Martin Ier est un pape de l'Église catholique, né v. 600 à Todi (Ombrie) et mort à Chersonèse (Tauride) le 15 septembre 655 ou, selon les sources orientales, le 13 avril 656.
Il est fêté comme saint et martyr par les catholiques, comme saint et confesseur de la foi par les orthodoxes.
Le jour de sa fête est le 13 avril en Occident et le 14 avril en Orient.
Martin est le dernier des papes martyrs. Arrêté par ordre impérial pour avoir défendu la foi sur les deux volontés divine et humaine de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, il fut transféré à Constantinople (653), emprisonné, condamné à mort, dégradé publiquement, et finalement déporté à Chersonèse, où il mourut de misère.
Portrait imaginaire. Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle)
Biographie
Le 74e évêque de Rome : Martin Ier
Martin est le fils d'un patricien nommé Fabrice.
Avant son élévation au pontificat, Martin avait été apocrisiaire, c'est-à-dire représentant du pape à Constantinople.
Élu pape le 15 juillet 649, cinquante-deux jours après la mort de son prédécesseur Théodore Ier, il se fit consacrer dès le 5 août, sans avoir sollicité la confirmation de son élection par l'empereur, ou son représentant en Italie l'exarque de Ravenne, ce qui était la règle à l'époque ; il ne fut donc pas reconnu pape par les autorités byzantines.
Martin Ier réunit du 5 au 31 octobre 649, avec la collaboration du moine oriental Maxime le Confesseur, un concile d'une centaine d'évêques dans l'Archibasilique Saint-Jean de Latran.
Ce concile condamna le monothélisme, doctrine officielle de l'Empire depuis l'Ecthèse de 638, et surtout le Typos (648), édit par lequel l'empereur Constant II (641-668) interdisait toute discussion à ce sujet.
Toutefois, des doutes ont été émis de nos jours sur la réalité ou au moins la dimension et la nature de cette assemblée.
En tout cas, Martin fit connaître en Italie, en Gaule et en Orient la condamnation du monothélisme et du Typos par le Saint-Siège.
L'empereur Constant II chargea l'exarque Olympius de rétablir l'autorité impériale, d'imposer le Typos, et peut-être d'arrêter le pape illégitime.
Mais confronté à une forte résistance de la population du Latium et des milices locales, Olympius se rangea du côté de Martin et se proclama empereur (650).
Il chassa du Palatin les fonctionnaires fidèles à Constant II. Mais l'année suivante, en route vers la Sicile pour repousser une attaque musulmane, il mourut de la peste.
Ce ne fut que le 17 juin 653 qu'un nouvel exarque, Théodore Calliopas, fit arrêter le pape en pleine basilique du Latran.
Accusé de haute trahison, Martin fut traité sans aucun ménagement par les soldats byzantins, qui le conduisirent à Ostie et l'embarquèrent le 19 juin pour Constantinople, où il arriva le 17 septembre.
Il avait été fort mal traité pendant la traversée : atteint de goutte, il se vit refuser tout soin, fut très peu nourri et ne put se laver ; à l'arrivée, il dut être débarqué sur une civière.
Une populace certainement payée l'attendait dans le port et l'abreuva d'insultes.
Enfermé dans la prison Prandaria au milieu de détenus de droit commun, il y attendit son procès.
Le procès eut lieu le 20 décembre 653 devant le sénat, où Martin fut encore conduit sur un brancard.
L'interrogatoire fut mené avec la plus grande brutalité par le patrice Boucoléon, qui exigea que le pape se tînt debout, soutenu par deux soldats.
Toute question de religion fut écartée des débats : Martin se vit signifier qu'il n'était accusé que de trahison politique, notamment d'avoir inspiré l'usurpation d'Olympios.
Le pape fut frappé par le sacellaire ("trésorier", agissant dans ce procès comme procureur du fisc) Troïlos ; ses vêtements sacerdotaux furent déchirés et il fut quasiment dénudé par les soldats. Constant II assistait à cette audience depuis une tribune d'où il pouvait voir sans être vu.
Condamné à mort par écartèlement (peine des traîtres) et chargé de lourdes chaînes, il fut conduit à la prison Diomède.
Là, deux femmes compatissantes ayant accès à la prison atténuèrent quelque peu la rigueur de sa détention.
Transi de froid, il perdit l'usage de la parole, mais put faire passer un texte à ses partisans, dans lequel il fait état des avanies subies.
Le patriarche Paul II de Constantinople étant mort, son prédécesseur Pyrrhus, démis de ses fonctions au moment du renversement de l'impératrice Martine et de son fils Héraclonas (29 septembre 641), fut rétabli (9 janvier 654) ; il devait mourir le 1er juin de la même année.
Il était partisan du monothélisme, mais avait varié sur ce point.
Proche de sa fin, il obtint de Constant II la grâce du pape Martin, dont la peine fut commuée en exil perpétuel en Chersonèse Taurique (actuelle Crimée).
Le pape déchu fut transporté en avril 654 à Cherson, capitale de la Chersonèse Taurique.
Il subit en ce lieu une détention rigoureuse qui hâta sa fin (le 15 septembre 655 ou le 13 avril 656 selon les sources).
Entretemps, les autorités byzantines avaient organisé l'élection d'un nouveau pape.
Eugène Ier est élu le 8 septembre 654.
Il est fêté le 13 avril d’après le Martyrologe romain.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Ier_(pape)
En savoir plus :
http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsavril/avril13.html
http://www.magnificat.ca/cal/fran/11-12.htm#martin
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