de manger à sa faim, le droit à la liberté… une atmosphère
d’authentique liberté sans contraintes… que rien ne menace. ».
Il critique plus tard ouvertement la censure et les obstacles à la pratique du catholicisme.
Cette défense des droits de l’homme se fait de plus en plus ouverte.
Il va jusqu’à affirmer en 1977 que « les droits de l’homme ne peuvent être accordés sous la forme de concessions.
Ce
sont des droits innés, qu’il s’efforce de concrétiser au cours de sa
vie. Et s’il ne peut pas les réaliser, les vivre pleinement, l’homme se
révolte. Et il ne peut en être autrement, car il est homme, Son sens de
l’honneur l’exige. ».
Cette défense des droits de l’homme va de pair pour le cardinal Wojtyla avec la défense et la reconnaissance de la nation.
Il
rejette la conception d’une nouvelle Pologne rattachée à
l'Internationale communiste qui oublie l’histoire et l’héritage du pays.
Parallèlement
à ces prises de positions publiques, le cardinal encourage l’émergence
du réseau d’intellectuels clandestins Odrozenie, dialoguant fréquemment
avec eux.
Le
cardinal Wojtyla participe aussi à des congrès internationaux, invité
par Anna-Teresa Tymieniecka, tant à Naples où il débat avec des
phénoménologues sur la place de l'auto-détermination en 1974, qu'à
Harvard en 1976 où il participe à une conférence. Cela lui permet de
connaître au cours de ces voyages l'épiscopat américain, et de commencer
à avoir une stature internationale.
- Humanae Vitae
Dès
la fin du concile Vatican II, le pape Paul VI nomme Karol Wojtyla
membre de la commission sur les questions de la contraception et de la
sexualité.
Il
joue un rôle important dans le groupe qui conseille Paul VI au sujet de
la contraception juste avant l'encyclique « Humanae Vitae », publiée en
1968.
Il
reprend la conception de la sexualité qu'il avait déjà développée au
début de son ministère de prêtre. Il préside une commission d'étude dans
son diocèse.
Celle-ci est composée de laïcs et de membre du clergé.
Il envoie directement au Pape Paul VI le fruit de ses réflexions.
Lors de la publication d'Humanae Vitae, Karol Wojtyla se dit très satisfait d'avoir « aidé le pape ». Un prêtre du diocèse de Cracovie affirma que près de soixante pour cent de l'encyclique provenait du rapport de Wojtyla.
- Synode diocésain
Une
de ses initiatives originales, en tant qu’archevêque de Cracovie, est
l'ouverture, en 1972, d’un Synode pastoral, visant à partager la
collégialité de Vatican II avec les prêtres et fidèles de
l’archidiocèse.
Plus
de 500 groupes d’études, composés de fidèles de toutes conditions, vont
approfondir régulièrement les textes de Vatican II ; plus de onze mille
personnes, étudient ainsi les enseignements du Concile.
Ce Synode de Cracovie se poursuit jusqu’en 1979 et contribue à mettre en pratique les principes du Concile dans l’archidiocèse.
- Synode des évêques
Karol
Wojtyla participe aux synodes des évêques de 1969 sur la collaboration
des épiscopats nationaux avec le siège apostolique, puis à celui de 1971
sur le sacerdoce et la justice dans le monde. Il est, en 1974, le
rapporteur du synode sur l'évangélisation dans le monde contemporain.
Paul VI reçoit souvent le cardinal Wojtyla, dont plus de onze fois pendant la période 1973 à 1976.
Cette connivence entre le cardinal Wojtyla et Paul VI conduit ce dernier à proposer à Karol Wojtyla de prêcher les Exercices spirituels du carême 1976 au pape et à la curie romaine.
La préparation des Exercices spirituels conduit à un échange de correspondance entre Karol Wojtyla et le théologien allemand Joseph Ratzinger qui lui envoie son introduction au Christianisme.
Ce sera le début d'une amitié entre les deux hommes.
Cette retraite prêchée au Vatican fait connaître Karol Wojtyla auprès de la curie, le rendant pour la première fois papabile.
Au
cours de ces homélies il développe l'idée que les catholiques devaient
être un signe de contradiction dans le monde, affirmant la vérité de
Dieu, face au silence. Il critique tant le consumérisme de l'Occident
que l'athéisme d'état communiste.
- Personne et Acte
Il rencontre Anna-Teresa Tymieniecka en 1973 et développe avec elle un livre publié en anglais, The Acting Person, dans lequel il développe sa conception de l'amour et de l'homme.
Certains ont cru voir dans ce livre une étape importante dans la maturation philosophique du cardinal Wojtyla.
Ce
travail dure près de trois ans. Le développement de sa conception de
l'homme donne une place primordiale à l'auto détermination de l'être
humain, l'individu devant donner forme à sa vie et décider ce qu'il veut
en faire.
Cette
conception centrée sur la personne constitue le fondement pour le
cardinal Wojtyla du rôle des systèmes politiques, qui ont pour vocation
d'aider les individus à se déterminer eux-mêmes.
Cela
le conduit à critiquer les dérives des systèmes politiques : « Si,
d'une part, un système sociopolitique ne donne pas à l'individu ce droit
légitime - c'est le cas des régimes totalitaires et communistes, qui
abolissent l'autodétermination de l'être humain-, l'État est pernicieux.
D'autre
part, si les sociétés et les cultures autorisent l'individu à devenir
strictement individualiste et à négliger les liens avec la communauté
que cette autodétermination exige et établit à la fois, la cohésion
sociale s'effrite. »
- Conclave
Le
26 août 1978, à la mort de Paul VI, Karol Wojtyla, cardinal, participe à
l'élection du futur pape. Albino Luciani, patriarche de Venise, est
alors élu, et prend le nom de Jean-Paul Ier[A 57],
en hommage aux deux précédents papes qui ont ouvert et fermé le Concile
Vatican II, Jean XXIII et Paul VI. Jean-Paul I meurt trente-trois jours
plus tard. Au cours de ce conclave, Karol Wojtyla avait déjà reçu neuf
voix de cardinaux.
Élection
D'après
l'opinion qui s'imposa par la suite, le conclave aurait été divisé
entre deux favoris : Giuseppe Siri, archevêque de Gênes, plutôt
conservateur et Giovanni Benelli, archevêque de Florence proche de
Jean-Paul Ier et grand électeur du conclave précédent.
Mais
aucun ne s'impose et Karol Wojtyla, qui était aussi pressenti, est élu
au huitième tour de scrutin, le 16 octobre 1978, pape de l’Église
catholique romaine. On sait d'autre part, que Mgr König, archevêque de Vienne, était très proche de lui, et paraît avoir été l'un de ses grands électeurs.
Enfin,
les cardinaux allemands ont activement fait campagne pour l'Archevêque
de Cracovie ; parce qu'ils représentaient une église aux moyens
financiers considérables, ils passaient beaucoup de temps en
déplacements hors d'Europe pour mettre en œuvre une action caritative
importante (hôpitaux, écoles, etc.); ils disposaient d'une forte
notoriété auxprès de prélats africains et sud-américains et donc, d'une
influence importante ; moins de quarante ans après l'agression nazie sur
la Pologne, ce soutien était particulièrement symbolique.
D’après
George Weigel, plusieurs facteurs peuvent expliquer son élection.
Cardinal depuis onze années, Karol Wojtyla était bien connu des autres
électeurs.
Ses interventions lors du concile Vatican II et sa prédication pendant la retraite papale en 1976 avaient été remarquées.
Il
avait une longue expérience de la résistance culturelle au communisme
qui pouvait contribuer à renouveler l’Ostpolitik du Saint Siège.
Mais
avant tout, selon Weigel, il avait marqué les esprits dans sa mission
d’évêque diocésain, montrant qu’une direction ferme pouvait être
possible au milieu des tensions post-conciliaires.
De
même, pour Bernard Lecomte, le souhait général des cardinaux était
« d'élire un pasteur, un homme ayant l'expérience du terrain ».
La surprise n'en est pas moins très grande : il est le premier pape slave de l'histoire et le premier non-italien depuis Adrien VI en 1522.
Le
cardinal protodiacre peine d'ailleurs à prononcer son nom lors de
l'habemus papam et en oublie même de donner le nom choisi par le nouveau
pape.
La
foule croit d'abord avoir affaire à un cardinal africain, et nombre de
commentateurs sont pris de court lors de l'annonce, ignorant tout du
nouveau pape, le service de presse du Vatican n'ayant lui-même pas prévu
de fiche biographique.
Jean-Paul
II se démarque dans la succession des papes par sa nationalité, sa
relative jeunesse et sa condition d’ancien athlète.
Surtout,
il vient d’un pays communiste, d’au-delà du rideau de fer. Dans sa
première déclaration, ce détenteur de l'infaillibilité suggère avec
humour à la foule de le corriger s'il fait des erreurs... en italien. Le
pape est polyglotte.
