Reims
La basilique Saint Rémi
La basilique Saint-Remi est un édifice religieux chrétien construit aux alentours de l'an mil dans la ville de Reims (Champagne).
Après la cathédrale, qu'elle égale presque en taille, la basilique Saint-Remi est l'église la plus célèbre de Reims.
Elle fut longtemps rattachée à une importante abbaye, l'abbaye Saint-Remi de Reims.
Saint-Remi date des XIe, XIIe, XIIIe et XVe siècles.
L'abbaye Saint-Remi est classée monument historique depuis 1840.
Historique
La basilique (no 10 en bas à droite) en dessous de l'église saint-Nicaise, dessin de 1666
Cette
église contient les reliques de l'évêque saint Remi, qui a baptisé
Clovis, roi des Francs, le jour de Noël d'une année comprise entre 496
et 506, peut-être en 499 de l'Incarnation, après la bataille de Tolbiac.
Cependant, la tradition retient l'an 496, célébré par la venue du pape Jean-Paul II en 1996 pour fêter les 1 500 ans du baptême de la France.
L'évêque meurt en 533, à l'âge de 96 ans. Son renom de sainteté et de miracles répétés attire très vite de nombreux pèlerins.
En
533, Remi, évêque de Reims, souhaite être enterré dans la chapelle
dédiée à saint Christophe qui était située à deux kilomètres de la
cathédrale.
Très vite cette chapelle Saint-Christophe devient un lieu de pèlerinage.
Les gens affluant, on installe des religieux pour garder le corps du saint homme.
On agrandit alors la chapelle primitive aux dimensions d'une église, où le corps est transféré un 1er octobre, jour qui devient alors la Saint-Remi.
Vers
760, l’abbé Jean Turpin (Turpin dans la chanson de Roland) fonde
l'abbaye Saint-Remi et y installe une communauté religieuse bénédictine
qui y restera jusqu’à la Révolution française.
Au milieu du IXe siècle, l'archevêque Hincmar agrandit l'édifice et consacre l'abbatiale carolingienne.
Celle-ci disparaît, après l'an mil, pour être remplacée par une grande église romane entreprise par l'abbé Airard.
Le plan, trop ambitieux, est remanié par l'abbé Thierry, son successeur.
Il en reste les onze travées de la nef, avec tribunes et bas-côtés ainsi que le transept.
À l'époque, une charpente en bois couvre l'ensemble.
La basilique a été consacrée par le pape Léon IX en 1049, lors du Concile de Reims.
Ce pape, né à Eguisheim en Alsace, voyageait beaucoup entre les régions actuelles d'Italie, de France et d'Allemagne.
Après quhevêque
Hincmar agrandit l'édifice et consacre l'abbatiale carolingienne.
Celle-ci disparaît, après l'an mil, pour être remplacée par une grande
église romane entreprise par l'abbé Airard. Le plan, trop 'il fut fait prisonnier par les Normands et après sa mort en 1054, il y eut un schisme entre l'Orient et l'Occident.
Entre
1118 et 1151, l'abbé Odon fit décorer le sanctuaire et le chœur
monastique et ce décor fut préservé jusqu'à la Révolution.
Odon
avait fait faire un pavement de mosaïques dans le chœur des moines, qui
occupait les quatre dernières travées de la nef, et dans la croisée du
transept.
Le
pavement entourait et mettait en évidence des dalles funéraires de
personnages importants, enterrés dans l'église depuis l'époque
carolingienne.
Il
y avait en particulier la pierre tombale de la reine Gerberge, sœur
d'Otton le Grand et épouse de Louis IV, ainsi que celle de sa fille
Albrade.
Les rois du Xe siècle,
Louis IV et Lothaire, firent l'objet d'une présentation plus insigne :
leurs statues de pierre, les figurant assis sur des trônes, furent
disposées de part et d'autre du grand autel, à l'est de la croisée.
En revanche, le roi Carloman Ier ne fut pas concerné par ce programme de décoration et avant la révolution, aucune épitaphe ne le mentionne.
En
1162, Pierre de Celle, nouvel abbé, décide d'importantes
modifications : le porche roman est démoli et on prolonge la nef de deux
travées gothiques. Une nouvelle façade relie les deux tours romanes
conservées.
Un
nouveau chœur gothique, plus profond, avec déambulatoire et cinq
chapelles rayonnantes, remplace le chœur roman. De nombreux vitraux sont
réalisés.
En 1181, dom Simon succède à Pierre de Celle. Il surélève et renfonce les murs romans de la nef afin de voûter l'édifice.
L'abbaye en 1653
L'archevêque Robert de Lénoncourt, au début du XVIe siècle, fait élever le portail à fenêtre flamboyante au bras sud du transept.
La
Congrégation de Saint-Maur, qui réforme l'abbaye à partir de 1627 et
faisant reprendre de nombreux bâtiments d'habitation, revenir des
novices, fait construire la colonnade Renaissance, qui clôture le chœur.
