Saint Joseph
Époux de la Vierge Marie (1er s.)
Joseph (יוֹסֵף (Yosef) en hébreu, ce qui signifie « il ajoutera » ; Ἰωσήφ (Iôséph) en grec), plus connu sous le nom de saint Joseph, est un personnage du Nouveau Testament, nommé pour la première fois dans l'Évangile selon Matthieu et dans l'Évangile selon Luc. Il s'agit de passages peut-être ajoutés ultérieurement et repris des évangiles de l'enfance de Jésus (Mt 1,18 et Lc 2,3). Joseph apparaît aussi dans un texte plus tardif, le Protévangile de Jacques, composé au milieu du IIe siècle ; cette version est incompatible par certains aspects avec celle des évangiles canoniques.
Saint Joseph avec l'Enfant Jésus,
Bartolomé Esteban Murillo ,
musée des Beaux-Arts de Séville, Espagne
D'après
les Évangiles synoptiques, puis selon les auteurs chrétiens et
notamment les Pères de l'Église, Joseph serait un lointain descendant
d'Abraham et du roi David (Mt 1,1-17) de la tribu de Juda. Il est fiancé
depuis quelque temps à Marie lorsque celle-ci se retrouve enceinte par
l'action de l'Esprit saint. Il épouse alors Marie et, acceptant
l'enfant, devient le père nourricier de Jésus, qui, de ce fait,
appartient à sa lignée, celle de David. Les Évangiles synoptiques
insistent sur ce point, car pour eux Jésus est « le Messie fils de
David ». Joseph est présenté comme un « homme juste » qui a accepté
d'accueillir Marie et son enfant à la suite d'un message d'un « ange du
Seigneur ».
Il est indiqué en Mt 13,55 que Joseph est « charpentier », sans que l'on sache s'il faut prendre ce terme au sens premier ou dans celui « d'homme sage ». Joseph est cité pour la dernière fois lors du pèlerinage familial à Jérusalem lorsque Jésus, âgé de douze ans, se trouve au Temple (Lc 2,41-50). La tradition chrétienne ainsi qu'une partie de la critique historique en ont déduit qu'il était mort avant que Jésus n'entre dans la vie publique.
Joseph est appelé « Joseph le fiancé (de Marie) » dans la tradition orthodoxe ou plus généralement « saint Joseph ». Il est devenu un personnage de la tradition chrétienne.
Le mois de mars lui est dédié, surtout le 19 mars où il est célébré par toute l'Église catholique. Le 1er mai est consacré à saint Joseph, travailleur.
Biographie
Évangiles synoptiques
Les récits néotestamentaires
Raphaël Mengs, Le rêve de saint Joseph, musée d'Histoire de l'art de Vienne, en Autriche
Les Épîtres de Paul, qui sont les premiers documents chrétiens existants, ne font aucune référence à Joseph ni à un quelconque père de Jésus sur Terre, pas plus que l'Évangile selon Marc (Mc), considéré comme le plus ancien des évangiles. En effet, selon la tradition catholique et orthodoxe ainsi que le texte des évangiles, Jésus est né de Marie et de l’Esprit Saint, Joseph n’étant que son père adoptif et Dieu étant le père de Jésus, comme il le dit lui-même à plusieurs reprises.
C’est dans les évangiles de Matthieu (Mt) et de Luc (Lc) que se trouve la première apparition de Joseph. Chacun des deux contient une généalogie de Jésus qui fait remonter ses origines à David, mais ils partent de deux fils différents de ce roi : Mt (Mt 1,1-16) suit la lignée aînée de Salomon, tandis que Lc (Lc 3,23-38) suit une ligne cadette, celle de Nathan (en), un autre fils de David et de Bethsabée. Il en résulte qu’entre David et Joseph tous les noms sont différents. Selon Mt « Jacob était le père de Joseph », tandis que, selon Lc, Joseph est dit être d'« Eli ». Certains théologiens concilient ces généalogies en considérant la lignée de Salomon selon Mt comme la lignée aînée de Joseph, et la lignée par Nathan dans Lc comme la lignée cadette de Marie. Pour Charles Guignebert, ces deux récits de la Nativité ne résistent pas à l'examen critique et sont du reste inconciliables et, pour Géza Vermes, l'ascendance royale de Joseph est un embellissement théologique de ces deux rédacteurs bibliques.