Après
avoir, semble-t-il, renoncé à prendre le même nom que le saint patron
de la Pologne, sur demande du cardinal-primat de Pologne, il choisit
Jean-Paul II, en continuité avec ses trois prédécesseurs immédiats. Il
inaugure son pontificat le 22 du même mois.
Son pontificat sera le troisième plus long (9 664 jours) de l’histoire bi-millénaire de la papauté.
Sur ses 263 prédécesseurs, seul Pie IX
(1846-1878) a régné plus longtemps que lui (31 ans 7 mois et 17 jours),
mais saint Pierre, le premier des évêques de Rome, aurait régné encore
plus longtemps (34 ans ou 37 ans dont 25 à Rome).
Durant
son règne, il aura connu trois présidents français, cinq présidents des
États-Unis d'Amérique, et sept chefs d’état d’Union soviétique puis de
Russie.
Pontificat
Les premiers jours de son pontificat sont marqués par des changements de forme du fait de Jean-Paul II.
Il
prépare personnellement ses premiers discours, et va directement à la
rencontre du public, montrant alors sa grande indépendance vis-à-vis du
protocole et de la curie.
Les
premiers discours de Jean-Paul II marquent son attachement au Concile
Vatican II, à la collégialité dans l'Église, mais aussi au respect de la
tradition, de la liturgie et sa volonté de poursuivre le dialogue
œcuménique et la recherche de la paix et de la justice.
Le
22 octobre 1978, lors de la messe inaugurale de son pontificat, il
prononce un discours qui marquera son pontificat, montrant sa
détermination à agir en faveur de la religion mais aussi contre le
communisme en affirmant: « N'ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes
grandes les portes au Christ. À sa puissance salvatrice, ouvrez les
frontières des états, des systèmes politiques et économiques, les
immenses domaines de la culture, de la civilisation et du
développement ».
Il
visite alors Assise, et se proclame porte parole de « l'Église du
silence », représentant l'église sous les régimes communistes.
Il
défend très vite les droits de l'homme, considérant la liberté de
pratiquer sa religion comme le fondement de toutes les autres libertés
lors d'un discours pour le trentième anniversaire de la Déclaration des
droits de l'homme.
Jean-Paul II décide d'aller au Mexique en 1978. Au cours de son voyage, il multiplie les rencontres et les allocutions.
Il visite le sanctuaire marial de Notre-Dame de Guadalupe.
Au
cours de ce voyage le pape critique les fonctions politiques que
prennent certains prêtres, en partie liés à la théologie de la
libération.
Cependant
le refus par le pape de fonction trop politique de la part du clergé ne
l'empêche pas de prendre position pour la défense des pauvres et des
indigènes. Il invite ainsi à lutter contre l'injustice et dénonce les
atteintes portées à la dignité de l'homme.
Dès l'année suivante il visite la Pologne, l'Irlande, les États-Unis et la Turquie.
Il
débute au cours des audiences papales du mercredi une véritable
catéchèse sur la destinée humaine, la sexualité ou la théologie du
corps.
En 1980 il se rend en Afrique, en France et au Brésil.
Il
défend l'appartenance à l'Église catholique de l'Église Uniate, que
Staline avait voulu dissoudre et annexer au Patriarcat orthodoxe.
L’attentat de mai 1981
Le
mercredi 13 mai 1981, jour de l'audience générale hebdomadaire qui se
tient place Saint-Pierre à Rome, Jean-Paul II est victime d’un
attentat : Mehmet Ali Ağca tire sur lui devant une foule de 20 000
fidèles.
Mehmet Ali Ağca fait feu avec un Browning 9 mm automatique à moins de six mètres du Pape, deux mois après la tentative d'assassinat de Ronald Reagan.
Le
jour de l'attentat étant exactement le même que le jour de l'apparition
de la Vierge de Fatima, qui devait être mentionnée dans son discours de
l'audience, Jean-Paul II attribue sa miraculeuse survie à
l’intervention de la Vierge de Fátima, et il pense que cet attentat
correspond à celui évoqué dans le message de Fatima.
Plus tard, le pape se rendra dans la cellule de Mehmet Ali Ağca pour lui accorder son pardon.
Plusieurs
thèses ont été formulées sur un possible commanditaire. Selon certaines
sources, cet attentat pourrait être l’œuvre du GRU, les services de
renseignements de l’armée soviétique.
D'autres
personnes du fait de la nationalité Turque de Mehmet Ali Ağca pensent
que des islamistes radicaux pourraient être à l'origine de cet attentat,
celui-ci étant contre la visite du pape en Turquie, voyant en lui « le
Commandant des Croisades, Jean-Paul déguisé en chef religieux. Si cette
visite n'est pas annulée, je ne manquerai pas de tuer le
pape-Commandant ».
D'autres
sources laisseraient entendre qu'il s'agirait d'une action menée par la
mafia turque commanditée par la mafia italienne. Enfin certains n'y ont
vu que la volonté propre de Mehmet Ali Ağca, considérant qu'il
souffrait de troubles psychiatriques.
Suite à cet attentat il circule parmi la foule dans une voiture blindée surnommée « papamobile ».
Pologne
Walesa a la permission de rencontrer le pape en 1981. Il affirme alors que « sans l'Église rien ne peut se passer » en Pologne.
Jean-Paul II publie sa première encyclique sociale entièrement consacrée à la question du travail, Laborem Exercens.
Il
affirme dans cette encyclique la supériorité du travail sur le capital,
définissant une anthropologie catholique du travail. Il défend aussi la
légitimité des syndicats.
Par
cette encyclique, il montre son soutien à la cause polonaise de
Solidarność. Il pousse les évêques polonais à défendre les accords qui
ont lieu en Pologne.
Cette
période marqua un fort rapprochement entre l'administration Reagan et
Jean-Paul II, qui partagent des informations confidentielles sur la
Pologne.
Ronald
Reagan soutient aussi la position du pape sur les questions liées à
l'avortement. Le 12 décembre 1981, face à l'augmentation des
protestations en Pologne, le général Wojciech Jaruzelski déclare la loi
martiale.
Jean-Paul II cherche alors à apaiser les revendications, craignant un bain de sang, et affirmant qu'il faut promouvoir la paix.
Lors de sa visite en Pologne en 1983, il soutient les opposants au régime. Il appelle les Polonais à suivre leur conscience, à « faire
un effort pour être un individu doté de conscience, appeler le bien et
le mal par leur nom et de ne pas les confondre... développer en soi ce
qui est bon et chercher à redresser le mal en le surmontant en
soi-même ».
Par
la suite il défend la justice sociale, les droits fondamentaux, les
salaires équitables et les syndicats interdits par la loi martiale.
Au cours de cette visite, il reçoit le titre de docteur honoris causa de l'Université Jagellon de Cracovie, en 1983.
Attaque à Fatima en 1982
Dans le film Testimony,
portant sur la vie de Jean-Paul II, le cardinal Stanisław Dziwisz
affirme que le souverain pontife a été blessé par un coup de poignard
lors d'une visite au sanctuaire marial de Fatima au Portugal en 1982.
Le
pape, qui venait remercier, dans ce sanctuaire, la Vierge Marie pour
avoir échappé aux coups de feu tirés contre lui par Mehmet Ali Ağca, est
attaqué par Juan María Fernández y Krohn, un prêtre intégriste espagnol
opposé à la libéralisation de l'Église.
Celui-ci se précipite sur le Pape avec un poignard à la main, mais il est rapidement maîtrisé.
L'information
n'est pas diffusée et le pape termine son voyage sans révéler ses
blessures. « Je peux aujourd'hui révéler que le Saint-Père avait été
blessé. Quand nous sommes entrés dans la salle, nous avons vu qu'il
saignait », déclare Mgr Dziwisz dans le documentaire.
Amérique centrale
Jean-Paul
II fait un voyage en 1983 en Amérique Centrale, au cours duquel il
prend position contre la théologie de la libération.
Il défend la lutte contre la pauvreté et l'exclusion qui touche ces populations, mais s'oppose aux révolutions armées.
Face
aux théologiens voulant concilier révolution et christianisme, il
appelle à l'unité de l'Église et au dialogue, montrant une opposition à
certains aspects de la théologie de la libération.
Il
rencontre Mère Teresa et lui demande à partir de 1986 d'être son
porte-parole pour défendre la position de l'Église concernant la vie, et
notamment son opposition à l'avortement.
En 1986, il lance les premières Journée mondiale de la jeunesse.
Ces journées sont issues de sa volonté de répondre aux préoccupations des jeunes et de les rencontrer.
Stanisław
Dziwisz affirme que ces journées sont issues des rassemblements qu'il a
eus avec les jeunes, et particulièrement celui ayant eu lieu à Paris,
au Parc des princes, en 1980.
Ces rencontres réunissent des centaines de milliers de personnes, et ont lieu tous les deux ou trois ans.