Un
grand incendie ravage l'abbaye et détruit la bibliothèque dans la nuit
du 15 au 16 janvier 1774, elle sera remanié par l'architecte Louis
Duroché, la cour, l'escalier et la façade actuelle sont de lui.
L'édifice de la basilique échappe aux démolitions de la tourmente révolutionnaire, mais l'intérieur est profané et saccagé.
Des
éléments de mobilier intérieur inestimables disparaissent comme la
Sainte Ampoule détruite par les révolutionnaires en 1793, lorsque les
bénédictins sont chassés de leur monastère.
Après la Révolution, elle devient église paroissiale pour les quartiers du Sud.
Le XIXe siècle
voit la reconstruction de la tour nord et du haut de la façade, à
partir de la rose, celle des voûtes de la nef remplacées par de fausses
voûtes en bois, ainsi que l'élévation d'un nouveau mausolée.
La châsse en bronze doré enfermée dans le mausolée est réalisée à l'occasion du XIVe centenaire du baptême de Clovis, en 1896.
« La
couronne de lumière », symbole de la Jérusalem céleste et dont les
quatre-vingt-seize bougies évoquent la durée de vie de saint Rémi, est
refaite.
Description
Le cloître
Détail de la fontaine
Après les modifications de la réforme mauriste
Façade de la cour d'honneur
L'édifice adopte le plan de la basilique.
La
nef et les transepts, de style roman, sont les plus anciens, tandis que
la façade du transept sud est la partie la plus récente.
Le chœur et l'abside remontent quant à eux aux XIIe et XIIIe siècles.
Les
monuments de valeur qui se trouvaient au sein de l'église par le passé
ont été pillés durant la Révolution ; la tombe du saint est une
reconstitution du XIXe siècle.
Il reste toutefois des vitraux du XIIe siècle
dans l'abside et les tapisseries offertes pas Robert de Lenoncourt,
exposées dans le musée installé dans l'ancienne abbaye. La basilique
Saint-Remi ainsi que l'abbaye bénédictine attenante du XVIIIe siècle (musée Saint-Remi, collections gallo-romaines notamment) sont classées au patrimoine mondial par l'UNESCO.
Le 1er
août 1918, elle abritait un hôpital depuis les guerres napoléoniennes,
des bombes larguées par des avions allemands s'abattent sur la
basilique, le toit s'enflamme et s'effondre. Les fausses voûtes en bois
et plâtre s'effondrent sur toute la longueur de la nef et une partie du
transept. Les murs sont transpercés, le sol est couvert de décombres et
il ne reste plus que les transmissions de l'orgue Brisset. Les dégâts
sont aggravés par les intempéries de l'hiver, qui voit ensuite
s'effondrer les bas-côtés sud, en avril 1919, tandis que la pluie et la
tempête abattent le pignon nord du transept en 1920.
Orgues
Ce
n'est qu'en 2000 que la basilique se voit à nouveau dotée d'un grand
orgue du facteur Bertrand Cattiaux. 43 jeux, trois claviers manuel et
pédales, il est intégré dans le bas-côté sud au niveau de la dixième
travée.
Il est aussi exceptionnel par la hauteur de ses tuyaux, 6,5 m intégrés dans un buffet de 11,5 m de Jean-Luc Giraud, la réalisation fut confiée à l'atelier de Yves le Huen.
Il
fait suite à toute une série d'orgues, un orgue commandé par les moines
en 1662 de vingt-cinq jeux et œuvre de Jacques Carouge et Jean de
Villers qui fut détruit lors de la Révolution française. Un orgue de
chœur ayant 23 jeux de F. Verschneider fut réalisé en 1842. Un grand
orgue de la onzième travée réalisé par Brisset fut installé en 1898 mais
brûlait le 1er
août 1918 lors de la Première Guerre mondiale, il avait cinquante jeux.
En 1972 fut installé un orgue à dix jeux venant de la chapelle du
collège de l'Université.
Dimensions
Longueur extérieure : 126 mètres (comme Notre-Dame de Paris).
