Saints Anges gardiens

Saints Anges gardiens


Saints Anges gardiens


C'est une vérité de foi que les Anges, tout bienheureux qu'ils sont, reçoivent une mission de Dieu auprès des hommes ; les paroles de Notre-Seigneur, l'enseignement des Docteurs et des Saints, l'autorité de l'Église, ne nous permettent pas d'en douter.

Si les démons, en légions innombrables, rôdent autour de nous comme des lions prêts à nous dévorer, selon la parole de saint Pierre, il est consolant pour nous de songer que Dieu nous a donné des défenseurs plus nombreux et plus puissants que les démons.

C'est au plus tard dès sa naissance que tout homme venant au monde est confié à la garde d'un esprit céleste ; les païens, les hérétiques, les pécheurs eux-mêmes, ne sont pas privés de ce bienfait de Dieu.

Il est même certain que divers personnages, en raison de leur situation, comme les rois, les pontifes, ou en raison des vues spéciales de Dieu sur eux, comme nombre de saints, ont parfois plusieurs Anges gardiens.

Il semble indubitable que non seulement les individus, mais les sociétés et les institutions, sont confiées aussi spécialement à la garde des Anges ; l'Église, les royaumes, les provinces, les diocèses, les paroisses, les familles, les ordres religieux, les communautés, ont leurs angéliques protecteurs.

Les Anges nous préservent d'une foule de maux et de dangers, ils éloignent de nous les occasions du péché ; ils nous inspirent de saintes pensées et nous portent à la vertu, nous soutiennent dans les tentations, nous fortifient dans nos faiblesses, nous animent dans nos découragements, nous consolent dans nos afflictions.

Ils combattent avec nous contre le démon et nous prémunissent contre ses pièges.

Si nous tombons, par fragilité ou par malice, ils nous relèvent par le remords, par les pensées de la foi, par la crainte des jugements de Dieu, et nous procurent divers moyens de conversion : ils portent nos bonnes œuvres et nos prières à Dieu, réparent nos fautes, intercèdent pour nous auprès de la divine miséricorde, suspendent la vengeance céleste au-dessus de nos têtes ; enfin ils nous éclairent et nous soutiennent dans la maladie et à l'heure de la mort, nous assistent au jugement de Dieu, visitent les âmes du purgatoire.

Saint Bernard résume nos devoirs en trois mots : "Quel respect, quel amour, quelle confiance de notre part ne méritent pas les anges ! Respect pour leur présence, amour à cause de leur bienveillance, confiance en leur protection." Ajoutons un quatrième devoir, la docilité à leur bonnes inspirations.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Source



Ange gardien, par Pietro da Cortona (1656)


Un ange gardien est une forme d'esprit tutélaire.

Il s'agit d'un ange assigné à la protection du salut d'un ou plusieurs individus.

Ce concept, dont les origines remontent à l'Antiquité, a été développé au sein de la théologie chrétienne principalement à partir de son étude au XIIe siècle par Honoré d'Autun notamment à partir du passage des Évangiles « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. » (Mt 18, 10).

C'est une doctrine officielle de l'Église catholique qui a institué une « fête des saints anges gardiens » le 2 octobre en plus de la « fête des saints archanges », le 29 septembre.


Histoire

La foi envers les anges gardiens peut être tracée depuis l'Antiquité.

Le concept des anges protecteurs et leur hiérarchie s'est massivement développé dans le christianisme durant le Ve siècle à la suite de Pseudo-Denys l'Aréopagite.

Le développement de la dévotion à l'humanité du Christ et l'effondrement du sens théophanique de l'ange conduisent à l’affaiblissement de la figure angélique dans sa fonction de médiateur et de messager au profit de celle de protecteur, individuel ou collectif, et d'escorte lumineuse de Dieu.

Ainsi, le culte des anges gardiens collectifs (patrons de villes, de corps de métiers et de corporations) se développe dans la Couronne d'Aragon à la fin du XIVe siècle, en partie sous l'influence du franciscain Francesc Eiximenis et du dominicain Vincent Ferrier, tandis que le pape Paul V institue la fête des anges gardiens personnels en 1608.

 

Célébration

  • La fête des saints anges gardiens, célébrée localement depuis le XVe siècle devient universelle en 1608, quand Paul V la rend obligatoire dans le Saint-Empire romain germanique et facultative ailleurs. Clément IX la transfère du 2 octobre au premier dimanche de septembre, mais Clément X la remet au 2 octobre et la rend obligatoire universellement.
  • Dans l'Église orthodoxe, la fête de tous les anges (Synaxe des Archistratèges de la Milice Céleste, Michel et Gabriel, et des autres Puissances célestes et incorporelles) a lieu le 8 novembre.


Interaction avec des anges gardiens

Les mystiques chrétiens ont rapporté des interactions et conversations avec leurs anges gardiens, durant de nombreuses années.

La sainte Gemma Galgani est un exemple, puisqu'elle aurait eu des visions de Jésus et  Gemma Galgani explique qu'elle a eu une conversation avec son ange gardien. Elle explique que son ange gardien lui sert de guide.