Assise
L'évènement
le plus marquant de son pontificat est peut-être son initiative
d'inviter les représentants de toutes les grandes religions à Assise, le
27 octobre 1986, pour participer à une Journée Mondiale de la Prière.
Pour la première fois dans l'histoire, toutes les religions sont représentées ensemble afin de prier pour la Paix.
La
démarche de Jean-Paul II n'était pas du syncrétisme : toutes les
religions étaient ensemble pour prier, mais ne priaient pas d'une seule
voix.
Cette démarche inter-religieuse fut critiquée par Mgr Marcel Lefevre qui provoqua un schisme deux ans plus tard.
Au
cours de cette journée le pape pria avec les autres chefs religieux, et
fit acte de repentance, affirmant que les catholiques n'avaient pas
toujours été des bâtisseurs de paix.
Au cours de cette journée pour la paix, il n'y eut aucun mort sur les champs de bataille.
En
1987 il visite le Chili et est accueilli par Augusto Pinochet. Cette
visite est critiquée, certains y voyant un soutien au dictateur.
Cependant
le pape ne critique pas lors de cette visite le vicariat à la
solidarité, organisé par l'Église chilienne, qui aide les opposants au
régime.
Au cours de cette visite, il demanda en privé à Augusto Pinochet de démissionner et de rendre le pouvoir à la société civile.
En
1988, il publie l'encyclique Sollicitudo Rei Socialis. Dans cette
encyclique, il défend une vision chrétienne du progrès social, tout en
dénonçant les inégalités criantes entre le Nord et le Sud.
Nouveau millénaire
La
chute du mur de Berlin en 1989 et la fin de l'URSS l'année suivante
furent considérées comme étant liées à l'action de Jean-Paul II.
Le succès de ses voyages en Pologne notamment, avaient contribué à déstabiliser le régime.
Mikhaïl Gorbatchev affirmera : « Tout
ce qui s'est passé en Europe orientale au cours de ces dernières années
n'aurait pas été possible sans la présence de ce pape, sans le grand
rôle, également politique, qu'il a su tenir sur la scène mondiale ».
Jean-Paul II critique alors avec plus de force les dérives du capitalisme.
Au
Mexique il dénonce les inégalités criantes de richesses dans le monde,
du fait d'un capitalisme qui se développe sans souci du bien commun.
La même année il publie l'encyclique sociale Centesimus Annus,
où il critique le néolibéralisme et sa conception capitaliste du profit
qui ne tient compte ni de l´Homme ni des ressources de la terre.
Jean-Paul
II refuse « la primauté des choses matérielles sur l´Homme » et insiste
sur la nécessité d´une éthique dans l´économie.
Il affirme que l'exploitation du pauvre et des ignorants est « un crime contre l'œuvre de Dieu », affirmant que les pays pauvres jugeront les pays riches.
Il s'oppose aussi au déclenchement de la Guerre en Irak.
Lors de sa visite en Pologne en 1991, il dénonce avec force la société de consommation.
Il
réaffirme également son opposition claire à l'avortement et appelle les
Polonais à suivre leur conscience et ne pas confondre liberté et
immoralisme dans ses homélies.
Il dénonce « toute
cette civilisation du désir et du plaisir qui règne désormais sur nous,
en profitant des divers moyens de séduction. Est ce de la civilisation
ou de l'anticivilisation? ».
Il proclame l'année 1994 année de la famille.
Il fait de la lutte contre l'avortement l'une de ses priorités, luttant
contre sa légalisation lors de la conférence des Nations Unies au
Caire. Il dénonce alors une « culture de mort », et invite les catholiques à défendre la vie humaine face aux manipulations génétiques, à l'avortement et à l'euthanasie.
Il organise le Jubilé de l'an 2000 qui marque le deux millième anniversaire de la naissance de Jésus.
Au
cours de cette année, il soutient officiellement la démarche
d'Annulation de la dette des pays d'Afrique, initiative lancée par Bob
Geldof et Bono.
Problèmes de santé et décès
Jean-Paul II avait réclamé dès l'ouverture de son pontificat que « les malades soient placés au premier rang ».
Il a lui-même subi en tout six interventions chirurgicales.
Après
avoir perdu trois litres de sang lors de l'opération de cinq heures qui
a suivi l'attentat de 1981, il a été transfusé avec du sang contaminé
par un cytomégalovirus, ce qui l’affaiblira énormément par la suite.
Il a souffert de la maladie de Parkinson depuis le milieu des années 1990.
Il a été victime d'une tumeur de l'intestin, suivie d'une opération en 1992.
Il fit plusieurs chutes, se fracturant notamment le col du fémur et se luxant l'épaule.
En
2005, il contracte une grippe qui se transforme en laryngotrachéite
aiguë avec des crises de spasmes du larynx, ce qui l'oblige à être
hospitalisé le 9 février 2005.
Le 23 février, il est de nouveau hospitalisé suite à une crise d'étouffement, puis on pratique une trachéotomie.
Il s'était entraîné à prononcer la bénédiction Urbi et Orbi le jour de Pâques mais reste muet à sa fenêtre, sans arriver à dire un mot.
Le
31 mars, il est victime d'un choc septique, d'un collapsus
cardio-vasculaire et d'une infection urinaire en même temps. Jean-Paul
II refuse alors l'hospitalisation.
Dans
la journée du 2 avril 2005, il dit adieu à ses collaborateurs, un par
un, puis écoute l'Évangile de Jean prononcée par une des religieuses qui
l'avaient servi pendant 25 ans.
Il
entre dans le coma en soirée puis s'éteint au Vatican le 2 avril 2005,
veille du Dimanche de la divine Miséricorde, à 21 h 37, heure locale, à
l’âge de 84 ans et après un pontificat de 9 673 jours, le troisième plus
long de l’histoire de l’Église.
D’après
le certificat du décès publié le 3 avril par le Vatican, sa mort est
due à un choc septique et une insuffisance cardiaque.
Il est enterré au Vatican le 8 avril. Le cardinal Ratzinger lui succède le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI.
Funérailles
Trois
aéroports - Fiumicino, Ciampino, et l’aéroport militaire de Pratica di
Mare - accueillent quelques 110 avions d’États et une soixantaine
d’avions civils pour l’arrivée de ces délégations qui comprennent
jusqu’à une cinquantaine de membres ; sont notamment présents lors des
funérailles George W. Bush, président des États-Unis, Jacques Chirac,
président de la République française, le roi d'Espagne Juan Carlos et le
roi des Belges Albert II.
Parmi
les dignitaires religieux qui se rendent à Rome, on trouve, entre
autres, Mgr Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry et président du
Conseil mondial des évêques anglicans, et Bartholomée Ier, patriarche orthodoxe de Constantinople.
Plus
de 3 millions de personnes viennent à Rome, du 2 au 8 avril 2005.
Celles qui vont en la basilique vaticane, saluer la dépouille du pape,
défilent au rythme de 21 000 à l'heure, soit 350 personnes à la minute.
L'attente va de 13 à 24 h, avec une queue maximale de cinq kilomètres.
Le
jour des funérailles, 500 000 fidèles se trouvent Place Saint-Pierre et
Via della Conciliazione, 600 000 dans les sites urbains dotés d'écrans
géants installés par la municipalité.
La
salle de presse du Saint-Siège et le Conseil pontifical pour les
Communications sociales délivrent plus de 6 000 accréditations
(journalistes, photographes, reporters de radio-télévision) pour la
couverture de l'événement. 137 chaînes TV de 81 pays diffusent la Messe
de funérailles. On estime à deux milliards le nombre de personnes qui
ont vu la cérémonie d'enterrement de Jean-Paul II à travers le monde.
La Messe de funérailles est concélébrée par 157 cardinaux, en présence de 700 archevêques et évêques, 3 000 prélats et prêtres.
De nombreux pays décrètent une ou plusieurs journées de deuil à la suite du décès de Jean-Paul II.
Certains
à majorité catholique comme le Brésil, l'Italie, les Philippines, la
Pologne. D'autres où les chrétiens sont minoritaires, comme l'Inde, le
Tchad, l'Albanie, etc.
Dans d'autres pays, dont la France, la Suisse et la Turquie, les drapeaux sont mis en berne sur les bâtiments publics.
Administration et diplomatie
Rencontres officielles et fondations
Il
a plus que doublé le nombre des nonciatures (ambassades du Saint Siège)
qui passent de 85 en 1978 (à son élection) à 174 à la fin du
pontificat.
Au
16 octobre 2004, il a participé à plus de 1 475 entretiens avec des
personnalités politiques, comprenant les 38 visites officielles : 738
audiences avec des chefs d'État et 246 avec des chefs de gouvernement,
190 ministres des affaires étrangères, 642 ambassadeurs accrédités près
le Saint-Siège. Ces chiffres ne comprennent pas les diverses rencontres
qui ont lieu en clôture de cérémonies liturgiques, tant au Vatican que
de par le monde.
