Saint Jules Ier († 352)
Pape (35ème) de 337 à 352
Jules de Rome ou Jules Ier, né à Rome vers 280 et mort dans la même ville en 352, est un évêque de Rome qui accède à l'épiscopat le 6 février 337. Selon le comput de la tradition catholique, il est le 35e pape.
Son épiscopat est marqué par la crise arienne dans laquelle il prend parti pour le nicéen Athanase d'Alexandrie, par le synode de Sardique en 343
et par la revendication qui y est faite par la délégation romaine de la
juridiction universelle d'appel pour trancher les conflits ecclésiaux,
au nom de sa prééminence apostolique.
Biographie
Portrait imaginaire. Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle)
Mis
à part son implication dans la crise arienne qui traverse le
christianisme de l'époque, les éléments biographiques le concernant sont
ténus, composés de sources éparses, une inscription parcellaire, six
éléments de sa correspondance, de courtes notices dans le Catalogus Liberianus et le Liber Pontificalis.
Éléments biographiques
Vitrail de Charles Lorin « Le pape St Jules Ier au concile de Sardique (352) - Chartres 1900 »
Par Daniel Villafruela, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31389779
Après l'éphémère épiscopat de Marc, le siège reste vacant pendant quatre mois pour une raison inconnue. Jules, natif de Rome et fils d'un certain Rusticus, y est élu le 6 février 337, année de la mort de l'empereur Constantin.
C'est sous à épiscopat que remonte la création de la chancellerie apostolique, le plus ancien dicastère de l'Église catholique romaine, dont le fonctionnement est calqué sur les procédures de l'administration romaine.
Selon le Liber Pontificalis, il nomme dix-huit prêtres, quatre diacres et neuf évêques au nombre desquels figure Donat, évêque d'Arezzo, mais ces consécrations relèvent davantage de la tradition que de l'histoire.
C'est également à son époque qu'ont été élevées plusieurs édifices religieux qui lui sont attribués comme la Basilique Sainte-Marie-du-Trastevere ou encore la Basilique des Douze Apôtres communément nommée à l'époque la Basilica Juliana.
Il meurt le 12 avril 352 et est enterré aux catacombes de Calépodius sur la via Aurelia.
Sa dépouille est ensuite transférée par le pape Adrien Ier, en 790, en l'église Sainte-Marie-du-Trastevere où il repose désormais.
Il est célébré comme saint par l'Église catholique le 12 avril.
Crise arienne
Peu après son accession à l'épiscopat, une délégation orientale d'évêques menée par Eusèbe de Nicomédie sollicite la communion de Jules pour le candidat arien au siège épiscopal d'Alexandrie, contre le nicéen Athanase d'Alexandrie.
Ce dernier, qui a retrouvé son siège après en avoir été écarté par le concile de Tyr, envoie à son tour une délégation pour appuyer son point de vue.
L'évêque de Rome propose une conciliation mais l'évêque alexandrin est à nouveau expulsé de son siège par Constance II et s'exile à Rome, accompagné de membres de son clergé.
Jules donne alors sa communion à Athanase, s'aliénant la délégation
arienne qui refuse de participer à un synode à Rome, estimant que son
évêque s'est posé en juge d'appel, au mépris de la régionalisation des
juridictions ecclésiastiques validées par le concile de Nicée.
Jules
argue qu'il n'a fait que poursuivre la coutume d'établir l'unité
ecclésiale « dans la manifestation concrète de la fraternité collégiale
par l'échange de lettres de communion » et le synode romain, qui se
tient en 340 ou 341, annule l'élection du concurrent d'Athanase.
Les co-empereurs Constant et Constance, sous les demandes répétées des protagonistes de la crise, convoquent en 343 un concile à Sardique où les délégations orientales et occidentales siègent chacune de leur côté et s'excommunient réciproquement.
Les occidentaux rédigent un symbole de foi pro-nicéen qui tente de
donner une base juridique à la primauté du siège épiscopal romain qui
reste, dans l'immédiat, sans impact tandis qu'après le retour d'Athanase
à Alexandrie en 346, le siège de Rome connait un effacement relatif dans les années qui suivent, non sans que Jules rétablisse Marcel d'Ancyre, accusé de sabellianisme, sur son siège en 353.
Ces
évènements traduisent la césure ecclésiologique qui se dessine entre
l'Occident, qui commence à revendiquer la primauté du « Siège
apostolique » héritier de Pierre et Paul, et l'Orient, qui fait valoir sa priorité dans la réception et la transmission de la foi chrétienne.
Correspondance
Six lettres écrites par Jules ou lui étant adressées sont conservées, qui représentent un peu moins de 800 lignes de texte.
Les
deux lettres qui lui sont attribuées sont rédigées en grec, ainsi que
l'une de celles qui lui sont adressées, les trois autres étant en latin.
Elles portent toutes sur la controverse arienne.
L'ensemble
se divise en trois paires : la première date du synode romain où sont
évoqués les cas des évêques déchus Athanase et de Marcel, les deux
suivantes datent de 343 et sont envoyées à Jules par ses délégués du
concile de Sardique et les deux dernières, datées de la deuxième moitié
des années 340, contiennent, pour l'une, les facilitations de Jules à
Athanase qui a retrouvé son siège, pour l'autre, une demande de retour
en communion des évêques Ursace et Valens de Mursa, précédemment opposés à l'évêque d'Alexandrie.
Outre
ces écrits authentifiés par l'exégèse, on dénombre deux douzaines de
documents ou de forgeries épistolaires attribuées à l'évêque romain,
étalées sur une période allant du début du Ve siècle au XIIe siècle.
La basilique Sainte-Marie du Trastevere :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Sainte-Marie-du-Trastevere
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