Bienheureuse Raphaëlle Ybarra († 1900)
Mère de famille nombreuse à Bilbao
Raphaëlle
Ybarra de Vilallonga (Bilbao, 16 janvier 1843 - Bilbao, 23 février
1900) est une militante catholique espagnole, épouse et mère de famille,
fondatrice des sœurs des Saints Anges gardiens.
Elle est vénérée comme bienheureuse par l'Église catholique et sa fête fixée au 23 février.
Biographie
Elle
est la fille de Gabriel María de Ybarra y Gutiérrez de Caviedes et de
son épouse, née María del Rosario de Arámbarri y Mancebo, tous les deux
issus de la haute société de Bilbao et profondément chrétiens.
Épouse
d'un industriel fortuné de Bilbao d'origine sévillane (José de
Vilallonga y Gipuló) et mère de famille de sept enfants, son dévouement
aux enfants et aux malades de son quartier à Bilbao s'ajoutait à la
réputation de femme au foyer exemplaire qu'on lui accordait dans le
voisinage.
Elle
venait particulièrement en aide aux fillettes et jeunes filles de
quartiers touchés par l'industrialisation et le relâchement des mœurs dû
à la pauvreté et aux fléaux sociaux et fonda des institutions en faveur
de la protection et de la promotion de la femme.
Animée
d'une grande spiritualité, c'est avec l'accord de son époux en 1891
qu'elle s'engagea dans les vœux de religion, et consacra une grande
partie de sa fortune à la fondation de l'association des Saints Anges
Gardiens, destinée à la formation et à l'enseignement des jeunes filles
dans l'esprit chrétien.
Le premier collège des Anges-Gardiens de Bilbao est construit en 1897 et inauguré le 24 mars 1899, comme maison-mère.
Elle meurt le 23 février 1900 sans avoir vu son œuvre consolidée.
En 2011, la congrégation comprend trente-cinq maisons en Espagne et en Amérique.
Béatification et canonisation
- 1952 : introduction de la cause en béatification et canonisation
- 16 mars 1970 : le pape Paul VI lui attribue le titre de vénérable
- 30 septembre 1984 : béatification célébrée à Rome le pape Jean-Paul II
Sa fête liturgique est fixée au 23 février.
Source :
Rafaela (Raphaëlle) naît en 1843 à Bilbao dans une famille riche, très chrétienne. De bonne heure elle manifeste des signes de grande piété.
A 18 ans, elle se marie avec l'associé de son père, Joseph Vilallonga, qui a onze ans de plus qu'elle.
C'est
un mariage d'amour même si lui est très pris par son métier : c'est en
effet un grand industriel qui fera la fortune de Bilbao avec la
métallurgie.
Les quinze premières années, Raphaëlle se consacre à sa vie familiale.
Elle a cinq enfants dont deux meurent en bas âge.
Quand la sœur de Raphaëlle meurt à 28 ans en 1875 laissant cinq enfants en bas âge, Raphaëlle les adopte.
Très frappée par ce deuil, elle abandonne toute vie mondaine.
Elle s'occupe aussi de ses vieux parents et soigne sa plus jeune sœur qui tombe malade et qui mourra au bout de deux ans.
A cette époque elle trouve un excellent directeur spirituel.
Le
principe de ce qu'elle appelle " sa conversion " est la lecture en 1878
de "l’Introduction à la vie dévote" de Saint François de Sales.
Elle
se met à visiter les hôpitaux et c'est l'occasion de découvrir que
parmi les femmes malades, beaucoup viennent de la campagne et sont
isolées, souvent exploitées.
Elle
aide les Filles de l'Immaculée (Sœurs fondées par sa contemporaine
sainte Vincenza Lopez Vicuna) à ouvrir une Maison à Bilbao pour
l'accueil des jeunes domestiques.
En
1880, elle met au monde un dernier enfant, un fils, qui tombera
paralysé à l'âge de deux ans et dont elle s'occupera avec beaucoup de
sollicitude.
En
1885, avec l'accord de son mari, lui aussi très religieux, elle fait
des vœux privés et temporaires de pauvreté, chasteté et obéissance ainsi
que celui de choisir toujours ce qu’il y a de plus parfait.
Vœux perpétuels en 1890 à la mort de son père.
A
côté de cela elle poursuit son œuvre caritative; elle a différentes
initiatives de caractère social qui étendent son action aux hôpitaux,
aux maternités, aux prisons féminines, aux femmes sans travail ou en
danger moral.
Combien, considérant sa douceur envers les nécessiteux, ne peuvent s'empêcher de l'appeler "la mère" !
Puis sa sollicitude s'étend aux petites filles pour lesquelles elle fonde le "collège des Anges Gardiens", en 1894.
C'est
là son œuvre principale d'où sort l'"Institut des Saints Anges
Gardiens", congrégation de religieuses pour la défense et la promotion
humaine de la jeune fille.
A
la mort de son mari en 1898, elle voudrait bien y entrer car elle avait
fait le vœu d'entrer en religion si les conditions familiales le
permettaient, mais là-dessus sa belle-fille meurt et Raphaëlle adopte à
nouveau six autres enfants !
Atteinte
d'un cancer à l'estomac, elle rassemble toute son énergie pour donner
une assise définitive à son Institut, avant de mourir, en 1900.
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