Chancel
Dans l'architecture ecclésiastique, le chancel
(du latin cancelli, « treillis », « barrière », « balustrade »), est
une clôture basse en bois, en pierre ou en métal qui sépare la nef d'une
église chrétienne où sont réunis les fidèles, du chœur liturgique
réservé au clergé.
Dans
les églises paléochrétiennes et médiévales, cette clôture se nomme
chancel, pour les périodes suivantes, elle est appelée clôture de chœur.
Parfois appelée clôture de chœur,
cette dernière peut se distinguer du chancel car elle peut être une
clôture haute constituée de bois, de pierre ou d'une grille en fer forgé.
Par extension, chancel désigne parfois l’ensemble de l’espace réservé au clergé, ou presbytérium.
Origine
Chancel de l'église Sainte-Sabine de Rome
Son origine remonte à l'Antiquité : dans les lieux publics, le chancel ou cancel
était une barrière qui séparait les orateurs ou magistrats du peuple,
ayant notamment pour fonction de prévenir les débordements du public.
L'empereur Théodose Ier et sa cour séparés du public par un chancel (obélisque de Théodose)
À
noter qu'au Moyen Âge, le terme de Cancel pouvait aussi désigner un
quartier délimité et fermé où la population juive était assignée à
résidence. Ce fut le cas pour celui de Genève de 1428 à 1490.
Les édifices religieux conservent cette barrière, l'étymologie du terme sacré montre bien la notion de délimitation.
L'Église chrétienne primitive est construite sur le modèle des basiliques civiles construites à partir du IVe siècle par les empereurs romains.
Dans
ces basiliques civiles, le chancel isole le juge du public tandis que
dans les premières basiliques chrétiennes, ce n'est qu'une simple
clôture d'autel qui isole le Saint-Sacrement des laïcs qui pourraient se
montrer irrévérencieux en voulant le toucher.
Cette
séparation est renforcée par le droit canonique qui stipule que la
construction et l'entretien du chancel sont sous la responsabilité du
recteur, tandis que celles de la nef sont sous la responsabilité de la
paroisse.
À partir du VIe siècle, certaines basiliques chrétiennes orientales comme Sainte-Sophie commencent à entourer leurs autels de templons.
Les basiliques en Europe occidentale ont leur chœur situé à l'ouest et le chancel y est attesté dès le VIIIe siècle :
la clôture délimite alors un espace de plus en plus grand en avant de
l’autel, espace appelé presbytérium (notamment le chœur dans lequel
peuvent être placés les stalles des chantres et les officiants).
Architecture
Chancel de la Basilique Saint-Clément-du-Latran
Arc triomphal et chancel de la Cathédrale Saint-Colman de Cobh
Cette
clôture, sorte de parapet bas (généralement 1 mètre de hauteur), forme
dans l'art paléochrétien et parfois postérieurement, un enclos
rectangulaire.
Ses parois sont en pierre (balustrades en marbre pour les plus luxueuses), en bois ou en métal (souvent grille en fer forgé).
Ces
parois sont de faible hauteur, parfois percées de plusieurs portillons
(fermés par des vantaux métalliques ou par des chaînes), encastrées
entre des piliers et surmontées de rideaux suspendus à une poutre de
gloire.
Selon les traditions régionales, elle peut avoir pour mobilier deux ambons ou deux chaires
surélevés qui se font face et sont accessibles de l’intérieur du
chancel : ils sont réservés à la proclamation de l’épître (coté Épître à
droite) et de l’évangile (côté Évangile à gauche), à la prédication.
Lorsqu'il est à hauteur d'appui, le sommet de la clôture peut servir de
banc de communion.
Le
chancel est souvent constitué de grandes plaques pleines ou ajourées au
décor principalement géométrique (les représentations figurées sont
rares). D'abord simplement ornées, ces plaques deviennent richement
sculptées ou revêtues de mosaïques, de marqueterie. Il peut également
être surmonté par un arc appelé arc triomphal.
Dans les églises byzantines, le chancel s'élève par des colonnades pour former un templon. Dans les églises chrétiennes occidentales, il peut évoluer en jubé.
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