Mt et Lc sont également les seuls à inclure les Évangiles de l'enfance et, là encore, ils diffèrent. Dans Lc, c'est à Nazareth que vit Joseph et il se rend à Bethléem pour obéir aux exigences d'un recensement ordonné par Rome. C'est pourquoi Jésus y est né. Dans Mt, Joseph résidait à ce moment à Bethléem, et ensuite il s'est installé à Nazareth avec sa famille après la mort d'Hérode. Mt est le seul évangile qui relate le massacre des Innocents et la fuite en Égypte (Mt 2,13-16) : après la Nativité, Joseph reste à Bethléem pendant une durée indéterminée avant d'être forcé par Hérode de se réfugier en Égypte ; à la mort de celui-ci, il retourne avec sa famille en Judée, puis s'installe à Nazareth. À partir de ce moment, on ne trouve plus de référence à Joseph sous son nom, même si l'épisode de Jésus au Temple, dans sa douzième année, met en scène « ses deux parents ».
D'après la tradition chrétienne, sa famille est originaire de Bethléem, et certains écrits apocryphes ou légendaires le voient lui-même natif de cette ville comme le roi David. La tradition estime également que Joseph est mort peu avant le début de la vie publique de Jésus : Marie devient donc veuve, et c'est pour cela qu'elle va sans son époux aux noces de Cana.
Joseph le charpentier
Les évangiles décrivent Joseph comme un « tekton (en) » (τέκτων, mot grec) que « charpentier » rend partiellement. Les textes canoniques et apocryphes racontent que Joseph, issu de la lignée de David, exerce, malgré ses origines royales, l'humble métier de charpentier (faber lignarius). La tradition a en effet interprété le mot dans le sens restrictif de « charpentier ». Or le terme grec a une signification plus large : il évoque un artisan travaillant le bois en général (charpente, meubles, outils), mais aussi les métaux ou la pierre, c'est-à-dire capable de participer comme maçon, voire comme architecte, à la construction d'édifices importants, comme le rappelle Maurice Sachot, qui ajoute que le terme de « charpentier » peut alors être synonyme d'« homme sage » dans le milieu où évolue Jésus. Cette activité de « tekton » nécessitait en effet une formation assez longue et des connaissances techniques approfondies. Les meilleurs artisans étaient très recherchés, notamment pour les travaux d'agrandissement et d'embellissement du Temple d'Hérode.
Georges de La Tour, Saint Joseph charpentier (v. 1645), musée du Louvre
Une tradition, moins répandue et qui n'a eu qu'une faible postérité, reprend le sens habituel du mot faber pour faire de Joseph un forgeron. L'apologète Justin Martyr présente Jésus comme « fils de Joseph le charpentier », lui-même charpentier : il introduit ainsi des accessoires qui combinent le bois et le fer, pour faire de Jésus un fils qui comme son père « fabriquait ces ouvrages de charpentiers, des charrues et des jougs, enseignant à la fois les symboles de justice et la vie active ».
Quoi qu'il en soit, s'il était loin d'être riche, Joseph ne devait pas compter parmi les habitants de Nazareth les plus démunis.
Les évangiles ne donnent que très peu d'informations sur Joseph. On ne rapporte jamais ses paroles. Matthieu raconte quatre rêves dans lesquels Joseph est informé de façon surnaturelle avant et après la naissance de Jésus et pendant ses premières années. Dans le premier rêve, un ange confirme à Joseph que Marie est enceinte d'un enfant conçu par l'Esprit saint, et qu'elle mettra au monde un fils nommé Jésus, qui sauvera son peuple de ses péchés ; Joseph ne devrait donc pas hésiter à l'épouser (Mt 1,20).
Dans le deuxième rêve, un ange dit à Joseph d'emmener Marie et Jésus en Égypte (depuis Bethléem) et d'y demeurer jusqu'à ce que l'ange en dise plus, car Hérode cherche à tuer Jésus (Mt 2,13). Dans le troisième rêve de Joseph, un ange ordonne à Joseph de retourner avec sa famille en Palestine, ce qui implique qu'Hérode est mort (Mt 2,20). Cependant, Joseph apprend que le fils d'Hérode, Archélaos, règne sur la Judée, et il a peur de continuer le voyage. Dans le quatrième rêve, Dieu Lui-même avertit Joseph qu'il doit éviter de retourner en Judée (autrement dit, à Bethléem). Joseph s'installe alors avec Marie et Jésus à Nazareth, dans la province de Galilée.