Largeur extérieure : 58 mètres
Galerie
La nef vers le portail
La « couronne de lumière »
Orgue de Bertrand Cattiaux
Mise au tombeau
Le Baptême de Clovis, sculpture de Daphné Du Barry
Portail transept
La nef, vers le chœur
Le chœur
Tombeau de saint Remi dans le chœur de la basilique
Rois sacrés en l'abbaye Saint-Remi de Reims
Reims basilique Saint Remi plaque des couronnements
Liste des personnes célèbres enterrées dans la basilique Saint-Remi de Reims
Plaque
se trouvant à proximité du portail ouest de la basilique et listant les
personnes célèbres inhumées dans la basilique Saint-Remi de Reims
- Carloman Ier roi des Francs ;
- Louis IV de France roi des Francs ;
- Lothaire de France (vers 941-986) roi des Francs ;
- Frédérune, reine des Francs, 917 ;
- Gerberge de Saxe, reine des Francs, 969 ;
- Saint Sonnace, archevêque de Reims, 633 ;
- Landon de Reims, archevêque de Reims ;
- Saint Nivard de Reims, archevêque de Reims ;
- Saint Réol, archevêque de Reims ;
- Tilpin, archevêque de Reims ;
- Vulfard, archevêque de Reims, en 816 ;
- Hincmar ;
- Foulques le Vénérable ;
- Boson, prince franc en 937 ;
- Artault ;
- Renauld, comte de Roucy, en 963 ;
- Albrade, princesse de France, en 989 ;
- Gilbert, prince de France, en 998 ;
- Agnès, princesse de France, en 1000 ;
- Arnoul, fils illégitime du roi Lothaire, archevêque de Reims ;
- Burchard, comte anglais, en 1060 ;
- Gauthier, comte de Crepy, en 1070 ;
- Airard, abbé de Saint-Remy, en 1036 ;
- Thierry, abbé de Saint-Remy, en 1048 ;
- Gui de Chatillon, abbé de Saint-Remy, en 1048 ;
- Herimard, abbé de Saint-Remy, en 1071 ;
- Azenaire, abbé de Saint-Remy, en 1122 ;
- Raoul le Verd, archevêque de Reims, en 1124 ;
- Solon, chevalier français ;
- Odon, abbé de Saint-Remy, en 1151 ;
- Pierre de Celle ;
- Remi de Thuisy, en 1231 ;
- Thierry de Raunay, en 1305 ;
- Thibault de Thuisy, en 1360 ;
- Jean Canart, abbé de Saint-Remy, en 1439 ;
- Nicolas Robillard, abbé de Saint-Remy, en 1461 ;
- Guillaume De Villers, abbé de Saint-Remy, en 1472 ;
- Dom Théobalde, grand prieur, en 1509 ;
- Robert de Lénoncourt, archevêque de Reims, en 1532 ;
- Dom G. Moët, grand prieur, en 1554 ;
- Dom A. Lavineau, grand prieur, en 1589 ;
- Dom A. Solin, grand prieur, en 1592 ;
- Dom J. Lepagnol, grand prieur, en 1619 ;
- Dom Odouart-Bourgeois, grand prieur, en 1649 ;
- Dom E. Vilquin, grand prieur, en 1668.
Parmi
les personnalités royales et ecclésiales enterrées dans la basilique,
on peut noter les rois carolingiens Louis IV et Lothaire qui ont fait
l'objet de descriptions : au moment de leur destruction sous la
révolution, les deux tombeaux de Louis IV et de son fils le roi Lothaire
se trouvaient de part et d'autre du cœur, du côté de l'épitre pour
Louis IV et du côté de l'évangile pour Lothaire. Leurs restes avaient
déplacés au milieu du XVIIIe siècle et transportés à droite et à gauche du mausolée de Carloman Ier
sous la première arcade de la nef collatérale du côté de la sacristie
de la basilique Saint-Remi de Reims. Les statues placées sur les tombes
initiales furent laissées a leur place. Les deux statues étaient peintes
et on voyait des fleurs de lys d'or au manteau jeté sur l'épaule de
chaque roi. Le trône de Louis IV était semblable à un banc posé sur un
socle de même matière. Le siège avait un dos qui s'élevait au-dessus de
la tête royale qu'il abritait à l'aide d'un toit à deux versants, trois
arceaux ornaient le dessous de ce toit. Le roi était coiffé d'un bonnet
et portait une longue barbe. Louis tenait à la main un sceptre terminé
par une pomme de pin ; il était chaussé de bottines extrêmement simples
et couvert d'une chlamyde. Le socle sur lequel reposaient ses pieds
était orné aux angles de figures d'enfants ou de lions. Le trône de
Lothaire était plus orné que celui de Louis IV. Un peu plus haut et
moins large, il portait au fronton de sa toiture une fleur de lys et
deux autres fleurs. La couronne de Lothaire était un cercle surmonté de
quelques fleurs, une autre fleur assez semblable à une fleur de lys
était au haut de son sceptre. Il portait une tunique et par-dessus une
chlamyde attachée sur son épaule droite. À ses pieds, on pouvait voir
une figure d'enfant ou de nain qui avait l'air de le chausser ou de le
déchausser.
Visites de personnalités
Le pape Jean-Paul II a effectué un voyage à Reims en 1996, pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis, premier roi des Francs, par saint Remi.
La basilique Saint-Remi a fêté en 2007 son millénaire et a accueilli 80 000 visiteurs en (1999).
Événements
Tout
au long de l'année sont organisées des activités culturelles comme des
concerts du grand orgues, des Flâneries musicales de Reims et chaque été
un son et lumières.
Chœur Nicolas de Grigny en 2014
Son & lumière
Son & lumière
Concert d'orgues par Peter Sykes
La basilique accueille une partie des spectacles des Rencontres baroques rémoises.
Notes
Dans la région de Reims, on a coutume de prononcer saint Remi (voire R'mi). Cette coutume de prononciation dure toujours aujourd'hui.
La chapelle de la Vierge du Vœu,
haut lieu de prières pour les Rémois
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Remi_de_Reims
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