En février 1984, il fonde l’institut Jean-Paul II pour le Sahel et en février 1992 : la Fondation Populorum Progressio
pour les pauvres d’Amérique latine. Il a également fondé l'Académie
pontificale pour la vie et l'Académie pontificale des sciences sociales.
De
plus, il a institué la journée du malade (célébrée chaque année le 11
février) et les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), la journée
mondiale pour la Paix, la journée mondiale pour les migrants et les
réfugiés, la journée mondiale pour les communications ainsi que six
autres journées mondiales.
Il
a été le premier Pape à tenir des conférences de presse dans des avions
et une dans la salle de presse du Saint-Siège (24 janvier 1994).
Il
a fait construire deux immenses basiliques près de Cracovie : la
basilique de Nowa-Huta (en tant qu’évêque de Cracovie) et celle dédiée à
la Miséricorde Divine.
Il a été reçu onze fois « docteur honoris causa ».
Curie et organisation de l'Église
L'organisation de l'Église a été profondément remaniée sous le pontificat de Jean-Paul II.
Il a au cours des 9 consistoires créé 232 cardinaux et cherché à universaliser la Curie.
Dès 1988 la majorité des cardinaux, ceux qui élisent le pape, venait des pays non européens.
Il a également convoqué 6 réunions plénières du collège des cardinaux.
Jean-Paul II a voulu rendre l'administration du Vatican universelle.
Il
nomma aux postes importants de la Curie des cardinaux venant du monde
entier comme Francis Arinze ou François Xavier Nguyen Van Thuan, alors
que l'administration était principalement italienne avant son
pontificat.
Il
a nommé plus de 3500 des 4 200 évêques encore vivants lors de son
décès. Il intervient directement dans la nomination des évêques, ce qui
fut critiqué comme une marque d'autoritarisme du pape.
Il
n'a pas fait évoluer la pratique des synodes des évêques, et convoqua
15 synodes: : 6 assemblées générales ordinaires (sur la famille en
1980, la réconciliation en 1983, les laïcs en 1987, la formation des
prêtres en 1990, la vie consacrée en 1994 et en 2001 sur le ministère
épiscopal), 1 assemblée générale extraordinaire (sur le concile
Vatican II en 1985), 7 assemblées spéciales (sur l'Europe en 1991 et en
1999, l'Afrique en 1994, le Liban en 1995, l'Amérique en 1997, l'Asie et
l'Océanie en 1998) et un synode particulier (pour les Pays-Bas en
1980). Il réaffirma l'autorité du pape sur les évêques et les églises
locales afin de renforcer l'universalité de l'Église.
Il a consacré environ 10 000 audiences aux évêques venus à Rome.
Il
a permis pour l’ordination d'hommes mariés dans certains cas très
précis (par ex. pasteurs protestants mariés qui se convertissent au
catholicisme). Il a œuvré à la promotion du diaconat.
Il a également voulu associer davantage les femmes au fonctionnement de l’Église « à tous les niveaux, y compris dans les processus d’élaboration des décisions ».
Il écrit une lettre aux femmes datée du 29 juin 1995.
Il nomme le 9 mars 2004 Mme Mary
Ann Glendon (professeur de droit à Harvard, et ancienne représentante
de la délégation pontificale à la conférence de Pékin sur la Femme en
1995) présidente de l’Académie pontificale des sciences sociales.
Auparavant,
il avait déjà nommé : Sœur Sara Butler, M.S.B.T., professeur de
théologie à l’Université «St. Mary of the Lake» de Mundelein (Chicago),
et Madame Barbara Hallensleben, de l’université de Fribourg, en Suisse à
la Commission théologique internationale.
Jean-Paul
II appuiera tout au long de son pontificat l'émergence et le
développement de nouvelles congrégations religieuses et les nouvelles
formes de rassemblement de catholiques en dehors des structures
paroissiales habituelles de l'Église.
Une
partie de ces communautés et associations avaient des origines
pré-conciliaires. Il les avait parfois rencontrées pendant ces voyages
durant le concile Vatican II.
Il les appuya durant son pontificat malgré certaines réticences parmi des membres de la Curie.
Il
marqua son attachement à ces groupes comme Communion et Libération, le
Mouvement des Focolari, la communauté de l'Arche, communauté de vie avec
des personnes handicapées ; l'Opus Dei qui favorise la sanctification
sur le lieu de travail, les légionnaires du christ, mouvement de laïcs,
le Chemin neuf fondé dans les taudis de
Madrid, la communauté de l'Emmanuel, fondée par un laïc, la Communauté
de Sant'Egidio promouvant un intense engagement social, ou Sodalitium Christianae Vitae mouvement né au Pérou qui a une mission d'enseignement.
Le
pape les soutient malgré les risques de déstabilisations que ces
mouvements pouvaient représenter vis-à-vis des structures
traditionnelles de l'Église.
Pastorale
Rencontres et voyages
Durant
son pontificat, Jean-Paul II effectue 104 voyages représentant 576
jours en dehors du Vatican, 143 voyages en Italie, 740 visites à Rome
ainsi qu'à Castel Gandolfo. Il a rendu visite à 317 des 333 paroisses de
Rome.
Il a visité 129 nations (la plupart d'entre elles accueillaient un Pape pour la première fois) et 614 villes.
La distance parcourue lors de ses voyages apostoliques est de 1 163 835 km soit 28 fois le tour de la terre ou presque trois fois la distance terre - lune.
Durant son plus long voyage, le 32e,
qui a eu lieu en novembre-décembre 1986, Jean-Paul II, qui avait déjà
visité les Indes du 1er au 10 février de la même année, parcourt le
Bangladesh, les Seychelles, Singapour, les iles Fidji, la
Nouvelle-Zélande, l'Australie.
Alors que certains de ses voyages (comme aux États-Unis ou à Jérusalem) le mènent sur les traces de Paul VI, beaucoup d’autres pays n’avaient jamais été visités par un pape.
Il devient le premier pape à se rendre au Royaume-Uni où il rencontre Élisabeth II, chef de l’Église anglicane.
Lui et l’archevêque anglican de Cantorbéry s’embrassent devant les médias dans la cathédrale de Cantorbéry.
Il
a été le premier pape à descendre dans un hôtel et non à la nonciature
du pays visité (Hôtel Irshad à Bakou, Azerbaïdjan en mai 2000), à dire
la messe dans un avion, à dire la messe pour la communauté catholique
située la plus au Nord (à 350 km du pôle Nord à Tromsø en Norvège en 1989).
Il
a présidé 1 160 audiences générales hebdomadaires en présence de plus
de 18 512 300 pèlerins provenant du monde entier et plus de 1 500
audiences privées. Plus de 160 millions de personnes sont venues à Rome
pour le voir.
Les
raisons de ses nombreux voyages étaient la volonté de Jean-Paul II de
montrer le caractère universel de la mission du pape, qui doit parler au
monde entier, et doit être un signe visible de l'universalité de
l'Église.
Il voulait aussi permettre aux fidèles de voir le pape, en allant lui-même, « comme le Christ », à la rencontre des personnes, d'autant que beaucoup de celles-ci n'avait pas les moyens de se déplacer à Rome.
Format des visites apostoliques
Durant
ses voyages, il montre une dévotion particulière envers la Vierge
Marie, visitant de nombreux lieux lui étant consacrés, dont Lourdes
(France) par deux fois, Fátima (Portugal), Guadalupe (Mexique).
Ces
visites avaient trois principales raisons : l'attachement personnel de
Jean-Paul II envers la Vierge Marie, la volonté de renforcer et
populariser les pèlerinages vers des sanctuaires mariaux, le désir de
rappeler cette dévotion des catholiques pour la mère du Christ, dévotion
qui n'est pas partagée, au même titre, par les protestants.
Ses
visites ont aussi la particularité de rassembler de gigantesques
foules. Lors de manifestations, comme les Journées mondiales de la
jeunesse, on a souvent dépassé le nombre du million de personnes
présentes.
Doctrine sociale
Le
pontificat de Jean-Paul II a été marqué par un profond engagement
social. La dignité de l'homme est l'aspect le plus marquant de sa
doctrine au cours de son pontificat.
Opposition au communisme
Le
système soviétique anticlérical fut l'objet des critiques du pape dès
le début de son pontificat, même si le communisme avait déjà été
condamné par Pie IX en 1937.
La
dignité de l'homme donne le droit, selon le pape, à des droits
inaliénables. Ce constat le conduit à critiquer les dangers des
idéologies et des totalitarismes qui vont à l'encontre de cette dignité.
Cette opposition au communisme sera renforcée par sa conviction que le
communisme nie, selon lui, la vérité tant de Dieu, que la nature
humaine.
Il affirme ainsi que « La vérité est aussi nécessaire que le charbon ».
Au nom de la dignité de l'homme dans le travail il défendit la création
de syndicats libre, qui étaient interdits sous le régime communiste.
Il favorisa en Pologne une résistance intransigeante contre le communisme.
