Sainte Rose-Philippine Duchesne († 1852)
religieuse du Sacré-Cœur de Jésus
missionnaire aux États-Unis

Sainte Philippine Duchesne ou Rose-Philippine Duchesne (née le 29 août 1769 à Grenoble (France) et morte le 18 novembre 1852 à Saint-Charles, Missouri (USA), était une religieuse catholique française.
Elle développa considérablement en Amérique la Société du Sacré-Cœur de Jésus fondée en 1800 par Madeleine-Sophie Barat et évangélisa les indiens Potawatomi .
Philippine est la fille de Pierre-François Duchesne, avocat à Grenoble, et de Rose Euphrasine Perier.
Elle appartient à une famille d'où sera issu Jean Casimir-Perier, Président de la République française en 1894.
Elle est éduquée chez les sœurs de la visitation.
Dès l’âge de 12 ans elle désire devenir religieuse.
Ses parents la reprennent chez eux, mais son désir persiste et elle refuse à 17 ans un mariage qu’on lui propose.
Un an plus tard, elle est majeure et entre au couvent malgré l’opposition de ses parents. Elle accepte cependant l’interdiction de son père qui lui refuse toute permission de vœux de religion avant l’âge de 25 ans.
Révolution française

Philippine est la fille de Pierre-François Duchesne, avocat à Grenoble, et de Rose Euphrasine Périer.
Elle appartient à une famille d'où sera issu Jean Casimir-Perier, président de la République française en 1894.
Elle est éduquée chez les sœurs de la visitation.
Dès
l’âge de 12 ans, elle désire devenir religieuse. Ses parents la
reprennent chez eux, mais son désir persiste et elle refuse à 17 ans un
mariage qu’on lui propose.
Un an plus tard, elle est majeure et entre au couvent malgré l’opposition de ses parents.
Elle accepte cependant l’interdiction de son père qui lui refuse toute permission de vœux de religion avant l’âge de 25 ans.
Néanmoins, son père assiste à sa prise d'habit le 10 septembre 1788, à l'âge de 19 ans.
Révolution française
En 1791 les Visitandines sont
dispersées et le couvent fermé. Philippine revient vivre en famille.
Fidèle à son idéal religieux cependant, elle se dévoue auprès de
prisonniers durant les difficiles années de la révolution.
De fréquentes visites au sanctuaire de Saint-Régis à Lalouvesc, soutiennent sa foi.
À
la fin de la tourmente révolutionnaire, en 1801, et avec l’aide
financière de cousins, Philippine Duchesne parvient à louer l’ancien
couvent de Sainte-Marie-d'en-haut de Grenoble.
Elle s’y installe avec quelques enfants dont elle a pris la charge et invite les religieuses visitandines à y revenir.
Ce
projet échoue. C’est alors qu’entendant parler de Madeleine-Sophie
Baratqui vient de fonder la société des religieuses du Sacré-Cœur
à Amiens, elle se tourne vers elle. Madame Barat accepte la proposition
et, le 13 décembre 1804, arrive avec trois religieuses à Saint-Marie.
Après une brève période de noviciat Philippine Duchesne prononce ses vœux de religion en 1805. Elle a 26 ans.
Dame du Sacré-Cœur
La congrégation étant enseignante, la maison de Sainte-Marie est transformée en un pensionnat.
Les débuts sont difficiles. Mais les élèves arrivent, dont la nièce de Philippine Duchesne (en 1814).
En 1806, l'abbé de La Trappe, le père Augustin de Lestrange, qui, avec sa communauté, avait dû fuir jusqu'en Russie pendant la Terreur, est invité à prêcher dans la nouvelle communauté.
Il vient de relever la trappe de la Valsainte et impressionne même Napoléon.
En attendant, c'est Philippine Duchesne qu'il impressionne en évoquant les fondations d'Amérique du Nord.
Depuis son enfance, Philippine Duchesne rêve de partir en mission, elle est tentée par cet appel.
Madame
Barat qui veut vérifier la solidité de l’appel, freine, et l’envoie
d’abord fonder une communauté à Paris (rue des Postes).
Philippine Duchesne est réticente à quitter ses montagnes grenobloises, mais elle accepte.
Elle
reçoit les visites de ses cousins Perier (dont Casimir Perier) et
Camille Jordan, plutôt libéraux que royalistes ultra, qui s'étonnent de
la lenteur de son œuvre, mais elle s'éloigne de ces jugements mondains.
Le passage à Paris de Mgr Guillaume-Valentin
Dubourg, venu recevoir la consécration épiscopale en 1816 comme premier
évêque de Louisiane est déterminante.
Il
se présente en janvier 1817 rue des Postes pour demander des
religieuses pour l’éducation féminine dans son diocèse d’Amérique
nouvellement créé.
Il
avait déjà connaissance de cette communauté, car il était en rapport
depuis quelques mois avec les « cercles du Sacré-Cœur », chargés dans
les milieux aristocratiques et de la bourgeoisie d'affaires de financer
l'œuvre de Madeleine-Sophie Barat.
