Les noces
Jan Luyken : L'homme sans vêtement de noces, issu de la Bible Bowyer
La parabole sur Les Noces donnée par Jésus-Christ se conclut par la phrase devenue célèbre proverbe :
"il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus".
Cette
sentence résume à elle seule l'explication de la métaphore, et rappelle
bien d'autres paraboles du Christ : il faut croire et suivre les vertus
de l'Église afin de pouvoir être choisi et accéder au Ciel, et non aux
ténèbres de la damnation.
Texte
Évangile selon Matthieu, chapitre 22, versets 1 à 14 :
Jésus,
prenant la parole, leur parla de nouveau en parabole, et il dit : Le
royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son
fils. Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux
noces ; mais ils ne voulurent pas venir. Il envoya encore d'autres
serviteurs, en disant : dites aux conviés : voici, j'ai préparé mon
festin ; mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez
aux noces. Mais, sans s'inquiéter de l'invitation, ils s'en allèrent,
celui-ci à son champ, celui-là à son trafic ; et les autres se saisirent
des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent. Le roi fut irrité ; il
envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville. Alors
il dit à ses serviteurs : les noces sont prêtes ; mais les conviés n'en
étaient pas dignes. Allez donc dans les carrefours, et appelez aux
noces tous ceux que vous trouverez. Ces serviteurs allèrent dans les
chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, méchants et bons, et
la salle des noces fut pleine de convives. Le roi entra pour voir ceux
qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n'avait pas revêtu un
habit de noces. Il lui dit : mon ami, comment es-tu entré ici sans
avoir un habit de noces ? Cet homme eut la bouche fermée. Alors le roi
dit aux serviteurs : liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans
les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de
dents. Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. (Traduction
d'après la Bible Louis Segond).
Interprétation
Grégoire
le Grand qui a fait sur cette parabole une homélie entière, numerotée
homélie 38, l'explique sur des centaines de lignes.
Les
Noces représentent l'église de la terre. Le roi est Dieu le Père qui
fit un banquet pour son Fils lorsqu'il prit l'incarnation humaine. Les
bœufs sacrifiés sont les Pères et prophètes de l'Ancien Testament. Ceux
qui refusent l'invitation sont en fait les gens qui n'écoutent pas les
paroles du Christ. Certains sont pris par un excès dans leur travail,
d'autres dans leur négoce, en fait ils courent plus après l'argent
qu'après les paroles de l'église.
Les
serviteurs tués sont les persécutés, les martyrs; le roi brûle alors
les villes des persécuteurs : là stipule le docteur de l'église, il faut
comprendre brûle la chair des persécuteurs dans laquelle les âmes
habitaient.
Dieu
le Père fait alors rassembler bons et méchants, ceux qui sont à des
carrefours ou sur des chemins. Il fait ensuite le tri des âmes : l'habit
de noces, c'est la parure de l'âme : la charité. L'humain jeté est
l'ensemble des pervertis.
Il faut agir en homme qui prodigue le Bien, tout en ne sachant pas si on sera élu, précise Grégoire le Grand.
Parodie
La Cène de Cyprien (Cena Cypriani), parodie de la Bible composée au IVe ou au Ve siècle,
qui met en scène un banquet organisé par un roi en l'honneur de son
fils, serait plus précisément une parodie de la parabole du festin de
noces, selon l'historien E. Ilvonen, dans Parodies de thèmes pieux dans
la poésie française du Moyen-âge, H. Champion, 1914, p.2-3.
Source :
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