E. Lasfargues, ptre S.V. explique le rôle des anges gardiens dans le Catéchisme de 1924 des provinces ecclésiastiques de Québec, Montréal et Ottawa (d'avant le Concile Vatican II, évidemment) dans les Questions suivantes :
  • Q.35 : Il demande si les anges se préoccupent de nous, et il explique que les anges nous ont souvent été envoyés comme messagers, et qu'ils nous sont aussi donnés comme gardiens et protecteurs.
  • Q.36 : Il demande si Dieu a donné à chacun un ange gardien. Il affirme que Dieu en donne un à chacun de nous et que c'est pour aider à nous préserver du mal et à être bons chrétiens. Et il précise que nous préserver du mal consiste principalement à nous préserver du péché, le plus grand de tous les maux, ajoute-t-il, mais aussi des maladies et des accidents.
Le Pape François a expliqué que « nous avons tous, selon la tradition de l’Église, un ange qui nous protège et nous fait sentir les choses ». 
L'ange gardien « n'est pas une doctrine un peu fantaisiste, c'est une réalité », chacun a « à ses côtés » un ange « qui le conduit », tel un « compagnon de voyage ». 

Le pape a encouragé à « l'écouter et suivre ses conseils » car l'ange gardien « conduit l'homme jusqu'à la fin de sa vie ».
« Moi, aujourd’hui, je me poserais cette question : quel rapport j’entretiens avec mon ange gardien ? Est-ce que je l’écoute ? Est-ce que je lui dis bonjour le matin ? Est-ce que je lui dis : “Protège-moi pendant mon sommeil ?” Est-ce que je parle avec lui ? Je lui demande des conseils ? Il est à mes côtés. 
Cette question, chacun de nous peut y répondre aujourd’hui : “Comment est ma relation avec cet ange que le Seigneur a envoyé pour me garder et m’accompagner en chemin, et qui voit toujours le visage du Père qui est aux cieux”. »


Interdiction dans le culte catholique de nommer les anges gardiens

Dans l’épître aux Colossiens, saint Paul met en garde contre le culte des anges qui ne serait pas en union avec le Christ qui domine toute chose.

« La réalité, c'est le Christ. Ne vous laissez pas frustrer de votre récompense par quelqu'un qui veut vous humilier dans un culte des anges, qui s'évade dans des visions, qui se gonfle d'orgueil pour rien dans sa mentalité purement humaine. Un tel homme n'est pas en union avec la tête, par laquelle tout le corps, de par Dieu, poursuit sa croissance grâce aux connexions internes et aux articulations qui maintiennent sa cohésion. »

— Col 2, 17-19

Le nom des anges se réfère à leur mission et les nommer dans un culte des anges conduirait plutôt à invoquer des esprits mauvais.

L’Église catholique ne spécifie que les noms propres des archanges inscrits explicitement dans la Bible :

« Dans sa liturgie, l’Église se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois saint ; elle invoque leur assistance (ainsi dans In Paradisum deducant te angeli... de la Liturgie des défunts, ou encore dans l’« Hymne chérubinique » de la Liturgie byzantine (Liturgie de S. Jean Chrysostome), elle fête plus particulièrement la mémoire de certains anges (S. Michel, S. Gabriel, S. Raphaël, les anges gardiens). »

— CEC §335

Le concile de Laodicée, en 364, rappela que les anges ne se nomment pas et demeurent dans l’anonymat afin de ne pas nous tenter à tomber dans un culte idolâtre.

Elle condamna cette attitude dans son canon 35.

Cette condamnation fut réitérée au 16e chapitre d’un concile en 789, sous le pontificat d’Adrien Ier (772-795), à Aix-la-Chapelle, capitale de l’empire carolingien, interdisant d’utiliser d’autres noms d’anges que ceux des trois archanges cités dans les Saintes Écritures. En 2001, L’Église réitère cette interdiction :

« Il faut aussi réprouver l’usage de donner aux Anges des noms particuliers, que la Sainte Écriture ignore, hormis ceux de Michel, Gabriel et Raphaël. »
— Directoire sur la piété populaire et la liturgie. Principes et orientations, op. cit., chap. 6, §217, p. 180.

 

Prières chrétiennes

Ange gardien sur une carte postale allemande de 1900


Il existe une prière catholique traditionnelle adressée aux anges gardiens, Angele Dei.
Ange de Dieu,
qui es mon gardien,
et à qui j’ai été confié par la Bonté divine,
éclaire-moi, défends-moi,
conduis-moi et dirige-moi.
Amen.
Il existe également une version propre à l'église orthodoxe.


Saint patron

L'ange gardien est patron de Fondachelli-Fantina en Sicile, où il est fêté le 2 octobre ainsi que le deuxième dimanche de juillet, par des processions dans les rues du village.

 

La culture populaire se transforme au XXe siècle

Dans les dernières décennies, les anges gardiens ont gagné en popularité.

La thématique des anges n'a pourtant rien de nouveau car elle est présente dans le folklore et la littérature, selon les propos d'Alain Pronkin, chercheur au Centre d'Informations sur les nouvelles religions (CINR) : elle a été développée dans les trois religions abrahamiques que sont le judaïsme, le christianisme et l’islam ; de plus, le zoroastrisme a créé sa propre conception des anges.

Néanmoins, une mutation notoire s'est produite au cours du XXe siècle dans la culture populaire, où s'est développé un concept d'ange qui se rapproche davantage du courant de pensée du nouvel âge.


Festival d'été de l'Ange Gardien à Fondachelli-Fantina, Sicile


Des enquêtes récentes montrent cet engouement pour les anges : dans un sondage Gallup de 2004, 78 % des Américains ont indiqué croire aux anges ; selon R. Lesage, c'est le cas de 75 % des Québécois.

Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ange_gardien
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