Textes apocryphes
Joseph et Joachim, par Albrecht Dürer (1504), Alte Pinakothek, Munich
L'Histoire de Joseph le charpentier
Dans un texte des apocryphes, les apôtres rapportent le récit que Jésus leur a fait de la vie et de la mort de son père Joseph. Cet apocryphe a probablement été rédigé en Égypte vers les VIIe – VIIIe siècles, en langue copte, plus précisément en copte sahidique ; il aurait été ensuite traduit en copte bohaïrique, et de cette langue, en arabe (les premières traductions de l'Histoire dans l'Europe moderne sont effectuées à partir du texte arabe). Certains spécialistes supposent l'existence d'un original grec perdu, composé au IVe siècle, dont le texte copte serait la traduction, mais cette hypothèse est contestée.
« Par sa diffusion [cette œuvre] a certainement contribué à une certaine image de Joseph dont nous sommes dépendants encore aujourd'hui ».
Comme les récits des évangiles, celui-ci réécrit des épisodes de la Bible hébraïque (Ancien Testament) — où apparaissait déjà un personnage nommé Joseph. Ainsi par exemple, l'âge auquel meurt Joseph (père de Jésus), cent onze ans (début du chapitre 14), est à mettre en rapport avec l'âge auquel meurt le patriarche Joseph (père d'Éphraïm et de Manassé) dans le Livre de la Genèse, qui est de cent dix ans (Genèse, 50, 26). Cette année supplémentaire pourrait être « une façon de donner au père terrestre de Jésus la préséance sur son homonyme ». Le personnage de Joseph présenté dans cette Histoire emprunte par ailleurs aux évangiles canoniques et à des évangiles apocryphes comme le Protévangile de Jacques et l'Histoire de l'enfance de Jésus (ou évangile du Pseudo-Thomas).
Traditions biographiques
L'Église catholique reprend une tradition orale, liée à Jérôme de Stridon qui relate que Joseph s'était consacré à Dieu avant de connaître la Vierge Marie, et explique donc que les termes de « frères et sœurs » de Jésus cités dans les Évangiles doivent être compris comme étant des cousins proches par le sang, l'affection et les relations, selon l'usage de ces mots.
Une doctrine orthodoxe non canonique enseigne de son côté que Joseph était veuf quand il s'est fiancé à Marie ; il aurait eu des enfants de son premier mariage, dont Jacques le Juste. Cette tradition s'appuie sur le Protévangile de Jacques, où il est dit que Marie est consacrée au Seigneur par ses parents (Protév. Jc 4,1) et qu'un prêtre ordonne à Joseph de l'épouser, malgré ses réticences : « J'ai des fils, je suis un vieillard et elle est une toute jeune fille. Ne vais-je pas devenir la risée des fils d'Israël ? » » (Protév. Jc 9,1-2). Toutefois, il s'agit d'un texte apocryphe et non canonique.
Cette interprétation permet de comprendre, entre autres, que Jacques soit appelé le « frère du Seigneur » (par Paul dans l'Épître aux Galates | Ga 1,19). Toutefois, l'Évangile de Matthieu affirme clairement que Jacques et son frère Joseph sont les fils "d'une autre Marie" (Mt 5,27 - 28,1). Le terme "frère du Seigneur" est donc à prendre dans son sens coutumier de l'époque, c'est-à-dire que Jacques appartenait à l'entourage proche de Jésus.
Dans l'iconographie traditionnelle, Joseph est souvent représenté comme un homme plus âgé que Marie, parfois même comme un vieillard, mais cet usage ne s'appuie sur aucun texte néotestamentaire. Pour Charles Perrot, il était jeune au moment de son mariage car les filles « étaient mariées entre douze et quinze ans et les garçons n'étaient guère plus vieux ».
Culte
Histoire
Selon une tradition antique, le culte rendu à Joseph s’est développé à partir du Ve siècle dans des monastères égyptiens où est rédigé l'apocryphe Histoire de Joseph le charpentier et où sa fête est fixée à la date du 20 juillet ; il demeure inscrit à ce jour au calendrier copte. Le culte de ce saint se répand aussi autour de la « maison de Joseph » depuis au moins le VIIe siècle.