Son
soutien aux dissidents de l’ex-bloc soviétique, en particulier au
syndicat Solidarność et à Lech Wałęsa ainsi son élection comme pape venu
de derrière le rideau de fer, ont joué un rôle important dans
l’effondrement des régimes communistes en Europe de l’Est à la fin des
années 1980.
Il fut considéré comme l'un des acteurs principaux de la chute du communisme.
Dénonciation de la pauvreté
Jean-Paul II s'est également opposé aux inégalités criantes dans le monde.
Il rejette l'impérialisme et toutes formes de négation de l'indépendance des nations.
Dans
ses discours il s'oppose à des idéologies et politiques telles que le
féminisme, l'impérialisme, le relativisme, le matérialisme, le fascisme
(y compris le nazisme), le racisme, l'ultra-libéralisme et le
capitalisme.
À plusieurs reprises, il a dénoncé l'oppression des plus pauvres.
La démocratie
L'attitude
de Jean-Paul II à l'égard des courants proche du marxisme, et notamment
la théologie de la libération, ainsi que sa dénonciation de certains
régimes dictatoriaux, tant en Amérique, qu'en Asie, ont favorisé, selon
certains, la transition démocratique en Amérique du Sud et en Asie.
À
l’occasion de son voyage au Chili, Augusto Pinochet demanda au pape :
« Pourquoi l’Église parle-t-elle sans cesse de démocratie ? Toutes les
méthodes de gouvernement se valent.» Jean Paul II répondit : « Non, le
peuple a le droit de jouir de ses libertés fondamentales, même s’il
commet des erreurs dans l’exercice de celles-ci.».
Au
cours de cette même visite le pape demanda à Augusto Pinochet, lors
d'un entretien en privé avec lui, de démissionner et de rendre le
pouvoir à la société civile.
Dialogue interreligieux
Le pontificat de Jean-Paul II s’est caractérisé par une intensification des échanges avec les autres religions.
Au cours de ses voyages, il a rencontré bon nombre de leurs dignitaires et a prié dans plusieurs de leurs lieux saints.
Le Pape Jean-Paul II a sensiblement améliorer les relations entre le catholicisme et les autres religions.
À
plusieurs reprises, il a invité les responsables de toutes les
religions à une prière commune pour la paix à Assise : 27 octobre 1986,
en 1993 pendant la guerre des Balkans et le 22 janvier 2002, quelques
mois après les attentats du 11 septembre 2001.
Judaïsme
Jean-Paul II a grandi dans un contexte de culture juive florissante, son intérêt pour elle datant de son enfance.
Il
écrit un grand nombre de textes et de discours sur le sujet des
relations entre l’Église et les Juifs, rendant hommage aux victimes de
la Shoah.
Son premier voyage, qui est aussi le premier d’un pape en ce lieu, est à Auschwitz. Il est le premier pape à visiter une synagogue, à la Grande synagogue de Rome en avril 1986.
Il déclare que les juifs sont « nos frères bien-aimés et, d'une certaine manière, (...) nos frères aînés ».
En
1993, Jean-Paul II décide de reconnaître l'Etat d'Israël, établissant
pour la première fois des liens diplomatiques officiels avec l'État
hébreu, et ceci malgré l'opposition de membres de la Curie qui
souhaitaient le règlement de la question palestinienne avant la
reconnaissance des relations diplomatiques.
Lors d'un colloque en 1997, Jean-Paul II affirme qu'un « examen
lucide du passé (...) peut démontrer clairement que l'antisémitisme est
sans justification aucune et est absolument répréhensible. ».
En
mars 2000, Jean-Paul II se rend au Mémorial de Yad Vashem, où il
retrouve une rescapée qu'il avait secourue, et demande pardon à Dieu
pour les actes antisémites commis par les chrétiens.
Dans un billet glissé dans une fente du Mur des lamentations il demande à Dieu de pardonner pour les torts fait au peuple juifs.
La rédaction par une partie des théologiens juifs du document Dabru Emet en 2000, qui affirme qu' « un
nouveau dialogue religieux avec les chrétiens n'affaiblirait pas la
pratique juive et n'accélérerait pas l'assimilation des juifs »
et affirme la volonté de dialogue théologique avec les chrétiens montre,
pour certains, l'impact du pontificat de Jean-Paul II qui a permis de
favoriser l'émergence de ce courant juif dans le développement du
dialogue inter-religieux.
Des polémiques émaillèrent le pontificat de Jean-Paul II.
Un Carmel s'était établi à Auschwitz. Cette fondation fut très critiqué par une partie de la communauté juive.
Jean-Paul II finit, après plusieurs années, par ordonner aux religieuses de déménager, afin de pacifier les relations.
De
même la canonisation d'Edith Stein, juive convertie au catholicisme,
morte à Auschwitz fut décriée, et considérée par certains comme une
« récupération » de la Shoah par l'Église, alors que Jean-Paul II,
lecteur d'Edith Stein, considérait celle-ci comme exemplaire et sainte.
Islam
Jean Paul II devint le deuxième pape à avoir visité la Turquie en se rendant dans ce pays en novembre 1979.
Le pape effectue une visite en 1985 à Casablanca au Maroc.
Il parle devant 80 000 musulmans. Au cours de cette rencontre le pape affirme « nous adorons le même Dieu ».
Plusieurs
réactions négatives dans les pays arabes suivirent cette rencontre ;
l'Iran et l'ayatollah Khomeini ne reconnurent plus le titre de
Commandeur des croyants au roi Hassan II.
Le pape a effectué une visite d’une journée à Tunis le 14 avril 1996.
L'Assassinat des moines de Tibhirine en mai 1996 ainsi que celui de l'évêque Mgr Pierre Claverie ont cependant rendu les relations entre les deux religions plus difficiles.
Il
encourage la construction d'une mosquée à Rome, tout en demandant plus
de réciprocité dans la liberté de culte des pays musulmans.
Les
attentats du 11 septembre 2001, conduisent Jean-Paul II à condamner
toute forme de violence au nom de Dieu, et affirme que ces attentats
n'ont rien à voir avec le vrai Islam.
Il
invita alors à une journée de prière rassemblant toutes les religions
et particulièrement les musulmans, voulant éviter de légitimer toute
guerre des religions entre Chrétiens et musulmans.
En mai 2001, Jean-Paul II est le premier pape à se rendre dans une mosquée.
Désireux
de se recueillir sur le lieu où se convertit saint Paul, il entre et
prie auprès des reliques de Saint Jean Baptiste à la mosquée des
Omeyyades à Damas (Syrie).
Bouddhisme
Jean-Paul II a rencontré le 14e Dalaï Lama, Tenzin Gyatso au Vatican en 1980, 1982, 1986, 1988 et 1990.
Plus
tard, le 27 janvier 2003, après une audience avec le pape, le Dalaï
Lama a déclaré lors de sa rencontre avec le président du Sénat italien
Marcello Pera : « J'ai dit au pape mon admiration pour ce qu'il a fait
pour la paix et l'harmonie religieuse dans le monde ».
Dialogue œcuménique
Le pontificat est marqué par une volonté de rapprochement avec les églises orientales.
Dès le début il se pose en avocat des églises orthodoxes en grande partie contrôlé par le régime communiste.
En
se proclamant le leader de l'Église silencieuse, il affirme sa défense
des églises orientales et occidentale lors de sa première visite en
Pologne.
En 1985 il publie l'encyclique Slavorum Apostoli consacré à saints Cyrille et Méthode, dans lequel il appelle à un dialogue œcuménique.
Sur
le sujet de la primauté du pape, il a proposé aux Chrétiens des autres
confessions de « chercher, évidemment ensemble, les formes dans
lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d’amour reconnu par
les uns et par les autres » lors de l’encyclique Ut Unum Sint (1995).
Avec les orthodoxes
En 1999, Jean-Paul II visite la Roumanie avec les personnalités locales de l’Église orthodoxe.
Il
est d’ailleurs le premier pape à visiter un pays à majorité orthodoxe
depuis le schisme de 1054. Au cours de ce voyage il demande pardon au
nom des catholiques pour le sac de Constantinople.
Lors
du Jubilé de l'an 2000, il ouvre la Porte Sainte avec le métropolite
orthodoxe Athanasios et le primat anglican George Carey, marquant la
volonté d'unité des différents chrétiens. Cependant il ne put jamais se
rendre en Russie, le patriarche de Moscou refusant de le rencontrer.
En
2004, lors d'un voyage en Grèce, il offre les reliques de Grégoire de
Nazianze, conservées jusque là au Vatican, à Bartholomée Ier de
Constantinople dans une logique de réconciliation.
Les
tentatives de réconciliation avec les orthodoxes ont aussi été
entravées par des conflits de juridictions et de frontières, les Églises
uniates réclamant les églises confisqués par les soviétiques au profit
des orthodoxes.
Le
pape fut critiqué du fait du prosélytisme des catholiques en Russie,
conduisant au refus de l'épiscopat russe de le recevoir.
