Icône russe de saint Joannice le Grand
Joannice le Grand ou Joannice de l'Olympe (en grec Ίωαννίκιος) est un célèbre ascète grec chrétien, né en 754 dans le village de Marycate, près de Pruse en Bithynie, mort le 4 novembre 846 dans le monastère d'Antidion, sur le mont Olympe de Bithynie(Uludağ).
L'Église catholique et l'Église orthodoxe le fêtent comme saint en novembre, le 3, le 4 ou le 17, selon les Églises.
Biographie
Le récit de la vie de Joannice nous est parvenu par trois sources distinctes. Deux chroniques écrites par des moines contemporains, Sabas et Pietro, et une troisième, plus tardive, attribuée à Simeone Metafraste. Ces trois chroniques permettent de reconstituer de façon assez complète la vie de cet illustre moine.
Il serait né dans une famille paysanne modeste, aurait gardé les porcs dans son enfance et n'aurait reçu qu'une instruction fort rudimentaire. Dans sa jeunesse, ayant un corps d’athlète, il s'engagea dans l'armée et fut intégré à la garde impériale. Il combattit vaillamment les Bulgares en Thrace. À cette époque, il adhérait à l'iconoclasme (comme l'empereur).
Paysage du mont Uludağ qui surplombe la ville de Bursa où saint Joannice s'est retiré en ermite et s'est fait moine. La montagne est toujours connue sous le nom de Keşiş Dağı, la « montagne du moine »
Par Jean & Nathalie — Flickr, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3252654
Après une vingtaine d'années de services dans l'armée, il entra dans la vie religieuse, d'abord au monastère des Agaures pour y recevoir l'instruction et la formation religieuse qu'il n'avait pas eues auparavant. Mais assez rapidement, il se retira comme anachorète dans la région du mont Olympe de Bithynie, près de Brousse, et devint le représentant le plus en vue à l'époque d'un type de vie religieuse traditionnel en Orient, fait de retrait du monde, d'isolement et de grandes ascèses. Un autre saint, peu connu, Pierre d’Atroa (en) († 837) en est un exemple.
Il vécut ensuite en solitaire dans plusieurs régions de l'Asie Mineure (notamment en Lycie, puis en Cilicie de 804 à 808) avant de revenir se fixer en Bithynie. Il se livra à différents exercices comme de rester un an dans une grotte attaché à une chaîne de fer. Il passa d'autre part trois ans auprès d'un ascète réputé à l'époque, nommé Georges, « pour achever sa formation ». Enfin, vers 810, il se sentit appelé à faire profiter les autres hommes de son expérience et s'installa dans une cellule du monastère de Trichalix (ou Trichalika) près de Brousse où il recevait de nombreux visiteurs venant le consulter. On lui prêtait le don de prophétie et celui de guérir les maladies.
Après l'avènement de Léon V l'Arménien, en 813, il repartit pour la Lydie où il fonda trois monastères. Pendant la seconde période de l'iconoclasme, il se prononça pour le culte des images, mais semble avoir eu sur ce sujet des désaccords avec Théodore Studite : une réunion d'iconodoules organisée autour de lui en 823 ou 824 aboutit à une controverse. Au moment du rétablissement officiel du culte des images, en 843, il aurait inspiré ou appuyé le choix comme nouveau patriarche de Méthode, ancien moine de l'Olympe de Bithynie, qui mena une politique modérée et se heurta aux religieux du monastère de Stoudios, héritiers de Théodore Studite. Joannice, âgé alors de 90 ans, se serait déplacé à Constantinople pour appuyer Méthode contre les Stoudites.
Joannice le Grand et Théodore Studite
Icône orthodoxe de Joannice le Grand, Ménologe de Basile II
Joannice représenta à l'époque, à l'encontre notamment de Théodore Studite, le modèle du saint anachorète traditionnel en Orient, vivant de longues périodes dans la solitude en se livrant à des pratiques d'ascèse extraordinaires, et acquérant la réputation de posséder des pouvoirs miraculeux (prophétie, guérison des maladies, etc.). Théodore, tout en exprimant parfois son respect pour lui et ce qu'il représentait, déconseillait à ses moines de suivre son exemple, jugeant supérieure l'intégration dans des communautés organisées et disciplinées, pratiquant plus le travail régulier que les grandes ascèses, et se mêlant aux controverses de la société : « Que le père Joannice et ses disciples restent dans leurs solitudes et dans leurs montagnes ; mais toi, honore l'obéissance et l'hospitalité. Il ne s'est imposé aucune contrainte, et toi tu es persécuté pour la justice. Il ne connaît pas la prison ; toi, tu es incarcéré pour le Seigneur. Il n'a pas livré combat tandis que toi, tu as combattu pour le Christ. Combien la seconde façon d'agir est supérieure à l'autre ! » ; Théodore Studite. Joannice et Théodore représentaient les modèles opposés des moines « olympiens » et des moines « stoudites ».