Couronnement de saint Joseph par Francisco de Zurbarán (c. 1636), musée des Beaux-Arts de Séville, Andalousie, Espagne
Par Jl FilpoC — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=95591101
Cependant, on prie peu Joseph dans toute la première partie du Moyen Âge et son culte reste marginal, comme le montre la rareté des toponymes qui le concernent : on n'en trouve guère qu'au Canada, ce qui ne remonte pas au-delà de trois siècles, dans le meilleur des cas. Ce « vieillard », ni précurseur, ni apôtre, ni martyr, intéresse peu les fidèles et embarrasse les théologiens : que faire de son épineux statut d’époux de la Vierge ? Quelle paternité attribuer à celui qui a élevé le fils de Dieu ? Dans les écrits des Pères de l’Église, les traités de l’époque carolingienne ou les sermons de Bernard de Clairvaux, il n’est jamais considéré par lui-même et n’apparaît qu’au sein de discours sur le mariage et la virginité de Marie.
Sa fête fixée au 19 mars apparaît pour la première fois en l'an 800 dans un martyrologe gallican abrégé de Rheinau, dans lequel il est appelé Ioseph sponsus Mariæ (« Joseph époux de Marie »). Le choix de cette date six jours avant la fête de l'Annonciation est probablement dû à une confusion avec le nom d'un martyr d'Antioche nommé Joseph ou Josippe fêté déjà le 19 mars et également une concordance syncrétique avec les Quinquatries, fêtes religieuses en l'honneur de la déesse Minerve. La célébration de sa fête se limite aux grandes abbayes bénédictines. Joseph reste « dans l’ombre de la Vierge » : un retrait nécessaire pour valoriser l’incarnation du Christ qui s’est faite par Marie et non par lui. Les siècles suivants, il n'est plus simplement connu comme l'époux de Marie mais comme père, Nutritor Domini (« Nourricier du Seigneur »).
C'est à partir du XIIIe siècle qu'il sort de l’ombre, en lien avec une plus forte humanisation du Christ et des représentations de plus en plus nombreuses de la Nativité. Cet homme humble, pauvre, modeste et obéissant, père putatif et nourricier, modèle de dévotion au Christ et à la Vierge, séduit en particulier les franciscains (devenus les gardiens de la « maison de Joseph » et dont le chapitre général d'Assise adopte en 1399 sa fête du 19 mars), qui débattent pour savoir s’il est le dernier des patriarches ou le premier des saints. L’humble charpentier devient modèle pour tous les chrétiens. Au XVe siècle, durant le Grand Schisme et les rivalités entre Armagnacs et Bourguignons, c’est une véritable campagne de promotion en faveur de Joseph qui est lancée.
Gerson multiplie les écrits de 1413 à 1418 pour célébrer les noces de Joseph et de Marie, louer sa paternité responsable, le comparer à Jean-Baptiste (ses deux textes les plus importants : Les Considérations sur saint Joseph entre 1413 et 1414, et le sermon Jacob autem genuit, prononcé à Constance le 8 septembre 1416). À la fin du XVe siècle, l’Église institue une fête en l’honneur de Joseph. Une authentique dévotion populaire naît alors, qui connaîtra son apogée au XIXe siècle. La promotion de Joseph à la fin du Moyen Âge est particulièrement visible dans l'iconographie de la Nativité dans laquelle son personnage s'autonomise. Il devient reconnaissable grâce à des attributs spécifiques : vieillard, parfois nimbé, il tient très souvent le bâton fleuri et la gourde.
La Contre-Réforme a donné à Joseph une place importante. Les Jésuites le considèrent comme leur protecteur et Thérèse d'Avila lui dédia plusieurs couvents et fit de lui le protecteur de l'ordre des Carmes déchaux.
La seule relique connue de Joseph est conservée à l’église Notre-Dame de la Nativité à Joinville. Il s'agit d'une ceinture rapportée de Terre sainte par Jean de Joinville en 1248.
