Bienheureux Moïse Tovini († 1930)
prêtre italien, professeur puis supérieur au séminaire de Brescia
Mosè (Moïse) Tovini naît en 1877 à Cividate Camuno dans la province et le diocèse de Brescia, en Lombardie (Italie).
Son
père, Eugénio, est comptable et sa mère, DomenicaMalaguzzi,
professeur ; ce qui permettra à Moïse de faire sa première scolarité à
la maison, avec sa mère.
Il est l’aîné de huit enfants.
Il a dans sa parenté un oncle, Joseph Tovini, avocat, grand chrétien et
père de famille nombreuse, qui sera béatifié lui aussi.
Moïse va ensuite à l’école où il est bon élève.
Or, à cette époque, en 1891, on célèbre le tricentenaire de la mort de saint Louis de Gonzague, patron de la jeunesse.
Cela le frappe beaucoup, lui et un autre élève Dominique Menna, futur évêque de Mantoue.
Tous deux sentent naître en eux la vocation au sacerdoce.
Ils deviennent grands amis et le resteront toute leur vie.
Mais, à la maison, le père de Moïse s’oppose à l’entrée de son fils au petit séminaire.
On
l’envoie donc continuer sa scolarité dans une école de Bergame ; mais
là, par sa piété, il tranche tellement sur les autres que ceux-ci le
prennent en grippe et lui font subir des brutalités.
Alors,
l’oncle Joseph Tovini convainc son frère Eugénio de le laisser suivre
sa vocation et Moïse entre au petit séminaire de Brescia.
Là, faible de santé, il obtient la permission de loger chez son oncle Joseph.
Pendant
les vacances, on lui permet aussi de garder la soutane et Moïse fait le
catéchisme aux enfants qui, dès cette époque l’appellent ‘don Mosè’.
Le catéchisme sera la passion de toute sa vie.
Puis, c’est le grand séminaire.
À vingt ans, il accomplit une année de service militaire et revient au séminaire terminer sa préparation à la prêtrise.
Avec une dispense d’âge, car il n’a que vingt-deux ans, il est ordonné le 9 juin 1900 dans la cathédrale de Brescia.
Il se plaît dans la petite paroisse où il est nommé ensuite, mais on
l’envoie continuer ses études à Rome, dans une université d’état pour
les mathématiques et à ‘la Grégorienne’ pour la philosophie et la
théologie.
Il obtient une maîtrise dans ces trois disciplines.
Il est alors nommé professeur au séminaire de Brescia.
Désormais,
et jusqu’à la fin de sa vie, c'est-à-dire pendant vingt-cinq ans, sa
principale tâche sera la formation des candidats à la prêtrise.
On
l’envoie de nouveau étudier, à Milan cette fois, pour obtenir une
maîtrise en théologie dogmatique. Il enseignera aussi la sociologie et
l’apologétique.
Cela ne l’empêche pas de faire du ministère en paroisse.
Le caractère de son enseignement est la ponctualité, le sérieux avec
lequel il prépare chacun de ses cours, la clarté et l’ordre dans
l'exposition, la bonté envers les étudiants, la soumission aux
directives du Saint-Siège, tout comme à celles de l’évêque.
Pendant
la guerre de 1914 – 1918, il n’est pas appelé sous les drapeaux, car il
seconde dans une paroisse un curé malade, mais il risque tout de même
sa vie quand il se dépense au service des victimes de la terrible grippe
espagnole.
Après la guerre, on le charge de compléter les études des séminaristes soldats qui reviennent au séminaire.
Il
fait partie de la Commission diocésaine du catéchisme, et travaille à
former des professeurs de catéchisme ; il en a préparé ainsi des
centaines pour le diocèse de Brescia !
Nommé
chanoine de la cathédrale, ‘Mgr’ Tovini est vice-directeur du tribunal
ecclésiastique et responsable de la censure pour les livres.
En
1926, quatre ans avant sa mort, il est nommé supérieur du séminaire. Il
cherche à récuser cette charge qui –croit-il– dépasse ses capacités,
mais l’évêque insiste.
Ayant
accepté, Mgr Tovini indique d’emblée aux séminaristes quels doivent
être les trois piliers du prêtre ; ce sont les trois ‘blancheurs’ :
l’hostie, Marie et le Pape.
Avec les séminaristes, il est doux et compréhensif, sans rien relâcher de sa vigilance constante sur les âmes.
Il sait gagner les cœurs, mais on l’accuse d’être naïf et trop bon ;
Mgr Tovini accepte en silence les critiques de ses proches
collaborateurs et, finalement, s’en ouvre à l’évêque, disposé à céder sa
place à un autre ; mais à nouveau, l’évêque le soutient en lui
déclarant énergiquement : « Je porte ma croix, toi aussi porte la
tienne ».
Des critiques lui viennent aussi du monde politique.
Atteint d’une pneumonie, il meurt à cinquante deux ans en 1930.
Parmi
ses élèves, il a eu Jean Baptiste Montini, le futur Paul VI, lequel, en
1956, étant alors évêque de Milan et cardinal, a écrit une préface pour
sa première biographie, dans laquelle il dit : « "C’était un prêtre
pieux, savant et zélé; et on peut ajouter, une profusion d'autres
adjectifs : courtois, humble, calme, raffiné, généreux, patient,
loyal.... Il était prêtre dans tout son être, comme les prêtres
devraient l’être. En effet, il avait des qualités uniques : il se
distinguait par une forte intelligence spéculative ; sa bonté était
voilée par sa simplicité ingénue et par une timidité qu’il n’a jamais
réussi à surmonter. Tout en lui était si modeste et réfléchi que pour
l'apprécier à sa juste valeur, il était nécessaire d’être près de lui un
certain temps et de bien le connaître. Et après l’avoir bien connu et
apprécié, l'éloge ne portait pas tant sur la singularité de ses vertus
que sur l’équilibre, l’harmonie et l’ordre de ses dons, naturels et
acquis, et cela donnait le prêtre le plus rare et en même temps l'être
le plus commun; l'homme assez parfait pour qu’on l’admire, et en même
temps accessible à tous pour qu’on puisse l’imiter. »
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