Philippine Duchesne est prête à partir.
En attendant, elle négocie une rente viagère de la part de ses frères et sœurs en leur laissant sa fortune.
Cette rente importante sera gérée pour le fonctionnement de la congrégation et pour son propre entretien.
De fait, elle a déjà quarante-neuf ans.
Elle
a de plus des lettres de recommandation pour les consuls de France et
l'ambassadeur à Washington, obtenues par ses puissants cousins Jordan.
En Louisiane
Le 19 mars 1818,
c’est le grand départ. Avec quatre religieuses Madame Duchesne
quitte Bordeaux et la France pour le Nouveau Monde.
Après
70 jours de voyages elles arrivent à la Nouvelle-Orléans. 42 jours de
voyage supplémentaire, remontant le cours du fleuve Mississippi, et les
religieuses arrivent, fin août 1818, à Saint-Louis, modeste bourgade
française de 6000 habitants, fondée en 1764. Mgr Dubourg les reçoit très
chaleureusement.
Les conditions de vie sont très rudes. C’est la grande pauvreté.
En
même temps, Philippine Duchesne a obtenu l'autorisation de France de
propager le culte du Sacré-Cœur en Louisiane, sur lequel elle va se
reposer toute sa vie.
Ancienne
visitandine et ayant connu la Terreur, elle connaît les ressources de
cette dévotion qui se développe rapidement pendant tout le XIXe siècle, notamment en réparation des atrocités du siècle passé.
Fondation à Saint-Charles (1818): un échec
L’évêque leur donne un logement à Saint-Charles, un village de populations mixtes, à quelques kilomètres de Saint-Louis.
Un pensionnat est ouvert en octobre, avec école gratuite. Mails la
pénurie, la faim et le manque d’élèves ont raison des religieuses.
Il est fermé en septembre 1819.
Philippine Duchesne écrit avec pragmatisme :
« Nous nous faisions jadis une douce idée d'instruire les sauvagesses
dociles et innocentes, mais la paresse et l'ivrognerie atteignent les
femmes, comme les hommes... Quant aux jeunes filles pensionnaires, elle écrit avec dépit :
[Elles] ont plus de robes que de chemises et surtout que de mouchoirs.
Il leur faut des robes brodées de levantine de couleur avec des
garnitures et manches de tulle et de blonde... ».
Fondation à Florissant (1819)
Les religieuses traversent le fleuve et arrivent à Florissant : une ferme y est mise à leur disposition par l’abbé Delacroix.
L’évêque de la Nouvelle-Orléans, Mgr Guillaume-Valentin Dubourg, a opté de résider à Florissant pour être plus proche des Indiens.
Les perspectives sont prometteuses. En effet, des élèves arrivent. Une chapelle est construite pour la Noël1819.
En 1820, il y a 20 élèves.
Mère Duchesne ouvre déjà un noviciat : la première prise d’habit a lieu en novembre 1820.
Des conversions ont lieu parmi les Algonquins et Osages.
Deux jeunes américaines entrent au noviciat, et trois religieuses supplémentaires arrivent de France.
Fondation à Grand Coteau (1821)
Un important terrain est offert par une riche veuve, Mrs Smith, à Grand Coteau près de La Nouvelle-Orléans.
Immédiatement Philippine Duchesne accepte et y ouvre un pensionnat : dix-sept pensionnaires au début.
Elle rend visite à la nouvelle fondation et, revient atteinte de la fièvre jaune à Florissant après deux mois de voyage.
En
attendant, cette fondation est importante d'un point de vue
stratégique, car elle va permettre de cibler les familles fortunées de
La Nouvelle-Orléans à l'avenir.
Développement de la mission de Florissant
Le travail est difficile, car les élèves sont récalcitrantes et peu portées à la régularité éducative.
En 1823,
l’arrivée d’un groupe de onze jésuites belges (dont le célèbre Père De
Smet), sous la direction de Charles Félix Van Quickenborne, donne une
grande impulsion à la mission du Missouri.
D’autres congrégations missionnaires, gagnées par l’enthousiasme de MgrDubourg s’investissent également dans la région, tels les Lazaristes.
De Smet la qualifiait de « la plus grande sainte du Missouri et sans doute de tous les États d'Amérique ».
Fondation à Saint-Michel (1826)
Le
même abbé Delacroix, devenu curé d’une paroisse proche de la
Nouvelle-Orléans (composée largement de Français chassés d’Acadie) fait
de nouveau appel à Madame Duchesne.
La
supérieur générale, Madeleine-Sophie Barat donne son accord en 1826.
Nouvelle fondation dans des conditions de pénurie et de confiance
extraordinaire en la Providence divine.
Mais si la Providence divine est primordiale, elle ne peut faire fructifier l'œuvre qu'avec des moyens de financement.