Dévotions
Le Mariage de la Vierge, par Le Pérugin (1502), Musée des beaux-arts de Caen
Joseph voit son culte prendre de l'ampleur au XVIe siècle ;
- en 1621, le pape Grégoire XV éleva la fête de saint Joseph le 19 mars au rang de fête d'obligation ;
- en 1642, le pape Urbain VIII confirma à son tour le rang de cette fête ;
- en 1661, après l'apparition et le miracle de la source de Cotignac, Mgr Joseph Ondedei, évêque de Fréjus, reconnaît officiellement les apparitions de saint Joseph et en approuve le culte ;
- cette même année 1661 le roi Louis XIV de France, qui devient père pour la première fois, consacre la France à saint Joseph, chef de la Sainte Famille ;
- en 1678, l'empereur Léopold Ier, n'ayant pas de fils de ses deux premiers mariages, prénomme Joseph, le fils que lui donne sa troisième épouse Éléonore de Neubourg (Joseph étant un prénom jusqu'alors inusité dans les Maisons royales) en signe de reconnaissance envers le père nourricier du Christ ;
- en 1741, Marie-Thérèse d'Autriche, reine de Bohême et de Hongrie, fille et héritière de l'empereur Charles VI, déjà mère de trois filles et se débattant dans la guerre de succession d'Autriche, sur les conseils de sa mère, prénomme également son fils Joseph en signe de reconnaissance filiale envers le père nourricier du Christ;
- le 8 décembre 1870 le pape Pie IX déclara officiellement saint Joseph Patron de l'Église universelle, et fit du 19 mars une fête solennelle ; par ailleurs il institua la solennité de saint Joseph, patron de l'Église universelle, fixée au 3e dimanche après pâques ;
- en 1889, le pape Léon XIII démontra comment saint Joseph est le modèle des pères de famille et des travailleurs, et lui décerna officiellement le titre de « saint patron des pères de famille et des travailleurs », titre que la piété populaire lui avait déjà décerné depuis des siècles ;
- en 1955 le pape Pie XII reprit le principe de la fête du travail en instituant la mémoire de saint Joseph artisan et en la fixant au 1er mai de chaque année ; saint Joseph est ainsi l'un des saints que l'on fête deux fois dans l'année (19 mars et 1er mai) ;
- le pape Jean XXIII a ajouté son nom au canon de la messe ;
- Joseph est le personnage le plus célébré au fronton des 67 000 établissements publics français (recensement en 2015) : pas moins de 880 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, devant Jules Ferry (642), Notre-Dame (546), Jacques Prévert (472), Jean Moulin (434), Jean Jaurès (429), Jeanne d'Arc (423), Antoine de Saint-Exupéry (418), Sainte Marie (377), Victor Hugo (365), Louis Pasteur (361), Marie Curie (360), Pierre Curie (357), Jean de la Fontaine (335).
Lieux d'apparitions
Représentation de la scène de l'apparition mariale de Knock, dans la chapelle de l'apparition, avec St Joseph sur la gauche, tourné vers la Vierge Marie
Par KnockShrine — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=68421117
L'Église catholique reconnaît officiellement quatre lieux d'apparitions de St Joseph :
- à Cotignac dans le Var, à Saint-Joseph du Bessillon. Le 7 juin 1660, Joseph serait apparu à Gaspard Ricard, un berger, apparition au cours de laquelle il aurait fait jaillir une source qui coule toujours. À Cotignac, en l'église Notre-Dame-de-Grâces, on vénère également les apparitions de Notre-Dame de Grâces, ainsi que la Sainte Famille.
- En Pologne à Kalisz, vers 1670, Joseph serait apparu à un homme nommé Stobienia, gravement malade. L'homme fait peindre un tableau de la sainte famille, et il l'offre à la collégiale de Kalisz (comme demandé par l'apparition). Il guérit peu après. La Kalisz devient un grand sanctuaire.
- à Knock, sanctuaire de Knock : le 21 août 1879, 15 personnes de tous âges disent avoir vu, sur le pignon sud de l'église communale de Knock, Marie, Joseph et l'apôtre Jean ainsi que Jésus lors de l'apparition mariale de Knock.
- à Fátima, le 13 octobre 1917 : à la fin des apparitions mariales de Fátima), St Joseph apparaît (tenant l'Enfant Jésus dans ses bras) aux voyants de Fátima, ainsi qu'à quelques témoins du Miracle du soleil).