Enfin
la reconnaissance par le Vatican de l'indépendance de la Croatie fut
très mal vécu par les orthodoxes serbes qui considéraient ce pays comme
lié à la Serbie.
Protestants
À plusieurs reprises il demande pardon, au nom des catholiques, pour les torts infligés aux autres chrétiens.
Ainsi,
lors de son voyage en Slovaquie, il se rend devant un monument
commémorant l'assassinat de calvinistes par des catholiques.
En
1998 les Églises luthériennes signent avec le Vatican ensemble un
texte, la Déclaration commune sur la justification par la foi, sur une
conception commune de la « justification par la foi ». Ils parviennent ainsi à un accord sur l'un des points principaux de divergences issus de la réforme de Luther.
Théologie sur le corps et la sexualité
Jean Paul II développa une véritable théologie du corps au cours de 129 conférences de 1979 à 1984.
Cet enseignement est considéré comme une « bombe à retardement » théologique.
Dans
sa catéchèse Jean-Paul II affirme, en s’appuyant sur une anthropologie
biblique, que le corps, créé à l’image de Dieu, a pour vocation première
de permettre la communion entre l’homme et la femme, cette communion
étant à l’image de la communion des personnes en Dieu. La sexualité ne
peut donc pas se réduire à une relation de plaisir, qui réduit l’homme
ou la femme à un objet dont on peut se satisfaire. Cette tendance
utilitariste est selon Jean-Paul II une conséquence du péché originel.
Cependant selon Jean-Paul II, le Christ contribue à restaurer la
sexualité à travers le mariage, qui devient donc le lieu indissociable
de la sexualité. Le mariage est le lieu de la communion entre deux
personnes, à l’image de Dieu. La relation du mariage conduit à une
relation de soumission réciproque de l’homme et de la femme, source de
sanctification. La sexualité, le don des corps selon Jean-Paul II, dans
l’acte conjugal vient donc exprimer et réaliser le don mutuel que les
époux font d’eux-mêmes et de toute leurs vies. La sexualité exprime donc
l’amour, la fidélité et l’honnêteté entre les époux.
Cette
conception conduit Jean-Paul II à confirmer l’opposition de l’Église à
la contraception. Celle ci va à l’encontre de la dignité du mariage et
du don véritable des époux, et empêche une communion véritable à l’image
de Dieu. Dans un entretien avec des scientifiques il affirme qu’il ne
veut pas séparer la sexualité de sa « potentialité procréative »,
la contraception allant à l’encontre de la vocation de l’homme et de
l’ordre dans lequel Dieu l’a créé. Selon Jean-Paul II l’homme n’est pas
et ne doit pas être maître de la vie, mais dépositaire de la vie.
Son
opposition alla aussi à l’encontre de l’avortement. La vie humaine
étant présente dès la fécondation, tout avortement constitue selon lui
un meurtre, constituant une atteinte fondamentale tant aux dix
commandements « tu ne tueras point », mais aussi à la dignité de l’homme
qui est niée.
À
plusieurs reprises, il a rappelé l’enseignement de l’Église concernant
l’exigence de fidélité conjugale et la recommandation d’éviter les
méthodes artificielles de contraception. Ainsi quand on l’interrogea sur
la possibilité d’utiliser la contraception pour éviter des avortements,
Jean-Paul II affirma que la contraception et l’avortement étaient les
deux fruits d’une même plante, qui conduit à nier toute la vocation à
l’amour présente dans le mariage.
Il
n'a jamais prononcé une seule fois le mot préservatif, mais a par
contre insisté de nombreuses fois sur l'efficacité absolue de
l'abstinence et de la fidélité contre les maladies sexuellement
transmissibles. Cette position fut très vivement critiquée, certains
accusant le pape d’être responsable du SIDA en Afrique.
Il
s’est fait le défenseur inlassable du droit à la vie, rappelant
l’opposition de l’Église à l’avortement, l’euthanasie et à toute forme
d’eugénisme. Il a également appelé à une plus ferme condamnation de la
peine de mort.
Face
aux nouvelles questions de bioéthique et notamment la fécondation
artificielle, il publia le document Donum Vitae. Le document la
considère comme « une technique moralement illicite parce qu'elle prive la procréation humaine de la dignité qui lui est propre et conaturelle »,
ainsi le détachement de la fécondation de l'acte sexuel, tout comme la
contraception est là encore critiqué. Il s’opposa à tous les travaux sur
les cellules souches embryonnaires, le clonage humain, qu’il considère
comme une atteinte à la dignité humaine.
Il
a également confirmé la tradition catholique sur le mariage en
s'opposant au mariage homosexuel. Il a par ailleurs maintenu
l’interdiction de la communion sacramentelle pour les divorcés remariés
en raison de leur absence de communion spirituelle préalable avec
l'enseignement de l'Église.
Les abus sur mineurs commis par des prêtres
Plusieurs
observateurs ont relevé que le Saint-Siège avait tardé à réaliser
l’ampleur du problème des abus sexuels commis par des prêtres.
Ces
dossiers étaient traités, la plupart du temps, dans les diocèses, ce
qui a pu empêcher une prise en compte globale de ce phénomène. Pour Bernard Lecomte, Jean-Paul II, sans être indifférent, a pu être négligent sur ce problème.
Les
accusations en 1998 contre le père Marcial Maciel Degollado, fondateur
des Légionnaires du christ, n'ont pas été traitées avec suffisamment de
moyens et de rapidité.
Cette
confiance excessive dans la personne du père Marcial Maciel constitue,
d'après George Weigel, une erreur de gouvernement du pape.
Les allégations d'abus sexuels contre le cardinal Hans Hermann Groër, n'ont pas non plus donné lieu à une enquête immédiate.
L'habitude
de traiter les affaires de mœurs dans la discrétion, une certaine
culture du silence qui prévalait sur ces sujets, n'ont pas favorisé
l'émergence de la vérité et la reconnaissance publique des souffrances
subies par les victimes.
Pour plusieurs vaticanistes, un tournant est pris en 2001, avec le motu proprio Sacramentorum sanctitatis tutela de Jean-Paul II et la lettre De Delictis Gravioribus (Les délits les plus graves), envoyée par le cardinal Ratzinger, imposant aux évêques de faire remonter les dossiers d'abus sexuels à Rome.
Une plus grande transparence est alors préconisée.
En
avril 2002, alors que le scandale des abus sexuels de prêtres
américains sur des enfants vient d'éclater, Jean-Paul II convoque onze
cardinaux, tous venus des États-Unis. À cette occasion, il déclare : « les
gens ont besoin de savoir qu’il n’y a pas de place dans la prêtrise et
dans la vie religieuse pour ceux qui feraient du mal aux jeunes. » Il ajoute être « profondément peiné » et tient à exprimer sa « solidarité aux victimes des violences sexuelles et à leurs familles, où qu’elles soient ».
Béatifications et canonisations
Il
a redonné une impulsion au culte des saints, en célébrant 1 338
béatifications et 482 canonisations dont 402 martyrs. Il réforme les
exigences de la canonisation, en ne demandant qu'un miracle au lieu de
deux pour canoniser.
La
volonté du Pape était de montrer l'universalité de la sainteté, le
Concile Vatican II affirmant que tous les chrétiens étaient appelés à la
sainteté. Jean-Paul II voulait donc revivifier la dévotion aux saints
qui avait été un peu oublié après le Concile Vatican II, la vie des
saints étant souvent considéré comme exceptionnelle et éloignée de la
réalité quotidienne. II a recherché par ces nombreuses béatifications et
canonisations à démontrer que tous les catholiques étaient appelés à
devenir des saints, et ceci quels que soient leurs pays, leurs cultures
et leurs origines, montrant par là même l'universalité de l'Église.
Ainsi
il béatifia de nombreuses personnes, tant laïcs que prêtres et
religieux, montrant que tous les états de vies, le mariage comme la vie
religieuse, étaient des formes possible de la sainteté.
Catéchisme de L'Église catholique
En
octobre 1986, il décide de constituer une commission de cardinaux et
d’évêques pour préparer un projet de catéchisme universel romain et en
confie la présidence au cardinal Ratzinger.
Le cardinal autrichien Christoph Schönborn en sera l’un des principaux rédacteurs. Le Catéchisme de l'Église catholique est approuvé officiellement, le 11 octobre 1992, par le pape qui le considère comme un acte majeur de son pontificat.
La
publication du catéchisme de l'Église catholique avait pour objectif de
montrer que le catholicisme pouvait rendre compte de la foi, de l'amour
qui sont à la base de la vie chrétienne.
Dans
cet ouvrage sont expliquées la doctrine et la tradition de l'Église
catholique. Il place au cœur de l'enseignement de l'Église
l'enseignement de la Vérité.