Mémoire et vénération
Sa fête est généralement célébrée le 3 novembre, mais dans certaines Églises orientales il peut être fêté le 4 novembre, et le 17 novembre (selon le calendrier julien) pour les Églises slaves.
Son chef est conservé au monastère d'Osios Loukas en Béotie.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Joannice_le_Grand
Notre
Saint Père Joannice naquit en 754 à Marycate, près du lac
d'Apolloniade, en Bithynie. Ses parents étaient paysans et le
chargèrent, dès l'âge de sept ans, de la garde des porcs. Pieux de
nature, Joannice fut néanmoins entraîné avec ses parents à adhérer à
l'hérésie des briseurs d'images. A l'âge de 19 ans, il devint un
vaillant soldat de la garde impériale. Dix sept ans plus tard, alors
qu'il était en campagne à proximité du Mont Olympe de Bithynie, il
rencontra un vieil ascète qui le convainquit de son erreur. Le jeune
homme se repentit aussitôt, vénéra avec foi l'Icône du Christ et décida
d'embrasser une vie d'ascèse et de pénitence.
En 795, les
Bulgares idolâtres envahirent la Thrace. L'empereur Constantin VI
rassembla une forte armée pour leur résister, mais il fut lamentablement
vaincu. Joannice montra alors un héroïsme exceptionnel et s'attira
l'admiration du souverain qui aurait voulu lui accorder la faveur de
rentrer à son service personnel. Mais le spectacle des massacres et des
horreurs de la guerre avait fait comprendre à Joannice la vanité de
cette vie. Il demanda à l'empereur la permission de se retirer de
l'armée pour mener désormais la guerre invisible dans les rangs de la
milice angélique.
Il se rendit d'abord au Monastère des Agaures.
Mais l'Higoumène Grégoire, en voyant son manque d'instruction, lui
recommanda d'aller d'abord recevoir une formation dans les lettres
ecclésiastiques et les rudiments de l'ascèse au sein d'un coenobium,
avant de se joindre aux moines plus expérimentés. Après un court séjour
au Monastère de Télaon près d'Atroas, il fut reçu au Monastère
d'Antidion, où, pendant deux ans, il se montra un modèle pour tous les
autres moines dans la lutte contre l'égoïsme, contre l'amour des
plaisirs et les tentations de toutes sortes. Mais, altéré de la soif
d'une vie plus solitaire, Joannice demanda à se retirer, seul avec Dieu,
sur le mont Korakocéphalos. Il y resta ainsi une semaine entière, sans
prendre aucune nourriture, occupé seulement à prier Dieu qu'il lui fasse
rencontrer un Père spirituel pour le conduire sur la voie de la
perfection. Le septième jour, il rencontra deux ermites doués du don de
clairvoyance, qui lui prophétisèrent son avenir et lui donnèrent une
tunique de poils et une croix, en lui assurant qu'elles lui seraient
d'un grand secours dans les combats qu'il allait mener contre les
esprits des ténèbres.