Autres lieux
Saint Joseph est vénéré plus particulièrement :
- à l'église Saint-Joseph de Nazareth où une tradition ancienne fixe sa maison ;
- à la Chapelle Saint-Joseph de Beauvais construite en 1861, siège de l'Archiconfrérie de Saint-Joseph ; fondée en 1859 par Mgr Joseph-Armand Claverie, elle fut érigée en Archiconfrérie par un Bref du pape Pie IX du 23 septembre 1861 ; son importance est mondiale grâce notamment à son bulletin ;
- au Sanctuaire Saint-Joseph-de-Bon-Espoir à Le Puy-en-Velay :
- au Monastère Saint-Joseph du Bessillon à Cotignac ;
- à Cós (ou Coz), au Portugal, où saint Joseph est apparu aux moniales de l'abbaye cistercienne de Santa Maria, en 1661, au moment où elles entreprenaient la reconstruction de leur monastère ; l'année suivante fut érigée la Confrérie des Esclaves de saint Joseph ((pt) Irmandade dos Escravos de São José), à laquelle le pape Alexandre VII accorda plusieurs indulgences ;
- à l’oratoire Saint-Joseph, à Montréal (Québec), qui est le lieu de pèlerinage le plus important dédié à saint Joseph à travers le monde ;
- à Smakt, commune de Venray, aux Pays-Bas ;
- à Bruxelles l’église Saint-Joseph, perle du patrimoine historique de Bruxelles, fut construite en 1842-1849 dans le Quartier Léopold à la suite de l’extension de la ville et grâce à la volonté politique du Roi Léopold Ier. Elle fut dédiée à saint Joseph (saint Joseph était déjà le saint patron de la Belgique depuis 1679). En effet, à la demande du roi Charles II d’Espagne, le pape Innocent XI, dans la bulle Eximia Pietas du 19 avril 1679, proclamait saint Joseph patron et protecteur de la Belgique, donc bien avant l’indépendance du pays en 1830. Et à cette époque il n’y avait encore aucun monument national dédié à saint Joseph dans la capitale. L’église se trouve square Frère-Orban qui s’appelait anciennement, place Saint-Joseph (Cette église a été acquise récemment par la Fraternité Saint-Pie-X, fondée par Mgr Marcel Lefebvre, et est actuellement desservie par cette Fraternité) ;
- à Fakarava en Polynésie française. Le Saint Joseph de Fakarava est une représentation de saint Joseph immergée à proximité de la passe nord de l’atoll de Fakarava. Cette statuette installée face à l’océan sur l’un des plus beaux sites de plongée du monde est dédiée à tous ceux qui ont perdu un père, un enfant, ou plus généralement un parent en plongée sous-marine. Les colliers de coquillages déposés autour de la statuette sont traditionnels de la Polynésie. On offre ces colliers à une personne au moment de son départ. On en pare les morts également avant les obsèques. Les colliers de fleurs, eux, sont offerts aux arrivants.
Ordres
- Congrégation des Joséphites :
En 1817, l'abbé Constant Van Crombrugghe crée dans l'Église catholique la congrégation des Joséphites sous l’invocation de saint Joseph ; son but est de travailler avec les pauvres. Les premiers Joséphites en Amérique ont consacré leur mission dans l’Ordre à exercer leur ministère auprès des anciens esclaves noirs récemment émancipés. - Ordre des Carmes déchaux :
Au XVIe siècle, lors de sa réforme du Carmel, Thérèse d'Avila place saint Joseph comme patron et protecteur des carmes déchaux. Elle place les monastères de son ordre sous la protection de saint Joseph en lui dédiant le premier monastère (Saint-Joseph d'Avila), ainsi que plusieurs autres. Anne de Jésus appelée pour fonder le premier carmel déchaussé en France insiste pour qu'il soit dédié à saint Joseph (et mis sous sa protection), à la suite de l'opposition de Pierre de Bérulle, ce sera finalement le second carmel ouvert à Pontoise en 1605 (il s'agit du second carmel déchaussé ouvert en France) qui prendra le nom de « saint Joseph ».
Saint Joseph est aussi, pour Thérèse d'Avila, un modèle spirituel, modèle de prière silencieuse : « Que celui qui n’a pas de maître dans l’oraison prenne ce glorieux saint pour guide, il ne risquera pas de s’égarer ». Pour Thérèse, Joseph, par sa vie silencieuse (les textes bibliques ne rapportent aucune parole qu'il a prononcée), son écoute de la volonté divine (Joseph reçoit des demandes de Dieu lors de songes, et se met immédiatement en action), Joseph est un exemple de vie carmélitaine.
Saint patron
Joseph est le saint patron des familles, des pères de famille, des artisans (menuisiers, ébénistes, charpentiers, charrons, bûcherons, barilliers, tanneurs et tondeurs), des travailleurs, des voyageurs et exilés, des fossoyeurs et des mourants. Le culte de Joseph patron des agonisants et de « la Bonne Mort » est issu d'une tradition qui veut que Joseph reçoive une mort douce, assisté de Jésus et de Marie. Ce culte provient d'Italie et s'impose en France à partir des années 1640.