Liturgie et spiritualité
- Le pape a commencé son pontificat par l'écriture de deux encycliques, Redemptor Hominis et Dives in Misericordia, recentrant la foi catholique sur la personne du Christ rédempteur et invitant à approfondir le mystère de la miséricorde de Dieu. En 1986, il complète cette trilogie par l'encyclique Dominum et vivificantem, consacrée à l'Esprit-Saint.
- Il a institué dans le calendrier liturgique, à partir de l'an 2000, le dimanche de la divine miséricorde. Celui-ci a lieu une semaine après le dimanche de Pâques.
- Il a ajouté, en octobre 2002, 5 nouveaux mystères à la prière populaire du rosaire. Il s'agit des mystères lumineux : le baptême au Jourdain, les noces de Cana, l’annonce du Royaume de Dieu, la Transfiguration, l’institution de l’Eucharistie.
Questions scientifiques
Cas de Galilée
Le
10 novembre 1979, à l'occasion de la commémoration du centenaire de la
naissance d'Albert Einstein, il exprime le désir que des théologiens,
des savants et des historiens, animés par un esprit de sincère
collaboration, approfondissent l'examen du cas Galilée.
Le
3 juillet 1981, il désigne une commission d'étude chargée de réexaminer
l'affaire Galilée, afin de reconnaître les erreurs commises par
l'Église.
Le 31 octobre 1992 il reconnaît les erreurs de la plupart des théologiens dans la condamnation de Galilée en 1633.
Théorie de l'évolution
Le 22 octobre 1996 il reconnaît dans un message à l’Académie pontificale des sciences que la théorie de l’évolution est « plus qu’une hypothèse », faisant allusion au qualificatif qu'avait employé Pie XII dans son encyclique de 1950, Humani Generis.
Il
précise en revanche que les théories qui verraient « l'esprit comme
émergeant des forces de la matière vivante ou comme un simple
épiphénomène de cette matière sont incompatibles avec la vérité de
l'homme » et « incapables de fonder la dignité de la personne ».
Rapport entre la foi et la raison
Le 14 septembre 1998, il promulgue l’encyclique Fides et Ratio sur les rapports entre la foi et la raison.
Reconnaissance posthume
Béatification
Lors
de ses funérailles présidées par le cardinal, doyen du collège
cardinalice, Joseph Ratzinger, le 8 avril 2005, la foule avait scandé en
italien « Santo subito » « saint tout de suite », appuyant la demande
par des calicots écrits en grandes lettres rouges.
Le
cardinal Camillo Ruini, vicaire de l'évêque de Rome, demande que la
cause de Jean-Paul II soit introduite sans attendre la fin du délai de 5
ans après sa mort.
Le 13 mai 2005, seulement 41 jours après sa mort, le jour du 24e
anniversaire de l’attentat accompli contre lui place Saint-Pierre (le
13 mai 1981) le pape Benoît XVI, élu le 19 avril, dispense la cause en
béatification de Jean-Paul II du délai de cinq ans avant son ouverture.
Jean-Paul
II avait lui-même ramené de trente ans (code de droit canonique de
1917) à cinq ans après la mort du candidat le délai requis pour
l’ouverture d’une cause.
Mais
il avait aussi fait une exception à cette règle en autorisant, en 1999,
l'ouverture du procès diocésain de Mère Teresa, deux ans seulement
après sa mort. Antoine de Padoue a été canonisé un an après sa mort,
mais depuis que le pape Sixte Quint a instauré, en 1588, la procédure
moderne de canonisation, jamais aucune cause n’a été ouverte aussi vite.
Le
postulateur de la cause en béatification de Jean-Paul II est
Monseigneur Slawomir Oder. Début 2010, 271 cas de guérisons avaient été
soumis aux autorités vaticanes chargées de l'authentification des
miracles de Jean-Paul II.
Le
diagnostic de la maladie de Parkinson dont aurait été atteinte puis
guérie une religieuse du diocèse d'Aix-en-Provence, Sœur Marie
Simon-Pierre, restait à confirmer.
Quelques
théologiens sont opposés à ce processus de canonisation. En octobre
2007, onze théologiens parmi lesquels le jésuite espagnol Jose Maria Castillo et l'italien Giovanni Franzoni,
ont relevé sept points d'opposition qui incluent les dernières
considérations de Jean-Paul II sur la contraception et le rôle des
femmes au sein de l'Église catholique.
On
relève également des critiques concernant la couverture des affaires de
pédophilie de prêtres catholiques, les négociations financières opaques
avec la banque Ambrosiano et les sanctions à l'encontre d'une centaine
de théologiens catholiques.
En novembre 2009, la congrégation pour les causes des saints valide « l'héroïcité des vertus » du défunt pape.
Le 19 décembre 2009, le pape Benoît XVI a proclamé le décret reconnaissant son prédécesseur comme vénérable.
Le 14 janvier 2010, le Vatican annonce sa décision de béatifier Jean-Paul II.
La béatification a lieu le 1er
mai 2011, place saint Pierre, à l'occasion du dimanche de la divine
miséricorde célébré par Benoît XVI devant plus d'un million de fidèles,
parmi lesquels beaucoup de polonais.
Le
cercueil de Jean-Paul II, retiré de la crypte vaticane le 29 avril 2011
pour être exposé au public dans le chœur principal de la basilique
Saint-Pierre de Rome, est ré-inhumé, le 2 mai 2011, dans la chapelle
Saint-Sébastien de cette basilique, à la place précédemment occupée par
Innocent XI.
La canonisation de Jean-Paul II aura lieu si une autre guérison miraculeuse, postérieure à la béatification, est authentifiée.
Canonisation
Articles détaillés : Canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II et Floribeth Mora Diaz.
Canonisation des bienheureux Jean XXIII et Jean-Paul II,
par le pape François
Portrait de Jean-Paul II installé lors de sa canonisation
Le
23 avril 2013, la commission de sept médecins de la Congrégation pour
les causes des saints reconnaît le caractère scientifiquement
inexplicable d'une guérison attribuée à Jean-Paul II.
Il
s'agit de Floribeth Mora Diaz, avocate costaricienne, atteinte d'une
maladie incurable, plus précisément d'une lésion cérébrale, qui aurait
été guérie dans la soirée du 1er mai 2011, le jour de la béatification de Jean-Paul II.
La
commission des théologiens a reconnu le caractère scientifiquement
inexpliqué de cette guérison le 18 juin 2013, selon la presse italienne.
Le
2 juillet 2013, les évêques et cardinaux membres de la Congrégation
pour les causes des saints se réunissent en assemblée plénière pour
évoquer différents cas de béatifications et de canonisations.
Dès
le 5 juillet suivant, le pape François autorise la congrégation à
promulguer le décret permettant la canonisation des bienheureux
Jean-Paul II et Jean XXIII.
Lors
du consistoire convoqué le 30 septembre 2013, le pape fixe la date de
la cérémonie de canonisation de ses deux prédécesseurs au 27 avril 2014,
dimanche de la divine Miséricorde, fête instituée par Jean-Paul II,
fixée par lui au deuxième dimanche de Pâques, et au cours duquel il
s'éteint le 2 avril 2005.
Le 13 avril 2014, lors de la messe des Rameaux, le pape François le nomme saint patron des Journées mondiales de la jeunesse.
Le
27 avril 2014, lors de la messe du dimanche de la divine Miséricorde,
le pape François préside la cérémonie de canonisation conjointe des
papes Jean XXIII et Jean-Paul II.
C'est
la première fois dans l'histoire de l’Église qu'une double canonisation
de papes a lieu en présence de deux papes vivants, François, qui
préside la cérémonie, accompagné de son prédécesseur Benoît XVI.
Jean-Paul II est fêté le 22 octobre, date de son intronisation pontificale.
Autres reconnaissances
Avant son enterrement la crypte du Vatican recevait 1 000 visites par jour. Depuis, le chiffre approche des 2 000.
La
place du parvis de Notre Dame de Paris s'appelle désormais aussi
« Place Jean Paul II ». Le maire de Paris, Bertrand Delanoë a repris
l'idée suggérée par Claude Goasguen (UMP), député du XVIe arrondissement.
Il
en va de même pour le parvis des cathédrales de Metz, Nancy (visitées
toutes les deux par le pape en 1988) et de Cambrai et celui de l'église
Notre-Dame des Mineurs à Waziers.
La
place jouxtant la cathédrale d'Évry (qu'il avait visitée le 22 août
1997) initialement appelée « Clos de la Cathédrale » porte le nom de
« Square Jean-Paul II ».
Une statue en bronze de 9 mètres de haut, du pape Jean Paul II, a été offerte à la ville de Ploërmel, Morbihan, par l'artiste russe Zurab Tsereteli, nommé citoyen d'honneur de la ville.
Cette
œuvre d'art, installée au centre ville, place Jean Paul II, a été
inaugurée le dimanche après-midi 10 décembre 2006 en présence de 2000
personnes.
La
maison où il se rendait d'habitude en été pour ses vacances, aux Combes
d'Introd, en Vallée d'Aoste, est devenue aujourd'hui un musée. Elle
témoigne de son amour pour la montagne, qu'il considérait être l'endroit
idéal pour la réflexion et la prière.
