Saint Jean de Constantinople († 577)
ou Jean III le Scholastique
Confesseur et patriarche de Constantinople
Jean III le Scholastique fut patriarche de Constantinople du 12 avril 565 à sa mort le 31 août 577.
Carrière
Il était natif de Sirimis, près d'Antioche, et commença par être avocat (σχολαστικός) dans cette dernière ville.
Ayant
été ordonné, il devint spécialiste des questions juridiques dans
l'Église d'Antioche, et constitua un nouveau code de droit
canonique dans lequel les décrets des conciles n'étaient plus rangés
chronologiquement, mais par matière, en cinquante parties.
Il ajouta quatre-vingt-neuf canons tirés des actes du concile de Sardique et de la Lettre canonique de Basile de Césarée.
Plus tard, à Constantinople, il publia un Nomocanon qui était un abrégé de son ouvrage précédent, mais avec une mise en parallèle de la législation civile, notamment les Novelles de Justinien.
Représentant
le patriarcat d'Antioche à Constantinople depuis quelques années, il
fut choisi pour remplacer le patriarche Eutychius, démis et exilé
par Justinien à la fin janvier 565, à cause de la controverse causée par
l'édit impérial sur l'aphthartodocétisme.
Habilement,
Jean déclara qu'il n'avaliserait l'édit qu'en même temps que les autres
patriarches, et on put faire traîner les choses jusqu'à la mort
de Justinien, âgé de 83 ans, en novembre.
Jean entretint ensuite des relations étroites avec le nouvel empereur, Justin II, dont il favorisa sans doute l'avènement.
L'empereur
et le patriarche conduisirent des négociations très ouvertes avec
les monophysites, d'abord Théodose d'Alexandrie, installé
à Constantinople, qui mourut en juin 566, ensuite les responsables de
différentes tendances de la mouvance, y compris Jacques Baradée,
poursuivi par la police impériale au temps de Justinien, et les
« trithéistes » Conon de Tarse et Eugène de Séleucie.
Un édit impérial contenant les termes d'une possible réconciliation fut
promulgué en 567, mais il fut rejeté par un synode monophysite réuni
à Callinicum.
Les négociations se poursuivirent jusqu'à la promulgation en 571 d'un
nouvel édit, qui déclarait que la doctrine du concile de Chalcédoine et
celle de Sévère d'Antioche revenaient au même.
Cet édit fut d'abord contresigné par plusieurs hauts responsables
monophysites, dont le patriarche d'Antioche Paul le Noir, mais la base
ne suivit pas, et ces responsables se rétractèrent.
L'empereur
perdit alors complètement patience, fit arrêter les responsables qui
avaient retiré leur signature, et lança une nouvelle persécution contre
les monophysites.
Pendant
cette période, le patriarche avait entre autres choses organisé une
réunion autour du traité « trithéiste » du philosophe Jean Philopon,
avec d'un côté les évêques Conon de Tarse et Eugène de Séleucie, qui
défendaient ce traité, et de l'autre Paul le Noir et un autre évêque
monophysite, Étienne de Chypre, qui le condamnaient.
Les actes de ce débat font l'objet du codex 24 de la Bibliothèque de Photius. Selon celui-ci (codex 75), Jean publia en 568 un Catéchisme contre lequel Jean Philopon polémiqua ensuite.
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