Dès lors, le Saint commença sa vie
solitaire. Il s'installa d'abord sur le mont Trichalika, près de Prousse
et du Monastère des Agaures. Mais, comme il ne tarda pas à être connu
et réputé, il s'enfuit vers une retraite plus solitaire. Il s'établit
dans une grotte perdue au fond d'une forêt profonde de la région de
l'Hellespont, où il n'était connu que d'un berger qui lui apportait une
fois par mois de l'eau et du pain. Trois ans plus tard, il retrouva un
de ses compatriotes, Antoine, qui avait lui aussi renoncé au monde. Ils
se retirèrent ensemble vers les sauvages solitudes des monts Kondouria,
près de Myre en Lycie. Sur le chemin, Joannice rencontra une jeune
vierge victime des tentations du Démon. Il s'approcha d'elle et lui
demanda de poser sa main sur sa nuque en disant: «Par la puissance de
Jésus-Christ, que la tentation qui t'assaille tombe sur moi!» Alors que
la jeune fille retournait apaisée dans son monastère, le Saint se retira
dans une grotte en proie à d'effroyables assauts du démon de la
fornication. Trois ans plus tard, comme Antoine était retourné des
Agaures, Joannice partit pour de nouvelles solitudes dans les montagnes
de Cilicie, où il demeura quatre ans. En 808, à la suite d'une vision,
il retourna vers l'Hellespont, au Monastère de Pandimon, pour y recevoir
le grand habit angélique. Continuant ses périples vers la Bithynie, il
resta un an dans une grotte, attaché à une lourde chaîne de fer, puis
trois années à Chelidonas, sous la direction du grand ascète Georges,
pour y achever sa formation.
En 810, dans une vision, Dieu lui
fit savoir qu'il était désormais temps pour lui de quitter les solitudes
et de travailler au salut des âmes. Il s'installa dans une cellule du
Monastère de Trichalika et commença à manifester ses dons de
clairvoyance et de pouvoir sur les animaux, comme Adam au Paradis. Le
Saint recevait là de nombreux visiteurs: il consolait les âmes
troublées, redressait les pécheurs et les hérétiques iconoclastes dans
la voie de la vérité et de la vertu, guérissait les malades. Il était
tout pour tous, sans pourtant jamais perdre la quiétude et
l'impassibilité que Dieu lui avait accordées en récompense de ses
labeurs. Saint Joannice brillait particulièrement par le don de
prophétie. Il prédit, entre autres, la chute de l'empereur Michel I
Rangabé (813), la prise de pouvoir par Léon V l'Arménien (813-820) et la
terrible persécution que ce dernier entreprendrait contre les
Orthodoxes.
De retour dans la forêt de Lydie, au début du règne
de Léon l'Arménien, le Saint fut empoisonné par un mage du nom de
Gouria. Mais la nuit suivante Saint Eustathios apparut en songe à
Joannice. Il lui donna un morceau de bois à manger, qui le guérit
aussitôt. En témoignage de sa reconnaissance, le Saint fit construire là
une église et un monastère qui comptera, quelques années plus tard,
plus de soixante-dix moines. Une autre fois, il vit apparaître en songe
une source miraculeuse et entendit une voix lui ordonner de construire à
cet endroit une chapelle en l'honneur de la Mère de Dieu et un
monastère. Le Saint entreprit aussitôt la construction, aidant les
ouvriers par ses miracles. Il fonda encore un troisième monastère, dédié
aux Saints Apôtres Pierre et Paul. Puis, après avoir organisé ces trois
établissements, il retourna dans la solitude pour converser avec Dieu
seul.
Pendant la persécution de Léon l'Arménien, le Saint
recevait de nombreux visiteurs dans son ermitage. Il consolait et
affermissait dans la Foi Orthodoxe moines et laïcs par sa parole
inspirée et ses Miracles. Un jour qu'un disciple était entré
discrètement dans sa cellule, il découvrit le Saint suspendu en l'air à
deux coudées au-dessus du sol et l'âme transportée dans les délices du
monde à venir. Il quitta cependant trois fois sa solitude pour essayer
de ramener à la Foi Orthodoxe l'Higoumène des Agaures, qui était tombé
dans l'hérésie.
A la mort de Léon l'Arménien (820), l'homme de
Dieu regagna définitivement sa cellule de Trichalika. Sa renommée était
désormais répandue dans tout l'Orient et aucun pieux Chrétien ne passait
dans la région sans venir prendre la bénédiction du grand Vieillard. Il
sortit une fois de sa cellule pour se rendre en Thrace et délivrer
miraculeusement les prisonniers chrétiens qui étaient aux mains des
Bulgares. En 824, un groupe d'une centaine des personnages
ecclésiastiques les plus illustres du temps (parmi lesquels se
trouvaient les Métropolites de Chalcédoine et de Nicée, St Théodore
Studite, Clément le Notaire etc) vint rendre visite au Saint et ils lui
demandèrent de leur dire quelle est la plus grande des vertus. Joannice
répondit que c'est l'humilité. Car c'est par humilité que le Verbe de
Dieu s'est anéanti lui-même et a accepté de prendre la forme d'esclave
(cf. Philip. 11:6) pour nous délivrer de la mort, dans laquelle est
tombé notre premier père Adam par orgueil. Il renvoya ensuite ses hôtes,
sans manquer de prédire l'avenir de certains sous forme énigmatique.