C'est
à cette époque que les Dames du Sacré-Cœur prennent véritablement leur
essor, grâce à cinq sources : D'abord la dot des jeunes postulantes, qui
souvent venaient de familles aisées, du Faubourg Saint-Germain ou des
vieilles familles de province (d'anciennes pensionnaires de France ou
des familles des cercles du Sacré-Cœur) ou bien filles d'entrepreneurs
américains.
Ensuite,
comme Rose-Philippine l'écrit elle-même, des frais de pension versés
par les parents d'élèves des « familles les plus riches », satisfaits
d'envoyer leurs filles recevoir une éducation à la française des plus
soignées ; en troisième lieu, les dons venus d'Europe, par des lettres
de crédits de banque à banque; ainsi que des dons sur place, peu
importants au début, à cause de la modestie de moyens des immigrants
européens, mais plus importants par la suite ; ensuite les legs, venant
de personnes charitables ; et en dernier lieu la reprise — gratuite — de
maisons d'autres congrégations ayant périclité ou en difficulté, moyen
qu'inaugure la fondation de Bayou-Lafourche issue des Lorettaines.
On
remarque par exemple le nom de nouvelles postulantes, issues de
familles puissantes de Louisiane, comme les L'Evesque, de la grande
aristocratie financière de La Nouvelle-Orléans, ou les Hardley du Maryland, à la fortune considérable.
Fondation à Saint-Louis (1827)
Une
maison est offerte par le curé de Saint-Louis pour y ouvrir
un orphelinat. Madame Duchesne accepte la maison et les vingt orphelines
en bas âge.
C’est en 1827 également que MgrDubourg, grand soutien de Madame Duchesne est rappelé en France pour y être nommé évêque de Montauban.
Retour à Saint-Charles (1828)
Les
jésuites, installés à Saint-Charles demandent aux religieuses d’y
revenir. En octobre l’école reprend vie : 50 externes, et 300 personnes à
la messe du dimanche.
Malgré
ses réticences, Madame Duchesne est nommée supérieure des maisons de
la congrégation du Sacré-Cœur en Louisiane, ce qui l’oblige à des
voyages supplémentaires.
Sa santé donne des inquiétudes ; elle est souvent malade. Elle a d’ailleurs près de 60 ans.
Certaines proches collaboratrices meurent. D’autres sont rentrées en France, pour raison de santé.
En
1834, retour à Florissant. Ses responsabilités ne l’empêchent pas de
passer souvent les nuits près des malades et de s’occuper des affaires
de la vie quotidienne comme les réparations de vêtements, le soin de la
basse-cour et du jardin, sans délaisser non plus l’instruction
religieuse.
Les enfants disent : Elle nous rendait vivantes et réelles les vérités divines.
Détachement, retraite et fin
En
1840, la nomination d’une nouvelle supérieure pour les missions
d’Amérique permet à Madame Duchesne plus de liberté personnelle.
Elle
retourne à Saint-Louis et peut consacrer davantage de temps à
la prière, comme était son souhait souvent exprimé dans sa
correspondance avec Madame Barat, la supérieure générale.
Elle reste proche des populations indiennes.
En
1841, à la demande du père De Smet, elle accepte encore une mission
auprès des Potawatomi qui la reçoivent avec enthousiasme.
Pour eux Madame Duchesne est la femme qui prie toujours.
En
1842, Madame Duchesne revient à Saint-Charles où elle passe les dix
dernières années de sa vie dans la souffrance d’une santé déclinante et
le secret de Dieu.
Une
dernière joie humaine lui est accordée. Sa nièce, Amélie Jouve,
également religieuse du Sacré-Cœur passe lui rendre visite, en route
pour sa mission au Canada.
Le 18 novembre 1852, Madame Duchesne rend l’âme à l’âge de 83 ans, dont 47 ans de vie religieuse et 34 en Amérique.
Il
est remarquable de noter que l'enseignement des pensionnats ne se
faisait qu'en français, alors qu'il était mixte dans les orphelinats et
les ouvroirs.
Les religieuses ne communiquaient qu'en français entre elles également.
Ce sera la règle, jusqu'au milieu du XXe siècle.
Vénération et Canonisation

Tombeau de sainte Philippine Duchesne
La dépouille de Philippine Duchesne repose dans la chapelle de l'académie Perier à Saint Charles (Missouri).
Au-dessus
de sa tombe se trouve un large crucifix en bois donné par un
bienfaiteur américain qui, sans connaître son origine, l'avait acheté
lors d'un voyage (1870) en France.
Il provenait en fait du premier couvent des religieuses du Sacré-Cœur, à Sainte-Marie-d'en-haut.
Rose-Philippine Duchesne est béatifiée par Pie XII le 12 mai 1940 et canonisée le 3 juillet 1988 par le pape Jean-Paul II en présence de 7 000 Américains présents place Saint-Pierre-de-Rome.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippine_Duchesne
En savoir plus :
http://365rosaries.blogspot.com/2011/11/november-18-saint-rose-philippine.html
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