Il est devenu le patron des affaires matérielles. Des catholiques confient à sa prière leurs affaires matérielles sérieuses : une recherche d'emploi, une recherche de logement, etc.. Par ailleurs, en raison de sa qualité d'homme juste, beaucoup de catholiques demandent son intercession pour discerner leur vocation, rencontrer le bon époux, la bonne épouse, etc.
Il est également le protecteur et le saint patron à divers degrés de nombreuses villes, régions et pays, notamment de la Belgique, de la Chine, du Canada, du Vietnam, des États-Unis, de la Russie, de l'Autriche, du peuple croate, de la Corée du Sud, du Mexique et du Pérou.
Jean-Paul II a considéré saint Joseph comme étant le modèle du témoin du Royaume de Dieu, en l’appelant « minister salutis » dans son exhortation apostolique Redemptoris Custos : « le serviteur du salut ». Pour cette raison, il l'a voulu patron du troisième millénaire et patron de la nouvelle évangélisation.
Il est aussi un modèle pour les prêtres.
Arts et littérature
Romans
Ma Vie de Jésus d'Eduardo Manet (Grasset, 2005) « raconte l'histoire de Jésus vue à travers les yeux de son père Joseph ». Soupçonnant une infidélité sexuelle de sa femme, Joseph se montre hostile à Jésus enfant, puis quitte le domicile conjugal « en claquant la porte, ce qui expliquerait, pour une part, le silence gêné des évangiles à son sujet ». Par la suite, cependant, Joseph revient en Galilée, au moment de la condamnation à mort de Jésus ; à la demande de son « fils », il fait disparaître son cadavre et « pour faire croire à la résurrection de Jésus, Joseph s'empare de ses vêtements, se grime le visage, et se fait passer pour lui pendant quelques heures ».
Joseph et l'enfant de Aurélien Clappe (Salvator, 2017), roman dans lequel Joseph s'interroge sur les mystères de la paternité et de la transmission.
Scénario de film
Le cinéaste Peter Greenaway publie en 2016 le script d'un nouveau film, Joseph, « portrait ironique de Joseph, père nourricier de Jésus, dont Dieu devient peu à peu jaloux ».
Peinture
École vénitienne XVIe siècle, basilique Saint-Jean-et-Paul
Par M0tty — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15546418
Le Couronnement de saint Joseph, par Juan de Valdés Leal (1665), Séville
La Sainte Famille avec l'oiseau
Murillo (1645-1650), musée du Prado
École de Cuzco
Pérou, XVIIIe siècle
Saint Joseph et l'Enfant Jésus, par Giambattista Tiepolo (1767-1769, Detroit Institute of Arts
Par Sailko — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=64501420
Icône bulgare (1850), Musée archéologique de Varna
Sculpture
La Sainte Famille, par Gregorio Fernández (1636), San Lorenzo, Valladolid
Par Zarateman — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=37409388
Statue baroque, début du XVIIe siècle, Milan
Par Fondazione Cariplo, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16371499
Statues de l'Adelspalast, Bamberg
Par Reinhold Möller, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=72185007
Basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Maastricht
Par Kleon3 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=55668042
Église São Bartolomeu de Vila Viçosa
Par Alvesgaspar — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=28984006
La Mort de Joseph, église Sainte-Marie de Lügde
Saint Joseph au lys, par Fabisch (1870), Saint-Étienne
Par Jstribick — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=105455439
Musique
- Élisabeth Jacquet de La Guerre, Joseph, cantate spirituelle, EJG 34.
- Marc-Antoine Charpentier, Motet de saint Joseph pour solistes, chœur et basse continue, H 368 (v. 1690).
- Louis-Nicolas Clérambault, Motet pour saint Joseph en sol majeur, op. 72.
Mariage de Saint Joseph et de la Sainte Vierge Marie
(Église saint Cornely à Carnac)
Saint Joseph
(Église Saint Armel à Plouharnel)Saint Joseph adorant l'Enfant Jésus
(Plumelec "Le petit Lourdes Breton", la chapelle Saint Joseph)
Saint Joseph adorant l'Enfant Jésus
(Plumelec "Le petit Lourdes Breton", la chapelle Saint Joseph)
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