Pendant la guerre contre les Sarrasins, on vint rapporter au Saint
l'horrible condition des prisonniers chrétiens d'Amorium en Phrygie.
Joannice versa des larmes de compassion en entendant ce récit, et la
nuit suivante il apparut aux prisonniers et les délivra miraculeusement
de leurs chaînes.
Un jour, un moine qui considérait les miracles
accomplis par le Saint comme incroyables vint le visiter. L'homme de
Dieu le reçut et lui offrit à manger. Pendant le repas, un ours surgit
soudain, semant la panique parmi les convives. Le Saint l'appela alors
d'une douce voix, et la bête vint se prosterner à ses pieds. Il lui
donna ensuite l'ordre de faire de même devant chacun des invités et leur
dit : «A leur création, les animaux respectaient l'homme qui est créé à
l'image de Dieu et ils ne lui inspiraient aucune crainte. Mais c'est
parce que nous avons transgressé les commandements de Dieu que
maintenant nous en avons peur. Si nous aimons le Seigneur Jésus et
gardons ses commandements, aucune bête ne pourra nous faire aucun mal».
Les convives se retirèrent édifiés, sans oser désormais mettre en doute
les miracles du saint.
En 829, l'empereur Théophile monta sur le
trône. Ce fut le plus fanatique des empereurs iconoclastes. Il persécuta
violemment l'Eglise et en particulier les moines défenseurs des Saintes
Icônes. Toutefois, vers les dernières années de sa vie, il commença à
douter de la justesse de ses convictions. En 841, il envoya quelques
émissaires auprès de Saint Joannice, afin de recevoir ses conseils. Le
bienheureux fut catégorique. Il leur dit: «Celui qui ne rend pas
l'honneur qui leur est dû aux images du Christ, de la Mère de Dieu et
des Saints, ne pourra pas être reçu dans le Royaume des cieux, même s'il
a vécu une vie impeccable. De même que ceux qui méprisent ton image, ô
empereur, sont sévèrement châtiés, de même, ceux qui se moquent de
l'image du Christ, seront-ils jetés dans le feu éternel. » L'année
suivante, allongé sur son lit de mort, Théophile fit apporter une Icône
du Christ et la baisa avec larmes avant d'expirer. Son épouse Théodora
fit immédiatement consacrer Saint Méthode Patriarche de Constantinople,
conformément à la prophétie de Joannice, et rétablit définitivement le
culte des Saintes Icônes (842). Les années suivantes, le Patriarche
s'employa à remettre de l'ordre dans l'Eglise, sans toutefois user d'une
sévérité extrême à l'égard des Prêtres et des Evêques qui étaient
tombés dans l'hérésie et acceptaient de faire pénitence. Cette attitude
déplut à certains Hiérarques et moines, parmi lesquels se trouvaient les
moines du Studion. Saint Joannice vint alors en personne à la capitale
pour soutenir de son autorité la politique indulgente de Saint Méthode.
En rentrant vers sa retraite, le Saint découvrit que des moines jaloux
de sa renommée venaient d'y mettre le feu. Il se dirigea aussitôt vers
eux, les discernant sans difficulté dans la foule de ceux qui
assistaient impuissants à l'incendie. Ils leur parla avec affabilité et
douceur et leur offrit un repas avec les quelques vivres qu'il avait pu
sauver du sinistre. Le Saint était alors âgé de plus de quatre-vingt dix
ans. Il comprit que c'était là le signe de sa mort prochaine, aussi ne
rebâtit-il pas son ermitage et alla-t-il se préparer à la mort au
Monastère d'Antidion: là même où il avait fait ses débuts dans la vie
angélique. Il s'y endormit dans le Seigneur le 4 novembre 846, après
avoir prédit à son ami Saint Méthode qu'il le rejoindrait huit mois plus
tard1. Au moment de sa mort, les moines du Mont-Olympe
purent voir une colonne de feu s'élever de la terre au ciel. Ses Saintes
Reliques continuèrent par la suite à faire de nombreux miracles.
Source : http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsnovembre/nov04.html
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