À
Nice, depuis le 23 octobre 2010, la place sise devant le monastère
franciscain de Cimiez porte le nom de Jean-Paul II et est ornée d'un
buste le représentant.
Divers
- Le père Stanisław Dziwisz fut le secrétaire personnel de Jean-Paul II pendant tout son pontificat. Le pape le nomma en 1998 évêque et préfet adjoint de la maison pontificale, puis en septembre 2003 archevêque titulaire de San Leone en Calabre (diocèse qui n’existe plus).
- La béatification du père Jacques-Désiré Laval, né à Croth en Normandie, fut la première de Jean-Paul II. Il plaça son pontificat sous la protection de cet humble missionnaire.
- Selon un article de février 2002 du New York Post, Jean-Paul II a procédé personnellement à trois exorcismes pendant son pontificat. Le premier exorcisme qu’il a conduit a eu lieu en 1982 sur une femme qui se convulsait sur le sol. Le deuxième a eu lieu en septembre 2000 quand il a pratiqué le rite sur une femme de 19 ans qui était devenue furieuse sur la place Saint-Pierre. Un an plus tard, en septembre 2001, il a exorcisé une femme de 20 ans.
- Jean-Paul II avait été créé cardinal par le Pape Paul VI en 1967. À sa mort, il était donc le prélat le plus ancien ayant reçu la dignité cardinalice, aucun autre cardinal n’ayant alors autant d’ancienneté.
- Par exception, le quotidien le Monde écrit Jean Paul II, sans trait d’union. Il peut s’agir d’un latinisme, car le latin ne connaît pas le trait d’union, pas même lorsqu’il est employé par l’Église catholique d’aujourd’hui en tant que langue officielle.
Œuvres
Jean-Paul
II a prononcé 20 351 discours pendant son seul pontificat dont 3 438
hors d'Italie. Ses écrits et textes de discours représentent, plus de
80 000 pages (soit environ 40 fois le volume de la Bible catholique).
Les
seuls écrits officiels de Jean-Paul II représentent 55 volumes auxquels
il faut ajouter des publications à titre personnel et sans doute des
milliers de lettres et documents privés divers.
Encycliques
Jean-Paul II a écrit 14 encycliques :
- Ecclesia de Eucharistia, 17 avril 2003, sur l'Eucharistie dans son rapport à l'Église
- Fides et Ratio, 14 septembre 1998, sur les relations entre la foi et raison.
- Ut Unum Sint, 25 mai 1995, sur l'engagement œcuménique
- Evangelium Vitæ, 25 mars 1995, sur la valeur et l'inviolabilité de la vie humaine.
- Veritatis Splendor, 6 août 1993, sur l'enseignement moral de l'Église (publié en France)
- Centesimus Annus, 1er mai 1991, mise à jour de Rerum Novarum, sur les connaissances et l'organisation sociale
- Redemptoris Missio, 7 décembre 1990, sur la valeur permanente du précepte missionnaire
- Sollicitudo Rei Socialis, 19 février 1988, sur la question sociale, à l'occasion des 20 ans de Populorum progressio
- Redemptoris Mater, 25 mars 1987, sur la place de la Vierge Marie dans la foi
- Dominum et Vivificantem, 30 mai 1986, sur l'Esprit Saint dans la vie de l'Église et du monde
- Slavorum Apostoli, 2 juillet 1985 , sur saints Cyrille et Méthode
- Laborem Exercens, 14 septembre 1981 , sur le travail humain
- Dives in Misericordia, 2 février 1980, Sur la miséricorde divine
- Redemptor Hominis, 4 mars 1979, sur la dignité humaine
Autres écrits
Jean-Paul II a écrit :
- 15 exhortations apostoliques,
- 12 constitutions apostoliques,
- 28 motu proprio,
- 42 lettres apostoliques
Livres
- Sous le nom de Karol Wojtyla
- Frère de notre Dieu et Écrits sur le théâtre, éditions Cana/Jean Offredo et éditions du Cerf, 1983, 157 p, (ISBN 2-204-01967-4) (Cerf) (ISBN 2-86335-037-4) (Cana)
- La Boutique de l’orfèvre, éditions Cana/éditions du Cerf, 1983, 157 p, (ISBN 2-204-01455-9)
- Personne et acte, éditions Bayard, 1983, (ISBN 9782227310544)
- Amour et responsabilité, éditions Stock, 1985 et 1998, (ISBN 2234018773)
- Sous le nom de Jean-Paul II
- À l’image de Dieu Homme et Femme : une lecture de Genèse 1-3, les éditions du Cerf, 1981, (ISBN 2-204-01577-6)
- Jeunes mes amis : le pape Jean-Paul II parle à la jeunesse du monde, éditions Lito, 1982, (ISBN 0-340-27966-4)
- Mémoire et identité : Conversations au passage entre deux millénaires, François Donzy (traduction), Flammarion, 2005, coll. « Divers sciences », 217 pages, (ISBN 2082105024).
- Message pour demain, Presses du Châtelet, 2005, 60 pages, (ISBN 2845921209).
- Entrez dans l’Espérance, avec Vittorio Messori, 1994, Rééd. Pocket, 2003, 331 pages, (ISBN 2-266-14091-4).
- Homme et femme il les créa : une spiritualité du corps, Cerf, 2004, Documents d’Église, 694 pages, (ISBN 2204075892).
- Jean-Paul II parle aux enfants, illustrations de Giulia Orecchia, Flammarion, 2004, Albums jeunesse, 84 pages, (ISBN 208162639X).
- À vous les jeunes. Paroles d’un père spirituel, en coll. avec sœur Joëlle-Marie Micaud (commentaires), Saint-Augustin, 2004, 108 pages, (ISBN 2880113431).
- Le rosaire de la Vierge Marie, Éditions Salvator, 2002, 52 pages, (ISBN 2706703342).
- Triptyque romain. Méditations, 2003, la version italienne de Grazyna Miller publiée par l’Édition de Vatican, 49 pages, (ISBN 8820974517).
- Levez-vous ! Allons !, François Donzy (traduction), Pierre-Marie Varennes (Traduction), Pocket, 2005, 182 pages, (ISBN 2266149245).
- Testament spirituel, Éditions Salvator, 2005, (ISBN 2706704047).
- Ma vocation : don et mystère (à l’occasion du 50e anniversaire de mon ordination sacerdotale), Bayard éditions/Cerf/Fleurus-Mame/Tequi, 1996, (ISBN 2-7403-0425-0)
- Mes prières pour chaque jour de l’année, Plon/Mame, édition 1996 : 604 p, (ISBN 2-259-01412-7)
- Les gémissements de la Création - Vingt textes sur l'écologie, Parole et silence, 126 pages, 2006, (ISBN 2845734131)
Œuvres sur Jean-Paul II
Films
Les vidéos : http://lalumierededieu.eklablog.com/jean-paul-ii-les-videos-p132389- 2005 : La vie de Jean-Paul II, de Lorenzo Minoli & Judd Parkin
- 2005 : Daniel Costelle, Isabelle Clarke, Jean-Paul II, L'empreinte d'un géant, éd. Nouveau Monde (DVD).
- 2005 : Karol, l'homme qui devint Pape (Karol, un uomo diventato Papa) par Giacomo Battiato tiré d'un livre de Gian Franco Svidercoschi
- 2006 : Karol, Pape resté humain par Giacomo Battiato
- Biographie filmographique
Parmi quelques autres, le film Karol, l'homme qui devint Pape,
de Giacomo Battiato, racontant la vie de Karol Wojtyla à partir de ses
18 ans dans la Pologne en guerre et jusqu'à sa mort. La prestation de
Piotr Adamczyk dans le rôle de Jean-Paul II est assez étonnante,
notamment par les transformations physiques majeures de l'acteur pendant
le déroulement chronologique du film (vieillissement du visage et du
corps).
Après
sa première présentation et projection au Vatican avec le réalisateur
et les acteurs, le pape Benoît XVI a qualifié le film de « véritable encyclique » et a déclaré « Le
film montre des scènes et des épisodes dont le réalisme suscite chez le
spectateur un frisson d'horreur instinctif et le poussent à réfléchir
sur les abîmes de cruauté qui peuvent se cacher dans l'âme de l'homme.
Dans le même temps, la révocation de telles aberrations ne peut manquer
de raviver en chaque personne ayant des sentiments justes l'engagement à
faire tout ce qui est en son pouvoir afin que ne se répètent jamais
plus des épisodes de barbarie si inhumaine » en parlant de l'Europe et de la Pologne en guerre.
Documentaires
- Jean-Paul II - Sa vie, son pontificat produit par le Centre de Télévision du Vatican [distr. HDH Communications]; 2006.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_II
En savoir plus : http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/index_fr.htm
La fondation Jean-Paul II : http://www.fondationjeanpaul2.fr/
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